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Pourquoi la France redoute la religion?
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15 janvier 2005 10:40
Pourquoi la France a-t-elle si peur de la religion?
(Par Harun Yahya)

La France ainsi que d'autres pays ont été entraînés dans une vive polémique lorsque deux étudiantes furent expulsées de leurs établissements scolaires pour avoir porté le voile islamique. Le gouvernement français a élargi cette interdiction en proposant une loi qui condamne le port de vêtements et de signes religieux, symboles ostentatoires d'une appartenance religieuse. Outre le voile islamique, cette loi qui a provoqué un concert de réactions, touche la croix chrétienne ainsi que la kippa des juifs. Les pays musulmans, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Allemagne ont tous condamné cette loi, ils ont souligné que sa mise en application serait la cause de tensions et de replis communautaires en France. Ces pays ont également affirmé que cette loi était contraire aux principes de liberté de culte et aux droits fondamentaux de l'homme. Mais jusqu'à présent, ces réactions n'ont pas conduit le gouvernement français à revenir sur sa décision.
Nous ne devons pas interpréter ce qui s'est passé en France comme une simple interdiction des symboles religieux: la peur des Français face à la religion et à l'éthique religieuse est bien plus ancienne. Ceux qui sont conscients du développement de la culture de masse et des relations entre l'Église et l'État savent pertinemment que ce genre d'actions et les controverses qui en résultent sont bien connus dans la société française. Qui plus est, cette crainte ne se limite pas seulement à l'Islam et au Judaïsme; le souvenir de l'assassinat des catholiques pendant la Révolution française est encore présent dans tous les esprits.
Les relations actuelles entre l'Église et l'État en France ont été forgées à coups de conflits, de haine, de colère et de massacres. Ce combat contre l'Église catholique a débuté au 18ème siècle, dans le but de réduire l'influence de cette dernière au sein de la société française. Nous pouvons dire que durant cette période, la société française insidieusement influencée par la philosophie matérialiste, a pris ses distances à l'égard des valeurs spirituelles et religieuses.

LE SIECLE DES LUMIERES
COMMENT LES SOCIETES EUROPEENNES SE SONT ELOIGNEES DES VALEURS RELIGIEUSES
La période durant laquelle les idées matérialistes et évolutionnistes ont conquis en grande partie la société européenne, et par là même l'ont influencée au point de la désolidariser de la religion, est plus connue sous le nom de siècle des lumières. Certainement, ceux qui ont choisi cette expression (et qui ont présenté de manière positive ce changement d'idéologie comme un mouvement vers la lumière) étaient les meneurs de cette déviance. Ils ont dépeint la période précédente comme "une période sombre" tenant la religion pour seule responsable, ils ont ainsi proclamé que l'Europe s'était illuminée dès l'instant où elle s'était laïcisée tout en s'écartant de la religion. Cette perspective biaisée et falsifiée est encore aujourd'hui un des mécanismes essentiels de propagande de ceux qui s'opposent à la religion.
Il est vrai que le christianisme au Moyen Age a été en partie assombri par les superstitions et la bigoterie, qui ont presque entièrement disparu durant la période post-moyenâgeuse. Qui plus est, ce siècle des lumières n'a pas vraiment eu de résultats si positifs en Occident. En France, la conséquence la plus marquante de cette période est la Révolution, qui a plongé le pays dans un bain de sang. Pour la plupart des intellectuels français, la période des lumières a eu pour effet de purger l'esprit des hommes de toutes les valeurs religieuses et spirituelles. Quasiment tous les penseurs du 18ème siècle partageaient cette vision. La Révolution a été construite sur cette philosophie qui dominait en France: ce fut une des révolutions des plus barbares, des plus impitoyables et des plus sauvages que le monde moderne ait connue. Dès la prise de pouvoir des Jacobins après la Révolution, leur première action a été d'instaurer la guillotine; des milliers de personnes ont été décapitées parce qu'on leur reprochait d'être riches ou d'être croyantes. Un des chefs de la Révolution, un certain Fouché (surnommé le boucher de Lyon) dépêcha à Lyon un groupe de trois individus pour y éliminer la jeune aristocratie croyante. Dans une lettre adressée à Robespierre, président du Sénat, Fouché écrivait que la guillotine ne fonctionnait pas assez vite et qu'il était mécontent de la lenteur à laquelle la Révolution avançait. Il voulait l'autorisation de procéder à un écrémage massif de la population. Le jour où il a obtenu l'approbation du Sénat, des milliers de personnes les mains liées dans le dos ont été impitoyablement fauchées par les balles de la Révolution.
Encore aujourd'hui, le siècle des lumières continue d'influencer cette littérature qui fait l'éloge de la Révolution
française; toutefois, celle-ci a coûté à la France un lourd tribut et a engendré des conflits sociaux qui devaient perdurer au 21ème siècle. L'analyse de la Révolution française et du siècle des lumières par le célèbre penseur britannique, Edmund Burke est extrêmement révélatrice. Dans son ouvrage publié en 1790 Reflections on the Revolution in France (Réflexions sur la Révolution en France), l'auteur fait à la fois une critique du concept des lumières et de la Révolution française qui en découle; selon sa théorie, la Révolution française est un mouvement qui a détruit les valeurs essentielles d'une société unie autour d'éléments fédérateurs, tels que la religion, la moralité et la cellule familiale, laissant ainsi libre cours à la terreur et à l'anarchie. Pour finir, Burke a considéré cette période, selon un commentateur, comme "un mouvement destructeur de l'intelligence humaine".1
Les chefs de file de ce mouvement dévastateur étaient les francs-maçons. Voltaire, Diderot, Montesquieu et bien d'autres penseurs antireligieux qui ont ouvert la voie à la Révolution, tous étaient francs-maçons. Ils étaient proches des Jacobins qui ont été à la tête de cette Révolution. Cette situation a suscité chez des historiens la réflexion suivante: il est difficile en France, pendant cette période de distinguer clairement le jacobinisme et la franc-maçonnerie.
Lors de la Révolution française, on a manifesté une vive hostilité à l'égard de la religion. Beaucoup de prêtres ont été envoyés à la guillotine, les églises ont également été détruites, ajoutons à cela ceux qui voulaient éradiquer le christianisme en lui substituant une religion symbolique, déviante et païenne, appelée "religion de la raison". Les leaders de la Révolution se sont retrouvés victimes à leur tour de cette frénésie meurtrière laissant finalement leur tête sur la guillotine, là où ils avaient envoyé tant de personnes. Encore aujourd'hui, de nombreux Français continuent à se demander si la Révolution était ou non une bonne chose.
Les sentiments antireligieux de la Révolution française se sont alors propagés dans toute l'Europe, et le dix-neuvième siècle est devenu l'une des périodes les plus novatrices et les plus agressives pour ce qui est de la propagande antireligieuse.

LA LUTTE CONTRE LA RELIGION EN FRANCE
Le rôle joué par les francs-maçons pendant la Révolution a été reconnu par un "agent provocateur" connu sous le nom de comte Cagliostro. Ce dernier a été arrêté par l'Inquisition en 1789 et pendant son interrogatoire, il a fait d'importantes révélations. Il a commencé par déclarer que les francs-maçons avaient prémédité à travers l'Europe une suite d'insurrections. Et il a ajouté que leur objectif principal était de détruire la papauté ou de s'en emparer.
L'action des francs-maçons en France ne s'est pas arrêtée à la Révolution. Le chaos engendré par la Révolution s'est finalement apaisé dès l'arrivée au pouvoir de Napoléon. Mais cette stabilité n'allait pas durer; l'ambition de Napoléon de régner sur l'Europe entière eut raison de sa toute-puissance. Par la suite, en France, le conflit qui opposait les monarchistes aux révolutionnaristes a continué. En 1830, 1848 et 1871, trois autres révolutions ont eu lieu. En 1848, la "seconde République" a été créée; en 1871, la "troisième République" lui a succédé. En 1881, le catholicisme a cessé d'être la religion officielle en France et en 1888, l'éducation religieuse n'a plus été au programme de l'éducation nationale.
Durant cette période de troubles, les francs-maçons ont été très actifs. Leur objectif premier a été d'affaiblir l'Église ainsi que les institutions religieuses, de détruire les valeurs de la religion et son emprise sur la société, et enfin d'abolir l'éducation religieuse. Les francs-maçons considéraient l'anticléricalisme comme l'élément central de leurs activités sociales et politiques.
The Catholic Encyclopedia (L'Encyclopédie catholique) fournit d'importantes informations sur la mission antireligieuse du Grand Orient, connu sous le nom de franc-maçonnerie française:
À partir des documents officiels de la franc-maçonnerie française contenus principalement dans les bulletins et comptes-rendus du Grand Orient, il a été prouvé que toutes les mesures anticléricales présentées au Parlement français ont été décrétées préalablement au sein des loges maçonniques et ont été validées par la direction du Grand Orient, dont le but avéré est d'avoir un contrôle sur tout et tout le monde en France. Le député Massé, porte-parole officiel de l'Assemblée de 1903, déclare: "J'ai dit lors de l'assemblée de 1898 que le devoir suprême de la franc-maçonnerie est de s'immiscer chaque jour, de plus en plus, dans les combats politiques et profanes." La réussite (dans cette lutte anticléricale) est due en grande partie à la franc-maçonnerie; sa philosophie, son programme, ses méthodes, tous ces éléments ont été des facteurs déterminants. Si cette union a été établie, cela est dû à la franc-maçonnerie et à la discipline apprise dans les loges… Il nous faut rester vigilant nous faisant confiance mutuellement si nous voulons accomplir notre travail jusqu'ici inachevé. Ce travail, vous savez… la lutte anticléricale continue. La République doit se débarrasser des congrégations religieuses, les balayant au loin avec perte et fracas. Un système de demi-mesures est partout dangereux; l'adversaire doit être anéanti d'un seul
coup."2
The Catholic Encyclopedia poursuit en ces termes son inventaire à propos de la lutte franc-maçonnique contre la religion:
En vérité, la laïcisation de l'éducation, les mesures prises à l'encontre des écoles chrétiennes privées et des établissements de bienfaisance, la suppression des ordres religieux et la spoliation des biens de l'Église, toutes ces réformes maçonniques anticléricales effectuées en France depuis 1877 mènent clairement à une réorganisation de la société antichrétienne et irréligieuse, non seulement en France mais également dans le monde entier. Par conséquent, la franc-maçonnerie française, porte-drapeau de la confrérie dans son ensemble, prétend instituer l'âge d'or de la République universelle maçonnique, composée d'une fraternité d'hommes de toutes les nations. Le président du Grand Orient, le sénateur Delpech, a déclaré le 20 septembre 1902: "Le triomphe du Galiléen a duré vingt siècles. Mais maintenant, il meurt à son tour… L'Église catholique, fondée sur le mythe du Galiléen, a commencé à décliner dès la mise en place de l'organisation maçonnique."3
Par le terme "Galiléen", les francs-maçons désignent Jésus, car selon l'Évangile, Jésus est né dans la ville de Galilée en Palestine. Ainsi, la haine des francs-maçons à l'encontre de l'Église est également l'expression de leur haine à l'égard de Jésus et de toutes les religions monothéistes. Avec la culture matérialiste, darwiniste et humaniste qu'ils avaient établie au dix-neuvième siècle, les francs-maçons ont cru qu'ils avaient éradiqué la religion et rétabli le paganisme préchrétien en Europe.
Lorsqu'en 1902 ces paroles ont été prononcées, une série de lois passées en France a élargi l'ampleur de la lutte antireligieuse. Trois mille écoles religieuses ont été fermées, l'enseignement religieux dans les établissements scolaires a été interdit. De nombreux ecclésiastiques ont été arrêtés, d'autres ont été contraints et forcés à l'exil alors que les simples croyants ont été relégués aux yeux des gens, au rang de citoyens de seconde zone. Suite à cela en 1904, le Vatican a rompu toutes relations diplomatiques avec la France, mais cette décision n'a en rien changé les orientations du pays. Cette prise de position coûta la vie pendant la Première Guerre mondiale à des centaines de milliers de Français confrontés à l'armée allemande, avant que cette arrogance ne soit mâtée et que la France reconnaisse à nouveau l'importance des valeurs spirituelles.
Comme The Catholic Encyclopedia l'affirme, la guerre contre la religion, de la Révolution française jusqu'au vingtième siècle, a été menée au moyen de mesures anticléricales prises par le Parlement français, lesquelles avaient été décrétées préalablement au sein des loges maçonniques et avaient été validées par la direction du Grand Orient.4 Ce fait est sans aucun doute tiré d'écrits maçonniques. Ainsi, une citation d'une publication turque d'un discours prononcé par frère Gambetta le 8 juillet 1875 dans la loge de Clémente Amitié dit ceci:
Alors que le spectre d'une rébellion plane sur la France et que la doctrine religieuse et les idées arriérées continuent leur offensive contre les principes et les lois sociales modernes, nous trouvons force et consolation, au sein d'organisations ingénieuses et visionnaires telles que celle des francs-maçons très attachée aux principes de confrérie, dans le combat contre les revendications extravagantes de l'Église, ses exagérations ridicules et ses excès habituels… Nous devons nous tenir sur nos gardes et continuer la lutte. Afin d'ériger les idées d'ordre et de progrès humains, faisons en sorte d'endurer cela de telle manière à ce que nos boucliers ne soient pas transpercés.5
On notera que la littérature maçonnique présente naturellement ses propres idées comme intelligentes tandis qu'elle accuse celles des croyants d'être arriérées. Toutefois, elle ne fait que jouer sur les mots. La notion de spectre d'une rébellion citée ci-dessus, est une vision rejetée par les croyants sincères, mais que les francs-maçons exploitent dans le seul but d'atteindre la vraie religion et d'éloigner ainsi les hommes de la foi. Qui plus est, il est important de souligner que la philosophie matérialiste et humaniste adoptée par les francs-maçons est en réalité un système idéologique rétrograde fondé sur des superstitions, inspiré des civilisations païennes de l'Égypte ancienne et de la Grèce antique.
Par conséquent, l'utilisation abusive par les francs-maçons de termes tels que "visionnaire" et "arriéré" n'a pas de bases dans la réalité. En effet, elle est non fondée, car le conflit entre les francs-maçons et les croyants n'est rien de plus que la poursuite d'une lutte entre deux idéologies qui s'opposent depuis l'aube de l'humanité. La religion a été la première à proclamer ces idées: l'humanité a été créée par la volonté de Dieu et il en va de la responsabilité de cette dernière de L'adorer. Telle est la vérité. L'idée contraire à savoir que les hommes n'ont pas été créés et vivent inutilement et sans but précis est celle proposée par ceux qui nient l'existence de Dieu. Après avoir compris ce qui précède, il devient évident que l'utilisation de qualificatifs sommaires tels que "visionnaire" et "arriéré" n'a aucun fondement.
En exploitant cette idée de "progrès", les francs-maçons ont pour seul but de détruire la religion. The Catholic Encyclopedia affirme:
Ce qui suit sont les principaux moyens [de la franc-maçonnerie]:
(1) Détruire de manière radicale, par la persécution déclarée contre l'Église ou par un système fourbe et frauduleux de scission entre l'Église et l'État, l'influence sociale de l'Église et de la religion, insidieusement appelée "cléricalisme", et autant que possible, détruire l'Église et toute religion divine, qui est beaucoup plus qu'un vague culte de la patrie et de l'humanité;
(2) Laïciser par un système hypocrite et frauduleux de "non-sectarisme" toute vie publique et privée, et avant tout l'instruction et l'éducation du peuple. Le "non-sectarisme" comme il est interprété par le Grand Orient est anticatholique, voire antichrétien, un sectarisme athée, positiviste ou encore agnostique sous couvert d'une image non-sectaire. La liberté de pensées et de conscience des enfants doit être développée de façon systématique à l'école et protégée autant que possible des influences déstabilisantes, non seulement de celles de l'Église et du Clergé, mais également de celles des parents, si besoin est par le recours à des contraintes morales et physiques. Le Grand Orient considère cette action comme indispensable et comme la voie la plus sûre pour l'instauration finale de la République sociale universelle…6
On peut également observer que la franc-maçonnerie a mis en place un programme, appelé "libération de la société", dont le but est l'éradication de la religion; ce programme est toujours d'actualité. Tout cela ne doit pas être confondu avec le modèle qui cherche à offrir la possibilité à tout citoyen de vivre sa foi en toute liberté, quelle que soit sa croyance. À l'opposé, le modèle proposé par la franc-maçonnerie est un véritable lavage de cerveau des masses, conçu pour éradiquer la religion de la société et des esprits des gens, et si nécessaire persécuter ses adeptes.

L'OBSERVANCE DES VALEURS RELIGIEUSES EST LA SOLUTION A TOUTES LES DIFFICULTES
LE PROBLEME PRINCIPAL EST L'ABSENCE DE RELIGION
La politique française d'éradication de la religion a commencé au dix-huitième siècle et perdure depuis trois siècles; aujourd'hui la France est de ce fait un pays qui a peur de la religion, de ses valeurs et des croyants. Ces dernières années, des musulmans et d'autres membres de communautés religieuses ont été victimes d'agressions. Cette peur est néanmoins sans fondement. En fait, ce n'est pas la religion, mais l'absence de religion qui devrait être crainte. L'observance de valeurs religieuses apporte paix, bien-être, justice et tolérance à une société. Dans une société où le sens de la morale religieuse est fort, il ne peut absolument pas y avoir des manifestations de violence, de déchéance ou de peur. Pour cette raison, la crainte des Français à l'égard de la religion n'a pas lieu d'exister. Dans les sociétés où la morale religieuse fait défaut, la guerre, les conflits, la violence et l'injustice dominent.
Dans une société qui prend ses distances avec la religion, il est inévitable que la majorité des individus deviennent égoïstes, injustes et manquent de bonté morale. Seules les valeurs religieuses sont les garantes d'une parfaite moralité de la société et des hommes. Ceux qui croient en Dieu ont une attitude responsable, dès lors qu'ils sont conscients qu'ils vivent dans l'espoir d'obtenir l'approbation de Dieu et qu'ils devront rendre des comptes de l'ensemble de leurs actes. Par crainte de Dieu, ils vont avec sagesse éviter de commettre des turpitudes, d'avoir une attitude ou un comportement réprouvé par Dieu. Une société où ces personnes sont majoritaires est une société qui sera à l'abri des problèmes sociaux.
Toutefois une personne incrédule, ne voulant pas admettre qu'elle sera au final récompensée ou châtiée pour ses actes, ne se fixera aucune limite dans sa mauvaise conduite. En dépit du fait d'essayer de ne pas commettre certains actes qui pourraient leur être socialement défavorables, beaucoup de personnes n'hésitent pas à perpétrer d'autres forfaits lorsqu'elles y sont incitées, encouragées ou encore à la moindre occasion qui leur est donnée.
Dans les sociétés athées, les hommes sont enclins à commettre toutes sortes d'actes immoraux. Par exemple, une personne croyante ne sera jamais tentée par la corruption, ni par les jeux de hasard, elle ne se laissera pas non plus envahir par la jalousie ou le mensonge, car elle sait pertinemment qu'elle devra rendre compte de ses actes dans l'au-delà. Une personne sans religion, elle, est encline à user de tout cela. Il ne suffit pas de dire, "Je ne crois pas en Dieu, mais je ne me laisse pas non plus corrompre" ou "Je ne crois pas en Dieu, mais je ne joue pas non plus": en effet, un homme qui ne craint pas Dieu et qui ne croit pas qu'il aura à faire le compte rendu de ses actes dans l'au-delà, peut être à tout moment amené à commettre ces forfaits si sa situation ou sa condition de vie change. Une personne qui déclare "Je ne crois pas en Dieu, mais je ne fornique pas non plus" peut le faire là où la fornication est considérée comme un acte banal. Ou encore, une personne qui déclare qu'elle ne se laissera pas corrompre, peut dire, "Mon fils est malade et va mourir, je vais donc me laisser corrompre" si bien sûr
cette dernière ne craint pas Dieu.
Mais une personne croyante ne va pas faire preuve d'une telle immoralité, car elle craint Dieu et elle n'oublie jamais que Dieu connaît ses intentions ainsi que ses pensées.
Une personne qui s'écarte de la religion peut dire: "Je ne suis pas croyante, mais je pardonne. Je n'éprouve ni haine, ni vengeance." Mais un jour, un événement fâcheux peut lui faire perdre son sang-froid et peut provoquer en elle un comportement des plus inattendus. Elle peut tenter de tuer ou de blesser une personne, en effet l'observance des valeurs religieuses qu'elle respecte, va varier selon la situation et selon les conditions de l'endroit où elle vit.
Mais celui qui croit en Dieu et en l'au-delà ne dévie jamais de sa bonne moralité, quels que soient les conditions ou l'environnement dans lesquels il évolue. Son observance des valeurs religieuses n'est pas variable, mais immuable. Dieu se réfère aux valeurs morales supérieures des croyants dans les versets suivants:
Ceux qui remplissent leur engagement envers Allah et ne violent pas le pacte, qui unissent ce qu'Allah a commandé d'unir, redoutent leur Seigneur et craignent une malheureuse reddition de compte, et qui endurent dans la recherche de l'agrément d'Allah, accomplissent la Salat et dépensent (dans le bien), en secret et en public, de ce que Nous leur avons attribué, et repoussent le mal par le bien. À ceux-là, la bonne demeure finale. (Coran, 13: 20-22)
Dans un environnement athée, la première notion à éliminer est celle de la famille. La fidélité, la loyauté, l'allégeance, l'amour et le respect, toutes ces valeurs qui maintiennent la famille sont totalement abandonnées. Il faut rappeler que la famille est la base de la société et si elle s'effondre, la société s'écroulera à son tour. L'État n'a plus lieu d'exister à partir du moment où toutes les valeurs morales qui soutiennent l'État ont été effacées.
De plus, dans les sociétés sans religion, il n'y a plus aucune raison pour quiconque d'éprouver du respect, de l'amour ou de la compassion pour son prochain, ce qui mène inévitablement à l'anarchie sociale. Les riches en veulent aux pauvres, les pauvres en veulent aux riches. La colère se développe à l'égard des handicapés ou des indigents. Et l'agression envers les autres nations augmente. Les employés se rebellent envers leurs employeurs et les employeurs envers leurs employés, les pères se retournent contre leurs fils et les fils contre leurs pères.
La raison de ce bain de sang permanent qui fait dans les journaux la une de la rubrique "faits divers" est l'athéisme. Dans ces pages, nous lisons chaque jour des informations dramatiques à propos de personnes s'entre-tuant pour n'importe quelle raison.
Cependant, une personne qui sait pertinemment qu'elle va devoir rendre compte de ses actes dans l'au-delà, ne peut pas impunément pointer son arme sur la tempe d'une personne et la tuer. Elle sait que Dieu a interdit aux hommes de commettre des crimes, et sa crainte à l'égard de Dieu lui évitera ainsi un châtiment certain. Dans le Coran, Dieu recommande aux hommes d'éviter la corruption:
Et ne semez pas la corruption sur terre après qu'elle a été réformée. Et invoquez-Le avec crainte et avec espoir, car la miséricorde d'Allah est proche des bienfaisants. (Coran, 7: 56)

L'existence des valeurs religieuses exhorte l'amour ressenti à l'égard de Dieu. Cet amour a un impact irrésistiblement bénéfique et déterminant pour l'humanité. Pour gagner l'approbation de Dieu, les croyants s'encouragent mutuellement à suivre la voie de la bonne moralité, dans l'amour et le respect des autres. Généralement, la bonté, la tolérance et la compassion envahissent la société.
Par crainte de Dieu, les hommes évitent absolument de commettre des actes immoraux ou blâmables. Ainsi, chaque action répréhensible qui auparavant ne pouvait pas être évitée, est stoppée dans son élan. L'esprit et la bonté de la religion prévalent.
Dans les sociétés impies, il est clairement établi que les hommes deviennent insoumis et anarchistes et se soulèvent contre l'État. Mais, pour ceux qui vivent selon des valeurs religieuses, les impératifs de l'État prévalent toujours. Si cela devient nécessaire, l'homme donnera sa vie pour cette cause. Pour ces personnes, les intérêts de l'État se situeront toujours au-dessus de leurs propres intérêts. Ils seront toujours prêts à défendre ces valeurs spirituelles.
Dans de telles conditions favorables, gouverner un pays devient raisonnablement aisé. Le pays devient un lieu sûr et prospère. Les dirigeants de ce pays traitent les citoyens avec équité et compassion et de ce fait, les injustices cessent. Il en résulte un respect profond pour les dirigeants. De tels pays ont su établir indubitablement
des bases et des fondations inébranlables.
En l'absence de respect de la morale islamique, le père devient l'ennemi de son fils et vice-versa, les frères se querellent, les employeurs oppressent les employés. Les usines et les entreprises cessent de fonctionner corrodées par l'anarchie qui y règne et les riches exploitent le travail des pauvres. Dans la vie active, les hommes sont enclins à se duper les uns les autres. Désordres, conflits et anarchie deviennent le lot quotidien des individus de cette société. La raison de tout cela est que ces hommes ne craignent pas Dieu. Les personnes qui ne craignent pas Dieu se sentent libres de commettre toutes les injustices, et n'hésiteront pas à user de violences et de cruauté des plus extrêmes, pouvant aller jusqu'au meurtre. En outre, sans même une once de remords, elles se targueront à haute voix de leur absence de regret. Alors que celui qui est convaincu qu'il devra affronter le châtiment éternel dans l'au-delà, ne commettra jamais de tels actes. La morale du Coran rend toute mauvaise conduite impossible à mettre en œuvre. Tout est réglé aisément, sereinement et de la meilleure façon. Aucune erreur judiciaire ne se produit et pendant ce temps, les commissariats et les palais de justice auront du mal à trouver un cas à traiter.
L'esprit serein et confiant des personnes offre la prospérité à la société dans son ensemble. Les recherches scientifiques sont menées à bien, pas un jour ne passe sans une nouvelle découverte ou une avancée technologique d'envergure dont les résultats profiteront à tous. La culture prospère et les dirigeants favorisent le bien-être pour tous. Cette prospérité doit son existence à l'esprit humain libre de toute pression. Lorsque l'esprit de l'homme évolue dans de bonnes conditions, se développe en lui une meilleure capacité à raisonner et un champ de réflexion plus élargie. C'est le résultat d'une utilisation claire et non restrictive de la pensée. Vivre selon de bonnes valeurs morales apporte la prospérité aux hommes; ils réussissent dans les affaires et le commerce se développe. L'agriculture et l'industrie prospèrent. Dans tous les domaines où un effort est accompli, on constate de réels progrès.
La solution est évidente: elle consiste à se tourner vers Dieu, Créateur de toutes les créatures, et à atteindre le vrai bonheur et la sérénité en adoptant la religion que Dieu nous recommande. Dieu a dit aux hommes que le salut dans ce monde consiste à se tourner vers la religion et Il a également annoncé les bonnes nouvelles à savoir que Ses serviteurs fidèles n'éprouveraient aucune crainte à condition qu'ils se soumettent à Lui:
Allah a promis à ceux d'entre vous qui ont cru et fait les bonnes œuvres qu'Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l'a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu'Il a agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. Ils M'adorent et ne M'associent rien et celui qui mécroit par la suite, ce sont ceux-là les pervers. (Coran, 24: 55)
Par conséquent, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, la société française doit chercher une solution non pas dans l'absence de religion mais dans l'observance de valeurs religieuses. La solution à la recrudescence des conflits, de la violence et des inégalités sociales ne se trouve pas dans l'interdiction de la religion; bien au contraire, elle doit être trouvée en encourageant et en favorisant la morale religieuse. Lorsqu'une nation craint Dieu, agit selon sa bonne conscience et fait preuve de compassion, de bonté et de tolérance, il n'y a aucun doute qu'elle viendra facilement à bout de la violence et de la décadence ambiante.
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1- Pocock, dans; Edmund Burke, Reflections on the Revolution in France , éd. J. G. A. Pocock, Indianapolis: Hackett Publishing Company, 1987, pp. 33-38
2- Compterendu Gr. Or., 1903, Nourrisson, "Les Jacobins", 266-271; The Catholic Encyclopedia , "Masonry (Freemasonry)", New Advent, [www.newadvent.org]
3- The Catholic Encyclopedia , "Masonry (Freemasonry)," New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
4- The Catholic Encyclopedia , "Masonry (Freemasonry)," New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm#VIII)
5- Nur Safa Tekyeliban, "Taassuba Karsi Mucadele" (Lutte contre la bigoterie): Cité du discours du frère Gambetta le 8 juillet 1875 dans le loge Clémente Amitié", Dogus Kolu Yilligi: Ankara Dogus Mahfili Çalismalari, 1962, Kardes Press, Ankara, 1963, p. 19
6- The Catholic Encyclopedia , "Masonry (Freemasonry)," New Advent, (http://www.newadvent.org/cathen/09771a.htm)
T
15 janvier 2005 11:42
Salam

Merci pour cet article, sur lequel il y aurait beaucoup à débattre, en désaccord ou en accord, notamment sur les Lumières, qui ont remis en avant des valeurs initialement religieuses ou philosophique et quelque peu oubliées par les religions elles-mêmes (droit de l'homme notamment, participation du peuple à la vie de la cité, importance de la nature...) mais qui ont ausi mené, par dévoiement, aux massacre de la Révolution.

Je réagis sur le début seulement.

Une remarque préléminaire. Jamais, et heureusement, des chefs d'état étrangers ne se sont mêlés de l'affaire du voile. Ils on simplement pu déclarer que dans leur pays cela pouvait être différent mais que les cultures sont aussi différentes.

Un Français ou un Français "de souche" ou éduqué dans la culture française, comprend totalement qu'un croyant, quelle que soit sa religion, exprime publiquement da foi. Il l'encourage même : tu peux discuter Islam avec sérénité et avec n'importe quelle français, qu'il soit juif, chrétien, athé... Qu'il soit riche ou pauvre, même avec le délinquant. Par nature, il sera intéressé car le peuple français est un des plus assoiffés de connaissances, quel que soit son niveau d'éducation. Ce n'est pas toujours le cas dans d'autres pays.

Mais un Français, par culture, ne comprend pas que l'affirmation religieuse puisse passer par un vêtement, pour lui, cela est totalement incompréhensible : c'est vrai du voile, de la kippa. C'est vrai de la soutane, très mal vue en France au contraire de beaucoup d'autres pays européens. C'est vrai aussi, contrairement à ce que l'on croit souvent, des vêtements "modes" : le Français n'achète pas de maillot de son sportif préféré (beaucoup moins que l'anglais), peut écouter de la musique hard rock sans crête sur les cheveux, aimer le rap sans porter la casquette et les baskets, etc.

Par contre, le Français aime la parole. Et il attend des musulmans comme des juifs et des chrétiens qu'ils parlent de ce qui les fait vivre et avancer, même si lui n'y souscrira pas forcément. C'est pour cela que les Français, contrairement aux anglais ou américains, donnent au moins autant d'importance aux paroles d'une chanson qu'à la musique.

Au vêtement, il préfèrera incontestablement l'action : que le croyant montre dans sa vie de tous les jours, par sa relation et son attention à l'autre notamment, (courtoisie, écoute, aide, déjeuner) que sa foi agit positivement sur lui. La langue française parle de "convivialité".

Bref, pour un Français, un vêtement ne prouve en rien la qualité de la foi d'un ou d'une croyante. Au contraire, il risque de l'interpréter comme un signe négatif d' "annexion" de l'espace public.

De plus, contrairement à d'aute culture, l'allemande par exemple, l'obligation ou l'interdit ne sont pas dans la culture française. C'est leur côté rebelle, indépendant.

Tout cela, trop souvent nous ne voulons pas le comprendre. Nous les accusons d'intolérance mais nous même restons aussi enfermés dans nos schémas. Contrairement à un Américain (je caricature un peu) qui s'attend à trouver à l'étranger comme chez lui, le Français, quand il va à l'étranger, comprend que cela soit différent de chez lui. C'est pour cela qu'il se sent bien partout, du moment qu'il peut y trouver sa baguette et son fromage winking smiley

Personnellement, moi et ma famille nous sentons bien dans ce contexte, tout en comprenant qu'il peut ne pas en être de même pour des musulmans vivant dans des pays à culture plus communautariste de par leur histoire, et notamment les Etats-Unis.

J'aurais beaucoup d'autres idées, mais j'arrête là, je suis déjà suffisamment long.

Amicalement à tous
e
15 janvier 2005 12:20
Merci Toune!
On se rejoint à plus d'un égard, puisque dans les sociétés musulmanes, non seulement on a adopté un mode de vie "à la farnçaise" dans bien des domaines publics et privés tout en restant musulmans, mais on a une considération pour la France et pour beaucoup de ses "geste" qui dénotent de bons soubassements culturels et historiques de ce pays.
Tu as dit en substance:
>>>>"Bref, pour un Français, un vêtement ne prouve en rien la qualité de la foi d'un ou d'une croyante. Au contraire, il risque de l'interpréter comme un signe négatif d'"annexion" de l'espace public."
ne serait-ce pas plutôt un enrichissement et un épanouissement pour une culture démocratique? Le rejet de l'"autre", pourtant bien français, parce qu'il affirme sa liberté en s'exprimant, n'est-il pas une antinomie aux principes sacro-saint de la France?
Amicalement
T
15 janvier 2005 13:10
Le rejet de l'autre, quand il s'agit de lui refuser un travail etc, oui est antinomique avec les principes français.

Mais, dans la culture française, le vêtement n'est pas un vecteur de communication. Donc exprimer que l'on est musulmane par un voile, juif par une kippa, prêtre par une soutane, rappeur par une casquette, etc, ne permet pas de communiquer avec un Français et de lui faire comprendre pourquoi être musulmane, juif, etc. est important pour soi. Le Français n'a pas le dictionnaire pour comprendre ce langage.

Par contre, pour un Français, le vêtement peut être une forme d'art (cf. couturiers français) qui exprimera le goût de la beauté, mais sûrement pas d'une foi religieuse.
e
15 janvier 2005 13:44
Toune, C'est bien légitime de vous exprimer ainsi.
Votre point de vue semble bien s'inscrire dans cette "peur" de la religion si bien expliquée par Harun yahya. Le français a bien un dictionnaire pour tout (d'où l'Académie des "immortels"winking smiley. Serait-il alors en retard sur son temps? Ou conserve-t-il, cristallisé dans ses structure profondes, le refus de cet "ogre" qu'est le "sarrazin"? Lorsque je parlais d'antinomies, je regardais dans son ensemble ce "déchirement" dans la pensée populaire de la société française, avec un pied au moyen âge, et un un autre à la pointe du progrès! La Mediterranée n'est plus "mare nostrum"! Il y a des cultures diverses tout autour. Dont celle de la France est une composante importante. Ne vivons donc pas artificiellement, sous tente d'oxigène.
T
15 janvier 2005 15:05
Petite précision : je m'exprime en tant que Français, musulman et ayant dans ma famille des origines multiples. Surtout, en tant qu'observateur, comme tout un chacun, de la société dans laquelle je vis.

"Le Français a un dictionnaire pour tout". Justement pas. Il ne comprend pas qu'un vêtement (voile, kippa, etc) puisse être un vecteur de communication.

Quant à avoir un pieds au Moyen âge et un autre à la pointe du progrès, c'est vrai de beaucoup de peuples : les Américains (modernité et cowboys), les Saoudiens (gratte ciels, hôpitaux suréquipés mais femmes à la maison, sans droit de parole), les Japonais (10 ans d'avance en matière de produits média mais traditions figées depuis des siècles), etc... Exceptions nombreuses : les pays qui n'ont pas ou peu accès à la modernité, par volonté de dirigeants qui s'arrogent tout ou par volonté des pays du "nord" qui ne souhaitent pas partager.

Je constate cependant qu'en France :
-un musulman peut inviter des chrétiens à partager la joie de l'aïd et inversement à Noël. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas dans des pays de culture anglo-saxonne, non par racisme, mais plutôt par désintérêt pour ce qui est différent (par contre, ce désintérêt fait qu'un américain se fiche de savoir que son voisin est musulman et le laisse vivre sans poser de question sur le pourquoi du comment. Mais je peux me tromper).
-les mariages mixtes (mixtes au sens de religion ou de pays d'origine sont nombreux) ; il suffit de prendre le journal municipal et de regarder les prénoms et les noms de familles des couples et des enfants nés dans le mois ; ces mariages suscitent parfois des réticences initiales dans l'une ou l'autre des familles, mais durent finalement plus que les autres : je n'ai pas de statistiques, mais de ceux que je connais, aucun n'a divorcé...

Bref, la culture française n'est pas une culture d'homogénéisation, ni de communautarisme (on admet l'autre, mais à côté), mais de mélange. Mais c'est vrai que certains voudraient évoluer vers le premier ou le second modèle et ils sont malheureusement à mon avis trop nombreux, y compris chez les politiques français. Qui dit mélange, dit transformation. Le Français qui se marie avec une marocaine ou américaine ou japonaise va devenir en partie marocain, américain, etc. Et les enfants encore plus. Cela peut faire peur. Perte de culture, de repères, etc. Personnellement, je suis convaincu du contraire : richesse.

Amicalement
e
15 janvier 2005 19:51
Salam
Je retiens le dernier mot qui résume tout: "richesse"! parceque le sens de votre texte peut être résumé ainsi. Mais il manque quelque chse. Un ingrédient de taille pour parfaire cette richesse: l'ouverture. Je n'ai pas besoin d'une long réponse pour dire qu'elle est gravement atteinte. Et le fait de lui opposer un arrêt par une mobilisation générale en faisant intevenir l'arsenal juridique pour obliger des écolières à se débarrasser de leur fichu sur la tête, est quelque chose d'historiquement inouï: il révèle le fond.
Salam et amicalement
T
15 janvier 2005 20:49
C'est pour cela que, bien que personnellement convaincu de la nécessité de la laïcité (qui se doit d'être adaptée aux cultures de chaque pays : sur des principes communs, il peut exister plusieurs forme de laïcités), qui pour moi n'a rien d'incompatible avec la pratique de sa religion (pratique dans tous les sens du terme : culte, vie personnelle, vie en société) et en particulier de l'Islam, j'étais contre cette loi, tout en en comprenant le contexte culturelle, propre à la France et difficilement compréhensible pour qui n'y vit pas. C'est dans ce contexte qu'il faut agir et non par des "y qu'a", "si les anglo-saxons font comme cela, pourquoi les Français ne font pas pareils", etc.

Amicalement
e
15 janvier 2005 21:45
Salam,
Je ne vais pas périphraser: La laïcité peut-être résumée ainsi: garantie culturelle et cultuelle pour chacun. Or, l'attitude oficielle de la France dans l'affaire du foulard (ce n'est pas un groupe, ce n'est pas une tendance, ce n'est pas un simple courant: c'est toute la France officielle) contredit profondément ses principes laïques. C'est un fait indéniable que l'Histoire n'a pas manqué d'enregistrer.
Salam. Cordialement.
J
JD
15 janvier 2005 23:30
bonsoir Toune et embryon_sur_terre

je voudrais simplement en tant que français de souche dire bravo à Toune pour son analyse de la psychologie des français. Je copnfirme tout ce qu'il a dit.

je trouve effectivement que le port du voile islamique ou de la kippa est non seulement ridicule mais agressif.
ridicule, car la qualité du croyant ne se mesure pas au port d'un accessoire vestimentaire.
agressif, car ce n'est pas simplement marquer sa différence culturelle, c'est aussi l'expresssion d'un refus de s'intégrer.

cordialement
T
16 janvier 2005 00:02
Attention JD ! Je n'ai pas dit que les Français trouvaient le port de signes "ostentatoires" ridicules ou agressifs !

Mais ils ont du mal à imaginer qu'un voile, une kippa, une soutane puisse exprimer une foi en Dieu.

Je suis d'accord avec toi pour dire que la qualité d'une croyante ne se mesure pas au port du voile. Ce n'est pas pour autant qu'il est "ridicule".

"Agressif" et "pas intégrées" sont ausi mal à propos. Grâce à Dieu, beaucoup de femmes voilées sont parfaitement intégrées : elles discutent sans problème avec des hommes, musulmans ou non, avec des femmes, travaillent, etc. Par contre, le port du voile met parfois mal à l'aise, car interprété, à tort généralement, comme une annexion de l'espace public : "je t'impose de connaître que je suis musulmane et de te faire savoir que je pense que ma religion est la seule vraie". En réalité, sauf exceptions il est vrai trop nombreuses, ce n'est pas ce que pensent les soeurs concernées.

Mais je commence à te connaître suffisamment à travers tes posts pour espérer que tes mots ont dépassé ta pensée...
 
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