L'accident d'autocar pose de nouveau la question du respect des normes dans le transport de voyageurs entre la Belgique et le Maroc.
Par Mohamed Nassibi
Bruxelles, 24/06/04 - L'accident d'autocar dans lequel onze Marocains ont péri et plusieurs ont été blessés, mardi en France, pose de nouveau la question du respect des normes dans le transport de voyageurs entre la Belgique et le Maroc, au moment où la période du retour des Marocains résidant à l'étranger approche du pic.
Dès la mi-juin, le quartier bruxellois du Midi, point de départ de la plupart des autocars se rendant au Maroc, est pris d'assaut par les nombreux voyageurs se rendant au Maroc pour les vacances estivales.
Les liaisons entre les deux pays y sont assurées durant toute l'année, avec cependant des pointes variant en haute saison entre 2000 à 3000 voyageurs en partance chaque semaine de Bruxelles.
Les agences de voyage, habituées à cette affluence saisonnière, accroissent le nombre de véhicules, s'ils ne redoublent pas tout simplement la fréquence des allers-retours.
Sous la pression d'une demande sans cesse croissante, toutes sortes de pratiques douteuses voient le jour avec la prolifération d'autocars qui n'ont pas d'agence à Bruxelles, et qui vendent les tickets à même la rue, juste avant de prendre la route pour le Maroc...
Sur la quinzaine d'agences de voyages qui pullulent rue Stalingrad, dans le quartier du Midi, seules deux ou trois peuvent se targuer de payer taxes, contributions et droits sociaux, assure M. Alaoui Hachmani, directeur de l'agence "Fanouwa-Tours", qui doute de la conformité de nombreux véhicules aux normes techniques belges.
Une concurrence déloyale est à l'origine de la guerre des prix entre agences, assure-t-il, soulignant que les tarifs de 65 euros pratiqués par les "cars pirates" pour un trajet Bruxelles-Tanger, sont deux fois moins chers que ceux affichés par les quelques sociétés opérant légalement.
Pourtant, l'activité de ces autocaristes est bien connue des autorités belges, clament plusieurs Marocains, en colère après le drame de mardi. Ils espèrent au moins que cette tragédie servira à faire prendre conscience de pratiques illégales qui peuvent avoir de lourdes conséquences.
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