Citation
Yabinaute© a écrit:
Salam wa rahma La Louve,
Merci de nous partager ce très beau poème, ce bout de toi...
Je te partage aussi un petit morceau, même s'il n'est pas de moi.
Répondez-moi
Est-ce que toi aussi tu as cette impression étrange de frôler l’invisible ?
Que ton inexistence pour les autres est implicite ?
Est-ce que tu penses à te sauver loin d’ici ?
Parce que personne ne te comprend même dans les choses les plus simplissimes.
Est-ce que tu sens le vide faire les cent pas autour de toi ?
Te dire que si tu es sensible, tu porteras une lourde croix !
Est-ce que tu sais pourtant qu’ailleurs ce ne serait pas mieux ?
Parce que où que tu sois ou ailles tes démons te rejoignent.
Alors tu restes là, à compter les peut-être…
A ne devenir finalement que l’ombre de ce que tu peux être.
Alors tu passes ton temps à te retenir.
A partir tellement loin de toi que tu ne sais plus comment y revenir…
Hè !? Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Pourquoi tous ces gens me passent devant la gueule sans me voir ?
Psst ! Hè ! Ho ! Hè ! Ici, il fait très sombre !
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Si oui, qu’il me réponde !
Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Ne vous gênez pas ! Dites le moi !
Je n’aurai pas peur dans ce noir !
Non. J’ai cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs.
Oui, j’ai l’habitude, mais dites-moi que je ne suis pas le seul.
Dites-moi que je ne suis pas le seul. Psst ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Répondez-moi !
Psst ! Hè ! Est-ce que des fois tu sens que la violence te sert contre elle ?
Tu te regardes et te demandes à quoi ça sert qu’on t’aime.
Est-ce que tu sais que tu n’arrêtes pas d’en décevoir ?
Mais que tu as donné tellement de toi que tu n’es plus capable de recevoir.
Est-ce que tu le sens ? Cet abîme qui te sépare des autres ?
Cet épicentre émotionnel qui te déplace les côtes ?
Est-ce que tu subis ça ? Hein ?
Est-ce que tu sens ce quelque chose de plus dans ce monde pour lequel la science ne suffit pas ?
Est-ce que tu tentes de l’atteindre ? Est-ce que ça te défonce ? De savoir dès le départ
Qu’ici personne n’aura les bonnes réponses.
Mais tu ne peux pas t’empêcher de perdre pied.
Parce qu’au plus tu les repousses au plus ces questions reviennent te chercher.
T’est-il arrivé de préméditer un meurtre ?
Et rien que d’y penser, en frissonner de plaisir…
Te sentir terrifié d’un cœur, qui te fait mal tant il se serre quand il est rongé par le désir !
Hè !? Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Pourquoi tous ces gens me passent devant la gueule sans me voir ?
Psst ! Hè ! Ho ! Hè ! Ici, il fait très sombre !
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Si oui, qu’il me réponde !
Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Ne vous gênez pas ! Dites le moi !
Je n’aurai pas peur dans ce noir !
Non. J’ai cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs.
Oui, j’ai l’habitude, mais dites-moi que je ne suis pas le seul.
Dites-moi que je ne suis pas le seul. Psst ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Répondez-moi !
Si quelqu’un m’entend qu’il me réponde tout de suite.
Cette solitude me bousille, j’y croupis depuis douze piges.
Un tout petit signe, rien de plus qu’un oubli.
Un regard, une parole, un coup de cil, ou même un soupir !
Je ne demande pas grand-chose. Juste de savoir.
Juste que cette solitude s’arrête un jour de s’accroître.
En attendant je me plais à croire que l’on est tous les mêmes.
Chacun ses plaies ouvertes mais on ne pense qu’à recoudre les siennes.
Alors on s’isole, on se soigne du gros.
Parce qu’on a peur de les rouvrir, on en parle plus trop.
Alors on passe son temps à se retenir…
À partir tellement loin de soi que l’on ne sait plus comment y revenir
Non, je ne suis pas seul dans ce cas !
Alors pourquoi est-ce qu’on se passe devant la gueule sans se voir ?
Pssst ! Hè ! Ho ! Hè !? Je vous vois ! Même s’il fait très sombre.
Alors pourquoi n’y a-t-il personne qui me réponde ?
Non, tu n’es pas seul dans ce cas.
Parle-moi, parle-lui. Pourquoi tu gueules sans voix ? Hein ?
Tu as cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs.
Tu en as l’habitude, oui. Mais dis-toi que tu n’es pas le seul.
Dites-lui qu’il n’est pas le seul.
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Répondez-moi !
Citation
***************** a écrit:
Salam
Il est des blessures qu'on porte depuis l'enfance, qui remonte à la surface de temps à autre...
Ce poème traite de la blessure de rejet. Ce sentiment de ne pas avoir le droit d'exister, de manquer de consistance, d'ancrage.
Je vous le te-partage parce que c'est une manière de guérir un peu. Peut être aussi qu'il parlera à certains d'entre vous.
Très belle soirée / nuit à tous
Avec beaucoup d'Amour 💖
La Louve
Brisure dissimulée dans le creux de mon être,
Inexistence profonde qui me veut disparaître,
Je la sais dans mes mots, je la sais dans mes gestes,
Elle me pousse à la fuite, et du monde me déleste...
Et si par mégarde des abysses elle émerge
Des éclats de mon âme, l’émotion me submerge,
Un instant elle m’étreint, épuise ma substance,
Me rejette sur la rive, fébrile évanescence.
Lors
J’ai bâti pour mon cœur une bulle d'anesthésie,
Un écrin de douceur gorgé de poésie,
Tricoté de mes rêves un manteau d’allégresse
Pour les jours de grand froid me blottir de tendresse.
Emportée par les vents, dans ma bulle légère,
J’ai survolé la terre, transcendé les frontières,
Exalté de beauté le vide existentiel
Et savouré l’Amour qui habite le ciel.
Mais elle est toujours là, cinglante sous la surface,
Et mon être en ce monde, n’a point fondé sa place,
Espérant d'un souffle s’enivrer de lumière,
Vacillant pour un mot aux effluves amères.
Alors, que vienne le temps de l’ultime Clémence,
Où pour taire doucement les larmes de l’enfance,
Je confie ma douleur à l’ancre de la terre,
Invoquant sa douceur, son Amour millénaire.
Antigone
Mai 2020