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PseudoDisponible a écrit:
Vous avez très peu d'exigence rationnelle. Quand je lis le titre de ce topic, je m'attends à ce qu'un monstre (intellectuellement) arrive pour la première fois à surpasser le cogito et à en tirer nécessairement et sans axiome l'existence d'un dieu (par exemple) ; alors que finalement je me retrouve à lire des banalités sur la prétendue perfection de la vie. Bon je ne vais pas détailler tous les problèmes dans cet "argument" et dans les autres (qui sont à peu près similaires), parce que ce serait long et pénible, mais rapidement, on peut évoquer la subjectivité de la perfection, le fait que le vivant est un énorme massacre : des individus en lutte constante contre leur environnement et contre eux-mêmes, et dont le seul maigre espoir de pseudo-survie se trouve dans une descendance de toute façon réservée à une petite élite évolutive ; concrètement on a une portée, des dizaines de petits, et si UN SEUL arrive à ne pas mourir dans des conditions atroces avant de s'être reproduit (maladie génétique, prédateur, simple accident ETC), c'est déjà un "miracle". Ceux qui pensent que ça mérite la qualification de perfection, je les laisserais bien se débrouiller dans une forêt tropicale pendant une semaine, histoire qu'ils révisent leur vision de la nature (il y aussi une solution plus gentille : la licence de bio ; mais faut la motivation). Ensuite on a aussi eu droit à des astres parfaitement réglés, ce qui est totalement faux. On sait par exemple que la lune s'éloigne de la terre, que la terre sera un jour absorbée et donc détruite par notre soleil alors mourant, et tout un tas d'autres faits scientifiques qui inscrivent clairement la terre comme une exception statistique temporaire (peut-être voulue, je ne sais pas) issue d'un modèle qui crée principalement de la "matière inerte" (enfin pas du vivant quoi, du moins tel qu'on le connaît). En tout cas, les conceptions statiques, réglées au poil de cul d'astres quasi-divinisés et posés sur des rails (littéralement), c'est bon pour les Anciens (Eudoxe par exemple, vous pouvez trouver des vidéos de son modèle du système solaire assez facilement sur YT). Enfin bref.
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Moumini a écrit:
Avant toute chose, dis nous deux choses :
C'est quoi la mort selon ta vision profonde ?
Et c'est quoi la perfection selon ton exigence?
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PseudoDisponible a écrit:
Je ne vois pas bien la continuité vis-à-vis de mon propos, mais si tu veux.
Je n'ai pas de vision profonde de ce qu'est la mort.
C'est un concept utile dans le sens où il permet de désigner simplement une vaste gamme de situations qui autrement auraient chacune des noms uniques (de même pour toutes les cascades d'idées qui en découleraient).
Mais par là-même que c'est une abstraction extrêmement simplificatrice, toute tentative de la définir dans le détail semble vouée à l'échec. Ex : le cas limite du légume ; si tu considères que la mort, c'est l'ultime étape de la disparition de la faculté à se maintenir en "vie", alors le pauvre bougre dont le cerveau n'est plus qu'un tas de gelée inerte, et dont le corps ne garde sa forme que parce que les propriétés qui lui manquent sont fournies par des machines ; ce type-là, il est à peu près autant vivant que mort, et totalement chiant de ton point de vue.
Par ailleurs, je crois que toute tentative de définition est problématique en soi, puisque si l'on est rigoureux, on n'en finit jamais de fonder les idées appelées à venir fonder les idées. Dans l'exemple du légume, j'ai par exemple mis entre parenthèse le terme "vie"... Sous-entendu qu'il n'y a pas de définition objective, mais que celui qui en doute me montre où pourraient vivre les idées, si ce n'est dans nos cerveaux, tous uniques.
Enfin je m'arrête là pour le côté dérangeant de ta requête (il y aurait trop à dire).
En résumé, si tu n'as toujours pas compris, ma vision de la mort est à peu près aussi peu profonde que celle de n'importe quelle autre personne. C'est-à-dire que ça se limite à penser "mort" quand je vois un truc qui est censé bouger, mais qui ne bouge pas, et dort dans une position bizarre. La différence fondamentale tient plutôt dans ma conscience aiguë des limites du concept. J'aurais d'autres idées à développer partant de là, mais ce n'est pas plus intéressant que ce que j'ai déjà dit, je vais donc m'arrêter ici et essayer de répondre de manière plus concise à ta deuxième demande.
Je n'ai pas d'idée de la perfection en soi, mais quand je vois une imperfection, j'arrive très bien à l'identifier (voir mon post plus haut pour des exemples). Donc encore une fois, c'est une définition très pragmatique : la souffrance existe -> pas perfection. Pourquoi ? Parce que la souffrance ne me plaît pas, pour moi comme pour les autres, ça fait partie de mes goûts, de ma morale ; certains pensent le contraire et se satisfont très bien de la souffrance, pour eux comme pour les autres, à tel point qu'ils glorifient des dieux personnels censés l'avoir créée, ce sont leurs goûts, leur morale. Mais je ne crois pas qu'ils sont très nombreux, donc maintenant, moi, mon idée, c'est simplement d'interroger les gens et de leur demander : ce monde-là, où il existe des trucs tous plus horribles les uns que les autres, est-ce que tu l'approuves réellement ? C'est vraiment ça tes valeurs ? Si tu pouvais tout effacer et recommencer, tu irais pas créer une horreur pareille, pas vrai ? T'essaierais de recréer certains morceaux, mais pas tout. Et là, peut-être qu'ils voient que ce n'est pas vraiment la perfection du monde qui leur fait dire qu'il est parfait, mais plutôt le fait qu'il est tout pourri et qu'étant coincés dedans, ils sont bien obligés de gérer la peur qui en résulte d'une manière ou d'une autre. Pour finir de faire le pont avec mon post précédent, ce qui m'intéresse sur ce topic, c'est pas vraiment de savoir si quelqu'un a une preuve de l'existence d'un dieu (j'ai déjà bien assez lu pour savoir que les chances de tomber sur une telle démonstration sont excessivement faibles). Non, étant acquis que dieu est avant tout un phénomène culturel (plus spécifiquement éducationnel), je viens voir ce qui se passe quand je donne un petit coup de pied dans des idées qui commencent à prendre la poussière (et là, c'est l'étape au-dessus, je viens de sortir l'aspirateur).
C'est à peu près tout.
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un cousin a écrit:
Alaykoum assalam
La création peut être vue comme un film qui est projeté sur un mur ; il dépend de la lumière que Dieu communique pour se manifester, de façon constante. Si la lumière est absente, alors les images projetées disparaissent également. Ainsi, les images ne sont pas Dieu, mais dépendent de Lui pour exister, Dieu leur communique de Sa Lumière/Réalité (pas au sens physique), de la même manière qu'Il communique une partie de la Science et de la Puissance, dans Sa Création, au sein des créatures.
Or, les créatures ne peuvent pas se passer de Lui, tout comme les images dépendent de la Lumière pour exister. La lumière peut se passer des images, mais les images ne peuvent pas se passer de la lumière.