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Les 60 qui plombent le Maroc
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6 janvier 2007 06:10
Cela s’appelle de la contre-programmation. Alors que certains de nos confrères font dans la congratulation à tout va, Le Journal a décidé de prendre pour célébrer cette fin d’année 2006 un palmarès non pas de ceux qui font le Maroc, mais de ceux qui le défont.

Le choix qui est évidemment loin d’être exhaustif s’est porté sur ceux qui exercent une influence réelle sur le cours des événements dans notre pays. Le choix est bien sûr le résultat d’un parti-pris basé sur notre ligne éditoriale. Par définition, l’exercice est basé sur la personnification. C’est là sa limite majeure. Si les personnes jouent un rôle indubitablement important dans le cours des événements, les systèmes et les structures sont tout aussi déterminants. Les personnes choisies nous semblent plomber en réalité une certaine vision du Maroc. Une vision de démocratisation et d’avancée vers une société démocratique, respectueuse de la dignité de ses individus, qui libère leurs rêves. Notre jugement est approximatif, il n’est surtout pas essentialiste. Ceux que nous brocardons ne sont pas critiqués pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’ils font. En d’autres termes, notre souhait le plus cher est qu’en décembre 2007, nous puissions publier une sélection de ceux qui auront permis au Maroc d’évoluer vers des horizons meilleurs et que la majorité, si ce n’est la totalité de nos sélectionnés de cette année soient parmi cette liste. Autre précision d’importance : non seulement les sélectionnés de cette année n’ont pas que des défauts mais ils n’ont aussi pas fait que " plomber " le Maroc. L’écrasante majorité d’entre eux aura aussi entrepris des actions qui ont rendu service au pays. C’est avec ces précisions, ces lentilles que nous espérons que les lecteurs aborderont ce dossier.

Majidi le super coursier
ImageIl est le chef apparent de ce petit groupe de jeunes gens qui se croient qualifiés pour redessiner l’économie marocaine. Il représente cette idée de l’hégémonisme économique de la monarchie jusqu’à la caricature. Celui que Le Journal avait appelé “Le Seigneur des Panneaux” est à la tête d’une société de panneaux d’affichage qui bénéficie d’avantages d’implantations et de tarifications que beaucoup jugent scandaleux. Super coursier du roi, il trouve le temps entre deux courses de faire imposer à travers la force de frappe considérable des affaires du roi un re-dimensionnement de l’économie marocaine. Le problème est que la stratégie du groupe ONA/SNI est, malgré tous les avantages que lui confère le statut " royal ", semble loin d’être performante. Les maladresses accumulées et le cannibalisme décomplexé de Majidi et de ses amis finira par irriter les partenaires français, pourtant peu farouches à l’égard de la monarchie.

Hassan Bouhemou
mauvais genie
ImageC’est devenu la bête noire d’une grande partie de la classe des affaires. Eminence grise d’un Majidi trop occupé à remplir son rôle de secrétaire particulier du roi, il est, dit-on, celui qui tire les ficelles. Le style agressif, voire cassant de ce polytechnicien brut de décoffrage crée pas mal de ressentiment au sein du milieu des affaires casablancais. Déjà, son inimitié avec Khalid El Oudghiri, autre caractère peu commode du groupe et patron d’AttijariWafabank, est notoire. C’est d’ailleurs la cause d’un des gros gags de l’année dans le monde des affaires. Mounir Majidi et Hassan Bouhemou avaient annoncé le changement de structure de gouvernance de la banque en directoire et Conseil de surveillance pour neutraliser Oudghiri en le nommant président du conseil de surveillance, poste quasi-honorifique. Patatras, les actionnaires étrangers goûteront très peu ces micmacs florentins et enverront les deux stratèges des affaires du roi à leurs chères études en réfutant le changement. Résultat, une embarrassante reculade pour une banque de ce niveau.

Fouad Ali El Himma le recruteur
ImageVéritable numéro deux du régime, plaque tournante du Pouvoir, El Himma endosse la responsabilité des nombreux dérapages de la monarchie. Est-il le mauvais génie qui a contribué à faire installer la monarchie dans une posture chimérique de despotisme éclairé ? A-t-il été trop servile pour infléchir la politique du régime dans le bon sens ? Dans les deux cas, il " plombe " le Maroc. Son manque de savoir-faire politique s’est illustré à maintes reprises : la gestion catastrophique du dossier du CORCAS, l’organisation des manifestations contre Le Journal, la maladresse de son combat contre le PJD. Après avoir épuisé son stock d’anciens militants de gauche " retournables ", il semble en panne de nouvelles conversions. Même dans la répression et les manips, il n’arrive pas à faire aussi " bien " que son prédécesseur, un certain Driss Basri. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé.

Zoulikha Nasri OPA SOCIALe
ImageElle est au social ce que Majidi, Bouhemou et compagnie sont à l’économique, les architectes, pas toujours adroits, de la main mise royale. A la tête de la Fondation Mohammed V, a-t-elle contribué à revigorer les mécanismes de solidarité ou plutôt à créer un véritable monopole de la charité qui émascule la société civile et fait du roi l’alpha et l’oméga du travail social au Maroc ? L’attitude peu élégante de la Fondation à l’égard du Réseau des Associations de quartiers mené par Abdallah Zaâzaâ fait pencher pour la deuxième option. Ce militant démocrate aurait été un peu trop démocrate aux yeux d’une institution qui finalement n’est qu’un appendice du makhzen.

Rochdi Chraïbi
le gaffeur
ImageIl avait été écarté de l’entourage royal pour ce qu’une forte rumeur avait attribué à une sombre affaire de nature privée. Depuis il fait toujours office de directeur du cabinet royal. On ne sait pas très bien ce qu’il fait. Il profite du statut apparemment hautement privilégié d’ancien camarade de classe du roi.

Hassan Aourid l’apprenti
ImageL’intellectuel du groupe, crédité d’un véritable humanisme et de générosité de cœur par ceux qui le connaissent, est allé faire une formation accélérée en Makhzanisme appliqué comme Wali de Meknès. L’homme, qui s’était illustré lors de sa mise à l’écart de la cour quelques années avant la mort de Hassan II, par des analyses pertinentes du champ politique marocain et un discours réformiste courageux, se comporte aujourd’hui en petit soldat du régime anti-PJD.

Abbas El Fassi,
le fossoyeur
ImageLe secrétaire général d’un parti aussi historique que l’Istiqlal a tout fait pour figurer dans le gouvernement de Driss Jettou. Il a accepté l’offre de ministre d’Etat sans portefeuille. Certains diront que Abbas El Fassi est un ministre sans ministère. Son bilan à la tête de l’Istiqlal n’est pas non plus glorieux. Sous son mandat, le parti d’Allal El Fassi a brillé par son " effacement ". Il faut dire que Abbas El Fassi a réussi à en faire un parti " quelconque ". Bravo ! Pis encore. Il a eu le génie d’associer son nom et celui de son parti à une affaire aussi scandaleuse que celle d’Annajate. Ainsi, 90 mille jeunes Marocains garderont un mauvais souvenir d’Abbas El Fassi et de son parti.

Mohamed Elyazghi Terminator
ImageIl faut mettre à l’actif du successeur d’Abderrahmane Youssoufi à la tête de l’USFP le fait qu’il a réussi à casser le grand parti des socialistes. Il a poussé tous les contestataires au sein du parti à prendre la porte. Au lieu de fédérer autour de l’USFP toutes les forces montantes de la gauche, Mohamed Elyazghi a préféré tisser des alliances contre-nature dans le seul but de rester au gouvernement. Rétrogradant ainsi l’USFP au rang des partis dits de " l’administration ". Jamais l’Union socialiste des forces populaires n’a été aussi impopulaire que sous son ère.

Mahjoub Aherdane,
le dinosaure
ImageCet homme ne veut pas lâcher prise. Sa longévité politique est atemporelle. Cet octogénaire tient à n’importer quel prix à rester à la tête du Mouvement populaire quitte à le dissoudre. Ce dinosaure qui a traversé les trois règnes contribue - et de quelle manière ! - à discréditer le champ politique marocain. Mahjoubi Aherdane est capable de toutes les alliances pourvu que ses intérêts personnels soient assurés. Il a survécu à tous les conspirations et les coups que ses adversaires lui ont ourdis. Depuis, plus de 50 ans, il participe activement à vider l’acte de l’engagement politique de tout son sens.

Ahmed Osman, Hors-jeu
ImageL’ex - beau frère de Hassan II ne veut pas comprendre qu’il est temps de céder le fauteuil de la présidence du RNI à quelqu’un d’autre. Contre vents et marées, Ahmed Osman tient à son poste même après l’expiration de son mandat. En fait, le dernier congrès que le RNI a organisé remonte à novembre 2001. Cela fait donc plus de 5 ans. Du coup, toutes les instances du parti sont hors-la-loi. Bien sûr, cela ne semble pas déranger Ahmed Osman, du moment qu’il peut " offrir " les accréditations à la veille de chaque rendez-vous électoral. Son cas est l’exemple-type des pratiques qui discréditent la chose politique et qui dissuadent les Marocains de faire de la politique.

Cheikh Yassine
la «myopie» de 2006
ImagePrônant une société islamique, Cheikh Abdessalam Yassine n’a jamais pris la peine de l’expliquer de vive voix aux Marocains. D’ailleurs, il n’a jamais accordé une interview. Cheikh Yassine devrait assumer son titre de chef spirituel d’Adl Wal Ihssane. Sinon, sa jamâa risque de balancer dans le sectarisme. D’ailleurs, sa fameuse vision 2006 a peu de chance d’aboutir. On se demande alors à quelles fins Al Adl Wal Ihssane propage sa prophétie et fixe même une date pour son avènement, l’année 2006. Reste à savoir selon quel calendrier, l’hégirien ou le grégorien ?

Khelli Henna Ould Rachid iznogoud
ImageL’homme doit avoir une obsession, celle de devenir président. A n’importe quel prix et peu importe ce qu’il va présider. Que ce soit la municipalité de la ville de Laâyoune, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) ou carrément la future " grande région autonome du Sahara ". En tout cas, Khalli Henna Ould Errachid ne cache pas cette ambition qui le pousse visiblement à gérer le CORCAS en solo. Il a réussi à faire l’unanimité contre lui quelques semaines à peine après la création de ce conseil. Ce dernier n’a même pas été tenu informé du contenu du " draft" sur le projet d’autonomie au Sahara que son président a remis au roi.

Sidi Hamza Boutchich,
le cheikh lobbyiste
ImageLa Tariqa boutchichiya connaît une expansion notable. En l’espace d’une vingtaine d’années, elle a pu avoir une présence importante sur l’ensemble du royaume. Ses adeptes se comptent désormais par centaines de milliers. Il aurait fait nommer son fils gouverneur de Berkane pour, dit-on, contrecarrer l’influence de la Jamâa d’Abdeslam Yassine. Sa sortie contre la fille du cheikh, Nadia Yassine, avait froissé les démocrates. Le chef spirituel des Boutchichis n’a pas hésité à rendre public un communiqué dans lequel il affirmait que la monarchie marocaine était voulue par Dieu. Cette politisation rampante de la Tariqa écorne son image d’islam appaisé. La Tariqa est devenue un effet de mode vers laquelle accourent ceux qui veulent se donner un cachet mystique et se faire bien voir du pouvoir. Elle n’en présente pas moins un attrait puissant pour des citoyens sincèrement en quête de spiritualité.

Hamidou Laânigri, l’arroseur arrosé
ImageLe général Hamidou Laânigri a été également mêlé à l’affaire de Tazmamart. Et ce n’est d’ailleurs pas le seul point noir dans son curriculum vitæ. Son passage à la tête de la DST est loin d’être irréprochable. On se souvient de la guerre sans merci qu’il a menée contre les salafistes avant et après les attentats du 16 mai à Casablanca. Sous sa direction, la DST a violé les droits humains les plus élémentaires. Enlèvements et tortures sont devenus des pratiques banales auxquelles recouraient systématiquement ses agents. En 2001, le général Hamidou Laânigri a confié un journaliste étranger que tant qu’il était là, les islamistes du PJD ne pourraient pas accéder au pouvoir. Aujourd’hui, lui est déporté chez les mrouds, et eux, les islamistes, risquent de remporter les élections législatives de 2007. Drôle de destin !

Hosni Benslimane, Le gardien du temple
ImageLe Palais semble encore avoir besoin des services du patron de la gendarmerie qui a pourtant commencé à montrer des signes de fatigue. Cité dans l’affaire de l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, ce général n’a pas osé répondre favorablement à la convocation du juge Patrick Ramaël. Pourquoi ne veut-il pas témoigner dans cette affaire ? De quoi a-t-il peur ? En tout cas, on retiendra que le général Hosni Benslimane était un acteur majeur dans les années de plomb. On retiendra aussi qu’il s’est montré peu coopératif avec l’Instance de l’Equité et la Réconciliation. Que cache-t-il au juste ? Et quelle était sa part de responsabilité dans le drame de Tazmamart ?

Larbi Bencheikh,bad deal
ImageLe directeur de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) est incontestablement le spécialiste des appels d’offre " recalés ". Coopté en avril 2006 par le général Hosni Benslimane au poste de secrétaire général de la FRMF, il lui confie la mission de veiller à la mise à niveau du football national. Aujourd’hui, il fait l’objet de soupçons. L’adjudication, en octobre dernier, de l’installation du gazon synthétique dans 6 terrains, à une mystérieuse société portugaise du nom de Technovia, vient d’être annulée. Il y a deux ans, Larbi Bencheikh était au centre d’une grosse polémique relative au scandale des détournements des fonds de la Formation professionnelle. En 2000, il était mêlé à une autre affaire d’appel d’offre contesté au port de Nador. Décidément, malgré les casseroles qu’il traîne, ce protégé de Meziane Belfqih est indéboulonnable.

Chakib Benmoussa, out !
ImageCe technocrate a été visiblement broyé par la machine du ministère de l’Intérieur. On voit bien qu’il aura du mal à laisser son empreinte dans ce département. Normal, l’homme n’a pas encore rattrapé son déficit en matière politique. Mais il faut dire que Chakib Benmoussa n’a pas les mains libres dans la gestion du ministère. C’est Fouad Ali El Himma, l’homme fort du régime, qui a en charge tous les dossiers dits " sensibles " comme les élections et le terrorisme. Dès lors, on se demande pourquoi il accepte de participer à ce jeu !

Mezian Belfqih,
le parrain
ImageDiscret mais omniprésent. Des anciens de l’ère Hassan II, c’est l’un de ceux qui s’en sortent le mieux. Le dossier de l’enseignement dont il est en charge prend des plombes à avancer. Son opération marketing du centenaire, n’a été que cela…une opération marketing. Et puis l’homme est au centre de la nébuleuse des cadors du ministère de l’Equipement. Certains de ses dauphins comme Larbi Bencheikh défraie la chronique. Il supervise de grands projets d’infrastructure et d’aménagement dont Tanger Med et celui du Bourgreg dont la gouvernance n’est pas idéale. Belfkih est aussi derrière nombre de nominations de gouverneurs. Des nominations pas toujours malheureuses mais qui n’ont pas fondamentalement amélioré le fonctionnement de l’Etat.

Fathallah Oualalou, mauvais calculs
ImagePour masquer les défaillances économiques de l’Etat, il n’a pas son pareil. L’argentier du royaume excelle en la matière. Alors qu’il s’énorgueullit des performances de la dette extérieure qui a été réduite de moitié en l’espace de 10 ans, il minimise le poids de la dette intérieure qui constitue plus que jamais un boulet au pied du gouvernement. Elle ne cesse d’augmenter depuis l’avènement du gouvernement d’alternance. Actuellement, elle représente 52% du PIB du pays. Ses budgets se suivent et se ressemblent. Mais pour 2007, une année à hauts risques, élections obligent, le ministre usfpéiste a voulu donner une connotation sociale à la loi de Finances sans y parvenir vraiment. En claironnant sur les toits que le budget est à 55% social, l’argentier du royaume s’est décrédibilisé. 30% de ce budget sont en effet consacrés au ministère de l’Education nationale. Si payer le salaire des fonctionnaires fait partie du social, M. le ministre doit revoir ses comptes.

Mohamed Bouzoubaâ, l’injuste
ImageCet ex-avocat parachuté à la tête du ministère de la Justice est très controversé. Sa gestion de ce département est également objet de contestation. Les jugements sont de plus en plus critiqués et l’indépendance des juges remise en cause. Beaucoup espéraient que ce ministre socialiste allait enfin faire avancer le dossier du martyr de son parti, Mehdi Ben Barka. Ils se sont trompés. La justice marocaine s’est montrée peu coopérative avec le juge français en charge de ce dossier. On ne pourra malheureusement pas dire que Mohamed Bouzoubaâ a contribué, d’une manière ou d’une autre, à la mise à niveau de la justice au Maroc.

Nabil Benabdellah, le caméléon
ImageCamarade Nabil a un grand problème. Il veut tellement plaire …, qu’il se met malgré lui dans des situations qu’il ne maîtrise pas. Il y a deux ans, le porte-parole du gouvernement n’a pas hésité à dire que le journaliste Ali Lamrabet était fou et qu’il disposait de son dossier médical. Dernièrement encore, il a affirmé et expliqué pourquoi la presse au Maroc ne doit pas faire de la politique… Extravagant ! C’est pourquoi, il ne faut surtout pas prendre Nabil Benabdellah au sérieux. Visiblement, il aime raconter des blagues. Mauvaises ! Quant à son travail à la tête de la communication, il faut lui tirer chapeau ! Avec la complicité de certains éditeurs, il est arrivé à institutionnaliser la politique de la carotte et du bâton.

Ahmed Tawfiq, le «bricoleur»
ImageOn constate que le passageau ministère des Affaires islamiques de l’auteur des “Voisines d’Abou Moussa” n’est pas du tout concluant. Depuis le discours consacré par le roi, en avril 2004, à la réforme du champ religieux, rien n’a été fait. Il faut dire qu’Ahmed Taoufiq n’a pas de vision et se contente de petites réformes à coups de pub, à l’image de l’étrange introduction de la télévision dans les mosquées. Sinon, les choses se sont davantage compliquées. Le guide édité par le ministère des Affaires islamiques et mis à la disposition des imams constitue plutôt une régression dans la gestion du religieux. Et les imams extrémistes qui prêchent la haine et la vindicte sévissent toujours.

Mohamed Benaïssa, ministre malgré tout !
ImageTout ce qui intéresse le ministre des Affaires étrangères, c’est de garder son poste. Et cela à n’importe quel prix ! Sous l’ère Mohamed Benaissa, la diplomatie marocaine n’a jamais été aussi brouillonne et inefficace. Grâce à lui, la politique étrangère du Maroc a été marquée par l’inertie et l’improvisation. Les représentations diplomatiques du royaume à l’étranger souffrent de manque de moyens et leur rendement n’est pas fructueux. En tout cas, il ne faut surtout pas compter sur Mohamed Benaissa pour entamer la mise à niveau de la diplomatie marocaine. D’abord, il n’en a pas les moyens et puis ce n’est pas pour cela qu’il a été nommé ministre des Affaires étrangères.

Moulay Taïeb Cherkaoui, Le véritable garde des Sceaux
Fort de ses liens avec la famille royale, Moulay Taïeb Cherkaoui est devenu l’œil du Palais au ministère de la Justice. L’ancien procureur près la Cour d’appel de Casablanca est incontournable dans le mécanisme décisionnel de ce département. On prête également à celui qui a remplacé Omar Doumou à la Direction des affaires pénales et des grâces un grand pouvoir. Normal, il a sous ses ordres une armée de procureurs qui ne peuvent pas refuser les instructions de leur patron. On rapporte que Mohamed Bouzoubaâ a été rappelé à l’ordre lorsqu’il a essayé, il y a deux ans, de l’écarter de la Direction des affaires pénales. Des magistrats et avocats qui connaissent bien Moulay Taïeb Cherkaoui le considèrent comme le véritable, patron du ministère de la Justice.

Jamal Serhane, le juge du pouvoir
Jamal Serhane doit être sans aucun doute le juge d’instruction préféré du Pouvoir. C’est clair, tous les “grands” dossiers ou ceux “sensibles” transitent par lui. C’est lui qui instruit, par exemple, les affaires Slimani, Laâfora, Mounir Errammach, Izzou, Bin El Ouidane… la liste est longue. C’est lui également qui instruit l’affaire de Mehdi Ben Barka. D’ailleurs, dans ce dossier, il a annoncé en 2005 à son homologue français Patrick Ramaël qu’il n’avait pas réussi à retrouver les adresses des vingt personnes citées dans la commission rogatoire. Parmi ces personnes figurait le général Hosni Benslimane. Sans commentaire !

Khalid Alioua, Réflexes makhzéniens
ImageLes observateurs étaient sceptiques à sa nomination. Deux ans après, le CIH enregistre pour la première fois depuis plusieurs années un résultat bénéficiaire. La touche de Alioua est indéniable. Assainissement des comptes, recouvrement des créances en souffrance, mariage avec la Caisse d’Epargne française, entrée de la CDG dans le capital, montée en flèche du cours en Bourse… que de bonnes choses pour le CIH à mettre à l’actif de Khalid Alioua. L’Usfpéiste ne saura tout de même pas se départir des réflexes makhzéniens. Il fera de la résistance pour rester aux commandes de la banque. Alors qu’il était convenu que le CIH allait se transformer en société anonyme à directoire et conseil de surveillance, Khalid Alioua a tout fait pour que la réorganisation n’aboutisse qu’à une seule condition : obtenir le poste de président du directoire. Il y arrive, les vieux réflexes ont la peau dure.

Nourredine Omary, L’anti-stratège
ImageOn lui reproche son manque d'ambition et de clairvoyance. Il aura laissé passer deux occasions en or pour accomplir son rêve : mettre un pied dans les assurances. D'abord la CNIA. Le deal entre la CDG, la BCP et Holmarcom ne sera pas conclu pour 50 millions de Dhs de plus que Omary ne voulait pas débourser. Avec à ses côtés le ministre des Finances qui l’avait sollicité pour l'augmentation de capital du CIH, Nourredine El Omary croyait avoir tous les atouts en main. C’est Moulay Hafid Elalamy qui souffle la CNIA à la barbe des trois partenaires, grâce au soutien financier d'Attijariwafa. Excédés par ses " calculs d'épicier ", les ex-partenaires de Omary vont le lâcher pour monter ensemble Atlanta-Sanad. Il ne lui reste plus qu’à réactiver une vieille demande d'agrément. Pour le moment, les assureurs ne lui ont pas encore donné le feu vert. Et même le retour d’ascenseur tant espéré de la part de Oualalou se fait attendre.

Ahizoune,
Le pion de Vivendi
ImageIl est à la tête de la première entreprise du Maroc. Maroc Telecom draine un chiffre d'affaires de 16 milliards de dirhams, dégage le tiers de ce chiffre en bénéfices, emploie plus de 12 000 personnes… Seul hic, elle est contrôlée par un groupe étranger qui rapatrie tous les bénéfices en France. Plus soucieux de son bilan personnel (et donc des chiffres de son entreprise) que du développement global du secteur, il n'hésite pas à profiter des brèches juridiques pour écraser la concurrence. Car dans la téléphonie comme dans la vie, l'homme sait tisser des réseaux. Que ce soit dans le monde des affaires ou encore dans la branche sécuritaire, le nouveau patron de la Fédération royale marocaine de l’athlétisme est aux petits soins pour les milieux proches du Pouvoir.Avec l’arrivée de Maroc Connect, filiale de l’ONA, l’homme fort de Vivendi aura-t-il le mêmes prérogatives ? Rien n’est moins sûr.

Abdessadek Rabiah, le censeur en chef
ImageLe secrétaire général du gouvernement est considéré comme le " censeur en chef " de l’Etat. Il occupe ce poste depuis le 11 novembre 1993. Intouchable, il passe au peigne fin tous les projets de lois que ses collègues au gouvernement présentent. Sa mission, veiller à ce que ces lois ne soient pas " nuisibles " aux intérêts du Palais. D’ailleurs, tous les projets de lois " suspectes " risquent de passer des années dans son secrétariat. C’est pour cela que peu parmi ses collègues le portent dans leur coeur.

Saâd Bendidi,
l’homme invisible
ImageDepuis sa nomination à la tête de l’ONA en décembre 2004, Saâd Bendidi n’a pas encore trouvé ses marques.L’homme qui préside aux destinées du holding royal peine à sortir au grand jour une stratégie claire à long terme. Entre les métiers de base (agroalimentaire) qui se cassent la gueule et les nouvelles niches de rentabilité (Attijariwafa) qui servent de pompe à fric au Pouvoir, le navire ONA tangue dangereusement. A son arrivée, les observateurs ont spéculé sur la capacité de cet ancien n°2 de Finance.com à se fondre dans le moule de l’ONA. Chose qu’il n’a vraisemblablement, pas réussi à faire. A l'ONA, Bendidi n’aura jamais la place qu’il occupait auprès de Othmane Benjelloun.

Akhennouch ,
Le bon samaritain
ImageDès son retour du Canada où il a poursuivi ses études supérieures, il fera tout pour s’acoquiner avec les milieux proches du Pouvoir, notamment l’homme fort du régime sous Hassan II, Driss Basri. Une amitié qui a failli lui coûter cher. Après le limogeage de ce dernier, Akhennouch ne sera pas en odeur de sainteté pour le nouveau règne. Mais le jeu des cooptations familiales permettra à Aziz Akhennouch de se refaire une virginité. Depuis, l'homme est un des précieux maillons de la toile Ali El Himma. Avec le clan Majidi, il s'entend également bien. Il a su " convaincre " Attijariwafa de laisser le robinet ouvert. Il rendra de nombreux services au sérail.

Mustapha Bakkoury,
Le financier de la couronne
ImageLa quarantaine et une discrétion à la limite de l'effacement, Mustapha Bakkoury n’en est pas moins excédé par la façon dont la CDG est à chaque fois appelée à la rescousse du Pouvoir pour servir de financier des projets d’investissements faramineux. La Caisse est en effet sollicitée à chaque fois que les autorités publiques sont dans la nasse (CIH, BNDE…). Plus encore, elle a été obligée de se défaire d'une partie des actions que détenaient les caisses de retraite dans l'ONA en 2003 à un prix "excessivement bas". Les responsables du holding royal obligeront la CDG à reprendre à la SNI Cellulose du Maroc. Irrité par ces agissements, Bakkoury essayera d'y mettre le holà. Il ne veut pas y être mêlé étant responsable pénalement des deniers publics. Pour le moment, il n’y arrive pas.

Anas Sefrioui,
Le joker
Image«C’est un des patrons les moins en vue de l’arène économique», c’est ce qu’on disait de Anas Sefrioui, il y a quelques années avant que les spot lights ne soient braqués sur lui. Depuis quelques mois, et plus précisément depuis l’introduction d’Addoha en Bourse, il ne se passe pas un jour sans qu’on parle de lui. Des conventions signées avec l’Etat et les investisseurs émiratis, des lots de terrains octroyés sans appels d’offre, mais aussi l’ascension fulgurante du cours en Bourse et qui ne répond à aucune logique. Qu’est-ce qui l’a propulsé aux devants de la scène ? La politique des champions nationaux initiée par l’entourage royal le mettra sous les feux de la rampe. En échange de cette surexposition, Addoha aura une garantie des plus importantes pour son business : l’octroi de foncier à des tarifs défiant toute concurrence.

Othman Benjelloun, Le madré
ImageS’il a le mérite d’avoir tenu tête au holding royal, le requin de la finance traîne tout de même quelques casseroles. Le dossier de Saida Star Auto ou encore l’affaire de l’escroquerie orchestrée par Hicham Mandari sont encore présents dans les esprits. Mais en dehors de l’escroquerie, le plus étonnant c’est que des millions de dollars de capitaux marocains se baladaient au gré des affaires entre Paris et Genève dans un sac en plastique. L'information n'a suscité aucune réaction côté marocain alors qu’il s’agissait des deniers des actionnaires de la banque et même si c’est l’argent du magnat des finances, qu’en est-il de la réglementation drastique sur le système de change ?

Moulay Hafid Elalamy,
Le patronat domestiqué
ImageMême s’il a été tenu loin du sérail pendant un moment, Moulay Hafid Elalamy, l’enfant terrible des assurances, a réussi un come-back fulgurant. Banni des centres du Pouvoir à cause du scandale d’Agma, il mettra du temps à les réintégrer. Entre-temps, il réussit à bâtir un empire fourre-tout, le holding Saham. Il s’adjuge même la CNIA avec l’appui d’Attijariwafa. En fin connaisseur des arcanes du Pouvoir, il met sa fortune au service de l'Association pour la lutte contre le cancer que préside la princesse Lalla Selma. Il lancera une OPA hostile sur la CGEM. Candidat unique à la succession de Hassan Chami, il mettra tout en œuvre pour arriver à ses fins. La cabale contre Chami sera menée avec l’appui de Mounir Majidi et Aziz Akhennouch. Depuis son élection, tous les moyens seront bons pour dégommer les sympathisants de l’ex-président de la CGEM. Lors de son dernier séjour à Paris, Moulay Hafid Elalamy s’est répandu en aberrations du style "les Marocains sont tous francophones». On se demande sur quelle planète vit Moulay Hafid Elalamy.

Dounia Taârji,
La crédibilité mise à mal
ImageSi depuis sa nomination en 2001 à la tête du Conseil des valeurs mobilières Dounia Taârji a fourni, avec ses équipes, un effort remarquable en matière de transparence, quelques faux-pas viendront tout de même ternir son bilan, notamment la dérogation que le CDVM accordera à Maroc Telecom à la veille de son introduction en Bourse. Ses accointances avec les responsables du CFG lui vaudront également quelques critiques acerbes. Lors de l’introduction de Risma en Bourse, la rémunération de salariés anonymes de la société lors de l’augmentation de capital avait fait grincer des dents. Dounia Taârji ne sortira pas indemne du scandale d’Addoha suite à ce que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier de délit d’initié. La crédibilité du gendarme du marché en prendra un coup. .

Faïçal Laâraïchi, l’exécutant
ImageEst-il l’homme qu’il faut à la tête de l’audiovisuel public dans une période dite de transition démocratique? Peut- être pas. Laâraïchi s’énivre de réformes techniques et technologiques alors que le défi premier est éditorial. Et sur ce front, le bilan du sémillant ingénieur des Télécoms confine au vide sidéral. L’indicateur le plus patent de la pérsistence des mœurs makhzéniennes les plus éculées reste ces JT qui n’auraient rien à envier à ceux des années 70. Mais est-ce bien la faute de Laâraïchi? Si l’homme s’est départi de son éthique en cautionnant des cabales crapuleuses par ses directeurs de l’information téléguidés par le ministère de l’Intérieur, il reste aux ordres d’un Palais qui tarde à dessiner un avenir démocratique au pays.

Samira Sitaïl, drôles de méthodes
ImageL’indigence professionnelle de la direction de l’information de 2M n’a pas suffit à la patronne de l’information de la chaîne d’Aïn Sebâa. Il a fallu qu’elle y ajoute la manipulation. Sa couverture des manifestations " montées " par les sbires de l’Intérieur contre Le Journal dans l’affaire des caricatures a suscité tellement d’indignation que même le propre syndicat de 2M auquel sont affiliés plus de 90 % des employés de la chaîne l’a dénoncée. Le syndicat national de la presse marocaine et l’Association Marocaine des Droits de l’Homme ont condamné les méthodes outrageantes de la direction de l’information. Mais plus grave encore, elle a été tout simplement incapable de faire de la chaîne un espace public pour les débats importants de la société. Elle s’était illustrée au printemps 2003 en allant chez Ardisson déclarer dans une tirade qui restera dans les mémoires et qui disait en substance: " Tant que je serai à 2M, les islamistes n’y passeront pas." Quelle perspicacité !

Ali Bouzerda,
la voix de son maître
ImageCet ancien de Reuters qui se languissait de ne pas être promu au sein de l’agence de presse internationale et qui avait fini par la quitter, dépité, s’est d’abord retrouvé à la tête du bureau de la chaîne d’Abou Dhabi à Rabat avant de décrocher le gros lot en prenant la direction de l’information à la TVM. Résultat : rien. Les informations sont toujours aussi peu …informatives. A l’image de 2M, la TVM participe aux cabales montées par El Himma et les petits génies de l’Intérieur. En somme, c’est à croire qu’Al Jazeera paie les directions de l’information des deux chaînes publiques pour qu’elles continuent de patauger dans leur médiocrité alors qu’elle engrange de l’audience.

Abdelmounaïm Dilami, l’opportuniste
ImageLe PDG du groupe Eco-médias (un groupe de communication institutionnelle plus que de presse), a une vision très restrictive de la liberté de la presse. Il a été l’architecte de la fameuse "charte déontologique" concoctée par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) dont il est le président. Une charte dont les articles consacrent le principe de l’autocensure lorsqu’il s’agit du traitement des questions d’Etat et de gouvernance . Dernière reculade en date : il n’a pas pris de position claire au lendemain de la suspension de l’hebdomadaire Nichane, pourtant affilié à la FMEJ.


Ahmed Ghazali, l’otage des sages
ImageLes décisions de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) ne font toujours pas l’unanimité. Bien qu’elles relèvent du conseil des Sages, aux yeux de l’opinion publique, c’est son président Ahmed Ghazali qui assume une grande part de responsabilité dans la mesure où il est toujours en première ligne et défend le bien-fondé des résolutions de ce conseil. Partant de ce constat, la crédibilité d’Ahmed Ghazali est sérieusement remise en question et par conséquent celle du régulateur du paysage audiovisuel.


Driss Benzekri, encore du chemin
ImageSi L’homme fait preuve d’un courage physique admirable dans son combat contre la maladie, l’année 2006 a été l’année des promesses non tenues de l’Instance équité et réconciliation. Benzekri et ses amis ont plus passé leur temps à sillonner la planète pour ravaler la façade de la démocratie qu’à tenter de faire appliquer les recommandations de l’IER. Son hostilité à l’égard de la presse qui ne partage pas ses points de vue l’a amené à faire des déclarations mensongères. C’est ainsi qu’il a déclaré à Radio France Internationale que " l’histoire de la prison secrète de Témara était une grosse imposture de deux hebdomadaires casablancais ". Driss Benzekri devait confondre avec deux grandes ONG internationales au dessus de tout soupçon, en l’occurrence Amnesty International et Human Right Watch, qui ont rédigé des rapports circonstanciés sur le centre de torture de la DST à Témara. Autre point noir, il refuse de contribuer à faire la lumière sur l’affaire Ben Barka alors qu’il a lui-même prétendu détenir des informations importantes.


Mohamed Aouzal,
l’amateur
ImageIl faut d’abord reconnaître que ce Soussi autodidacte a du mérite. Il a pu se battre seul pour arriver là où il est aujourd’hui. Mohamed Aouzal est devenu incontournable dans le mécanisme décisionnel du sport en général et du football en particulier. Ses liens privilégiés avec le général Hosni Benslimane lui sont d’un grand apport. Mais il faut dire que ce dirigeant n’a pas de projet digne de ce nom pour le sport. Au contraire, il contribue, avec certains dirigeants, à l’enlisement du football national dans une crise structurelle chronique. La mise à niveau du sport au Maroc ne se fera pas avec lui.


Noureddine Ayouche, monsieur daba
ImageSon dynamisme ne laisse de surprendre. Son côté folklorique finit toutefois par agacer. Avec l’association 2007 Daba qu’on dit fortement inspirée par le Palais, il s’est posé en grand examinateur de la classe politique. L’appui du Palais serait d’ailleurs la raison pour laquelle l’USFP, généralement dédaigneuse de cette société civile qui ne lui est pas directement inféodée, a ravalé sa fierté et s’est présentée devant le " jury " de 2007 Daba composé essentiellement de néophytes politiques pour présenter son programme. Son discours dégoulinant de bons sentiments et de bons principes se garde bien de critiquer les dérapages de la monarchie, sinon par circonlocutions. La réussite de la fondation Zakoura reste toutefois à porter à son crédit.


Ahmed Herzenni, la recrue
ImageC’est fait. Il a obtenu son poste. Il faut dire qu’il l’aura mérité. Ahmed Herzenni, après avoir intégré avec ses (rares) amis politiques la Gauche socialiste unifiée en 2002, et après une défaite électorale humiliante à Rabat, celui-ci a fini par céder aux sirènes d’El Himma. Ultra-minoritaire au sein du PSU, résultat de la fusion de la gauche et du mouvement Fidélité à la démocratie, il a préféré les ors du makhzen. Il s’est illustré par l’initiation du pacte citoyen qui était censé contrecarrer Al Adl Wal Ihssan après les déclarations pro-républicaines de Nadia Yassine. Annoncé en grande pompe à la Une du Matin, personne n’en entend plus parler. Mais bon, Herzenni se consolera toujours avec son poste de secrétaire général du Conseil supérieur de l’enseignement.


Olivier le picard, communiquant du «mouvement»
Le Maroc, un “royaume en mouvement”, ce joli slogan qui a fait en mars 2006 la couverture du “Nouvel Observateur” est né de l’imagination fertile d’Olivier Le Picard, nouveau communiquant du Maroc en France. L’activisme réputé de ce spécialiste de la com’ institutionnelle, notamment en faveur du régime colombien ou du cigarettier Philip Morris, a pourtant des limites. Pour lui, l’image du Maroc à Paris ne souffre d’aucun travers. Les seules oppositions viendraient de journalistes aigris et d’altermondialistes en rupture de ban.

Abdelkhalek Fahid, «Lbsalat»
ImageCelui qui est connu chez le grand public comme Miloud a totalement raté le coche lors de son dernier show télévisé “moul taxi”. Des gestuelles de mauvais acteur, une langue-cliché et des personnages stéréotypés, le chauffeur de taxi blanc qui a sévi durant le Ramadan est à couper l’appétit. Le comble, c’est quand il a incarné le rôle d’un rappeur dans l’un des épisodes de “Moul taxi”. Ses gesticulations de mauvais goût et sa méconnaissance de l’univers du hip hop lui a valu la colère de toute la communauté du rap. Quant au fait que la série servait tout juste à la promotion d’une marque de thé qui passait sa pub avant et après l’émission, la faute n’incombe bien sûr pas au comédien mais aux responsables de la deuxième chaîne.

Driss El Yazami
le neutralisateur
ImageLde la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) avait été une belle recrue pour le clan El Himma. Membre de l’IER, il a défendu bec et ongle le travail de l’instance au point de déraper. Il s’est laissé allé à un populisme de mauvais aloi en déclarant que le peuple marocain avait compris l’intérêt de l’IER et que seules quelque élite de l’axe Rabat Casa osé critiquer son travail. Pire peut être est l’étrange passivité de la FIDH à l’égard des dérapages du régime de Rabat depuis qu’il a rejoint l’équipe Benzekri. Sera-t-il, lui aussi, récompensé par un poste à la tête du nouveau Conseil.

Pierre casalta, l’indéboulonnable
Image Pierre Casalta doit être un homme chanceux. II ne pouvait pas espérer mieux qu’être derrière le lancement de la chaîne de Médi-1-Sat. L’indéboulonnable directeur général de la radio Médi-1 a su défendre sa cause auprès des promoteurs de ce projet audiovisuel, à savoir l’Elysée et le palais. La décision ne fut pas difficile puisque Casalta ne fera que reproduire à la nouvelle télé d’information le modèle éditorial de la station qu’il dirige depuis plus d’un quart de siècle. La ligne de cette chaîne est claire : défendre les thèses officielles du Maroc et faire du lobbying médiatique au niveau international. Et ce n’est certainement pas en regardant Médi-1-Sat que les Marocains auront droit à la liberté de ton et à l’indépendance dans le traitement de plusieurs dossiers jugés sensibles.

Mehdi Qotbi ,“tournesol” en chef
ImageA Paris, il est partout. L’homme n’a peur de rien et depuis les années 90 et l’ère Hassan II il a compris le parti qu’il pouvait tirer de son entregent. Ses toiles sont généreusement achetées par des administrations publiques. Pas ingrat, il se démène pour promouvoir le nouveau règne. Désormais rentré au bercail, l’ONA lui fournit bureau et chauffeur. Dernière mission en date, introduire Moulay Hafid Elalamy, nouveau patron des patrons proche du Palais, dans le gotha français des affaires. C’est une sorte de " tournesol " en chef. Terme désormais consacré pour désigner la cohorte d’hommes sandwich de la monarchie.

Jamel Debbouze, t’as oublié les dossiers !
ImageLa star à l’immense talent d’humoriste et de comédien fait la une de tous les magazines en France, elle est sur toutes les télés et adooore y parler du Maroc. Avec une sensibilité toute patriotique... Mais sans que son discours ne fasse écho aux dossiers qui nous importent. Jamel est impliqué dans le social. Cela veut dire que les problèmes qui nous préoccupent, il les connaît. Faut-il lui rappeler que ce sont des gens de sa popularité médiatique qui, quand ils prennent la peine de faire passer le message, contribuent à activer les choses ?

Melita Toscan du plantier, caftan à tout prix
ImageLa directrice du Festival international du film de Marrakech, Mélita Toscan du Plantier, est la marraine de la toute nouvelle Fédération marocaine de haute couture. Depuis le temps, elle est devenue l’ambassadrice du caftan dans les cérémonies mondaines ici et à l’étranger. Difficile de la voir dans une apparition publique sans cette tenue . Certes, on admire cette façon de défendre un art et de contribuer à lui donner ses lettres de noblesse. D’un autre côté, n’est-ce pas véhiculer une image unique du Maroc, tirant un peu sur la corde «Mille et Une Nuits» ?

BHL, paillettes, pastilla et cécité
ImagePropriétés à Marrakech et à Tanger, l’intello-jet-setteur fils de négociant en bois, se la coule douce au Maroc. Bernard Henry Lévy peut vanter les mérites du royaume, la douceur de son climat, le chaaarme de ses villes qui ont attiré tant d’artistes, son islam tolérant, pas comme ailleurs. C’est bien, le Maroc de la pastilla et des paillettes. Un paradis pour touristes. Une vraie carte postale. Pourtant, dans son bloc-notes du Point et ses publications, BHL joue les intellectuels engagés, prône l’implication du philosophe dans le jugement politique. D’aucuns l’appellent «philosophe de pensée prêt-à-porter»…

Presse promo... déformante
ImageCertains magazines de l’Hexagone sont devenus les relais mercantiles du Maroc officiel. Editions spéciales et publi-reportages gavés d’insertions promotionnelles d’entreprises publiques y font florès. Le roi, défenseur d’une “modernité” en phase avec l’Occident, y est présenté sous l’angle réduit du dernier rempart institutionnel contre un islamisme rampant . ImageToute réforme d’un “Maroc en mouvement”, un slogan décidément à la mode dans les rédactions parisiennes, ne peut venir que d’une “monarchie exécutive, forte et stable”. Cette tendance, souvent peopolisée à l’extrême, renvoie une image déformée d’un pays de cocagne où seules les élites proches du Pouvoir détiennent la clé du développement.

le journal hebdo



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c
6 janvier 2007 07:06
Plombeurs d’ailleurs

Edward Gabriel, l’ambassadeur converti
ImageEdward Gabriel, qui a quitté son poste d’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat en 2001, offre dorénavant ses services au Maroc pour défendre ses thèses les plus éculées sur le Sahara à Washington. Il " vend " aussi à l’occasion les atouts économiques du royaume aux investisseurs potentiels américains. Avec les résultats que l’on connaît.

Tom lantos, l’ami pro-sioniste
ImageC’est une des “recrues” des lobbyistes du Maroc à Washington. Il serait un soutien de la cause marocaine au Congrès américain. Seul petit problème, le sieur Lantos est un ennemi juré de la cause palestinienne. Cela fait désordre pour un monarque commandeur des croyants et président du Comité Al Qods. Son extrémisme pro-israélien l’avait amené jusqu’à proposer en 2000 après le déclenchement de la deuxième Intifada, une résolution pour insérer l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) dans la liste des organisations terroristes. Cet élu de la Californie plombe aujourd’hui la crédibilité " arabe " de la monarchie.

Elliot Abrams, un soutien encombrant
ImageC’est le numéro 2 du fameux Conseil de Sécurité Nationale, structure chargée de conseiller le président Bush sur les affaires concernant la sécurité. L’Homme serait un appui du Maroc auprès de la présidence américaine. Sauf qu’Abrams a un passé sulfureux. Il a été condamné pour avoir menti au Congrès lors de l’enquête sur le scandale Iran-Contras sous la présidence Reagan. Détail intéressant. Sur le plan social, l’homme qui est un juif pratiquant avait commis un livre durant les années 90 dans lequel il préconisait que les juifs américains ne se marient qu’entre eux pour préserver le judaïsme aux Etats-Unis. Avec des amis pareils…

miguel Angel Moratinos, l’amour aveugle
ImageReprésentant de l’UE dans le processus de paix au Moyen- Orient, il a laissé le souvenir d’un homme sensible à la tragédie palestinienne. Voilà pour le positif, hélas, concernant le Maroc, il a les yeux de Chimène pour le régime. Il est vrai que le gouvernement Zapatero, dont il est le ministre des Affaires étrangères, nous change des rodomontades de José Maria Aznar, mais il semble avoir poussé le bouchon un peu trop loin. Moratinos a été jusqu’à faire bloquer une motion présentée par des pays scandinaves au Conseil de l’UE critiquant l’Etat de la liberté de la presse au Maroc. Il n’a de cesse de vanter les mérites de la transition marocaine et de passer au régime marocain ses dérapages.

Lincoln Diaz-balart, Mr Morocco caucus
ImageCe congressman de Floride anti-castriste dirige le " Morocco caucus " au Congrès. Il milite pour toutes les causes marocaines, mais souvent à l’emporte-pièce. Sur la question du Sahara, il défend l’idée d’une solution politique négociée par voie d’autonomie, mais se refuse à commenter l’éventualité d’une réforme du régime monarchique. Il a été l’un des principaux activistes en faveur du controversé accord de libre-échange conclu entre Rabat et Washington.

le journal hebdo



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