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Qui a peut du Lycée Musulman ?
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22 septembre 2006 09:54
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Article du vendredi 22 septembre 2006 souce : LE progrès

Qui a peur du lycée musulman ?


Autour de l'ouverture, contrecarrée, du collège-lycée Al Kindi de Décines, se posent les questions du statut de l'Islam en France mais aussi de la concurrence de l'école privée


A la rentrée, le lycée Al Kindi de Décines, n'a pas ouvert, bloqué par l'avis défavorable du rectorat de Lyon.
Hakim Chergui, vice président de l'association Al Kindi estime que cette décision n'est pas justifiée. « Le rectorat n'a jamais daigné nous répondre. Nous n'avons jamais été reçus » a-t-il rappelé hier soir sur le plateau de TLM.

Président du Conseil régional du culte musulman, Azzedine Gaci s'étonne de l'opposition du représentant de l'Education nationale, affirmant que « toutes les conditions techniques étaient réunies ».

Dominique Borne souligne la « difficulté, en France, à comprendre le pluralisme religieux ».
Selon le président de l'Institut européen des sciences des religions, la nouvelle demande des familles pour des écoles privées musulmanes va plutôt dans le sens d'une volonté d'intégration.

Risques de dérives fondamentalistes ? Les responsables d'Al Kindi répètent leur désir d'obtenir, à terme, un contrat d'association avec l'Etat, ce qui leur impose de respecter les programmes scolaires et la liberté de conscience des élèves.

Ils ont la bénédiction d'Emmanuel Segrétain, responsable de l'enseignement catholique du diocèse, comme du grand rabbin Richard Wertenschlag. Au final, la contradiction majeure ne se place pas sur le terrain religieux, mais social.

Elle vient de Philippe Meirieu. « Attention à l'entre-nous et à la parcellisation de notre école » avertit-il.
Certes, la nouvelle place de l'Islam dans des revendications identitaires et la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l'école publique pèsent aujourd'hui.
Mais peut-être moins que la pression d'une partie des familles musulmanes qui veulent « leur » enseignement privé.

« J'attends un encadrement, et qu'on lui donne les chances que l'école publique ne lui a pas données » assène la maman d'une future élève d'Al Kindi, précisant que sa fille n'était pas pratiquante.

Muriel Florin [email protected]



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« Une réticence des partenaires éducatifs »

Interrogé en marge du débat sur TLM, Didier Leschi, chef du bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur, relève « la difficulté des responsables musulmans à monter un projet d'établissement sur le plan administratif » ce qui est, remarque-t-il « également le cas les lieux de culte ».

Mais il note aussi « souvent une réticence des partenaires éducatifs à l'ouverture de lycée privé à caractère propre musulman. On confond encore écoles coraniques - l'équivalent du catéchisme - et les établissements privés musulmans qui appliquent les programmes scolaires, et qui sont contrôlés par l'Etat » rappelant que le lycée de Lille s'était heurté à un avis défavorable de l'Education nationale, avant d'ouvrir en 2003.




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Un dossier à rebondissements

Fin octobre, les responsables d'Al Kindi rencontrent le maire de Décines.
Partisan de l'enseignement laïc, celui-ci ne cache pas son opposition au projet.

Le lycée, alors prévu pour 500 élèves, doit s'installer dans les locaux de l'entreprise ABB, fabriquant de moteurs. La pollution des sols pose déjà question.

Début juin, vu les délais pour obtenir le permis de construire et la présence immédiate d'une conduite de gaz, qui interdit l'ouverture à 500 élèves, l'association s'oriente vers un projet plus modeste, dans les locaux de la mosquée. Le recteur refuse pour raison d'hygiène.

Le 31 juillet, Zoubir Meddour, le futur directeur, dépose une demande d'ouverture auprès du rectorat. Pour bénéficier de normes plus souples, Al Kindi est reparti sur un maximum de 150 élèves, de nouveau sur le site d'ABB.

Fin août, le recteur de l'académie de Lyon Alain Morvan exprime dans la presse son avis défavorable, à cause de la pollution des sols, et le mauvais état de la clôture de la conduite de gaz.

Al Kindi rétorque par des expertises selon lesquelles l'air ambiant est sain et par le feu vert de GDF.

Le 31 août à 18 heures, dernière limite du délai imparti, Alain Morvan annonce officiellement son opposition, mais pour une raison inattendue : « le dossier est caduc » car Zoubir Meddour, qui est lui-même enseignant dans un lycée public, a demandé au rectorat l'annulation de son congé sabbatique.

Dans son courrier, il évoque des différends avec Al Kindi, qui n'est alors pas informée de sa démarche
Le lendemain, l'ex-futur directeur dément avoir démissionné et indique, dans un courrier recommandé au rectorat, qu'il souhaite assumer la direction d'Al Kindi bénévolement.

Aujourd'hui, le Conseil académique de l'éducation nationale doit confirmer, ou non, l'avis du recteur.


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(il a été aéré afin de faciliter la lecture)
 
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