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Le peuple qu’on veut aujourd’hui emmurer vivant.
O
13 février 2005 17:12
A travers ce post, je souhaites simplement rendre hommage à un (trés) grand poète que vous connaiser surement, " Mahmoud Darwich ".

C'est un Grand Poète mais aussi un grand militant, il a su ( comme nul autre ) dire la nostalgie de la terre absente et l’amour de la vie à travers un simple poème dédié à sa mère, écrit en prison :

J’ai la nostalgie du pain de ma mère,
Du café de ma mère,
Des caresses de ma mère
Et l’enfance grandit en moi,
Jour après jour
Et je chéris ma vie, car
Si je mourais
J’aurais honte des larmes de ma mère ! »

Je sais hélas ! combien de larmes ont déjà versé les mères palestiniennes.





Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/02/05 17:14 par Ogre de Barback.
O
13 février 2005 17:14
<< À travers le salut que j’adresse aux femmes palestiniennes des camps de réfugiés, c’est tout le peuple palestinien que je veux saluer.
Un peuple auquel on dénie son droit à un pays, à une terre, un peuple qu’on veut aujourd’hui emmurer vivant, comme on fermerait sur lui un tombeau >>.

Clerc.M
s
13 février 2005 17:18
ce poème de mahmoud darwich n'aurait ps été chanté par marcel khalifa par hasard ? je me rappelle de l'une de ses chansons ou il parlait de "khoubzou oummi, oua hananou oummi" ...

Oua allah aalam...
O
13 février 2005 18:01
sadhia a écrit:
-------------------------------------------------------
> ce poème de mahmoud darwich n'aurait ps été chanté
> par marcel khalifa par hasard ? je me rappelle de
> l'une de ses chansons ou il parlait de "khoubzou
> oummi, oua hananou oummi" ...
>
> Oua allah aalam...


je ne sais pas.

je vais faire une recherche.

winking smiley
t
13 février 2005 18:09
merci ogre pour ce rappel !
h
13 février 2005 18:36
salam,
effectivement sadhia, Marcel khalife avait chanté ce poème.
Si quelqu'un souhaiterait télécharger des chansons de Marcel, vous avez ce site:[www.mazika.com]

s
13 février 2005 19:51
ah je me disais bien winking smiley j'ai ps tt oublié qd mm ! ceci malgré le fait que j'ai rarement accès à la parabole grinning smiley

Oua allah aalam...
s
13 février 2005 20:00

J’ai pleuré durant toute ma vie

13 février 2005

par Mehr Licht.



Une vieille femme assise sur un parpaing de ciment tombé du mur de sa maison, pleure en silence. Un ange ou une femme très belle, s’est assis à coté d’elle, lui a pris les mains et doucement lui a demandé :




« Quel est ton nom ? »

La vieille dame l’a regardé, lui a caressé le visage pour s’assurer qu’elle n’était pas encore une fois face à un rêve, un mensonge, une perfidie de plus que la vie lui envoyait.

« Je m’appelle Aminah et toi apparition as-tu un nom ? »

« J’en ai plusieurs...Silvia, Leila, Adriana, tu choisis et je saurai que tu t’adresses à moi. »

« Tes noms sont tous jolis et tes yeux ne mentent pas. Je suis contente que tu sois là, à mes cotés. Je crois que nous allons parler toutes les deux. » L’ange lui répondit.

« Je suis là devant toi, justement pour qu’enfin quelqu’un t’écoute et puisse transmettre ta peine, tes tourments au monde entier si tu le désires. Tu pleures des êtres chers disparus ? Tes larmes sont pour ta maison détruite ? Dis-moi ton chagrin. »

La vieille dame qui n’avait somme toute qu’une cinquantaine d’années, à voir son pauvre visage ravagé comme son univers, lui donnait vingt ans de plus. Que de lourds sillons sur cette face burinée comme sur un plat d’argent.

« Alors Aminah ! Tu m’entends ? Dois-je répéter ma question ? »

« Non ! J’ai compris ta mission mais je réfléchissais à l’importance des malheurs qui me sont arrivés. Ma maison ? Oui ! Bien sur ! La mort de mon sixième enfant durant la première Intifada, m’a presque fait mourir de peine. Il n’avait que 7 ans et jouait avec ses petits camarades, quand un éclair lui explosa le visage. Aujourd’hui encore, je n’arrive plus à me souvenir de ses traits, je ne vois qu’une pauvre frimousse dévastée par des éclats d’obus. Mon deuxième fils fut tué à l’âge de 16 ans par des snipers. Mais ce n’est pas sur ces malheurs que je pleure.... Non ! Non ! Tais-toi ! Ne m’interromps pas. Je n’ai plus de larmes pour mes enfants disparus, pour ma maison détruite, pour mon époux qui est devenu fou depuis la mort des ses fils. Non ! Non ! Je n’ai plus de larmes pour cela car je les ai toutes pleurées. Dans mes yeux il n’y en a plus pour ces fantômes. C’est du passé et je n’y peux rien. »

La vieille pris le bras de l’ange et l’entraîna vers ce qui restait de sa demeure.

« Regarde comment nous vivons » dit-elle en montrant ce qui restait de sa maison, à peine meublée, et qui peut difficilement résister aux rigueurs des grands froids. L’ange regardait les murs fissurés à travers lesquels s’infiltraient la pluie et le vent, résultats d’explosions accompagnant les incursions et perquisitions à répétition de l’armée colonisatrice. Aminah reprit la parole.

« Tu vois bel enfant, nos sacrifices depuis 60 ans sont incommensurables. On a tué et blessé nos enfants, arrêté des milliers d’entres eux, et détruit des centaines de maisons à coup de bulldozer, de bombardements, sans parler de notre économie saccagée, nos champs ravagés et notre liberté foulée aux pieds des colonisateurs. » Elle baissa la tête comme pour mieux réfléchir afin de placer les priorités là ou elles devaient être.

« Vois-tu, si je pleure encore, si mes yeux versent encore des larmes, c’est pour une toute autre chose. Et si vraiment tu es là pour m’écouter, entends ceci. Nous ne croyons plus aux promesses de paix du premier ministre Ariel Sharon... »
Ce nom était enfin lancé, et la vieille dame se sentit sûre d’elle même, s’exprimant sans craintes et avec l’assurance d’être entendue elle continua :

« ...Ariel Sharon est le père de tous les massacres et ne peut pas se transformer en colombe du jour au lendemain. Ni les dirigeants Palestiniens, ni les dirigeants Arabes ne doivent faire confiance à Sharon. Nous sommes fatigués de la politique. Il y a eu beaucoup de sommets à Charm El-Sheikh et ailleurs, et nous avons déjà entendu tout cela sans que rien ne change. Sharon ne respectera aucun de ses engagements parce qu’il n’y est pas obligé. Voilà la vérité ! Sharon s’appuie sur un parti très fort et jouit du soutien inconditionnel des États-Unis. »
La vieille dame ne pleurait plus, son visage était devenu sec comme une peau de chèvre au soleil. C’est l’ange qui avait pris la relève et qui maintenant versait des larmes d’impuissance face aux malheurs de cette femme.

« Ne pleure pas sur moi mon ange, mais va à travers le monde dire ce qu’un petit peuple subit depuis 60 ans. Explique-leur la franchise des choses, ne fait pas comme certains qui arrangent les faits à leur convenance afin de ne point faire de vagues. Non ! Dis ce que tu as entendu et vu. Dis la vérité. »
L’ange pleurait toujours et la vieille dame termina ce qu’elle avait à dire.

« Mon nom, Aminah se traduit ainsi dans ta langue : (Dévote, Crédule) J’ai déjà été l’une et l’autre, mais aujourd’hui je ne crois plus et je pleure la perte de ma foi en l’humanité. Je n’ai plus rien à te dire. »
La vielle femme était toujours assise sur ce parpaing et l’ange avait du s’envoler pour répandre la parole d’Aminah.

Mehr Licht

siryne
O
13 février 2005 20:31
sadhia a écrit:
-------------------------------------------------------
> ah je me disais bien j'ai ps tt oublié qd mm !
> ceci malgré le fait que j'ai rarement accès à la
> parabole
>
> Oua allah aalam...

Bonsoir sadhia,

Je maintiens que le poéme provient de " Mahmoud Darwich ". En voila la preuve.

Bonne lecture.

S'immerger en poésie n'est pas chose aisée. Il faut du temps.
Le temps de lire et de relire à haute voix un même poème. Le temps de se laisser pénétrer par la musique des mots et par leur sens, de s'approprier ses images.
En Orient, la poésie, avec ses cadences et ses canons propres, est un art vivant scandé en public, qui déclenche toujours la ferveur des foules.

Si, en d'autres lieux, la poésie de sel et de sang de Mahmoud Darwich quelquefois dérange, c'est qu'elle s'entend comme le porte-voix des autres et que la mémoire intime y rejoint la mémoire collective tourmentée d'un peuple.
Il faut croire que rien jamais ne cicatrisera les colères et les souffrances de l'exil, des guerres, des proches perdus et de la prison qui sont intimement imprimés dans le corps et la langue du poète palestinien Mahmoud Darwich.
Même si l'auteur avoua en son temps que l'exil fut extrêmement généreux avec lui et qu'il ne peut s'en désister.
Tout poète n'aspire-til pas aussi, grâce à son art, à se détacher des contingences imposées par une histoire trop lourde, trop violente ?

La terre nous est étroite et autres poèmes, cette anthologie publiée dans la prestigieuse collection « Poésie », chez Gallimard, est une sélection « personnelle » de l'auteur de morceaux écrits entre 1966 et 1999, traduits par Elias Sanbar, « poète parallèle - ainsi Mahmoud Darwich définit-il le traducteur dans sa préface - faisant subir à la langue d'accueil un sort identique à celui que l'auteur (...) fait subir à sa propre langue ».

La nostalgie d'une enfance trop courte, brisée par la violence de l'exil, sous-tend toute l'oeuvre de Mahmoud Darwich.
« Une nuit d'été, ma mère me réveilla en panique et je me suis retrouvé courant dans la forêt en compagnie de centaines d'habitants du village.
Après une nuit de marche, nous sommes arrivés dans un village étranger aux enfants inconnus...
Depuis ces jours au Liban, je n'ai pas oublié et je n'oublierai jamais les circonstances dans lesquelles j'ai fait connaissance avec le mot patrie.
Pour la première fois, je me suis retrouvé dans une longue file, attendant la distribution des rations alimentaires... »

Dans ce recueil, on trouve notamment deux poèmes de jeunesse, que l'on peut désormais étudier en Israël, « La Prison » et « A ma mère » : « J'ai la nostalgie du pain de ma mère, Du café de ma mère ; Des caresses de ma mère (...) Et l'enfant grandit en moi Jour après jour (...) Attache-moi, Avec une mèche de tes cheveux, Un fil qui pend à l'ourlet de ta robe... Et je serai, peut-être un dieu, Si j'effleurais ton coeur ! (...) Si je rentre, enfouis-moi, Bûche, dans ton âtre.
Et suspends-moi, Corde à linge, sur le toit de ta maison. Je ne tiens pas debout Sans ta prière du jour. »

On peut également lire « Je suis Joseph, ô mon père », l'inquiétante prière teintée d'ironie de Joseph, l'homme aux songes de la Genèse, mis au ban par ses frères jaloux de l'amour excessif que lui voue le père : « Mes frères ne m'aiment pas et ne veulent pas de moi en leur sein. Ils m'agressent et me lapident de cailloux et de mots (...) Qu'ai-je donc fait, mon père ? Et pourquoi moi ? Tu m'as appelé Joseph, mais ils m'ont jeté dans le puits et accusé le loup (...) Ai-je porté préjudice à quiconque, lorsque j'ai dit : J'ai vu onze astres et le soleil et la lune, et je les ai vus, devant moi, prosternés. »

Mahmoud Darwich n'a pas choisi d'inclure dans cette anthologie le célèbre poème « Inscris : je suis arabe », qui avait emporté l'adhésion de tout le monde arabe, mais on peut lire de grands morceaux comme « La terre nous est étroite », « Et la terre se transmet comme la langue », « Nous marchons sur le pont », « Partition solo »...

Né en Palestine en 1942 dans le village de Birwa, en Galilée, Mahmoud Darwich fut, à Haïfa, membre du Parti communiste israélien (Rakah), puis, à Tunis, membre du Comité exécutif de l'OLP, dont il démissionna à la veille de la signature des accords d'Oslo.
« La poésie ne pouvait être réduite à l'étroitesse de la politique approchée au quotidien », a-t-il déclaré alors.
Il vit aujourd'hui entre Amman et Ramallah, en Palestine, où il dirige la revue littéraire Al Karmel, qu'il a fondée à Beyrouth.

srce : Mahmoud Darwich .........De sel et de sang Par RITA SABAH.

grinning smiley





Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/02/05 20:43 par Ogre de Barback.
s
13 février 2005 20:39
euh ... merci ogre mais j'ai ps encore le courage de tt lire ce soir ...grinning smiley

je sais que le poème vient de mahmoud darwich, d'ailleurs ses oeuvres st sublimes, et bcp de ses poèmes ont été portés à la musique, chantés par des chanteurs connus et moins connus, je me rappelle de ce poème que tu as cité parce que marcel khalifa l'avait chanté avec sa voix douce accompgané par son "quithar" de tjs ... ah je fredonnais svt cette chanson étant ado ...

Oua allah aalam...
O
13 février 2005 22:30
Bonsoir syrine,

J'aime beaucoup la réalité et la vérité de Mehr LICHT.

s
13 février 2005 22:32
Bonsoir Ogre ,

Moi aussi , j'adore .
siryne
O
13 février 2005 22:51
siryne a écrit:
-------------------------------------------------------
> Bonsoir Ogre ,
>
> Moi aussi , j'adore .
>
> siryne


Dis moi syrine....est ce que tu as eu l'occasion de lire le sujet de Mehr Licht ???

"Sommes-nous en train de mourir de trouille ? "
s
13 février 2005 23:17
Tu sais j'en ai lue pas mal de ses sujets , je vais chaque fois sur le site ,

Ce sujet là , je m'en souviens pas , je ferais une verification demain .
siryne
O
13 février 2005 23:19
siryne a écrit:
-------------------------------------------------------
> Tu sais j'en ai lue pas mal de ses sujets , je
> vais chaque fois sur le site ,
>
> Ce sujet là , je m'en souviens pas , je ferais une
> verification demain .
>
> siryne


ok...je t'invite donc à le lire ou le relire.

Il est excellent.
s
13 février 2005 23:35
Merci , Ogre ,

Je le ferais des demain .

D'ailleur il y'avait un sujet avec la chonson de tryo "Recreation" qui m'a fait penser à toi ! hihi



siryne
O
13 février 2005 23:42
siryne a écrit:
-------------------------------------------------------
> Merci , Ogre ,
>
> Je le ferais des demain .
>
> D'ailleur il y'avait un sujet avec la chonson de
> tryo "Recreation" qui m'a fait penser à toi ! hihi
>
>
>
>
>
>
> siryne


Je connais la chanson récréation...grinning smiley

POurquoi as tu pensées à moi ???
s
13 février 2005 23:53
Justement dans le sujet , il y'avait la chanson , et comme toi tu aime bien tryo , donc ça m'a fait penser à toi , tu capte ? hihi
siryne
O
14 février 2005 00:49
siryne a écrit:
-------------------------------------------------------
> Justement dans le sujet , il y'avait la chanson ,
> et comme toi tu aime bien tryo , donc ça m'a fait
> penser à toi , tu capte ? hihi
>
> siryne


ok, c'est bon j'ai Kapiche mais il ma fallut du temps........confused smiley
s
14 février 2005 23:06
Salut O toi le manouche , hihi


J'ai chercher et niette , rien , wallou !

Dommage !
siryne
 
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