Malika attendait depuis près d'une demi-heure le bus numéro 27, bus qui devait la mener du quartier huppé de l'oasis au centre ville de casablanca. Centre ville ou elle devait aller faire une course pour sa mère. Elle commençait à avoir mal aux pieds à force de se balancer d'un pied à un autre, heureusement qu'elle avait mis ses tongs sinon bonjour les ampoules ! Si elle était allée à pied elle serait déjà à mi-chemin ! aie, aie ! ces bus ! jamais à l'heure ! non CE BUS n'était jamais à l'heure ou alors il arrivait d'avance ! d'ailleurs elle l'avait toujours trouvé bizarre ce bus, une étrange ambiance y régnait, les gens connaissait les deux seul chauffeurs qui se relayaient sur cette ligne. Certains passagers remettaient des sacs de provisions au receveur, vu qu'il passait toute la journée dans ce bus, quand voulez-vous qu'il fasse ses courses ??? Elle se retourna pour voir qui d'autre attendait le bus. Deux jeunes rigolant bêtement entre eux en se tapant sur les épaules de temps à autre et qui crachaient sur le trottoir indifférents au regard que leur jetait la vieille dame assise sur un morceau de carton à même le sol à défaut d'un banc ... il n'y a d'ailleurs jamais de banc si vous y regardez de près aux arrêts de bus, rien qu'un grand poteau que se disputent trois ou quatre épaules ... Une femme qui se battait avec son énorme fardeau sur le dos, son enfant emmailloté semblait emprisonné et poussait des hurlements à faire pâlir la castafiore pendant que ses deux autres enfants se disputaient quelques morceaux de bonbons ... Bien évidemment chacun y alla de son commentaire quand le bus arriva en crachotant et brinquebalant ... Malika soupira enfin, déjà qu'il arrive sans encombre c'était un exploit ! car il tombait souvent en panne en cours de route ...Une antiquité que ce bus, bus ou tout était écrit en hollandais ! rien n'avait été traduit ou si juste la petite pancarte démontrant l'endroit ou se trouvait le receveur. Elle s'installa à son habitude sur les sièges du coté, une régle qu'elle avait apprise depuis qu'elle s'était étouffée avec la fumée à l'arrière et depuis qu'elle avait faillit s'écraser sur la vitre avant du bus après un coup de frein assez vigoureux ... Sur les côtés le seul inconvénient c'était d'attraper un coup de soleil en été ou de se retrouver légèrement mouillée par la pluie, sans oublier les courants d'air ... Premier arrêt, le bus semble se remplir petit à petit, le receveur frappe avec une pièce d'1 DH pour signifier au chauffeur qu'il peut reprendre la route ...Vu qu'il n'y a plus de rétro et que la glace du conducteur a été brisée et jamais remplacée, et ainsi le receveur ne s'ennuie pas ... Malika serra son sac un peu plus contre elle en maintenant la bride autour de sa main. Depuis la fameuse fois ou elle avait vu un homme tirer le sac d'une jeune fille et sauter par la fenêtre elle faisait attention...Elle se leva quand même pour laisser la place à une femme trimabalant deux gosses mal mouchés mais chaussés de nike aux pieds. Elle prit soin néanmoins de se mettre contre l'un des côtés et coincée entre deux autres femmes, ne jamais au grand jamais se mettre devant un homme ! encore derrière lui oui mais devant vous prenez un très grand risque dont il n'est pas sûr que vous puissiez sortir indemne ...Enfin là, malika se mit à rire en pensant à sa tante fatima ... Ah sa tante fatima qui prit un jour le bus allant vers le quartier de l'oulfa, un bus "makhzen" comme on dit, c'est à dire des bus non privés ou l'on ne trouvait que quelques places assises, ceci si les sièges n'avaient pas été arrachés ... Bref, sa tante avait donc pris ce bus qui était assez bondé .A un moment elle sent quelque chose l'effleurer derrière, elle n'en crut pas ses yeux ! non pas possible se dit-elle ! quand au bout d'un moment elle n'eut plus aucun doute, elle se retourna et aggripa l'auteur du méfait (à dire vrai elle aggripa plutôt l'outil de l'auteur) et le pinça si fort que le propriétaire poussa un hurlement féroce ! là ma tante sans honte aucune lui cria au visage : - La prochaine fois tu le laisseras à sa place ! Tout le monde dans le bus éclata de rire et l'homme descendit tout penaud et honteux à l'arrêt suivant en se faisant huer et rabrouer par les passagers . Ce n'est sûrement pas elle qui aurait fait cela ! Malika se serait sans doute éloignée sans dire un mot de l'homme mais surement pas ce qu'avait fait sa tante. Sa tante avait appris à se débrouiller seule dans la vie, élevant seule ses 4 enfants, elle avait dû se durcir ... Revenant à la réalité Malika se rendit compte que le bus venait tout à coup d'être plein à craquer. Elle reconnut les amoureux du 27, un couple joliment assorti qui se parlait doucement tout en se souriant calmement . Elle avait sut un jour qu'ils se fréquentaient depuis presque deux ans et qu'ils s'étaient rencontrés dans ce bus même.Tout mignons, ils se touchaient parfois la main, parfois elle était assise et lui debout mais souvent ils restaient debout lui derrière elle maintenant l'une des barre à défaut de trouver une place. Il montait toujours le premier et elle le rejoignait deux stations plus tard. En l'attendant, il pianotait avec ses doigts sur la vitre ou sifflait au rythme de ses mouvements de pied, juste avant que le bus ne s'arrête il lissait sa moustache, rectifiait le pli de sa chemise et se passait les mains dans les cheveux au cas ou. Toujours en attente, son visage reflétait l'angoisse et aussi la joie de la voir, quand elle montait il allait toujours lui tenir la main pour la mener au coin qu'il avait pu dénicher.Cette tendresse dont il l'enveloppait était rare se disait Malika à chaque fois qu'elle les voyait ... Mlaika sut d'avance qui était responsable de cette odeur avant même de le voir: "le retraité d'al maarif" un vieux toujours sale et avec cette odeur fétide que les gens avaient du mal à supporter. Mais quiconque connaissait son histoire non seulement supportait cette odeur mais l'acceptait aussi ... On le surnommait "ba jdoub" un ancien résistant qui aimait conter des histoires de guerre et de résistance, traitant les français de sales voleurs ...Il vivait dans son propre monde peuplé de trahison, de fuite, de torture, de tactiques de dissimulation de documents ... "ba jdoub" que les gens aimaient taquiner et qui recevait d'eux à chaque fin de récit des pièces de 1 ou 2 DH. "ba jdoub" qui vivait seul dans une mansarde près de kariane "derb ghallef", lui que sa femme avait abandonné pour s'enfuir avec son meilleur ami, lui que ses enfants renièrent quand il fut malade et sans ressources. Sans l'aide de ses voisins "ba jdoub" serait sans doute mort dans un hospice, celui qui vécut pour la gloire du maroc serait mort dans la plus haute décrépitude ... "ba jdoub" qui descendait toujours au terminus du bus en chantant les chants de résistance d'antan accompagné par quelques jeunes enjoués ... Malika descendit au terminus et fixa un instant le sol rempli tout à coup des tickets en papier fin que les gens faute de trouver une poubelle avait jeté dès leur descente.Ces papiers iraient rejoindre les milliers d'autres qui se déversaient à longueur de journée ... Elle se retourna pour voir le bus 27 fermer ses portes, il était 13h30 donc l'heure d'une petite sieste pour les deux seuls occupants permanents du bus. Une sieste bien méritée avant d'autres trajets et d'autres histoires ...
assif tu vends bien toi ...tu avais dit petite histoire menteur va j'ai ouvert ton post ..j'ai faillis m'évanouir au travail..faut pas nous faire de finte
chidra j'entends que c un pseudo mais certyains pseudos ont plutôt l'air féminins ou éfeéminés que masculins..ça dépend comment ça sonne pour chacun de nous assif sonnait trèèèès masculin mais..il y aura tjrs des mais
assif Ahhhhhhha ..voilà ne explication qui m'échappait puisque je ne parle pas soussi Je comprends mieux maintenant..rivière peut autant être utilisée pour les hommes que les femmes.. Merci madame !