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Perpignan, ville des droits de l’homme ?
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3 juin 2005 16:29
Perpignan, ville des droits de l’homme ?



Dimanche 22 mai 2005, en pleine journée, au cœur de la ville, à 30 mètres d’un commissariat de la Police Nationale, une quinzaine de gitans enragés, armés de barres de fer… lynchent et assassinent un jeune français de 28 ans, Mohamed Bey Bachir. Toute la semaine qui suit ce meurtre, un travail d’apaisement et de temporisation s’effectue sans relâche par l’ensemble de la population et divers acteurs associatifs.

Et ce, bien que l’on nous a promis une extrême sévérité face aux débordements d’un côté comme de l’autre, on ne nous a pas assuré le même équilibre… :

- 1 maghrébin, casseur de vitrine = 6 mois fermes

- 1 gitan, armé d’un fusil à pompe chargé ayant tiré = 6 mois fermes

En dépit, les jeunes se sont contenus.



Deux logiques à contre-courant !



Un collectif de soutien organise, six jours plus tard, une marche silencieuse à la mémoire du jeune homme, avec succès : une participation nombreuse et élargie (près de 5000 personnes), digne et respectueuse, sans aucun incident. A l’issue de cette mobilisation massive, le discours était à la préparation responsable d’un engagement citoyen afin de participer à la construction d’un avenir serein et harmonieux.

En parallèle, se tramait un sombre projet : celui d’abattre un « arabe. » L’expédition meurtrière atteint son objectif par l’assassinat d’un maghrébin tombé sous des balles tirées depuis une voiture, le lendemain de la marche silencieuse, dans les mêmes circonstances que le crime précédent : en pleine journée, en plein centre ville.



Gitans et Forces de l’ordre, même combat ?



Un soulèvement d’indignation et de révolte face aux incapacités des autorités publiques et politiques conduit la ville à feu et à sang. Des scènes surréalistes : lorsque les forces de l’ordre tiennent leur barrage, des tirs retentissent impunément depuis les fenêtres des appartements de la communauté gitane. Sous la menace de voitures occupées par des gitans armés de fusils qui arpentent la ville à la recherche de maghrébins, les jeunes de certains quartiers organisent légitimement leur auto-défense. En réponse, des C.R.S., des équipes du G.I.P.N. armées de fusils (viseur laser…) et en apparat militaire chargent ceux qui attendaient une protection garantissant leur sécurité. Des hélicoptères traquent les jeunes au cœur de la ville, et des troupes d’élite coursent et frappent tout ce qui bouge…

Une fois de plus, nous temporisons et essayons de comprendre ces attitudes (vidéo à l’appui) qui donnent le sentiment que nous sommes doublement en danger. Agressés à la fois par des gitans « en mission » et les forces de l’ordre, les jeunes qui n’ont plus le sentiment d’être entendus et protégés expriment leur colère par des violences urbaines. Bilan de la soirée : un mort, huit blessés au moins (dont une femme qui aurait été lâchement poignardée) et des scènes apocalyptiques dans les rues perpignanaises…



Trop c’est trop : à qui la responsabilité ?



A force de jouer et jongler avec les communautés et les réseaux, le maire est face à un bilan macabre et sinistre dont il doit et devra répondre : la seule réponse envisageable, sa démission. Il a perdu le contrôle de sa ville et espère odieusement un portefeuille ministériel. En effet, 50 ans d’alduy-isme, avec une politique motivée par la reconnaissance électoraliste, allant du sac de pomme de terre au scooter, en passant par l’électroménager, les bons d’achat et des emplois municipaux "adaptés"… relèvent-t-ils du mythe ou de la réalité ? Pour tous ceux qui connaissent la question, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Des décennies durant, clientélisme, assistanat, communautarisme, zone de non-droit (quartier saint Jacques…) etc…, cette "alchimie d’apprenti sorcier" a favorisé un sentiment d’impunité : l’enfant ro i, gâté à souhait, ne finit-il pas par faire ce qu’il veut ? Y aurait-il, à Perpignan, une communauté au-dessus du droit ?

Tandis que les discriminations au logement, à l’emploi… sont le lot quotidien des laissés-pour-compte de la République. Quel quota de morts faut-il, pour intéresser M. De Villepin et M. Perben à prendre les mesures nécessaires : désarmer les gitans ; libérer les jeunes prisonniers ; faire cesser l’impunité ; appliquer une véritable justice impartiale… Pour vivre paisiblement, ce que nous réclamons pour tous :



Le droit, rien que le droit !



Perpignan, le 30 mai 2005 à 4h17 ~ Collectif spontané, populaire et citoyen : RésistanceS

[email protected] ~ 06.62.43.18.59 ; 06.99.17.76.18
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-Deus ex machina...sidi rebbi igouz sl'makina...
 
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