Les pays pauvres et les normes sanitaires et phytosanitaires
(Nouveau rapport de la Banque mondiale)
Washington - Selon un nouveau rapport ( » Food Safety and Agricultural Health Standards : Challenges and Opportunities for Developing Country Exports ») de la Banque mondiale, les pays en développement dont les produits d'exportation doivent être conformes aux normes sanitaires et phytosanitaires des pays importateurs peuvent améliorer leur accès au marché mondial en prenant des mesures en matière de sécurité sanitaire des aliments, de protection des végétaux et des animaux ainsi qu'en matière de commerce.
Pour leur part, les pays à revenu élevé devraient réorienter l'aide qu'ils apportent aux pays en développement de manière à leur permettre de se doter des moyens nécessaires dans ces trois domaines.
Certains pays utilisent les normes sanitaires et phytosanitaires pour entraver les importations, mais les pays en développement devraient les considérer comme un moyen de moderniser leur réglementation en matière d'exportation et d'adopter des procédés de production et de transformation plus sûrs et plus durables, a indiqué un spécialiste du développement des zones rurales de la Banque mondiale, M. Cornelius van der Meer, lors d'une table ronde qui a porté le 2 février sur ce nouveau rapport.
« La sécurité sanitaire des aliments et la gestion des risques sanitaires dans le secteur agricole devraient être considérées comme essentielles à la compétitivité des entreprises des pays en développement. Pour ces pays et pour les fournisseurs qui se sont bien préparés, le caractère plus strict de ces normes représente une bonne occasion », indiquent les auteurs du rapport.
Pour sa part, l'un des principaux économistes de la Banque mondiale, M. Steven Jaffee, a fait remarquer que les avantages de la conformité aux normes sanitaires et phytosanitaires étaient supérieurs aux coûts.
Par ailleurs, les pays riches devraient faire plus pour encourager l'harmonisation des normes adoptées par les pays en développement et ils devraient aussi utiliser ces normes pour faciliter les échanges commerciaux au niveau régional plutôt que pour les bloquer.
Les auteurs du rapport ont utilisé des études de cas portant sur des produits alimentaires à fort rapport économique pour lesquels un nombre important de pays en développement ont eu des difficultés à appliquer les normes sanitaires et phytosanitaires. Ces produits comprennent le poisson, les crevettes, les fruits et légumes, les animaux et les produits d'origine animale, les fruits à coque et les épices. Ces produits représentent maintenant 50 % de la valeur totale des exportations alimentaires des pays en développement, contre 31 % en 1981.
Selon le rapport, une série d'affaires relatives à l'altération volontaire de produits, à la mauvaise utilisation d'intrants agricoles, à la contamination par des agents pathogènes d'origine alimentaire et aux maladies animales ont attiré ces dernières années l'attention sur la sécurité sanitaire des aliments et sur les questions sanitaires dans le secteur agricole à travers le monde.
En outre, les consommateurs des pays industriels ont maintenant tendance à placer les considérations en matière de sécurité sanitaire et de qualité des produits au-dessus de toutes les autres.
Il s'ensuit que la situation est « complexe, variable et dynamique » en matière d'adoption des normes et que la tâche des pays en développement dans ce domaine est grande.
Le nouveau rapport traduit la nouvelle attention que la Banque mondiale porte à l'agriculture, a indiqué le directeur du département agriculture et développement des zones rurales de cette institution, M. Kevin Cleaver. La ligne d'action de la Banque mondiale, a-t-il dit, est différente de celle des années 1990, car elle porte plus sur des projets locaux, sur le secteur privé et sur le commerce. article retransmis par :acharif moulay abdellah bouskraoui.