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LA HAYE (AFP) - Le député néerlandais d'extrême droite Geert Wilders est parvenu à susciter l'inquiétude aux Pays-Bas avec un projet de film qui montrerait que le Coran est "un livre affreux et fasciste", relançant le débat sur les limites de la légendaire tolérance néerlandaise.
La question a même été abordée vendredi au cours du Conseil des ministres hebdomadaire, à l'issue duquel le Premier ministre Jan Peter Balkenende a assuré que "le gouvernement était fin prêt à réagir très rapidement si jamais cela devait donner lieu à des débordements".
Evoquant la "tradition de respect et de tolérance" des Pays-Bas, M. Balkenende a ajouté :"la provocation ne cadre pas avec cela". "J'en appelle à la responsabilité de chacun", a-t-il dit devant la presse.
Personne ne sait si le projet annoncé en novembre du chef du parti populiste PVV (9 députés sur 150), dans lequel il brûlerait ou déchirerait le livre saint des musulmans, verra le jour.
M. Wilders, qui marche sur les traces du dirigeant populiste assassiné Pim Fortuyn, est coutumier des déclarations fracassantes, singulièrement contre l'islam, et n'a fourni aucun détail sur son projet. Au Parlement, il a à plusieurs reprises demandé l'interdiction du Coran, le comparant à Mein Kampf (ouvrage rédigé par Adolf Hitler), et l'arrêt de l'immigration des musulmans.
"Tout le monde s'excite (sur ce film), ce qui me prouve que je dois continuer", a déclaré M. Wilders au magazine HP/De Tijd.
"Si des musulmans se sentaient insultés par ce projet, cela serait "dommage, mais ce n'est pas mon problème", avait-il dit en novembre.
Alors que la diffusion est annoncée avant fin janvier, quelques protestataires ont manifesté samedi à Amsterdam, des maires ont fait part de leur réprobation, le grand mufti de Syrie a évoqué le sang qui pourrait couler, les patrons néerlandais se disent "inquiets" et, selon des médias le gouvernement a élaboré un plan d'évacuation de ses ambassades et de ses ressortissants au Moyen-Orient.
M. Balkenende n'a pas répondu directement sur ce point vendredi, mais Bart Rijs, porte-parole du ministre des Affaires étrangères Maxime Verhagen, a indiqué à l'AFP que les Pays-Bas avaient "toujours des scénarios prêts pour faire face à d'éventuelles catastrophes".
"Rien ne permet de penser que le gouvernement met actuellement en place un plan d'urgence, et il n'y a aucune raison d'évacuer qui que ce soit", a-t-il dit.
Dès novembre, M. Verhagen avait rencontré le député "pour évoquer les risques pour lui-même, son entourage, les Pays-Bas et les intérêts du pays à l'étranger", avait alors expliqué M. Rijs.
La Haye redouterait une répétition de l'affaire des caricatures de Mahomet, publiées à l'origine par un journal danois fin 2005. Les protestations avaient alors fait une centaine de morts dans le monde, des ambassades danoises avaient été attaquées et des entreprises danoises boycottées.
Et sur le plan intérieur, l'histoire n'est pas sans évoquer l'assassinat du polémiste Theo van Gogh à Amsterdam en novembre 2004.
Un extrémiste islamiste l'a poignardé après la diffusion d'un de ses films, sur les femmes et l'islam. De vives tensions intercommunautaires s'en étaient suivies et M. Wilders vit depuis sous haute protection policière.
Geert Wilders a expliqué que son film montrerait que le Coran est "un livre affreux et fasciste" qui pousse les gens à commettre des "actes horribles".
On ignore par quel canaux il prévoit de diffuser ce film: Internet, ou à la télévision publique.
Le syndicat patronal VNO-NCW s'est dit vendredi "inquiet". "Nous pensons qu'un bon climat pour les affaires est un climat de tolérance et de respect", a indiqué à l'AFP Angélique Heijl, porte-parole de l'organisation. "Nous sommes inquiets et prêts à réagir", a-t-elle dit, sans autre précision.
Mercredi, en marge d'un discours devant le Parlement européen à Strasbourg, le grand mufti de Syrie Ahmad Badr al-Din al-Hassoun a assuré à l'agence néerlandaise ANP que si M. Wilders profanait le Coran, "cela signifie simplement qu'il veut la guerre, et que le sang coule". "Il en sera responsable", a-t-il dit, ajoutant que "c'est la responsabilité du peuple néerlandais de l'en empêcher".
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Romani a écrit:
Et après ???
Il faut séparer cette relation entre l'Islam et le terrorisme. Faire peur est une mauvaise politique.Est ce que l'Islam ne peut se défendre que par la violence???
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srnit a écrit:
On répond aux imbéciles par le silence
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Le film-provocation dont tout le monde parle mais dont personne ne sait rien !
La meilleure réponse devra être le silence
vendredi 18 janvier 2008, par Tariq Ramadan
M. Geert Wilders prépare un court-métrage, dont personne ne sait rien, mais dont on dit qu’il va dévoiler la véritable essence négative de l’islam, la figure malsaine du Prophète ou peut-être encore les horreurs du Coran, etc. Quelle que soit le contenu, on comprend qu’il s’agit d’une pure provocation ! Le silence devrait être notre meilleure réponse !
Le bruit qui entoure le lancement de ce film et les interventions publiques de M.Geert Wilders sont toujours si extrêmes que n’importe qui peut comprendre que l’objectif est de provoquer une réaction et d’obtenir ainsi une large couverture médiatique. Pour l’heure, il semble réussir au-delà de toute espérance : tout le monde parle d’un film que personne n’a vu en craignant (ou en espérant) le scandale. M. Geert Wilders est un populiste : n’ayant aucune réelle et sérieuse politique sociale, il tente de rallier des électeurs en surfant sur leurs peurs ! Cela est tellement évident que les musulmans devraient l’ignorer et passer outre ! M.Geert Wilders révèle sa vraie nature et la meilleure réponse est de l’ignorer. Le pire scénario serait en effet l’absence de réaction… le silence !
Nous savons pourtant qu’en ces temps de tensions, tout peut arriver. Des gouvernements dans les pays à majorité musulmane, des organisations, des politiciens peuvent l’utiliser pour des enjeux politiques. Comme cela s’est produit avec la crise des caricatures danoises, certains gouvernements et / ou des organisations religieuses (radicale ou non) ont instrumentalisé toute l’histoire afin de mobiliser le peuple, et ainsi les détourner des vrais problèmes de leur propre pays ou pour obtenir un soutien populaire en attaquant "l’Occident" représenté comme" l’ennemi ". Une réaction émotionnelle incontrôlée est toujours possible et certains peuvent la nourrir à travers des déclarations incendiaires ou des "manifestations orchestrées" (par certains gouvernements ou organisations). Nul ne peut prévoir où cela va nous mener.
Source : [www.tariqramadan.com]