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Aux Pays-Bas, le chef de l'extrême droite est jugé pour avoir attaqué l'islam
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21 janvier 2010 16:36
Pour l'intéressé et pour une partie de la presse néerlandaise, c'est "le procès du siècle" qui s'est ouvert, mercredi 20 janvier, à Amsterdam. Un tribunal devra y déterminer si le leader populiste Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté (PVV), a, ou non, insulté les musulmans dans leur ensemble et incité à la discrimination ou à la haine contre des personnes en raison de leur race ou de leur religion.

A l'origine, les plaintes ont été déposées par des Néerlandais de la société civile et du monde de la culture, ainsi que par des associations musulmanes. L'acte d'accusation s'appuie sur le film Fitna, réalisé par M. Wilders, ainsi que des citations et des interviews puisées dans divers médias. L'intéressé y compare notamment le Coran à Mein Kampf, décrit l'islam comme "fasciste", prône la fermeture des frontières des Pays-Bas à tout musulman. M. Wilders a également réclamé une amende pour les musulmanes portant le foulard - le "haillon islamique", dit-il - et réclamé l'interdiction de la burqa et des minarets.

Le principe même de ce procès divise la société néerlandaise. Certains estiment nécessaire d'arrêter la dérive d'un parti dont une étude officielle a jugé, il y a quelques mois, qu'il défendait ouvertement des idées d'extrême droite.

D'autres, de gauche comme de droite, estiment que rien ne doit venir entraver la liberté d'expression d'un élu et qu'il sera, en outre, très compliqué de prouver que M. Wilders a incité à la haine. Notamment parce qu'on ne trouve pas, dans ses déclarations, d'appels explicites à la violence, ou de propos comme ceux qui avaient valu à Hans Janmaat d'être condamné en 1993. Ce chef d'un parti d'extrême droite avait alors prôné l'"abolition de la société multiculturelle". Dans le cas présent, le tribunal risque plutôt d'avoir à s'immiscer dans le débat politique, très sensible, sur l'immigration et l'intégration.

Plus généralement, divers observateurs soulignent qu'étant donné la durée probable du procès (plusieurs mois), M. Wilders se voit, en fait, offrir une intéressante tribune médiatique avant les élections législatives, qui auront lieu en 2011.

Un véritable "cadeau du ciel", estime Bert Wagendorp, chroniqueur du quotidien de gauche De Volkskrant. Le PVV est actuellement au coude à coude avec le Parti chrétien-démocrate (CDA) du premier ministre Jan Peter Balkenende dans les sondages. Une enquête publiée le 10 janvier donnait 25 sièges aux populistes et 27 au CDA tandis que le Parti travailliste s'effondrait à 14 sièges - contre 33 aux élections de 2007.

La démarche du leader populiste est claire : il affirme qu'on lui intente un procès politique et qu'on veut le réduire au silence, alors que sa liberté de mouvement et d'expression est déjà entravée par ses adversaires. Depuis l'assassinat du cinéaste Theo Van Gogh, en 2004, M. Wilders est l'une des personnalités les plus protégées des Pays-Bas. Il a été l'objet de menaces proférées par des islamistes radicaux. Il entend d'ailleurs faire citer comme témoin Mohammed Bouyeri, l'assassin de Theo Van Gogh, condamné à perpétuité, ainsi que Fawaz Jneid, imam d'une mosquée de La Haye présentée comme un foyer extrémiste.

L'avocat du député, Bram Moszkowicz, a indiqué, mercredi, qu'il voulait faire entendre divers experts de l'islam, des juristes qui estiment que ce procès est celui de la liberté d'expression, des musulmans pratiquants et un apostat, menacé depuis qu'il a renoncé à l'islam.

Le parquet, lui, entend veiller d'abord à l'ordre public. Alors que quelque 300 partisans du député s'étaient rassemblés à l'extérieur du tribunal, la représentante du ministère public a indiqué qu'elle voulait faire procéder à un interrogatoire préalable, et à huis clos, de M. Wilders avant de déterminer la suite de la procédure.

Le parquet se trouve dans une situation étrange. Au début de l'affaire, il a estimé qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre le chef du PVV. Il a dû changer d'avis après une décision favorable à des groupes de plaignants prise par la cour d'appel d'Amsterdam. Peu avant l'ouverture du procès, un porte-parole du ministère public a toutefois précisé que, selon lui, M. Wilders pourrait bénéficier d'une relaxe.

Pour certains, l'issue du procès est d'ores et déjà évidente : "La division de la société risque de s'aggraver et c'est bien plus grave que le tort qu'aurait causé Wilders", estime Frank Ankersmit, professeur d'histoire des idées à l'université de Groningue.
Jean-Pierre Stroobants

Le monde....
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21 janvier 2010 16:46
Citation
icare99 a écrit:
Certains estiment nécessaire d'arrêter la dérive d'un parti dont une étude officielle a jugé, il y a quelques mois, qu'il défendait ouvertement des idées d'extrême droite.

Il faut une étude pour savoir ou se situent les idées du PVV sur le spectre politique Néerlandais?
 
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