Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
une partie du coran a t elle etait detruit ???
a
20 mars 2005 14:47
j ai discuter avec une athee et elle ma dit le coran n est pas complet car abou bakr a avouer avoir bruler et eliminer certain verset et il en a meme modifier le contenu (c est ce quelle ma dit)


moi j ai prefere ne pas lui repondre car je peux pas m avancer sur une chose que je connais pas asser, alors je vous pose la question a vous (ceux qui s y connaissent)




merci de repondre.
S
20 mars 2005 15:15
C'est presque faux ce que dit ton amie, je m'explique :
le Coran est intact et rien n'a été supprimé, à part les versets sataniques, qui n'avaient pas pu être collectés.
Ces versets émanaient des esprits maléfiques (chayatines) qui essayaient de pervertir le message transmis au prophète (SWS).
Le Coran n' a pas été seulement dans les mains d'Abou Bakr, mais dans les mains de Outhmane bnou 3ffane, qui lui a donné la forme que l'on connait actuellement.
Plusieurs copies avaient circulé à l'époque et le message a été mahfoud dans les deux sens du terme. C-à-d des personnes avaient appris les versets par coeur et du fait du commerce ce message s'est transporté vers Alhabacha, où l'on a pu vérifier l'exactitude des vertsets au moment où Outhmane a voulu réunir un Coran de manière compacte et finale.
Donc ton amie, n'a pas tout à à fait faux, mais son information manquait d'arguments.
p
20 mars 2005 16:00
Salam,

Les verste sataniques n'existe pas et n'ont jamais existe. pour la ( bonne ? ) simple raison qu'aucun hadith Sahih ne mentionne cet episode si farouchement entretenue par les detracteur de l'Islam. Il n'existe qu'un hadith faisant mention de ces versets mais ils est Jugée faibles par la totalité des savants.

Le fait de croire a l'existence de ces versets est une erreure, car cela revient a penser que le prophéte et le message divin n'est pas protégé. Sachant que le prophéte est Ma3ssoum, il ne prononce rien sous l'effet de la passion, ou de la colére ( en core moins sous l'effet de chaytane ).


Salam,
p
20 mars 2005 16:03
Salam,

La seule chose que tu peut dire a ton amie, est que le Coran est protégé, et que ces le hadith faisant mention mention de ces versets et faibles, et on ne tient pas comptre de ces verset ( car il peuvent etre inventé par des ennemis de l'Islam )


j
jea
20 mars 2005 18:09
bismillahi rrahmani rrahim
salam aalikom wa rahmatollahi wa barakatoh

Mon frère Allah l'exalté a fatit descendre 3 grands Livres qui sont à la base de l'unique religion la soumission totale à Allah l'exalté: c'est l'islam

Les 2 premiers Livres qui sont la Thora et la Bible sont bien des Livres d'Allah l'exalté: Allah a fait descendre ces Livres et les A CONFIé au soins et sous La protection de l'Homme; mais l'Homme par nature est faillible et la conservations des Livres n'a pas été bonnes: ils ont modifiés les écritures

La grande différence avec le Coran est que le Coran n'est pas confié pour être protégé par l'Homme mais Allah l'exalté lui-même Dit dans le coran qu'Il se charge Lui-même de la protaction du coran pour qu'il ne soit pas modifié comme les précédants Livres. Alors mon frère si tu es certains de la véracité du coran alors tu ne dois en aucun cas douter sur son inaliénabilité.Si Allah dit que le coran est sous la protection d'Allah alors qui peux le modifier

Un bonne exemple: si demain on brule tout les corans du mondes entier don il ne reste plus les traces du coran, et que l'ont tue toute personne connaissant le coran par coeur même ceux qui ne connaissent qu'une sourate ou qu'un verset Alors soit convaincu qu'Allah rétabliera le coran et cela est facil pour Allah


salam aalikom wa rrahmatollahi wa barakatoh
f
20 mars 2005 23:34
L'expression utilisée "le coran n'est pas complet" me fait bondir.
Si une partie du coran a été détruite alors cela a été fait avec la volonté de Dieu.
Dieu est grand et il ne faut pas l'oublier.

g
21 mars 2005 10:29
Le Coran a une histoire ....
Question : Religion monothéiste, l'islam est le fruit de la prédication qu'en fit un personnage historique, Mahomet, s'appuyant sur les révélations que lui en transmit Dieu. Peut-on brosser à grands traits les moments de cette histoire ?
Mahomet est présumé né vers la fin des années 570 de l'ère chrétienne (nous conserverons par commodité ce système de datation), dans la tribu des Koreïchites de La Mecque. Mais si la tradition musulmane donne de nombreuses informations sur lui, beaucoup d'éléments, même essentiels, restent dans l'ombre, faute de pouvoir les recouper avec des sources non musulmanes. On n'est même pas absolument certain que le Prophète se soit appelé " Mohammad ". Cette expression est un participe passé, signifiant " le Loué ". On l'appelle aussi " Amîn ", " le Fidèle ", sa mère s'appelant Amîna, " la Fidèle ", mais il s'agit plutôt d'un qualificatif que d'un nom.
Il aurait eu environ 25 ans lors de son mariage avec sa première épouse, Khadija, et entre 40 et 43 ans au moment de ses premières visions. Toutes ces datations impliquent de nombreux conditionnels : 40 n'est-il pas un des chiffres de la perfection ? En tout cas, à La Mecque, il passe son enfance et sa jeunesse avant de se faire réformateur religieux. A Médine, où il émigre en 622, il organise une communauté et se fait chef de guerre.
Question : Toutes les incertitudes que vous soulignez sur les datations doivent être bien gênantes dès lors qu'il s'agit de déterminer la chronologie de la révélation des sourates*.
Une première analyse, donnée par la tradition musulmane elle-même, distingue les révélations de la période mecquoise et celles de la période médinoise, avec un accord à peu près général. Les orientalistes* acceptent ce classement. Ils y ont toutefois introduit des considérations de langue, d'occurrence de mots pour affiner l'analyse : ainsi distingue-t-on tout un groupe de sourates dans lesquelles Dieu est qualifié de " Miséricordieux ", terme emprunté à l'environnement yéménite, où une divinité portait ce nom. Ces sourates pourraient bien appartenir aux tout premiers moments de la révélation, le dieu de Mahomet n'étant pas encore désigné clairement comme un dieu unique. Dans leurs datations, les orientalistes s'appuient aussi sur des analyses de style.
Ces divergences ne gênent pas les musulmans vraiment croyants. Ils sont bercés par l'idée, apprise par cœur avec le Coran, que ce livre est en tous points inégalable : contenu, langue, style. S'y ajoute, depuis quelques décennies une autre représentation apologétique, selon laquelle la science moderne a mis des siècles à découvrir des données qui étaient déjà dans le texte sacré : par exemple, le mouvement du soleil et des planètes, bien avant Galilée !
Question : Reste que les datations constituent un élément essentiel de la théorie de l'abrogeant/abrogé…
La théorie de l'abrogeant/abrogé, telle que l'analyse Hubert Grimme (1864-1942), Mohammed, II, Einleitung in den Koran (Münster, 1895), p. 10, s'est établie. " lorsque Mohammed, explique-t-il, fut devenu le maître absolu de Médine… sa volonté du moment acquit dans l'instant force de loi, et l'on accepta tacitement que face à quelque chose de nouveau [dans la révélation] quelque chose de plus ancien n'eut plus de valeur… Mais lorsque après sa mort, d'autres générations s'occupèrent philosophiquement des problèmes que le Prophète leur avait laissés, le tableau de la vérité musulmane leur offrait tant de contradictions que l'on eut recours à des moyens très osés pour les dissimuler, surtout à l'établissement de la théorie de l'abrogeant et de l'abrogé ".
Il arrivait que Mahomet oubliât des versets qui lui étaient révélés, ce qui le jetait dans un grand trouble. Pour répondre à son inquiétude, Dieu lui révéla un jour Coran II, 106 : " Dès que nous abrogeons un verset ou dès que nous le faisons oublier [c'est Dieu qui parle] nous le remplaçons par un autre, meilleur ou semblable ". Toute abrogation porte sur une stipulation. Par exemple, la recommandation : " n'allez pas à la prière alors que vous êtes ivre ", est abrogée par un verset plus dur disant qu'il ne faut pas boire du tout d'alcool. Le verset dit " de l'épée " (IX, 5) abroge, selon certains commentateurs, 124 versets du Coran.
Ou encore l'ensemble de la sourate IX abroge l'armistice, tous les traités contractés. Son verset 5 somme les musulmans d'aller à la guerre sainte :
" après que les mois sacrés se soient écoulés, tuez les polythéistes [ou les associassionnistes] partout où vous les trouverez ". De cette nécessité de la guerre sainte, certains compagnons ont voulu faire le sixième pilier* de l'islam. Les commentateurs postérieurs ont admis qu'il s'agissait d'une obligation collective de la communauté, les individus étant astreints seulement à cinq obligations, ce qui ne les dispense pas de participer à la guerre en offrant un cheval, de l'argent, etc..
g
21 mars 2005 10:32
Le Coran a une histoire (suite)....

Question : Nous sommes pour le moment dans une tradition orale. Mais comment s'est passée la mise par écrit ?
D'après une certaine tradition musulmane, " des " Compagnons du Prophète savaient " du " Coran par cœur. Selon d'autres récits anciens, aucun Compagnon n'aurait " su par cœur " le Coran en son entier du vivant de Mahomet, hormis quatre ou six dont ils nous donnent les noms. Le verbe utilisé est jama'a, qui signifie, dans ce contexte, " savoir par cœur ", mais aussi " collecter ", " posséder ". On sait surtout que même si certains Compagnons recueillaient les paroles de Mahomet et les écrivaient sur des omoplates de chameau, des pierres plates, des parchemins (tout supports habituels de l'écriture), l'essentiel de la révélation était conservé " dans les poitrines des gens ", c'est-à-dire par cœur. On est donc en pleine ambiguïté.
Par ailleurs, il y aurait eu deux étapes dans la rédaction - mais peut-être faut-il mieux parler de mise par écrit définitive - du Coran. D'abord sous Abu Bakr, le premier calife (632-634), puis sous le troisième, Othman (644-656). C'est au lendemain d'une bataille sanglante qu'Abu Bakr ordonne à l'un des secrétaires de Mahomet, Zayd b. Thabit, de collecter le plus possible de fragments du texte coranique, car il craint que la mort ne finisse par faucher un grand nombre des récitateurs et qu'avec eux disparaisse toute une partie de la révélation. Le secrétaire récuse d'abord la tâche, croyant ne pas devoir faire ce que le Prophète n'a pas voulu lui-même. Mais Dieu le convainc finalement de la nécessité de cette collecte.
Question : Le classement sous lequel nous connaissons actuellement le Coran fait appel à la longueur décroissante des sourates. Comment s'est-il imposé ?
Ici encore on doit se référer à diverses traditions. Ce même Zayd b. Thabit témoigne d'une mise en ordre déjà effectuée sous le Prophète. Selon d'autres traditions, si une révélation était faite " à l'Envoyé de Dieu, il appelait certains qui écrivaient et il disait : "place ce verset dans le lieu où [Dieu] mentionne cela et cela "". Il s'agit ici simplement d'ordonner les versets à l'intérieur d'unités.
Les savants postérieurs tentèrent d'harmoniser les diverses traditions. Pour le philologue et juriste Ibn Faris (mort en 1004), la mise en ordre du Coran a été faite de deux manières : l'ordonnance des sourates fut le fait des Compagnons, mais celle des versets peut être qualifiée d'institution divine. Tout ce qu'on peut dire, c'est que l'ordre actuel des sourates a été établi relativement tôt ; il était sans doute fixé sous le calife omeyyade Abd El-Malek (685-705), dans un cadre politique désormais bien établi, ce qui n'est sans doute pas un hasard. Les récits musulmans anciens sont trop contradictoires et trop marqués par la volonté de préserver l'authenticité du Coran pour que l'on puisse arriver à des conclusions sûres. Et on ne peut non plus écarter a priori la possibilité que des modifications aient encore été apportées au texte après la soi-disant collecte par Othman, pour des raisons juridiques et philologiques suite au développement du droit musulman et à la naissance de la grammaire en tant que discipline, dès la seconde moitié du VIIIe s.
De plus, la tradition othmanienne ne s'est pas imposée sans problèmes. Mais ce calife, ayant réussi à imposer son texte, aurait fait brûler tous les matériaux non retenus et il aurait envoyé des copies de sa version dans les principales villes de l'époque, comme référence.
Question : De quand datent les plus anciens manuscrits, actuellement connus, du Coran, et où ont-ils été rédigés ?
Les plus anciens manuscrits complets et datés - par un colophon (note finale authentifiant le document) ou, de manière moins précise, par une simple note - remontent essentiellement au IXe siècle. Quant à savoir où ils ont été rédigés, ce n'est pas facile, car tous, pour des raisons de prestige, se qualifient comme provenant du Hedjaz, cette région du nord-ouest de la péninsule arabique qui est le berceau de l'islam. Mais il a été démontré que leur style n'autorisait pas toujours cette provenance. En fait, les villes où on a pu copier de telles œuvres sont finalement peu nombreuses : Médine, Bassora, Coufa. Le développement de Bagdad est postérieur.
Pour le VIIe s., aucun coran daté de manière incontestable. Mais nous disposons de fragments plus anciens que ces corans complets ou quasi-complets, en particulier des 12 000 fragments sur parchemin découverts en 1972 dans la Grand Mosquée de Sanaa, au Yémen. Un seul est daté (ramadan 357/août 968), date trop tardive pour qu'on puisse en tirer des conclusions. Toutefois l'observation de l'écriture et de la disposition du texte a permis de dater certains d'eux des années 710-715, sous le règne du calife omeyyade al-Waiîd b. 'Abd al-Malik (705-15), donc seconde moitié du Ier siècle de l'hégire.
Quant à savoir si ces textes correspondaient à la version dite othmanienne, impossible de le dire.
g
21 mars 2005 10:34
Le Coran a une histoire (Fin)....

Question : Comme tout texte de cette époque, le Coran se transmet donc par copie. A quand remontent les premières éditions imprimées ?
Le Coran aurait été imprimé pour la première fois à Venise autour de 1530, mais cette édition aurait été détruite sur l'ordre du pape Paul III (1534-37). Avec l'édition préparée par Théodore Bibliander (1500-64) et publiée à Bâle en 1543, on est en terrain sûr pour ce qui est d'une édition imprimée. D'autres suivirent en Occident, mais aucune n'eut de retentissement en terre d'islam, hormis quelque peu l'édition de Gustav Flügel : Corani textus arabicus (Leipzig, 1834, 1841), réimprimée jusqu'à nos jours.
Pour ce qui est des éditions imprimées en Orient, il fallut attendre beaucoup plus longtemps. La première initiative musulmane semble avoir été celle de Mulay Usman (Saint-Pétersbourg, 1787), puis un autre coran fut publié à Cazan en 1803, une édition lithographique à Téhéran en 1828, etc.
Aujourd'hui, deux "versions" sont d'un usage quasi-général. Celle, dite coufienne, remontant à la "lecture" de 'Asim, mort à Coufa en 744 (d'où son nom). Une autre, prépondérante en Espagne et au Maghreb durant tout le Moyen Age, est encore en partie en usage en Afrique du Nord et dans certaines régions d'Afrique Noire. En 1923, est parue au Caire, sous le patronage du roi Fouad Ier, une édition du Coran selon la version cooufienne, et c'est elle qui connaît la plus grande diffusion. Les variantes entre les deux sont minimes.
Il faut prendre garde de ce que la numérotation des versets dans l'édition due à Flügel est très souvent différente de celle de l'édition du Caire, car elle est basée sur une numérotation musulmane ancienne. Il en résulte parfois des confusions, les anciens orientalistes (fin XIXe et parfois jusque 1940 voire plus) utilisant l'édition de Flügel. Dans la traduction française de Régis Blachère, les deux systèmes de références sont consignés, les premiers étant ceux de l'édition de Flügel, les seconds ceux de l'édition du Caire.
Question : Constate-t-on des variantes, des leçons différentes, entre les diverses lectures du Coran ?
Pour comprendre la complexité du problème, il convient de remonter à l'évolution de l'écriture arabe. A l'origine, les signes diacritiques* dont sont munies, pour les distinguer, les consonnes d'un tracé identique mais pouvant se prêter à plusieurs lectures, n'existaient pas. Les voyelles brèves n'étaient pas écrites, les longues pas toujours. La recension othmanienne du Coran était à l'origine ainsi rédigée, le diacritisme ne s'étant établi que vers le IXe siècle. En fait, on ne pouvait lire un texte que si on le connaissait déjà. D'où d'innombrables variantes possibles.
De nombreux islamologues ont cherché à retrouver le " Coran primitif ", en s'appuyant sur des travaux de philologie. Certains y ont retrouvé des influences judéo-chrétiennes, normales dans le contexte de la révélation. Une recherche récente, publiée en allemand par Christoph Luxenberg, appuyée sur une connaissance rigoureuse des langues, aboutit, à travers divers paliers, à éclairer certains passages du Coran apparemment dépourvus de sens, en retraduisant le terme arabe qui fait problème, ramené à sa seule écriture à l'aide de consonnes, en syro-araméen, langue de culture, écrite, dominante en Arabie au VIIe siècle. Ainsi cette méthode donne-t-elle, par exemple, une nouvelle signification à la sourate CVIII, 269-276, dite L'Abondance : " Nous t'avons donné [la vertu] de la persévérance ; / prie donc ton Seigneur et persiste [dans la prière] ; / ton adversaire [Satan] est [alors] le vaincu " : réminiscence précise de la Iere Epitre de saint Pierre (5, 8-9), un passage faisant partie de l'office des Complies dans le Bréviaire romain.
Question : On voit bien, à partir de ces exemples, toute la complexité, et toute l'importance de l'étude de la langue. Dans les écoles coraniques actuelles, qu'enseigne-t-on exactement aux élèves ? Et qu'en comprennent-ils ?
Dans le monde entier, on enseigne ce qui passe pour être la recension othmanienne.
Quant à la compréhension qu'en ont les croyants, il faut distinguer entre les populations arabophones (au maximum 250 millions d'individus sur le milliard de musulmans répartis sur le globe) et les autres. En fait, il n'y a pas de règle générale, toute école a son organisation propre. Souvent on enseigne les rudiments de la lecture dans le texte coranique. Parfois aussi, tout est affaire d'apprentissage par cœur. La compréhension du texte relève aussi de chaque personne. De toutes façons, le texte coranique n'est pas directement accessible même à qui connaît l'arabe ; à plus forte raison pour des enfants.
Question : Connaît-on d'autres textes écrits dans cette même langue ? Et peut-on distinguer des genres littéraires dans le texte coranique ?
Il n'y a pas vraiment d'écrit semblable. Non que la langue coranique soit réellement unique, comme le dit la tradition musulmane, car elle est aussi celle de l'ancienne poésie arabe, consignée par écrit à une époque postérieure. Mais ceux qui l'ont rédigée étaient aussi des poètes et mettaient une part d'eux-mêmes dans ces textes. De toutes façons, s'il y a bien des points communs entre le Coran et cette littérature, le style en est tout à fait différent. Quant à savoir si cet arabe-là était parlé à l'époque, c'est difficile à dire. Le style général est proche, dit-on, de celui des anciens devins qui pratiquaient la prose rimée, ce que le Coran passe pour être, même si ce n'est pas tout à fait vrai.
Des genres différents existent dans le Coran. De nombreux récits racontent, toujours selon un moule identique, l'histoire des prophètes qui ont précédé Mahomet, d'Adam à Jésus, lequel n'a pas grand'chose à voir avec le Jésus des chrétiens. On rencontre aussi des sortes de paraboles ; des stipulations, datant surtout de l'époque médinoise, sur l'aumône, les héritages, la guerre, tout ce qui concerne en fait l'organisation de la communauté.
Au total, l'ensemble du texte est relativement court. On l'a évalué à l'équivalent, pour les chrétiens, des Evangiles plus les Epitres. Apprendre le Coran par cœur n'exige pas un effort démesuré.
Question : Qu'en est-il des traductions ? On a traduit le Coran en français et dans les autres langues occidentales. Existe-t-il des versions dans des arabes modernes ?
Surtout pas. Le Coran étant considéré dans l'imaginaire religieux musulman comme un miracle inimitable, la " Parole de Dieu ", les croyants n'admettent pas qu'on puisse le traduire, puisque cette traduction serait l'œuvre d'un homme et ferait disparaître les "merveilles" de la langue de Dieu. On admet cependant une " traduction " dans le sens d'une " interprétation " ou d'un " essai d'interprétation du Coran inimitable ", étant entendu que cette " interprétation " ne peut remplacer le texte original. Théologiens et juristes ont adopté en général une attitude rigoriste en ce qui concerne la prière. Ainsi, la fatiha* ne devrait être prononcée qu'en arabe, et si le fidèle ne peut la réciter dans cette langue, il devrait la remplacer par un autre passage du Coran.
Pour un spécialiste de l'islam d'esprit occidental, le Coran est évidemment traduisible, car du point de vue linguistique aucun texte n'est " inimitable ". Les difficultés sont du même ordre que celles que l'on rencontre dans beaucoup de textes " de sens ", poésies, genres oraculaires (et le Coran entre dans cette catégorie) de quelque religion ou civilisation que ce soit. Mais il est bien évident qu'une forme étrange pour un linguiste spécialiste de la langue arabe, devient, dans l'imaginaire religieux musulman une " merveille " de la " Parole de Dieu " !
Question : Comment les croyants musulmans considèrent-ils les chercheurs orientalistes comme vous, qui ne faites pas partie de leur communauté mais consacrez votre science à étudier les fondements de l'islam ?
Pour beaucoup de musulmans, il y a d'abord une attitude de stupéfaction : comment quelqu'un qui connaît le Coran a-t-il pu ne pas se convertir ? Il existe d'ailleurs toute une littérature musulmane comportant des attaques contre les orientalistes. Toutefois, beaucoup de musulmans savent que les meilleurs travaux sur le Coran sont dus aux orientalistes, français, anglais, italiens, américains, et surtout allemands. De nombreux Occidentaux se sont aussi intéressés aux textes islamiques avec des visées missionnaires, et aussi parce qu'ils voyaient dans l'islam une civilisation péribiblique.
Question : Les principaux articles de foi ont-ils été révélés dans le Coran ?
On les trouve surtout dans les sourates mecquoises. En ce qui concerne les prescriptions rituelles, les " Cinq piliers " figurent bien dans le Coran, à un moment ou à un autre, mais pas en tant que tels. Les prières quotidiennes, par contre, ne sont dénombrées nulle part. Elles figurent dans les récits traditionnels du Voyage nocturne de Mahomet à Jérusalem, au cours duquel Dieu lui prescrit de faire réciter 50 prières à sa communauté ; le Prophète est quelque peu accablé par le poids de cette obligation, mais sur les conseils de Moïse, il réussit à la faire ramener à 5.
Un article de foi semble fondamental : l'imminence d'un jugement dernier, précédé d'une résurrection des corps. Et on décrit les délices du paradis face aux peines de l'enfer, chacun étant dirigé en fonction d'un jugement moral. Il n'y a pas de contradiction, mais disons des formulations différentes, entre cette responsabilité individuelle et le déterminisme voulant que tout arrive par la volonté de Dieu. De toutes façons, la liberté de l'homme, c'est un problème moderne, ce n'est pas celui du Coran.
Propos recueillis par Jacqueline MARTIN-BAGNAUDEZ
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook