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Un parrain marocain arrêté
20 décembre 2003 20:30
Un « parrain » arrêté

La chambre des mises en accusation confirme le mandat d'arrêt. Le trafiquant utilisait les restaurants pour blanchir l'argent du trafic. 110.000 euros dans une valise.


FRÉDÉRIC DELEPIERRE

Nouvelle arrestation d'importance dans le dossier de blanchiment d'argent dit de l'Ilot sacré. Jeudi, la chambre des mises en accusation a confirmé le mandat d'arrêt décerné voici une dizaine de jours par le juge d'instruction Michel Claise à charge de Setki Abdesamat, comme l'a confirmé Jaak De Lentdecker, le porte-parole du parquet général de Bruxelles.

C'est à l'aéroport de Bruxelles-National que l'homme a été cueilli par les enquêteurs. En partance pour le Maroc, il transportait une valise contenant pas moins de 110.000 euros.

Il a prétendu que cet argent devait servir à payer les obsèques d'un proche au Maroc. Les limiers ne l'ont pas cru… Auditionné, Abdesamat a été inculpé de blanchiment d'argent, faux, usage de faux et abus de biens sociaux avant d'être privé de sa liberté.

L'enquête sur diverses malversations pratiquées au sein de l'Ilot sacré - le centre touristique de Bruxelles - a été véritablement lancée en novembre 2001 avec l'inculpation et l'arrestation d'Alaya Chekili. Propriétaire de cinq restaurants et d'un hôtel, ce businessman se voit reprocher une fraude fiscale de plusieurs millions d'euros. Or, sa déclaration fiscale de 2001 ne lui attribuait que des revenus mensuels bruts de 2.000 euros. Cet argent peut toutefois provenir des sociétés du restaurateur. Pour les années précédentes, aucune trace comptable n'existe ; les livres auraient été détruits.

Interpellé le 30 novembre 2001, Chekili est inculpé de fraude fiscale et blanchiment d'argent. Il est remis en liberté après avoir versé une caution de 125.000 euros. Dans cette affaire, un notaire, un avocat, un banquier et une banque ainsi qu'un homme soupçonné d'être le « blanchisseur » ont déjà été inculpés. Via des fraudes aux sabots de cartes de crédit, de l'argent était amassé illégalement et placé ensuite au Luxembourg. Des conseillers créaient ensuite des sociétés dans lesquelles Chekili n'apparaissait pas, mais dont il était le bénéficiaire économique. Elles lui ont permis d'acquérir deux appartements à l'avenue Louise, à Bruxelles ainsi qu'une rutilante Rolls Royce saisie dans sa propriété de Monaco.

Avec l'arrestation de Setki Abdesamat, on change de registre. On passe au trafic de drogue à grande échelle. L'homme serait le « parrain » de toute une organisation utilisant les restaurants de l'Ilot pour blanchir les juteux revenus du trafic. Après certaines transactions, Chekili enlevait les plaquettes des sabots à cartes de crédit. Il les revendait à Abdesamat qui les utilisaient pour sa société Maxi Fish et son trafic de drogue. Deux des frères d'Abdesamat purgent actuellement des peines de prison en Belgique pour trafic de drogue. Son fils est, quant à lui, arrêté au Maroc pour les mêmes raisons. Très discret, Abdesamat avait fait en sorte que son nom n'apparaisse dans aucune des sociétés gérant les restaurants impliqués dans le trafic.·


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