Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
La parité dans le mariage
U
27 mai 2014 22:11
"La plupart des livres et des discours actuels parlant de la « mixité » dans le mariage ne nous renseignent que sur la mixité entre musulmans/es et non-musulmans/nes mais jamais de la mixité culturelle entre musulmans.

Pourtant, de nombreux savants musulmans ont très souvent inclus dans leurs livres de jurisprudence sur le mariage, une partie sur la parité culturelle entre les conjoints musulmans en plus de la parité ayant trait à la droiture et aux mœurs. Sans compter que le Prophète sallAlla 'aleyhi wa sallam lui
même en parle dans le fameux hadith rapporté par Boukhari sur les critères à privilégier pour choisir sa conjointe :« Une femme est épousée pour une de ces quatre raisons : les biens, le rang, la beauté et la piété. Choisis celle qui a la piété et tu réussiras. » Ibn Hadjar al-'Asqalani a dit dans Fathoul Bari :« Et à partir de cela, pour quelqu'un de noble lignée, il est meilleur pour lui de se marier avec quelqu'un d'une noble lignée, à moins que la lignée [non noble] ne contredise une femme pieuse ou que quelqu'un d'une noble lignée ne contredise une femme non pieuse, alors on choisi la femme pieuse. Et c'est la même chose pour les trois autres critères. » En d'autre terme il faut d'abord privilégier l'épouse ayant la même piété, la même beauté, le même rang et une richesse équivalente tout en faisant toujours prévaloir la piété en cas d'absence d'équité dans les autres critères. Il n'a jamais été question de faire fi des autres critères et en particulier de la lignée sous prétexte que le Prophète sallAlla 'aleyhi wa sallam nous ait recommandé de privilégier la piété. Ce hadith ainsi que d'autres sources, fait donc partie des éléments constitutif de la parité et non pas le contraire. Sans oublier le fait que le hadith s'adresse aux hommes et que l'inverse pour la femme, à savoir qu'elle peut elle aussi ne pas prendre en compte l'équité ethnico-sociale dans le choix de son conjoint, n'est pas exact selon la plupart des théologiens de l'Islam.

Al-Mawardi parle de la parité de lignage en troisième facteur favorisant la durabilité du mariage dans son
Adab ad-Dounya wa ad-Dine: «La parité par laquelle on n’encourt aucun déshonneur : Le Prophète (sallAlla ‘alayhi wa sallam), rapporte-t-on, a dit :‘Choisissez bien où vous devez mettre vos semences. Veillez à ne les mettre qu’au sein de vos pairs.’ Aktham ibn Sayfi dit à son fils :‘O fils! Que la beauté de la femme ne prenne pas le dessus, à tes yeux, sur son origine. Les épouses nobles honorent.’ Abou al -Aswad ad-Dou’ali dit à son fils: ‘J’ai bien agi envers vous quand vous étiez petits, quand vous êtes devenus grands et même avant votre naissance.’ Ses enfants s’exclamèrent: ‘Comment pouvais-tu bien agir envers nous alors que nous n’étions pas encore nés?’ ‘Je vous avais choisis, leur expliqua-t-il, une mère qui vous honore.’ Ar -Rayyachi versifia :

‘Mon premier bienfait pour vous était mon choix
De la femme aux nobles origines et à la vertu notoire.’»

Le théologien pakistanais Mouhammed Shafi Othmani a écrit dans son exégèse Ma'arifatoul Qouran
:« Le mariage est une question dans laquelle l'absence d'homogénéité dans le caractère des époux perturbe le but du mariage, perturbe le phénomène d'épanouissement des droits de chacun et engendre des disputes mutuelles. Ainsi, la shari'ah a ordonné que la kafaah [la parité] doit être prise en considération. Mais, cela ne veut jamais dire qu'un homme issu d'une famille noble commence à considérer un homme d'une famille moins noble que lui comme inférieur et mauvais. En Islam, le critère de supériorité et d'infériorité est basé sur la taqwa et l'amour pour sa foi. Celui qui n'en a pas, peu importe combien sa famille est noble, il n'a pas encore de statut au regard d'Allah. Donc cet ordre de prendre en considération la kafaah dans les mariages n'a été donné que pour maintenir la gestion des affaires de manière calme et ordonnée. Dans un hadith, il a été rapporté que le Prophète d'Allah sallAlla 'aleyhi wa sallam a dit que le mariage des femmes doit absolument se faire à travers leurs représentants. La décence veut que leur parents et représentants se charge de cette question. Et il a dit que le mariage des femmes doit absolument être formalisé au sein de leur kouff (pairs). Bien que l'autorité de ce hadith soit faible, avec le renforcement de ce qui a été rapporté et des propos des sahabah, cela vaut la peine d'être utiliser comme argument. Dans Kitab oul-Athar, l'Imam Mouhammed a rapporté de Saidouna 'Omar radhiAllahou 'anhou le propos : 'Je donnerai un ordre opératoire selon lequel aucune femme d'une famille noble et reconnue ne doit être donnée en mariage à un autre ayant un statut plus bas.' Pareillement, Saidouna 'Aïshah radhiAllahou 'anha et Saidouna Anas RadhiAllahou 'anhou ont également souligné que la kafaah doit être prise en considération dans le mariage comme cela a été rapporté de plusieurs sources. L'Imam Ibn Houmam a aussi écrit à ce propos en détail dans Fath al-Qadir. Donc la conséquence est que la considération de la kafaah dans le mariage est préférable en religion afin que les époux vivent en accord et en harmonie. »

Sayyid Sabiq dans Fiqh As-Sounnah consacre quant à lui tout un chapitre sur la question de la parité en la définissant ainsi : «En matière de mariage, on entend par kafaah le fait que le mari ait le même statut social que sa femme, le même niveau de culture, le même degré d’exigence morale et le même pouvoir monétaire. Car il est certain que la parité des conjoints dans ces domaines est plus à même de garantir la réussite de leur couple et de minimiser les risques d’échec.» Puis après avoir cité plusieurs avis sur ce sujet, il affirme que la majorité (al-Djoumhour) des docteurs de la loi estime qu’il faut ajouter à la parité de droiture et de mœurs, les critères suivants :

1 – Le lignage: car les Arabes sont d’égale naissance les uns des autres, et les Qourayshites sont d’égale naissance les uns les autres. Par conséquent, un non- Arabe n’est pas de même naissance qu’une Arabe, de même qu’un Arabe n’est pas de même naissance qu’une Qourayshite. On en a pour preuves les sources scripturaires suivantes: […] Ad-Daraqoutnirapporte d’après ‘Oumar le
propos suivant :‘Prenez garde que je n’empêche les femmes de haute lignée d’épouser des hommes qui ne sont pas de même condition qu’elles.’[…] De plus, si les Shafi’ites et les Hanafites s’accordent à prendre en compte la parité en matière de lignage de la manière qui a été évoquée plus haut, ils divergent toutefois sur la hiérarchie à respecter entre clans qourayshites. Les Hanafites estiment qu’un Qourayshite est de même condition qu’une Hashimite. Par contre, les Shafi’ites considèrent que le Qourayshite n’est pas de même condition que la Hashimite ni la Mouttalibite. Ils invoquent pour cela le hadith rapporté par Mouslim d’après Wathila Ibn al-Asqa’ disant que l’Envoyé d’Allah (sallAllah ‘aleyhi wa sallam) a dit :‘Allah a élu Kinana parmi les descendants d’Isma’il, puis il a élu Qouraysh parmi les descendants de Kinana, puis il a élu les Fils de Hashim parmi les descendants de Qouraysh, puis il m’a élu parmi les Fils de Hashim. Je suis donc la quintessence de la quintessence de la quintessence.’ […] S’agissant maintenant des non-Arabes, on a fait prévaloir l’avis que leur lignage ne pouvait être un critère de parité valable. Ceci étant, on attribue à ash-Shafi’i et à la plupart de ses disciples l’avis contraire, à savoir que le lignage des non-Arabes doit être pris en compte en matière de parité conjugale, par analogie à celui des Arabes. En effet, si les non-Arabes considèrent que le mariage de l’une des leurs avec un homme de condition inférieure est un outrage, la loi qui s’applique aux Arabes doit alors s’appliquer aux non-Arabes, la raison d’être de cette loi étant une.

2 – L’appartenance à l’Islam: c’est-à-dire la parité des conjoints quant à l’appartenance de leurs descendants à l’Islam. Ce critère ne vaut que pour les non-Arabes, les Arabes se targuant plus
volontiers de leur généalogie que de l’islamité de leurs descendants. Ainsi, un homme converti à l’Islam n’est pas de même condition qu’une femme qui est musulmane depuis plusieurs générations. On notera toutefois qu’un homme dont le père et le grand-père sont musulmans est de même condition qu’une femme musulmane depuis plusieurs générations, du fait que, la connaissance du père et du grand-père étant suffisante pour connaître l’identité d’un individu, il n’y a pas lieu de remonter plus loin. C’est là l’opinion d’Abou Hanifa et de Mouhammad Ibn al- Hassan. Quant à Abou Youssouf, il considère qu’il suffit qu’un homme ait un père musulman pour être de même condition qu’une femme musulmane depuis plusieurs générations, car pour lui, on connaît l’identité complète d’une personne par la seule mention du père.

3 – La profession: si une femme est issue d’une famille dont les membres exercent un métier noble, l’homme qui exerce un métier de basse besogne ne sera pas à son égal. Ceci dit, on ne considèrera pas les différences existant entre des professions proches les unes des autres. En outre, la noblesse ou la bassesse du métier exercé par le mari sera appréciée en fonction des us et coutumes, car un métier considéré comme noble en un lieu et à une époque donnée peut très bien être considéré différemment en un autre lieu et à une autre époque. Les légistes qui préconisent la parité des époux sur le plan professionnel se fondent sur la tradition prophétique mentionnée ci-dessus :‘Les Arabes sont d’égale naissance les uns les autres : ils sont égaux entre tribus, entre clans et entre individus, à l’exception du tisserand et du poseur de ventouses.’On demanda à l’imam Ahmad Ibn Hanbal –Allah lui fasse miséricorde - : Comment se fait-il que tu fondes ton avis sur cette tradition alors que tu la déclares da’if ?’ Celui-ci répondit: ‘Parce que l’usage l’a consacrée.’ Dans son Moughni, Ibn Qoudama al
-Maqdissi commente la parole de l’imam en ces termes: ‘Il veut dire par là que cette tradition est conforme à l’usage en vigueur.’ En outre, les gens qui ont des métiers nobles et prestigieux
considèrent ordinairement que le mariage de leur fille avec un homme qui exerce un métier de basse besogne, tel un tisserand, un tanneur, un balayeur ou un éboueur, les déprécient aux yeux d’autrui, et l’usage a fini par consacrer la chose. On peut donc valablement assimiler ce sentiment de dépréciation sur le plan professionnel au sentiment de dépréciation sur le plan généalogique. Tel est en tout cas l’avis des Shafi’ites ainsi que celui de Mouhammad Ibn al-Hassan et Abou Youssouf parmi les Hanafites. On attribue également cet avis à Ahmad et à Abou Hanifa. Notons toutefois que dans une version attribuée à Abou Youssouf, celui-ci fait prévaloir l’avis que la parité des époux sur le plan professionnel ne doit être prise en compte que lorsque la disparité entre eux est trop excessive.

4 – La richesse: […] d’aucuns estiment qu’il faut tenir compte du critère de parité entre les conjoints en matière de richesse et considèrent qu’un homme pauvre n’est pas habilité à épouser une femme nantie. Ceux-ci invoquent la tradition rapportée d’après Samoura disant que l’Envoyé d’Allah (sallAllah ‘aleyhi wa sallam) a dit:‘La notoriété (al-hassab) consiste à avoir de l’argent ; la noblesse à avoir la crainte [d’Allah].’ Ils invoquent aussi l’argument que l’entretien pécuniaire qu’un homme pauvre est capable d’assumer est en deçà de celui qui est dû à une femme nantie. […] La prise en compte du critère de parité entre les époux en matière de biens est également un avis attribué à l’imam Ahmad, lequel invoque que la pauvreté du mari porte préjudice à la femme nantie, celui-ci ne pouvant assumer ni son entretien ni celui de ses enfants. De plus, la plupart des gens considèrent la pauvreté comme un défaut et essayent de se démarquer les uns des autres par leurs biens comme ils essayent de se démarquer par leur lignage, sinon plus.»

Le cinquième et dernier critère ne concernant pas notre propos est l’absence de défaut. Nous voyons déjà que cette question de parité et notamment de parité dans le lignage est bel est bien une réalité que la majorité des savants musulmans ont pris en compte dans la question du mariage et partant,dans l’établissement d’une culture familiale ou clanique commune. Il n'est ainsi plus possible d'écarter totalement cet aspect dans le mariage au vu de l'énorme importance qu'il revêt pour les plupart des juristes.

Etant donné la mentalité universaliste dans laquelle tant de musulmans occidentaux sont bien imprégnés, la question n’est pas tant de savoir si cet avis est juste ou non, mais, en admettant tout simplement l’existence de cette conception communautaire faisant l’apologie de la préservation des
cultures locales au sein du monde musulman à travers la parité dans le mariage, il s’agit surtout de faire prendre conscience qu’en se mariant nous choisissons aussi la structure sociale et sociétale à laquelle nous souhaitons appartenir. Souhaitons-nous établir une descendance à l’image de
la société française et occidentale en perte totale de repère identitaire, culturel, ethnique et spirituel avec toutes les conséquences néfastes pour ces sociétés elles-mêmes mais aussi pour nos enfants à l’échelle individuelle en terme d’équilibre psychologique, moral religieux que cela pourrait engendrer ?

Une question en entraînant une autre, on peut se demander effectivement quel est le devenir des musulmans en Occident et particulièrement en France en ce qui nous concerne. La France avec son multiculturalisme excessif à l’horizon indépassable, semblant être devenue une broyeuse de cultures et de religions comme nous l’avons vu plus haut, il serait tant de voir si les musulmans y ont encore une
place pour un avenir épanouissant."



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/05/14 22:16 par Un-frère.
m
27 mai 2014 23:22
Salaam! Je n'ai pas ma place en France en tant que musulmane je préfére quitter la France et vivre en terre d'Islam pour être heureuse religieusement!

le mode de vie islamique est incompatible avec le mode de vie occidentale celui qui me dit le contraire je ne le crois pas et en tant que femme voilée je serai plus libre et mieux dans ma foi loin des regards de travers et insulte quotidien des mécréants ignorants!

vivement que je pars!!!!!Danse
U
4 juillet 2015 23:25
Je le fais remonter.
U
12 juillet 2015 11:23
Assalâmu 'alaykum
U
30 août 2015 14:38
Je remonte.
I
31 août 2015 23:24
Aleikoum salam -)
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook