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Nouvel Obs : "Le feu couvait entre l’armée et l’ancien Premier...
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28 juin 2008 11:41
Abdelaziz Bouteflika a effectué un remaniement ministériel en nommant de nouveau Ahmed Ouyahia au poste de chef du gouvernement. Pourquoi ce retour d'Ahmed Ouyahia ?

- Officiellement, c’est Bouteflika qui opéré le remaniement ministériel et nommé Ahmed Ouyahia, 56 ans, au poste de Premier ministre, en remplacement d’Abdelaziz Belkhedem, 63 ans. Mais l’histoire est toute autre. Le feu couvait, depuis longtemps, entre l’armée, qui détient la réalité du pouvoir, et l’ancien premier ministre jugé trop proche des islamistes. Pour la petite histoire : à la veille du coup d’état du 11 janvier 1992, qui renversa Chadli Bendjedid, après la victoire, au premier tour des élections législatives du Front islamique du salut (FIS), les putshistes avaient alors forcé à démissionner le président de l’Assemblée nationale, qui constitutionnellement, devait succéder au président de la République, en cas de vacance du pouvoir. Le président de l’Assemblée était un certain… Abdelaziz Belkhedem !

Abdelaziz Belkhadem a été nommé ministre d'Etat et représentant personnel du président. Comment analyser sa nomination à ce poste ?

- Bouteflika, ne peut pas se déjuger complètement. Il doit, pour être crédible - surtout à l’extérieur -, entretenir la fiction qu’il est aux commandes. Donc, il nomme à un poste "important" - tout aussi fictif - son protégé, qui a l’oreille des islamistes modérés et des conservateurs, comme ministre d’état. Et puis, il faut maintenir les équilibres entre tous les courants du FLN, le parti au pouvoir.

Qu'attendre de cette nouvelle configuration ministérielle ? Qu'indique-t-elle sur les choix politiques actuels d'Abdelaziz Bouteflika ?

- Ahmed Ouyahia est l’homme des militaires. C'est un énarque, diplomate de carrière, politiquement libéral, favorable aux privatisations des entreprises publiques. Il a déjà été premier ministre en 1998 et 2006. Même s'il a approuvé la chartre de la réconciliation nationale, il est farouchement anti-islamiste ; un tantinet laïc. Il n’y a rien à attendre de nouveau sur le plan social avec Ouyahia. L’Algérie vit au rythme d’une émeute par mois. La dernière en date a touché Oran, deuxième ville du pays. Trois jours durant des milliers de jeunes chômeurs des quartiers pauvres, ont saccagé le centre-ville. L’Algérie est un bon élève du FMI et tient à le rester. Que ce soit Belkhedem ou bien Ouyahia, rien de nouveau pour les pauvres. L’ancien premier ministre - bête noire des militaires - a payé pour ses sympathies affichées avec les fondamentalistes.

Interview de Farid Aïchoune par Sarah Halifa-Legrand
 
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