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Nous sommes tous des terroristes
s
21 mai 2006 16:04
Force nous est de constater qu’aux Etats-Unis, il y a "terroriste" et "terroriste". Ce vocable engendre une variété infinie d’individus qui prolifère et se répand sur toute la planète comme un mal qu’il faut éliminer à tout prix et quel qu’en soit le coût. Or, malgré les milliards alloués pour venir à bout de cette nuisance planétaire, elle tend à prendre une importance inversement proportionnelle à la suppression de nos libertés. Rien ne vient à bout de ce fléau titanesque qui va grandissant mais parallèlement, notre indépendance se rétrécit à vue d’oeil, chaque jour davantage, et se trouve même sérieusement menacée. Comme si cette hypothétique plaie venue d’Amérique n’avait qu’un seul but : couler l’Humanité entière dans un seul moule, lui enlever toute velléité, la vider de toute substance à force d’ériger autour d’elle des mesures sécuritaires à tous les niveaux qui entraîneront fatalement un contrôle total de ses moindres faits et gestes tant au niveau relationnel que financier. L’argent d’ailleurs, dans un avenir proche, ne sera plus que virtuel selon un processus savamment mis en place au nom de la sécurité des citoyens mais pour parvenir à un tel résultat, les instigateurs du Nouvel Ordre Mondial ont recours à un subterfuge qui a nom "terrorisme"...




Et d’ailleurs les terroristes sont de plus en plus nombreux. Apparemment, il y en a deux cent millions aux USA soupçonnés de s’adonner à cette activité à la mode et combien y en a-t-il de par le monde qui sont aussi sous écoute par rapport à leurs mauvaises fréquentations ou à leur soutien inconditionnel aux Peuples palestiniens, irakiens, tchétchènes ?

Nous avons relevé plusieurs catégories de cette "caste" qui tend à devenir une communauté de plus en plus dense dont les membres se reproduisent comme des petits pains. A tel point que notre monde est en train de ressembler à une gigantesque prison. Il faut bien protéger le peuple, n’est-ce-pas ?- de cette calamité. C’est ce que l’on nous sert jusqu’à plus soif. Le terrorisme est devenu une épidémie qu’il faut éradiquer. Mais que cache cette chasse aux sorcières et qui sont les protagonistes ?

Il y a d’abord les terroristes inventés par la CIA -comme Zarqaoui, par exemple- qui deviennent de véritables héros de cinéma. Nous vous conseillons d’aller visionner la vidéo où l’on voit l’Ennemi public se livrer à une exhibition absolument extraordinaire. Laissez passez la pub et admirez... à nous personnellement, il nous a fait penser à Sylvester Stallone dans Rambo. Même allure, même dégaine. On l’aperçoit dans une sorte de no man’s land désertique comme on en voit beaucoup dans les westerns américains tournés au Colorado ou en Arizona. Des touffes d’herbe s’étalent à perte de vue, ce qui détonne particulièrement avec le paysage irakien. Assurément, ça vaut le coup d’oeil. Il s’avance vers la caméra en roulant la caisse tenant dans les mains ce qui ressemble à une "mitrailleuse" et commence à tirer... Le cocasse de l’histoire, comme vous pourrez le constater, est que Zarqaoui ne sait même pas se servir de cet "engin" qu’il a dans les mains. Incroyable. A un moment donné, la machine s’enraye et notre pauvre Zarqaoui est comme un imbécile en train de continuer d’appuyer sur la gachette qui est coincée bien sûr... surgit alors un homme qui l’aide à débloquer la situation pour qu’il poursuive ses tirs. Inouï. Le plus grand terroriste du monde ignore le maniement de l’arme qu’il est sensé utilisé dans sa démonstration, ce qui a inspiré à Michel Chossudovsky, un article qui vaut le détour. La question qui nous vient à l’esprit c’est : "Combien les machiavéliques de la CIA ont-ils payé ce figurant probable pour qu’il joue ce rôle ?" Et surtout pour qu’il se taise. Mais à notre avis, cela doit être un de leurs hommes. D’ailleurs on voit très mal son visage. La première catégorie de "terroriste" est donc une invention avec des accents hollywoodiens pour faire croire au Peuple irakien qu’il est en danger tout comme le Peuple Américain. Une légende en quelque sorte.

La deuxième catégorie est plus complexe. Des anonymes affublés de noms imprononçables. Ils feraient partie d’Al Qaïda et sont gardés bien au chaud, au secret. Personne ne les a jamais vus. Ni entendus. Et nul ne peut dire à quoi ils ressemblent. Même pour le procès de Moussaoui, ils brillaient par leur absence et ne pouvaient donc témoigner de la véracité des dires du français. Ils possèdent l’extraordinaire faculté d’être invisibles. Ils ressemblent à l’Arlésienne dont on parle beaucoup mais que l’on ne voit jamais. Des héros de fiction affublés de nom prestigieux les "lieutenant de Oussama ben Laden"... ou un des "chefs d’Al Qaïda". Ca en jette. Il faut faire avec. Se contenter de ce que l’on nous dit comme si l’on pouvait franchement faire confiance aux menteurs du Pentagone. Puisque ces "terroristes" sont si dangereux, pourquoi ne les a-t-on pas jugés à la place de Zacarias Moussaoui qui se trouvait en prison au moment où se sont crashés les avions sur le tour du World Trade Center ? Là encore, les machiavéliques ont réussi l’extraordinaire tour de force de juger un faux coupable et de protéger les vrais, s’ils existent. Ce dont nous doutons fort. Cette catégorie-là fait partie des mystères jamais élucidés qui -faute d’amener un éclaircissement- font planer le doute de telle façon que la vérité restera indéchiffrable vu qu’elle n’est qu’une supercherie destinée à faire avaliser l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak. Un sinistre montage que gobent le trois-quart des médias et une bonne partie de la population mondiale. On avale sans se poser de questions sur le manque de preuves et tant pis si la recette est quelque peu indigeste pour ceux ne se contentant pas de "on dit". Mais "mission réussie" ou presque pour les élites dévoyées qui se prennent pour les Maîtres du monde.

Vient ensuite une troisième catégorie bien réelle celle-là. De terribles terroristes diabolisés à souhait. On nous les montre en long, en large, en travers brandissant des armes effrayantes, affublés de masques noirs, le front ceint de bandeaux verts où sont peintes de blanches arabesques. Ou avec des armes de destruction accrochées à leur poitrine. Des assassins, des criminels de la pire espèce, nous dit-on... à tel point qu’ils sont couchés sur la liste noire des organisations terroristes. Soyons clairs, on a beaucoup fait pour qu’ils y soient. On y tenait, en haut lieu. Il fallait que leur nom soit inscrit là, au milieu de vrais meurtriers ou de moins vrais. C’était très important. Il y a eu une énorme pression sur l’Union Européenne, la France s’est longtemps faite tirer l’oreille puis a fini par céder. Nous connaissons la façon de procéder de ceux qui actionnent les rouages pour que la paix ne soit jamais en Palestine. Ils ne sont pas avares en communications téléphoniques, courriers innombrables, rabâchages, chantages de toutes sortes sans parler des lobbies qui n’existent pas mais qui achètent la plus grande partie des membres du congrès à Washington. L’argent paie tout. Même le pire. Même le crime. Le problème étant que tout ce beau monde se laisse acheter. Des prostitués au service du mensonge et de la mystification. Des individus que nous ne voudrions ni comme amis, ni comme ennemis, ils n’ont pas assez d’envergure. Mais ils ont réussi à criminaliser le Hamas. N’ayons pas peur de prononcer le nom de ce groupe qui sème la terreur. Le Hamas.

Il se trouve que nous sommes aussi fille, petite-fille de terroristes qui se sont battus contre l’occupation allemande lors de la dernière guerre. Ce dont nous ne sommes pas peu fière. Notre jeunesse a été bercée par le récit de leurs exploits et de leurs souffrances. Il y en a qui ont été torturés à mort, d’autres déportés, certains ne sont jamais revenus. Et d’autres encore dont les cadavres ont été trainés derrière des jeeps dans tout un village des Landes pour servir d’exemples et montrer ce qui arrive aux terroristes. Deux gamins de vingt ans prêts à mourir pour libérer leur patrie et qui sont morts en la défendant. Devons-nous trahir leur mémoire ? Les renier ? Devons-nous transformer leur héroïsme et leur martyre en une chose honteuse ou inavouable ? Ou au contraire en leur nom, en leur souvenir, rester fidèle à ce qu’ils nous ont légué. Car c’est notre devoir et notre héritage que de défendre ceux qui leur ressemblent. Ceux qui se battent contre l’occupant. Ceux qui luttent pour retrouver leurs droits bafoués à satiété par l’envahisseur. Ils portent le digne titre de "résistants". Mais par un astucieux tour de passe-passe, le Hamas est devenu "terroriste"... et des millions de palestiniens, leur Peuple- est en train de mourir à petits feux parce que le monde entier est contraint de se conformer aux diktats des fabricants de terrorisme sinon, il y aura sanctions et représailles. Le seul qui soit passé outre ces menaces est Vladimir Poutine qui sait exactement à quoi s’en tenir avec les donneurs de leçons. Mais que dire de tous les autres, arabes ou occidentaux ? Ils sont victimes du poison injecté dans les mots, dans les phrases assassines. "Soutenir le Hamas, c’est soutenir le terrorisme", entend-on à satiété dans le camp de ceux qui veulent parvenir à leurs fins. L’anathème est donc jeté sur les impudents qui oseraient contrevenir à cette antithèse. Car soutenir le Hamas, c’est soutenir la Résistance du Peuple Palestinien. Or tous ceux qui oseront aller dans ce sens se trouveront dans le camp des terroristes. Et donc ils seront classés comme tels. Habile manoeuvre pour criminaliser les innocents et innocenter les coupables. Ici, nous voyons bien que cette troisième catégorie ne ressemble pas aux deux autres, inventées de toutes pièces, mais pourtant, le but est le même pour les manipulateurs. Faire aboutir une cause injuste comme l’Afghanistan et l’Irak et obliger, par force, le monde entier à y adhérer en noircissant un groupe de personnes qui luttent pour libérer leur Terre. Se battre pour sa Liberté ou pour ses droits devient très périlleux.

Ce qui nous amène à la quatrième catégorie de terroristes mais pas la moindre. La plus nombreuse. La plus dangereuse aussi pour l’élite qui nous gouverne. Bien que ne possèdant ni armes de destruction massive ni canons ni fusils ni rien qui puisse -dans un premier temps- faire couler le sang. Il y en a de plus en plus dans tous les pays du monde. On peut les voir en colère tendre leurs poings en scandant des slogans anti-guerre, brandir drapeaux et banderoles à l’effigie des assassins patentés qui placent leurs pions à leur gré sur l’échiquier planétaire. Du nord au sud, de l’est à l’ouest du globe, sans pourtant se connaître, ils sont mus par la même impulsion, suivent le même courant se laissant porter par leur cœur et ce que leur dicte leur conscience. De toutes couleurs, de toutes races, par delà les murs et les frontières érigées pour les séparer, défiant les cerbères casqués et armés jusqu’aux dents, sourds aux menaces, capables d’affronter les coups et les pires tortures, ils sont en train de se rejoindre dans l’absolu. Les silencieux et les autres. Envers et contre tout. Une marée humaine universelle arborant la même arme ciselée dans la colère face aux injustices, trempée dans le sang des malheurs innombrables dont souffrent leurs frères, forgée dans la forteresse de l’impuissance ressentie mais inacceptable érigée par les puissants. L’arme de la révolte. Et c’est pour juguler ce flux montant que 200 millions d’êtres humains ont été placés sous écoute aux Etats-Unis. Mais partout ailleurs aussi, ne rêvons pas. Echelon a tissé sa toile sur le monde entier, comme le Net. Il faut circonscrire la rébellion et pour cela connaître le nom des manifestants, pacifistes, dissidents, responsables de minorités, de syndicats, rebelles à l’ordre établi, journalistes trop curieux, militants pour les droits de l’homme comme vous pourrez le lire ici au chapitre 2. Sont dans le collimateur tous ceux qui se battent pour la Justice et la Vérité et tous ceux qui défendent ou prennent parti pour les peuples opprimés et assassinés par les inventeurs du terrorisme. C’est dire l’éthique du Nouvel Ordre Mondial que les tireurs de ficelles de Washington veulent nous construire mais surtout nous imposer. Quand le crime, la torture, le racisme deviennent légaux et qu’ils constituent le fondement même d’une politique voire l’unique mode de fonctionnement encouragé, autorisé, revendiqué, on comprend mieux pourquoi les pays "démocratisés" de l’Est qui réhabilitent le nazisme sont protégés par les USA et qu’en haut lieu on force la main à l’Union Européenne pour qu’elle les prennent en son sein. Ils veulent nous "fasciser"et recommencer en 1000 fois pire le "plus jamais ça". Hitler doit bien rigoler dans son ciel, son idéologie n’est pas morte avec lui, elle est même en pleine ascension. Encore faudrait-il que la "populace" de toute la planète accepte de porter la croix gammée comme certains nostalgiques en Lettonie par exemple...et c’est là qu’une certaine menace se profile à l’horizon. Mais ce n’est pas celle que l’on croit. Elle nous est livrée par un expert en la matière qui nous vient tout droit des Etats-Unis d’Amérique, Zbigniew Brzezinski dont voici quelques extraits d’une profonde analyse sur la réalité présente : : « ...le fait de mettre l’accent sur la "guerre mondiale contre le terrorisme" a été central et symbolique, encourageant la mobilisation patriotique et légitimant des actes qui auraient pu sans cela être considérés comme se trouvant hors de la légalité et même comme étant carrément illégaux. Pour les auteurs de la nouvelle stratégie, le 11 septembre 2001 a rendu légitime la suspension de facto de l’habeas corpus, même pour les citoyens américains, les interrogatoires agressifs (la torture) de détenus et l’action militaire unilatérale, tout comme Pearl Harbor avait fini par rendre Hiroshima légitime dans l’esprit du public ». Puis en guise de constat, il poursuit : « En bref, la politique étrangère de l’Amérique d’après le 11 septembre est trop à courte vue pour ce qui est de ses objectifs, trop alarmiste dans son discours, et a coûté trop cher pour ce qui est de ses conséquences, dont on n’a encore vu que les effets rapprochés. Sa conséquence générale a été d’accroître la vulnérabilité nationale de l’Amérique tout en sapant la légitimité de sa suprématie internationale ». Et là, nous arrivons au point crucial de sa vision d’autant plus surprenante qu’il est depuis des décades le conseiller de l’impérialisme... faut-il qu’il ait compris le danger pour constater : « L’Amérique a besoin de regarder en face une nouvelle réalité mondiale d’importance capitale : le fait que la population du monde entier connaît un réveil politique sans précédent dans son ampleur et son intensité et qui a pour résultat que la politique du populisme est en train de transformer la politique du pouvoir » puis il poursuit : « Il n’est pas exagéré de dire qu’à présent, au 21e siècle, la population de la plus grande partie du monde developpé se trouve dans un état d’agitation politique et que dans beaucoup d’endroits elle est en effervescence. C’est une population au plus haut point consciente de l’injustice sociale et ce, à un degré jamais vu jusqu’à présent, et qui garde souvent rancune du manque de dignité politique qu’elle éprouve... ces énergies dépassent les frontières nationales et sont un défi tant pour les Etats que pour la hiérarchie mondiale existants et au sommet de laquelle est toujours perchée l’Amérique.. » « Pour résumer, ce réveil politique continuel est à présent mondial dans son étendue géographique, sans un continent ou une région qui restât fortement passive du point de vue politique ; il est complet dans sa dimension sociale, avec pour seules exceptions des communautés paysannes isolées restant encore inaccessibles à la stimulation politique ; elle est remarquablement jeune dans son profil démographique et donc succeptible de se mobiliser vite politiquement ; et une grande partie de son inspiration est d’origine transnationale, à cause de l’effet cumulatif de l’instruction et de moyens de communication de masse. » Et pour conclure, il met en garde : « Le diagnostic politique qui suit accepte la proposition de la discontinuité historique du 11 septembre mais dit que le défi central de notre époque est non pas celui du terrorisme mondial mais plutôt celui de l’intensification de l’agitation causée par le phénomene du réveil politique mondial. Ce réveil est socialement massif et il radicalise politiquement ». (1)

Il est facile après cette lumineuse réflexion de comprendre où se situe le vrai danger pour les manipulateurs. La principale menace n’est donc pas le terrorisme. Mais celui-ci leur sert de prétexte pour nous enfermer dans une prison planétaire au nom de la sécurité. Ensuite, pourront-ils donner libre-cours à leurs crimes et à leur pillage en réprimant les peuples toujours davantage. Quand on voit tous les dictateurs qu’ils placent à la tête de nombreux pays après les avoir "démocratisés", il nous est permis de dire que le Nouvel Ordre Mondial sera fasciste. Ou ne sera pas. Tout dépend de ce que Brzezinski nomme "le réveil politique mondial" et de ce que l’Humanité en fera.

Nous nous trouvons là face à un cruel dilemme où il n’y a plus beaucoup d’alternatives. Nous n’en voyons que deux. Soit suivre le credo des mentors de Bush et devenir un criminel avec tous les égards inhérents à ce statut soit intégrer le camp des stigmatisés et pénétrer d’office dans la grande famille des terroristes qu’il faut soit museler soit abattre à tout prix. Auront-ils assez de prisons ou de munitions pour tout ce monde ? Et surtout... allons-nous les laisser gagner ? Laisserons-nous les meurtriers museler nos consciences, emprisonner notre raison, tuer nos frères et saccager notre planète sans avoir un seul sursaut ? Parce que si être "terroriste" c’est vouloir un monde meilleur bâti sur trois clefs d’or... Liberté, Egalité, Fraternité... alors, à 99 pour cent, nous sommes tous des terroristes.

(1) Extraits de l’article Le dilemme du dernier guerrier de Zbigniew Brzezinski tiré du rapport de Barry Grey "L’administration Bush et le déclin du capitalisme américain"

Adriana Evangelizt
siryne
s
21 mai 2006 16:59
Qui est derrière "al Qaïda en Irak"? Le Pentagone reconnaît fabriquer une "Légende Zarkaoui"


Par Michel Chossudovsky


Abu Musab Al Zarkaoui a été présenté par l’administration Bush et les médias occidentaux comme le cerveau derrière l’"insurrection" en Irak, censément responsable des massacres de civils irakiens.

Zarkaoui est l’ennemi extérieur de l’Amérique. L’administration Bush dans des déclarations officielles, y compris des discours présidentiels, des documents de la sécurité nationale, etc... a pointé vers le besoin de "courir après" Abu Musab Al Zarkaoui et Osama Ben Laden.

"Vous savez, je hais prédire la violence, mais je comprends la nature des tueurs. Ce type, Zarkaoui, un associé de al-Qaïda - qui était à Bagdad, d’ailleurs, avant la destitution de Saddam Hussein - est encore libre en Irak. Et comme vous vous rappelez, une partie de son plan opérationnel était de semer la violence et la discorde parmi les divers groupes en Irak par meurtres de sang-froid. Et nous avons besoin de trouver Zarkaoui afin que le peuple d’Irak puisse avoir un avenir plus brillant - brillant." (George W. Bush, Conférence de Presse, 1er juin 2004)

Le mandat officiel des forces d’occupation américaines et britanniques est de combattre et de gagner la "guerre au terrorisme" au nom du peuple irakien. Zarkaoui constitue la justification de Washington pour l’occupation militaire continue de l’Irak, sans faire mention du siège brutal des zones urbaines à forte densité de population dirigé contre "al-Qaïda en Irak" dont on dit qu’il est mené par Zarkaoui.

Les forces de coalition sont soutenues comme jouant un "rôle de maintien de la paix" en consultation avec les Nations Unies. Les médias occidentaux ont soutenu constamment tous en chœur la légitimité de la "guerre au terrorisme". Ils ont non seulement présenté Zarkaoui comme un terroriste brutal, ils ont aussi échoué à rendre compte de la campagne de désinformation du Pentagone qui a été connue et documentée depuis 2002.

Programme Zarkaoui PSYOP du Pentagone

Dans une déformation inhabituelle, le Washington Post dans un récent article, a reconnu que le rôle de Zarkaoui a été délibérément "magnifié" par le Pentagone en vue de galvaniser le soutien public pour la "guerre au terrorisme" menée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

"La campagne sur Zarkaoui est discutée dans plusieurs documents militaires intérieurs. "Diabolisation de Zarkaoui/réponse xénophobe en levier," déclarait un briefing militaire américain de 2004. Il listait trois méthodes : "Opérations des médias," "Opérations spéciales (626)" (une référence à Task Force 626, une unité d’élite américaine assignée principalement à chasser en Irak pour des officiels dans le gouvernement de Hussein) et "PSYOP," le terme militaire américain pour le travail de propagande..." (Washington Post, 10 avril 2006)

Le programme de propagande militaire, selon le Washington Post, a "largement visé les Irakiens, mais semble s’être déversé dans les médias américains. Une diapo de briefing à propos des "communications stratégiques" américaines en Irak, préparée pour le général d’armée George W. Casey Jr., le commandant en chef en Irak, décrit le "public au pays" comme une des six cibles du côté américain de la guerre." ’WP, op cit.)

Un document interne produit par l’état-major militaire américain en Irak, déclare que "le programme PSYOP sur Zarkaoui est la campagne d’information la plus réussie à ce jour." (WP, op cit.)

Le commandant senior chargé de mission pour l’opération PSYOP du Pentagone est le général Kimmitt, qui occupe maintenant la position de planificateur senior à la Commande Centrale américaine (USCENTCOM), responsable de la direction des opérations en Irak et au Moyen-Orient.

"En 2003 et 2004, il a coordonné des affaires publiques, des opérations d’information et des opérations psychologiques en Irak - bien qu’il ait dit dans une interview que le briefing intérieur doit être une erreur parce qu’il ne dirigeait pas les opérations psychologiques et ne pouvait pas parler en leur nom. Kimmitt a dit, "Il y a eu une campagne d’information pour élever la conscience du public sur qui était Zarkaoui, principalement pour le public irakien mais aussi le public international."

Un des buts de la campagne était d’enfoncer un coin dans l’insurrection en amplifiant les actes terroristes et l’origine étrangère de Zarkaoui, ont dit des officiers familiers de ce programme. "Par les Communications Stratégiques agressives, Abu Musab Al Zarkaoui représente maintenant : Terrorisme en Irak/ Combattants Etrangers en Irak/Souffrance du Peuple Irakien (Attaques d’infrastructures)/Déni des Aspirations irakiennes," affirme le même briefing... ...

Il est difficile de déterminer combien a été dépensé dans la campagne Zarkaoui, qui a commencé il y a deux ans et qu’on pense toujours en cours. Les efforts de propagande américaine en Irak en 2004 coûtent 24 milliards de dollars, mais cela inclut la construction étendue de bureaux et résidences pour les troupes impliquées, de même que des émissions de radio et la distribution de milliers de prospectus avec le visage de Zarkaoui, a dit l’officier parlant à l’arrière-plan...

Le programme Zarkaoui au Pentagone fut mené concurremment avec une opération liée "menée par le Groupe Lincoln, une firme de consulting américaine, pour placer des articles pro-américains dans les journaux irakiens, selon l’officier familier du programme qui parlait à l’arrière plan." Selon le Washington Post, cependant, il n’y a pas eu de relation entre le programme PSYOP du Pentagone et cette réalisation par le Groupe Lincoln au nom du Pentagone. (WP, 10 avril 2006)

La désinformation et la propagande de guerre sont une partie intégrante de la planification militaire. Ce que le Washington Post évite de mentionner, cependant, est son propre rôle en soutenant la légende de Zarkaoui, avec le réseau TV, la plupart de la presse écrite, et bien sûr CNN et Fox News, sans mentionner une portion significative des médias alternatifs. La désinformation concernant la guerre au terrorisme a été alimentée dans la chaîne des nouvelles par un nombre limité de "nourrisseurs en chef".

Quelques correspondants bien connectés peu nombreux fournissent les "scoops" qui obtiennent la couverture dans les sources de nouvelles du courant dominant relativement peu nombreuses - les quatre réseaux de TV, TIME, Newsweek, CNN - où les paramètres de débat sont réglés et la "réalité officielle" est consacrée pour les nourrisseurs du bas dans la chaîne des nouvelles. Dans d’autres pays, c’est ce qui est connu comme la propagande - ou, dit moins correctement, guerre psychologique. ( Chaim Kupferberg, [www.globalresearch.ca] Propaganda Preparation for 9/11) Zarkaoui a été identifié par les médias américains comme étant derrière l’ "insurrection" à Fallujah, Tal Afar et Samara. Il était tenu responsable des attentats de l’hôtel Amman de même que les attentats terroristes dans plusieurs capitales occidentales. Il est de manière indélébile derrière les attentats suicides en Irak comme confirmé par le Washington Post : "Le leadership chiite a honnêtement Zarkaoui dans sa ligne de mire. Il a mené les terroristes kamikazes dont les victimes chiites se montent maintenant à des milliers." ( 11 décembre 2005)

La PSYOP du Pentagone est une couverture pour les atrocités parrainées par les médias américains, qui ont soutenu la focalisation de la "diabolisation de Zarkaoui" dans ses nouvelles et ses éditoriaux couvrant le mouvement de résistance irakien.

L’officier de renseignement militaire en chef américain en Irak a dit que Abu Musab Zarkaoui et ses associés étrangers et irakiens ont essentiellement commandité l’insurrection, devenant la force d’opposition dominante et la plus grande menace immédiate aux objectifs américains dans le pays.

"Je pense que ce que vous avez ici est une insurrection qui a été piratée par une campagne terroriste," a dit le major général Richard Zahner dans une interview. "En partie, par Zarkaoui devenant le visage de cette chose, il a certainement les fonds, les médias et, franchement, a permis à d’autres gens de travailler en parallèle suivant ce schéma." (WP, 25 septembre 2005)

Parmi le bain de sang continuel en Irak, il y a une évidence de pensée nouvelle. Le changement est, ironiquement, apporté par Abu Musab Zarkaoui lui-même, dont le terrorisme aveugle semble avoir réussi à unir les gens contre son idéologie globale de Djihad. Depuis les attentats dans les hôtels de la Jordanie natale de Zarkaoui, de plus en plus de sunnites irakiens et arabes ont condamné la vision cauchemardesque du leader terroriste pour leurs sociétés - une vision qui promet encore des attentats suicides "catastrophiques". (WP, 4 décembre 2005)

Le retrait immédiat de l’Irak n’est pas une option que l’administration américaine pourrait et devrait entretenir. Elle donnerait à Abu Musab Zarkaoui et sa petite bande de combattants étrangers l’opportunité de crier victoire et d’annoncer qu’ils ont réussi à vaincre une super puissance. Cela renforcerait la main de al Qaïda sur le Moyen-Orient et ailleurs, et mènerait à une plus grande instabilité dans toute la région. (WP, 11 décembre 2005)

Les médias américains ont identifié la nature de l’insurrection, en se centrant sur le rôle-clé de Zarkaoui et ses liens à l’ancien régime baasiste :

"L’épine dorsale de l’insurrection semble être une alliance entre les Baasistes purs et durs et le réseau de terroristes essentiellement sous le commandement de Abu Musab Zarkaoui. C’est un partenariat de complaisance ; les deux groupes mènent le même combat, mais pour des raisons différentes et avec des buts différents. (WP, 8 mai 2005)

Des fonctionnaires seniors au Pentagone et en Irak disent qu’ils croient que M. Zarkaoui et le "centre de gravité" de l’insurrection est maintenant dans les méandres et les villes de la vallée de l’Euphrate près de la frontière syrienne. (New York Times, 17 septembre 2005)

A Fallujah, le siège de la ville, qui a résulté en des milliers de civils tués fut décrit comme une bataille contre le "réseau Zarkaoui" :

Les forces américaines ont conduit quatre attaques aériennes sur ce qui a été décrit comme des cibles associées au réseau Zarkaoui dans la ville et en dehors. Parmi elles se trouvait un complexe dans une zone agraire à environ 24 km au sud de Fallujah où l’armée américaine a dit que 90 combattants étrangers étaient réunis. L’armée a dit que l’attaque qui se passa le jeudi soir, tua environ 60 combattants étrangers.

Des témoins et du personnel de l’hôpital ont contesté le récit, disant qu’environ 30 hommes furent tués, dont beaucoup d’Irakiens. Ils ont dit que 15 enfants et 11 femmes moururent aussi au cours de l’attaque.

Aucune des versions de l’attaque n’a pu être vérifiée de manière indépendante.

La nuit suivante, l’armée américaine a dit dans une déclaration qu’elle a effectuée "une autre attaque de précision couronnée de succès" sur une réunion d’ "approximativement 10 terroristes de Zarkaoui" au centre de Fallujah. "Il n’y avait pas d’indication que des civils innocents étaient à proximité immédiate du lieu de la réunion," a dit l’armée dans la déclaration. (WP, 21 septembre 2005)

Remarques de conclusion

Si le rôle de Zarkaoui fut fabriqué comme une partie de la PSYOP du Pentagone, quelle est la précision de ces rapports des médias ?

Les documents militaires internes divulgués au Washington Post confirment que le Pentagone est impliqué dans une campagne de propagande en cours qui cherche à fournir un visage à l’ennemi. Le but est de dépeindre l’ennemi comme un terroriste, à égarer l’opinion publique.

Le contre-terrorisme et la propagande de guerre sont entrelacés. L’appareil de propagande nourrit la désinformation dans la chaîne des nouvelles. L’objectif est de présenter les groupes terroristes comme les "ennemis de l’Amérique", responsables d’atrocités sans nombre en Irak et dans le monde entier. L’objectif sous-jacent est de galvaniser l’opinion publique en soutien de l’ordre du jour de guerre américain au Moyen-Orient.

Le renseignement militaire américain a créé ses propres organisations terroristes. Ensuite, cela a développé un programme cohésif de contre-terrorisme en multi-milliards de dollars "pour "courir après" ces organisations terroristes. Pour atteindre ses objectifs de politique étrangère, les images de terrorisme sur le théâtre de guerre irakien doivent rester vives dans les esprits des citoyens, à qui on rappelle constamment la menace terroriste. Le mouvement de résistance irakien est décrit comme des terroristes menés par Zarkaoui.

La campagne de propagande utilisant les médias occidentaux, présente les portraits des leaders derrière le réseau terroriste. Autrement dit, au niveau de ce qui constitue une campagne de "publicité", "elle donne un visage à la terreur."

La "guerre au terrorisme" repose sur la création d’un méchant épouvantail ou de plusieurs, les leaders terroristes, Osama Ben Laden, Abu Musab Zarkaoui, et al, dont les noms et les photos sont présentés ad nauseam dans les rapports quotidiens des actualités. Sans Zarkaoui et Ben Laden, la guerre au terrorisme" perdrait sa raison d’être. Le principal casus belli est de mener une "guerre au terrorisme".

Les documents du Pentagone divulgués au Washington Post concernant Zarkaoui ont révélé que Al-Qaïda en Irak est fabriqué.

Les attentats suicides en Irak sont évidemment réels, mais qui est derrière eux? Il y a des indications que certains des attentats suicides auraient pu être organisés par l’armée et le renseignement américano-britanniques. (Voir les références ci-dessous relatives à Des soldats des forces spéciales britanniques pris en train de placer des bombes à Basra.)



Michel Chossudovsy est l'auteur du best-seller international "The Globalization of Poverty" (titre français: "La mondialisation de la pauvreté») qui a été publié en 11 langues. Il est professeur d'économie à l'Université d'Ottawa, Canada, et directeur du Center for Research on Globalization (www.globalresearch.ca). Il collabore également à l'Encyclopaedia Britannica. Son dernier ouvrage est intitulé "America's War on Terrorism" (Global Research, 2005)
siryne
E
22 mai 2006 22:19
"Prend garde Monde !
Des océans de larmes se forment !
Quand les digues lâcheront
Tu seras inondé !"

D'après Wold Weecha.

Eros 1er.
 
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