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Nous, immigrés arabes, face à nos choix politiques
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5 mars 2012 07:55
Nous, immigrés arabes, face à nos choix politiques (1/2)
Double culture : source d’aliénations ou force émancipatrice ?
mardi 21 février 2012


A la fin de l’office du vendredi, l’imam, emporté par un élan mystique, s’écrie d’une voix forte :

– Ô Tout-Puissant ! Donne-nous la foi ! Donne nous la force et l’humilité ! Donne-nous le repentir de nos fautes ! Éloigne de nous les mauvaises pensées !...

A ces mots, Nasr Eddin se lève et crie encore plus fort :

– Ô Tout-Puissant ! Donne-moi des montagnes d’argent, une belle maison, des femmes, des baklavas à la pistache !...

– Arrête, mécréant, blasphémateur, fils de chien !

– Tiens ! Mais nous faisons pourtant la même chose l’un et l’autre, s’étonne le Hodja : chacun de­mande ce qu’il n’a pas.

Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hoja, Ed. Phébus libretto, Paris, 2002.

(Nasr Eddin Hodja, dit Juha au Maghreb, personnage du XIIIe siècle qui aurait vécu en Turquie,

dont les historiettes et proverbes iconoclastes et jubilatoires circulent encore aujourd’hui.)
***

Un an après les espoirs suscités par les soulèvements arabes, la carte d’un Maghreb islamiste se des­sine sous nos yeux : à l’exception de l’Algérie, tous les gouvernements des pays d’Afrique du Nord ont à leurs têtes des formations islamistes. En France, parallèlement, la xénophobie ne cesse de sourdre, specta­culairement ou en sourdine. Il est grand temps que les immigrés arabes eux-mêmes prennent publique­ment la parole, en tant que tels – ce texte veut en être une contribution.

Contre toutes les extrêmes droites

La percée de cette extrême droite musulmane s’inscrit dans un contexte de crise économique mondiale qui s’annonce durable, et dont une des conséquences politiques est le développement de toutes les ex­trêmes droites, concomitant à un accroissement prévisible des flux migratoires vers les pays occidentaux. La présence et l’extension en France de tendances et de forces islamistes lamine des décennies de cohabi­tation pacifique entre les populations européennes et les Arabes, dont la pré­sence sur ce sol étranger n’est le fruit ni d’une conquête ni d’une domination – chose inédite, ré­cente et donc fragile. Ces mouvances vi­sibles ou sournoises n’ont aucune chance de s’imposer ici, mais leurs capacités de nuisance sont telles qu’elles pourront se féliciter d’avoir grandement contri­bué à la création d’un climat proprement belliqueux non seulement entre immigrés et xénophobes mais surtout entre les musulmans et tous les autres, français ou immigrés.

Mais la critique de l’extrême droite musulmane est minée. Ceux qui affirment leur volonté de vivre dans une société libre, égalitaire et laïque, et donc de combattre toutes les réactions sont systématique­ment rappelés à leur passé colonial, à l’antiracisme culpabilisateur, et immédiatement sus­pectés d’al­liances avec les tendances xénophobes franco-françaises. De leur côté, les Arabes émi­grés semblent ver­rouillés, tantôt par une tolérance peureuse tantôt par un chantage aux origines, quant il ne s’agit pas de complai­sance tactique. Les extrêmes droites, qu’elles soient religieuses ou nationalistes, se nourrissent ainsi mu­tuellement. La seule manière de les contrer est d’affirmer un positionnement clair et explicite face à la monté de la xénophobie mutuelle et des projets de domi­nations, d’où qu’ils viennent.

Ce texte invite donc les immigrés Arabes et leur descendants – dont nous sommes – à lutter contre l’is­lamisme, au nom de ce qui nous constitue autant qu’au nom de notre attachement aux va­leurs laïques, et à lutter pour construire une société libre, égalitaire et émancipatrice. Cette lutte ne peut être menée qu’à condition d’adopter un regard juste et clairvoyant sur nous-mêmes, c’est-à-dire de rompre d’abord avec les postures victimaires, angéliques, ou tyranniques dans lesquelles nombre d’entre nous se complaisent. Pour ce faire, nous avons une précieuse singularité du fait de notre double culture, qui nous met en position de porter un double regard lucide, donc critique, sur les deux civilisations, occidentale et arabo-musulmane, et les sociétés particulières qui les portent. Cette opportunité ne semble que trop rarement saisie, sinon de manière opportuniste.

Ainsi, nos positions, et le projet de démocratie directe qu’elles soutiennent, nous amènent ici à rappeler d’une part quelques évidences sur le projet islamiste et son accueil en France – et d’autre part, à dénoncer les assignations identitaires colportées par des réactionnaires – et souvent auto-construites par les pre­miers intéressés – dont il s’agit de se défaire en posant un regard juste et in­transigeant sur nous-mêmes, immigrés Arabes.

D’où parlons-nous ?

Nous tenons non pas à la liberté de spéculer, de produire et de consommer de la camelote, mais bien à la liberté de critiquer nos sociétés dans l’espoir de les transformer, et de prendre nous-mêmes en main nos vies et le sort de nos collectivités. Nous sommes pour l’appropriation mondiale de cer­taines valeurs dont la culture occidentale est porteuse. Certaines sont incarnées dans des institutions et ont un statut d’effecti­vité en France ; notamment les principes de laïcité et d’égalité, les droits des femmes, la liberté d’expres­sion et de contestation. Nous souscrivons à ces valeurs, conquises et inachevées, que nous jugeons préfé­rables à bien d’autres que porte l’Occident, notamment à celle de l’obsession économique et de la compé­tition qu’elle engendre entre les individus. Mais nous tenons également à un certain art de vivre maghré­bin, que nous avons reçu en héritage et dans lequel nous puisons ce qui nous semble à même de combattre les aspects les plus aliénants de l’évolution des cultures occidentale et arabo-musulmane. Nous pensons que cet art de vivre est menacé non seule­ment par l’occidentalisation de la planète mais également par le développement de l’islamisme radi­cal. Nous sommes donc pour la reprise critique des valeurs et des pra­tiques que portent ces deux ci­vilisations.

Ces positions ne sont pas abstraites : lorsqu’en France, on oublie les principes égalitaires et d’émanci­pation pour se réfugier dans le divertissement et le consumérisme, on peut difficilement re­procher aux im­migrés installés en France de se mettre au diapason... Les immigrés arabes ne sont ni plus ni moins que les sociétés qui les habitent. Ils sont arabes et français et bien d’autres choses en­core. Leurs situations ne les rendent donc pas plus à même de porter un quelconque projet de démo­cratie radicale que quiconque en France, mais ne les exonèrent pas plus des comptes qu’ils ont à rendre sur ce qu’ils font, ce qu’ils sont, ce qu’ils veulent. Notre démarche contraste donc d’avec l’ambiance actuelle, puisque ici comme ailleurs, l’heure est à la recherche de boucs émissaires pour en faire les coupables de nos maux et l’élection de grands ou petits sauveurs pour ne plus avoir à croire en nous-mêmes. Plus personne ne prend ses respon­sabilités dans notre histoire collective, fa­miliale, nationale ou méditerranéenne, à l’heure où le développe­ment effectif du projet théocratique islamiste tend à ruiner tout effort de bâtir des sociétés vivables.

La fascisation de l’islam

Qu’appelons nous le projet islamiste ? C’est la mise en œuvre d’une société théocratique et dictatoriale, xénophobe et ségrégationniste, fondée sur des lois religieuses, donc indiscutables. C’est la volonté d’insti­tuer des sociétés du même type que celles du moyen âge où se déploie l’Inquisition, ou encore celle de la Chine traditionnelle ou du Japon de l’aube de la modernité. C’est la volonté de dominer le monde et de remplacer l’Occident, si haï car si admiré, dans ce rôle. Ce projet s’appuie notamment sur la prégnance de normes religieuse dans les Constitutions de tous les pays musul­mans – mis à part le Liban – qui, des plus laïcs et inspirés par l’Occident (Tunisie, Turquie, Algérie,...) au plus islamistes (Barhein, Qatar, Arabie Saoudite,...), ont toujours maintenu tout ou partie des lois fondées par l’islam dans leur législation. Ainsi, par exemple, dans tous les pays arabes, des lois interdisent à un non-musulman d’épouser une musul­mane, sauf si l’homme se convertit à la foi de sa future épouse. Le débat sur la référence à l’origine ju­déo-chrétienne des Eu­ropéens dans la Constitution européenne, quoi qu’on en pense, a pu se poser. Initier un tel débat au sein du monde arabo-musulman est tout simplement impossible encore à l’heure actuelle : la ques­tion pour les Etats arabes, qu’ils soient progressistes ou islamistes radicaux, est réglée et depuis fort longtemps. La base de leur législation est la Shari’a, plus ou moins présente et appliquée en fonc­tion des pays. Car, pour les musulmans, la religion et la « citoyenneté » sont confondues historique­ment de­puis la naissance de l’islam. C’est cette prégnance de l’islam et dans les lois et dans la vie civile que le projet islamiste veut radicaliser. Il entend pour cela raviver une division traditionnelle encore présente dans l’esprit de certains musulmans. Traditionnellement, ces derniers divisent le monde en trois zones : il y a d’abord Dar islam : Maison / Terre de l’islam, lieux où les musulmans sont dominants et où la société est entièrement régie par des lois islamiques ; ensuite, Dar el daw’a : Maison / Terre de prédication, appelée aussi Dar solh, Terre où l’islam doit être restauré : pays non-musulmans dont la conquête se doit d’être subtile car limitée par des traités de paix provisoires et relatifs aux rapports de forces et aux enjeux divers en présence. Et enfin, Dar arb, Maison / Terre de guerre, territoires non-musulmans à conquérir par la force et à soumettre, appelés aussi Dar el koufar, terre de mécréants. Ces deux derniers termes englobent bien entendu la France. Comment, dès lors, interpréter les récentes et généreuses propositions d’aides financières du Qatar pour la ré­habilitation de certaines banlieues françaises où nous vivons et qui sont socialement et matérielle­ment en ruine ; ou encore les non moins généreuses subventions des pays du Golfe à la vie associa­tive « culturelle et cultuelle » en France ? Comment entendre les revendications des musulmans en France pour la prise en compte de leur religion dans l’arsenal juridique, les installations munici­pales, ou encore dans les pratiques médicales d’un pays pourtant laïc ?

Vouloir vraiment une société égalitaire, animée par des individus responsables d’eux-mêmes et de leur entourage, c’est refuser la ségrégation sociale et sexuelle, le féodalisme, le clanisme, le colo­nialisme et la domination des uns par les autres. C’est alors, aussi, voir dans l’émergence croissante de cette bigoterie revendicative une menace pour les acquis de siècles de luttes sanglantes pour la li­berté des hommes et des femmes de ce pays et d’ailleurs. C’est enfin refuser cette réaction face au vide spirituel et social occiden­tal contemporain, et la dénoncer publiquement comme telle. Nous fe­rions preuve de la même clair­voyance et intransigeance si l’idée venait à certains esprits malades et vindicatifs de se bricoler une iden­tité nazie en remettant au goût du jour la mode vestimentaire des Skinheads dans nos rues.

Qui peut croire que les populations françaises, immigrées ou non, resteront tranquillement et éternelle­ment passives face à l’indécence du déploiement du projet islamique en France et des com­portements pro­vocateurs et belliqueux qui en émanent ? A chaque aveuglement, il suffit à la droite et à l’extrême droite nationale d’évoquer ce qui se donne à voir de manière évidente pour l’exacerber et en faire un élément à charge.

Les prières de rue, nées il y a maintenant plus de dix ans aux pieds de la butte Montmartre – quartier historique baigné du sang de la lutte des Communards – n’ont provoqué aucune réaction, si ce n’est de l’extrême droite, qui voit là une occasion de grossir ses rangs. Pourquoi jamais aucun collectif d’immigrés arabes n’a manifesté contre ces prières et la construction de mosquées ? Pour­quoi le comportement provo­cateur de certains des nôtres n’est-il jamais dénoncé massivement et publiquement par nous-mêmes ? En désertant ce terrain, nous donnons raison aux discours racistes, qui prennent prétexte de ce spectacle don­né par la catégorie la plus fanatique, la plus bruyante et hystérique, et la moins représentative des musul­mans en général. Déserter cet espace c’est égale­ment et de fait soutenir par son silence le projet islamiste.

L’expression islamiste

Lorsque nous voulons discuter le fait de se revendiquer publiquement musulman aujourd’hui avec n’importe quel adepte de cette religion, nous entendons souvent l’objection : « Nous, nous voulons vivre notre islam tranquille. C’est notre religion. Pourquoi devrions-nous nous justifier tout le temps d’être musulmans ? ». Pourquoi, effectivement, celui qui se revendique de l’islam de­vrait-ils se distinguer publi­quement de toutes les monstruosités qui se sont faites et se font conti­nuellement en son nom ? Pourquoi, en effet, tandis que l’extrême droite cherche à l’amalgamer aux terrorismes et aux régimes théocratiques, devrait-il s’en distinguer ? Qui que l’on soit, si l’on se ré­clame de quelque chose, il faut en assumer l’his­toire ancienne comme l’actualité brûlante : commu­nistes, colonialistes, militaires, nazis ou islamistes doivent pouvoir répondre de leur engagement. Et ce d’autant plus lorsqu’il se donne à voir de façon expli­cite par la tenue vestimentaire ou le port d’un signe particuliers : déambuler en tenue de djihadiste ou en voile islamique n’a rien d’innocent aujourd’hui, et l’on se demande ce que seraient les réactions si d’au­cuns se mettaient à arborer, en France même, un casque colonial ou un tee-shirt avec francisque...

Car il ne s’agit pas, ainsi, de vivre « sa » religion « tranquille » : il s’agit de militer, qu’on le sache ou non, pour une forme d’islam très particulière, celle qui est entrée dans nos salons au début des années 1990 via les chaînes satellitaires du Golfe et notamment salafistes, celle qui pourchasse et souvent mas­sacre non-croyants, non-musulmans, femmes, homosexuels, opposants politiques, journalistes, artistes et acteurs de la lutte pour la laïcité et la liberté de culte. C’est encourager l’af­firmation de la discrimination sur la base du sexe et de la religion. Il s’agit de pratiquer « sa reli­gion » non pas de façon intime, mais po­litique. Il s’agit d’adhérer à un projet de domination clair et récent, aux multiples visages, et qui ravage l’Égypte, l’Iran, l’Algérie, l’Afghanistan, etc., depuis plus de trente ans. Les immigrés qui le soutiennent, de quelque façon que ce soit, se mettent vis-à-vis de la population française dans la position suivante : l’argent que nous pouvons gagner et le confort matériel dont nous pouvons jouir ici nous intéressent ; Ce­pendant, nous insultons publique­ment et quotidiennement votre culture, et principalement toutes vos va­leurs conquises par des siècles de luttes, la laïcité en premier lieu.

Ce type de posture porte un nom : c’est une attitude coloniale.

Comment les arabes ont découvert l’islamisme

En France, l’islamisme progresse. Un islamisme ordinaire, explicite ou insidieux. Il rencontre au pire la bienveillance, voire le soutien militant d’une partie d’entre nous, immigrés arabes, et au mieux l’indif­férence et une tolérance peureuse. Car nombreux sont ceux d’entre nous qui ressentent un profond ma­laise face au déferlement de bigoterie islamique ; certains luttent quotidiennement dans leur famille, dans leur quartier, en refusant par exemple de faire le Ramadan, de porter le voile ou la barbichette, de se sentir menacés lorsqu’on abat Ben Laden ou qu’on interdit le port du voile dans les lieux publics mais, sur­tout, en refusant de céder à la réduction de leur identité arabe à l’islam. Cependant, cette opposition semble vouée à ne pas dépasser la résistance passive, c’est-à-dire individuelle et non organisée. En France, il semble très difficile pour les immigrés arabes de ne pas osciller, de ce point de vue, entre le mu­tisme et l’agressivité.

Nous venons de, et sommes liés à des sociétés où la sociabilité est encore une réalité très forte, où il est naturel par exemple de réprimander un enfants qui fait une bêtise dans la rue, même si cet enfant n’est pas le vôtre, où il est encore possible d’intervenir pacifiquement dans des situation de conflit dans la rue et de prévenir la violence des uns et des autres sans avoir recours à la police, où les déplacements de l’handica­pé et du vieillard sont collectivement, spontanément et anonymement accompagnés, etc. Nous faisons ré­gulièrement, dans nos voyages vers nos pays d’origine, l’expé­rience de sociétés encore socialement vi­vantes et nous en revenons d’autant plus atterrés par l’as­pect humainement glacial de nos villes fran­çaises, sans parler des campagnes moribondes. Partout le désert social français avance, chose à laquelle les immigrés provenant de cultures traditionnelles sont loin d’être insensibles. Petits, nous avons souvent été dérangés par la posture de nos parents, qui se réduisait alors à la fin des années 1960 à celle de l’im­migré toléré sous condition de silence total. Nous vivions alors dans le bled el ness, le pays des gens, des autres ; trop bruyants dans nos jeux d’enfants, nos parents brandissaient la menace de la boulicia française qui allait venir nous chercher et nous renvoyer dans nos contrées. Enfermés dans cette posture, difficile d’envisager le combat militant... On remarquera toutefois que l’activisme pro-palestinien échappe curieu­sement à la règle.

Dans nos familles, la dimension religieuse était alors insignifiante, du moins jusqu’au début des années 1990 ; les doctrines islamistes propagées par les chaînes satellitaires saoudiennes furent précé­dées de peu par la diffusion sur le marché français de cassettes vidéo de propagande islamiste, no­tamment celles du Front Islamique du Salut (FIS), parti islamiste algérien. L’arrivée de ces chaînes déversant une propagande sala­fiste fut accueillie dans nos familles comme une invitation effective au fétichisme religieux archaïsant et à la rupture avec la société française en état de léthargie poli­tique et culturelle. Nous avons, à ce moment-là, assisté avec douleur à la ruine de dizaines d’années de volonté de faire partie de ce pays, et pas unique­ment d’un point de vue économique. Par un cu­rieux retournement, et pour diverses raisons, cette position de soumission et d’effacement laissa progressivement la place à une attitude religieuse offensive, fût-ce uniquement en privé dans un premier temps : Bled el ness, le pays des gens, devint petit à petit, et de plus en plus, bled el koufar, le pays des mécréants, à mesure que disparaissaient les espaces laïcs de socialisa­tion. Mafich insan­ni, il n’y a pas de chaleur humaine, dit l’Arabe moyen en parlant de l’Occident, avant de se tourner naturellement vers les lieux de culte musulmans, qui promettent, et offrent, contacts hu­mains, édu­cation stricte, principes moraux, échanges sociaux, etc. Le prix à payer de cet engagement du reli­gieux dans le social est sciemment ignoré, ce prix étant la participation au projet islamiste et aux ra­vages qu’il opère sur les individus, et en premier lieu les femmes. Les mères musulmanes savent, ou ne savent peut être pas, ce qu’elles font lorsque, par exemple, elles choisissent de confier leurs en­fants à la mosquée du quartier, une à deux après-midi par semaine, pour que ceux-ci y apprennent l’arabe coranique et chanter Allah akbar : Elles confient cet apprentissage et leurs petites filles de cinq ans, faites femmes par le port du voile, à des individus qui pensent que la femme est mariable, et donc désirable à neuf ans. Dans une société d’individus responsables, on devrait interdire à ce type de personne d’approcher un en­fant ou un groupe d’enfants de près ou de loin. Le fait qu’il n’y ait aucune réaction, ni des amis de l’en­fance et des femmes, ni de ceux de la connaissance et de l’égalité, musulmans ou pas, face à l’obscénité d’une situation « pédagogique » aux conséquences lourdes quant à la relation aux hommes, à la loi et à la foi de ces enfants, donne une idée de l’état ravagé des forces émancipatrices dans ce pays.

Les damnés de l’identitaire

Nous aimerions que se taisent une fois pour toute et définitivement les voix de ces chantres d’un islam pseudo-mystique et bobo et du narcissisme identitaire comme celles des Diam’s, Akhenaton, Kerry James et autres rappeurs opportunistes, qui s’attachent à dénoncer le racisme anti-immigrés, support infini de fantasmes, dénonciation qui a pour effet d’occulter leur xénophobie bien réelle, elle. Nous aimerions, sur­tout, entendre plus souvent et avec plus de force des voix combatives pour la liberté et l’égalité, comme celle du chanteur du groupe Zebda en concert, qui après avoir caressé son public immigré de la Goutte d’Or dans le sens du poil en lui servant la litanie de ses chants anti­racistes, clôt son concert en invitant son auditoire à la vigilance et au combat « contre tous les inté­grismes », au cœur du quartier qui a vu naître l’intégrisme musulman en France.

Bien que l’exercice de l’autocritique collective – vital pour qui veut ériger une société authenti­quement démocratique – se raréfie, il nous est encore possible de trouver des gens au sein de la so­ciété française avec lesquels nous pouvons la regarder sans fard. Nous pouvons assez facilement en­core critiquer toutes les mouvances et expériences politiques de France et d’Occident en général – du moins en Occident... L’épisode colonial, par exemple, n’est aujourd’hui un "tabou" pour per­sonne. Se livrer au même exercice collectif, et par essence démocratique, appliqué cette fois à la so­ciété et à l’individu arabo-musulman nous est quasiment impossible sans rapidement verser dans l’auto-flagellation, l’auto-dénigrement ou au contraire l’hyper-idéalisation, que ce soit avec des Arabes ou des Français dits de souche, qu’ils soient po­litisés ou non. Il serait pourtant salutaire qu’enfin nous puissions regarder sérieusement et sans drame au­tant les sociétés dont nous sommes issus, que le phénomène d’émigration/immigration dont nous ne sommes pas moins issus, sans pour autant nous aveugler face aux tares de la sociétés française où nous vi­vons. Il ne s’agit pas de mini­miser, snober ou idôlatrer les réussites sociales et politiques dont nous jouis­sons et auxquelles nous tenons, et pas plus de nier, exacerber, enjoliver ou déprécier la part de notre héri­tage arabe : il s’agit, encore une fois, de tenir ensemble un regard critique sans complaisance sur nos exis­tences.
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5 mars 2012 07:56
Nous, immigrés arabes, face à nos choix politiques (2/2)
Double culture : source d’aliénations ou force émancipatrice ?

Que s’est-il pensé ?

Ce texte ne donne pas, volontairement, dans la nuance des termes pour nous qualifier, nous pré­férons nous auto qualifier d’Arabes, tout simplement, comme le font tous les Arabes, immigrés y compris, entre amis, dans la famille, entre inconnus etc... Enta ’arbi ?, T’es arabe ?, demande-t-on à l’inconnu(e), dès que des traits physiques ou des paroles révèlent nos origines, prélude à une cer­taine connivence à la fois bien réelle et complètement fantasmée. Depuis des décennies, la suren­chère d’ouvrages de sociologie ou d’essais politiques jouant avec les termes pour nous (dis)qualifier n’ont eu pour effets que de faire diver­sion par rapport aux vraies questions qui se posent à nous, et dont nous prétendons poser ici quelques ja­lons. Ces bavardages de sociologues de salon, pour qui le qualificatif d’« Arabe » est quasiment et géné­ralement perçu comme une insulte, ne nous aident en rien dans la réflexion sur l’immigration maghrébine, malgré toute l’urgence des problèmes qu’elle soulève et qu’il faudra bien un jour regarder d’un point de vu émancipateur. Arabe, donc. Le terme est aussi impropre que n’importe quel autre, et de multiples fa­çons – d’abord parce que les descen­dants des arabes colonisant le maghreb berbère sont rares... Mais il est aussi pertinent puisqu’il ré­pond à la réalité telle que les gens la vivent, et à laquelle l’islamisme donne de plus en plus un seul, et unique, sens.

Les discours des extrêmes droites, nationales ou islamiques, qui nous voient comme des conqué­rants et des fanatiques en puissance, ou encore celui des régnants et des possédants, pour qui nous sommes une main-d’œuvre bon marché exploitable à loisir et manipulables à souhait en fonction des aléas diploma­tiques et des nécessités économiques, sont connus et rodés. Un silence gêné en­toure celui de l’extrême gauche qui nous voit comme des victimes, éventuellement révolutionnaires, et dans tous les cas comme faire-valoir de ses pseudo-généreux élans. Or, nous voir ainsi, c’est nous considérer d’abord comme des êtres humains totalement passifs, ballottés et dominés contre notre gré (même si évidemment, selon une vision bien rousseauiste, « c’est pour notre bien »), c’est nous voir ensuite comme les porteurs de la pure­té populaire, éventuellement révolutionnaire, qui s’ignorent comme tels et qu’il suffit d’éclairer et de guider. Tous ces discours ont pour but de nous assujettir aux figures coloniales du « bon » ou du « mau­vais sauvage » qu’en tant qu’ex-colonisés – et ex-colonisateurs ! – nous portons en nous.

En tant que militants de l’émancipation des individus et des peuples, mais aussi en tant qu’Arabes, nous nous sentons doublement insultés par ces discours et refusons de céder à la domi­nation et à la mani­pulation, quelle qu’en soit l’origine.

Le déni de l’acculturation

Un autre mythe voudrait que tout immigré ait été arraché à sa terre natale par la force et la vio­lence. Or, hormis l’immigration musclée au lendemain de la Seconde guerre mondiale et le cas de réfugiés poli­tiques – qui ne se soucient guère des dangers qui pèsent, ici aussi, sur nos libertés me­nacées – la quasi-to­talité des immigrés arabes (ou pas, d’ailleurs) en France sont des gens apparte­nant aux classes moyennes, petites-bourgeoises et aisées de leur pays d’origine : ils ne sont ni pay­sans sans terre, ni ouvriers journa­liers, ni chômeurs ruraux, ni persécutés. Et d’autre part ils sont ve­nus de leur plein gré. C’est le cas depuis plus de quarante ans, et c’est le cas de nos parents ; ce qui les a poussés à quitter leur pays à la fin des an­nées 1960 n’est ni la guerre, ni la famine, ni une catastrophe naturelle – à moins de considérer les jeunes indépendances de l’Afrique du Nord comme telle. Et c’est le cas le plus courant. Sans doute nous di­ra-t-on que l’immigration est un des mécanismes du capitalisme – c’est bien ce dont nous voulons parler.

Que fuyaient donc nos parents quand ils ont quitté leur pays, souvent après les indépendances ? Pour­quoi n’y sont-ils pas restés, en femmes et en hommes libres, pour bâtir une société libre ? Et pourquoi sont-ils venus en France, rallier le colonisateur vaincu ? Peut-être parce qu’ils avaient d’excellentes rai­sons de se méfier du rapport des Arabes au pouvoir politique, tant ce dernier est tra­ditionnellement et his­toriquement marqué par l’atavisme autocratique ; peut-être aussi par désir de s’arracher à une domination familiale ou villageoise étouffante, ou encore parce que la France les fascinait, bien qu’ils eussent été do­minés par cette dernière, etc. Les raisons sont multiples et plus ou moins avouables. Les poser et exami­ner calmement les réponses permet surtout d’attaquer un autre mythe fondateur, celui de la figure de l’im­migré pantin manipulable et meskine, misérable, baladé par les puissants.

Pas d’histoire, masque d’Occident

Ce mythe-là est coriace. Il est colportées à la fois par les visions racistes et victimaires (on va voir là encore comment ces deux visions se rejoignent en une seule) et relayés par une grande partie des intéres­sés eux-mêmes ; il consiste à faire porter l’échec des pays décolonisés entièrement au co­lonisateur. Notre propos n’est pas ici de faire le bilan des décolonisations et de la responsabilité pre­mière des peuples déco­lonisés dans l’échec de ces dernières. Mais il faut tout de même dénoncer les analyses belliqueuses, dé­magogiques et discriminatoires, qui imputent l’entière responsabilité de ces échecs aux Occidentaux. Ces positions sont non seulement fausses, mais aussi fondamentale­ment racistes anti-arabes, bien qu’elles soient trop souvent défendues par les maghrébins et les mu­sulmans eux-mêmes. Elles confortent une idéologie selon laquelle il n’y aurait qu’un peuple et un seul : ici, en l’occurrence, le peuple occidental, non seulement capable de faire son Histoire mais capable de faire et de défaire entièrement celle d’un autre – ici, le peuple arabe - réduit à l’impuis­sance politique par on ne sait quelle mystérieuse tare.

Ce genre d’idéologie porte un nom : c’est du racisme.

Ce type de positions est une insulte aux femmes arabes d’hier et aux luttes autonomes qu’elles ont me­nées pour leur libération, sur lesquelles nous nous appuyons aujourd’hui pour poursuivre ce combat. Car ces luttes féministes arabes, dont les prémisses remontent au tout début du XIXe siècle, sont le fruit d’in­fluences littéraires occidentales et non de pressions – fait indéniable en ce qui concerne les pays du cœur arabo-musulman et relatif en ce qui concerne ceux du Maghreb. C’est oublier que ces femmes sont les seules des trois catégories de personnes discriminées par la Loi co­ranique à s’être libérées – pour une part – de leur statut d’infériorité, là où les esclaves et les non-musulmans doivent leur libération uniquement aux pressions européennes. C’est aussi miner, au passage, les luttes actuelles face à la détérioration du sta­tut de la femme et des non-musulmans. C’est enfin et surtout mépriser tout ceux qui ont lutté pour ces décolonisations, pour que leur peuple prenne leur destinée en main, et tout ceux qui se lèvent et meurent actuellement en Syrie, ceux qui se battent aujourd’hui pour la défense de la laïcité en Tunisie, parfois au péril de leur vie et de celles de leurs proches, ou encore ceux qui se sont levés hier dans d’autres pays arabes pour faire tomber leurs dictateurs.

Cachez cet Arabe que je ne saurais voir

Est-ce par peur d’être déçus par les motivations de ceux que certains voudraient voir comme les nou­veaux sujets révolutionnaires de l’Histoire que ces questions sont bannies au sein de toutes les organisa­tions d’extrême gauche ? Pourtant, il vaut mieux le savoir, les immigrés arabes ne sont ni plus ni moins anticapitalistes que qui que ce soit. Ce qui les attire en France, c’est la liberté, et avant tout la liberté de consommer, de s’enrichir, voire d’entreprendre. Ils n’ont bien souvent aucun espoir de voir émerger celle-ci dans leur pays d’origine où le pouvoir est traditionnellement corrompu. La li­berté de commercer et de consom­mer n’y est accessible qu’à une petite minorité du cénacle des diri­geants et de leurs affiliés, et cela est d’autant plus sensible en période de crise économique. La ma­jeure partie, pour ne pas dire la quasi-totalité des immigrés arabes se fichent de défendre l’héritage en ruine des grandes luttes émancipatrices de l’Oc­cident. De ce point de vue, ils ne se distinguent en rien de la majorité de la population française à laquelle ils sont parfaitement intégrés. La perspective d’une participation plus ou moins importante au festin capi­taliste que promettaient les Trente Glo­rieuses – et que met à mort la crise économique actuelle – motive en grande partie leur exil vers la France. Le confort matériel et la richesse technologique de l’Occident fascinent les maghrébins comme le reste de l’humanité qui en est privée.

Si les immigrés ont pu apprécier le climat de liberté et l’ambiance relativement égalitaire qui règne en France, provenant de sociétés traditionnelles à fort contrôle social, il semble que ce climat ne leur convient plus – et pour cause : il est moribond. L’Occident, de plus en plus avec le temps, n’invite les immigrés qu’à certaines formes d’intégrations économiques, auxquelles ceux-ci adhèrent avec plus ou moins de fa­cilité en fonction de leurs origines.

Portrait du néo-ex-colonisé

L’Arabe immigré moyen n’a aucun problème ni avec l’injustice sociale, ni avec l’autoritarisme, ni avec le sexisme du moment qu’il n’en est pas immédiatement victime. Ce sont là des lieux com­muns admis entre nous. Si vous lui dites que ce n’est pas juste qu’il y ait des pauvres et des riches sur terre, il vous dira « non, ce n’est pas juste mais, Allah ghélab – La volonté de Dieu est puissante –, ça a toujours été comme ça dans l’Histoire de l’humanité » ; si vous lui signalez que ce n’est pas juste qu’il y ait un chef auquel on doive se soumettre aveuglément, il vous répondra : « il en faut toujours un, sinon c’est la fitna (le chaos) » ; si vous lui dites que les ras marbouta, les têtes closes par un turban, qui pullulent dans nos quartiers, ici et au bled, sont porteuses de menaces pour la li­berté comme pour l’arabité de chacun, il ré­pliquera : « oui, mais quand même, ce sont des musul­mans, sans doute un peu égarés mais bon... Ce sont nos frères quand même, et ils ne font de mal à personne », etc. ; si vous lui faites part de votre inquiétude face à la montée du nombre de femmes et de fillettes voilées dans votre quartier, ils vous dira : « c’est rien, ça... Quand même, c’est bien que des femmes choisissent la sûtra, la protection divine, dans ce pays de débauche », etc. Enfin, si vous lui dites que le port du voile et la lapidation à mort sont des archaïsmes inhumains, il le recon­naîtra peut-être du bout des lèvres et s’empressera alors de vous signaler que « la peine de mort existe aux Etats-Unis »... On voit là comment le pire de l’Occident est retenu et convoqué pour jus­tifier l’injustifiable. L’Arabe moyen, musulman occidentalisé mais néanmoins semi-moderne, n’évoquera certainement pas alors les luttes qui sont venues à bout de cette même peine de mort, en France notamment, ni l’impossibilité de telles luttes, en Iran par exemple. Sauf évidemment si il a un inté­rêt immédiat ou différé à vous dire autre chose. Car, et c’est regrettable, l’opportuniste de Jacques Du­tronc et le Tartuffe de Molière cohabitent bien souvent et sans difficulté majeure dans notre néo-ex-colo­nisé. Peut-être n’y a-t-il pas plus d’Arabe moyen que de Français moyen : mais ce qui est sûr, c’est qu’en France, on ne voit pas plus de manifestations populaires arabes contre l’inté­grisme musulman que de ma­nifestations françaises contre le Front National, et c’est le moins qu’on puisse dire.

L’impasse stratégique

La combinaison des figures de l’opportuniste et du Tartuffe rend effective la participation, d’une part au manège bigot qui renforce l’islamisme, et d’autre part, au rapports néo-coloniaux entre Etats occiden­taux et pays sous perfusion économique, dont une bonne part des revenus provient de l’ar­gent des immi­grés, souvent durement gagné ici. Car celui qui émigre a l’injonction de réussir et, surtout, de montrer qu’il a réussi. Comment autrement justifier ce qui dans les cultures tradition­nelles est quasiment sacrilège, à savoir l’éloignement volontaire du tissu familial et culturel d’ori­gine ? Le choix de quitter la terre où sont enterrés ses ancêtres, le pays de son père, etc., est loin d’être anodin, pour un Arabe. L’installation pacifique de musulmans en terre non-musulmane n’a été possible et autorisé par les docteurs ottomans de la Loi islamique qu’à partir du début du XVIIIe siècle ; elle n’est effective et significative que depuis une soixantaine d’années environ. De plus, les familles traditionnelles dont nous sommes issues n’ont pas vécu de révolution culturelle débouchant sur une remise en cause du paternalisme, de l’autoritarisme et de la famille, comme celle de Mai 68 en France. Le choix de l’exode vers la France – ennemi d’hier – est donc loin d’être une simple affaire dans l’imaginaire arabe et, de ce fait, doit être justifié.

La ghorba, l’exil, pour être excusé doit conduire à la réussite sociale qui, en France, se veut axée prin­cipalement autour du mérite et de l’effort personnel ; dans nos pays d’origine, le rang et la fonc­tion occu­pés étaient traditionnellement et sont encore trop souvent le fait de filiations et d’accoin­tances avec la clique régnante. La réussite sociale passant par les canaux officiels du capitalisme (diplômes, formations, entretiens, carrière, augmentation, etc...), d’ailleurs de plus en plus obstrués, demande de ce fait un effort singulier pour des individus qui y sont partiellement étrangers. Cette réussite doit se manifester notam­ment à travers l’importation de camelote occidentale, et de rêves de pays de Cocagne où koulchi lebes ab­dullah, tout va bien, Dieu merci, et en plus le petit va à la mosquée tous les vendredis, ma klatouch fran­za, ched fi dinou, comme on dit, la France ne l’a pas mangé, il garde sa Foi, même si c’est souvent loin d’être le cas, pour le meilleur comme pour le pire. Et pour cause : celui qui vit son exil comme une trahi­son cherchera constamment à prouver à lui-même et aux autres qu’il est plus arabe que les Arabes restés au pays, ce qui se réduit aujour­d’hui à être plus musulman que les musulmans du pays... Cet idéal diffici­lement accessible en terre infidèle doit bien entendu être constamment contrebalancé par la volonté de de­venir toujours plus prodigue qu’eux. Il en résulte une posture proprement intenable, à moins de jouer, au gré des cir­constances et des intérêts, sur tous les tableaux. Cette stratégie fut particulièrement mise à jour lors des élections tunisiennes pour la Constituante d’octobre 2011.

Le fait que les Tunisiens vivant en France aient voté fin octobre à près de 40% pour le parti isla­miste Ennhada, c’est-à-dire dans les mêmes proportions que les Tunisiens en Tunisie, interroge sur intentions des premiers vis-à-vis de leur pays d’origine et de la France. Car le message induit est troublant : Il y a, d’une part, l’islamisme là-bas pour le supplément d’âme et surtout la bienveillance des islamistes et des chefs locaux – qui commencent à tenir des villages tunisiens sur le mode de la seigneurie féodale. Et il y a, d’autre part, la France, pour son confort, son argent et sa sécurité. Tant pis si le peuple tunisien souffre d’une application élargie de la Shari’a, nous, nous sommes en France à l’abri. Nos filles, qui étudient le management international pour un jour travailler avec les Saoudiens peuvent le faire en toute sécurité ici, sans être physiquement menacées par ces groupes de salafistes violents qui font de plus en plus d’incur­sions et d’intimidation dans les universités, comme en Tunisie...

Là encore, cela porte un nom : c’est de l’opportunisme.

Les Arabes restés au pays ne sont pour la plupart pas dupes de ce manège ; certains le dénoncent même à demi-mot et sur le ton de la dérision. C’était le cas du « Mouvement des Cons », né d’une réaction des Tunisiens face au vote islamiste des Tounsi fi franza, tunisiens vivants en France : Cette provocation po­tache appelait alors sur Facebook les Français résidant en Tunisie à voter Le Pen... La démarche de ce groupe traduit, de façon cynique, les questions que beaucoup de citoyens des pays arabes se posent en si­lence vis-à-vis de la France : pourquoi laissez-vous des liberticides jouer avec vos libertés ? Ces libertés pour lesquelles vous comme nous nous sommes un jour battus ne se­raient-elles plus bonnes ni pour nous Arabes ni pour vous Français ? Pourquoi ces gens là partici­pent-ils à construire le chaos dans notre pays tout en étant à l’abri de celui-ci en France ? Pourquoi, enfin, acceptez-vous que des électeurs islamistes possèdent la nationalité française, quand ils en ba­fouent les principes de liberté et d’égalité ? Questions malheureusement que seule l’extrême droite pose en France, les exacerbe, les déforme, les isole et y ap­portant ses propres réponses, et c’est là tout le drame.

Farces et douleurs en islam

Les mouvances et régimes politiques islamistes exhument la xénophobie qui sommeille en cha­cun de nous, Européens, Arabes, Africains, Asiatiques, Américains. L’islamisme permet aux sujets arabo-musul­mans d’exprimer et de fonder leur rejet de la différence et leur sexisme. Il leur permet, d’une manière gé­nérale, d’affirmer leur prurit de domination et la désignation de boucs émissaires et d’ennemis, l’ennemi étant celui qui n’est pas musulman, celui qui n’est pas dans le droit chemin. Cela aussi porte un nom, c’est de la xénophobie, voire du racisme pur et simple comme celui qui s’exprime banalement vis-à-vis du kahlouch, le noir, d’autant plus si ce dernier ne reconnaît pas Ma­homet. Oui, les Arabes peuvent être xénophobes et réactionnaires – et ils le sont dans leur écrasante majorité. Les gens de la gauche bien pensante comme radicale hurlent à le lire, quand les plus hon­nêtes d’entre nous l’admettent en riant sans grande difficulté, et surtout, mais plus rarement, n’en font pas une fatalité. Celui qui ne veut pas se plonger dans les livres d’histoire pour étayer cette évi­dence n’a qu’à interroger un Sénégalais immigré en Mauritanie, ou un chrétien nigérian chassé de son village par les massacres perpétrés actuellement par les pro-islamistes dans son pays, ou encore un ouvrier hindou ou un bouddhiste thaïlandais en Arabie saoudite, etc. Refuser pour des raisons tac­tiques de voir la xénophobie arabe, c’est bien entendu l’encourager de façon pernicieuse ; cette atti­tude de déni semble être un des principaux ressorts du passage de la posture de victime, naturelle­ment pure, innocente et flouée à celle de rebelle éternel, bourreau dangereux et potentiellement bar­bare.

Les autres franges immigrées (asiatiques ou européennes de l’Est, par exemple) ne resteront pas éter­nellement passives et confiantes en l’Etat, surtout si leur liberté de commercer est menacée par une poi­gnée d’autres immigrés, qui jalousent leur réussite économique et se plaignent de n’être « plus chez nous » dans les quartiers jadis occupés majoritairement par des maghrébins. C’est no­tamment ce qu’on peut observer dans le quartier de Belleville à Paris, où les récentes tensions entre « jeunes racailles », no­tamment arabes et xénophobes, et travailleurs (notamment sans-papiers) Chi­nois et non moins xéno­phobes semblent annoncer un ras-le-bol réciproque dont on peut penser qu’il va se radicaliser et s’ampli­fier. Là encore, refuser d’admettre ce qui saute aux yeux, c’est laisser le soin à la droite de poser et de traiter le problème, voire le « régler », encore une fois à sa manière, c’est-à-dire en l’hypertrophiant, le dé­formant, l’arrachant à son contexte pour en faire un élément de son idéologie xénophobe.

Double appartenance, double absence, double exclusion

Rares sont aujourd’hui les individus au sein de la société française capables de constance et d’honnête­té dans leurs relations, qu’elles soient amoureuses, amicales ou politiques. Le besoin vital de relations so­ciales nous amène cependant à construire des liens mutuels hypocrites et claniques : On lutte ici entre écologistes bobos pour des repas bio à la cantine, là entre musulmans pour des re­pas halal, là encore entre transsexuels pour réclamer l’invention d’un troisième sexe administratif, etc. Les croyances les plus déli­rantes deviennent alors indiscutables, et signent la mise à mort de la perspective d’une société cohérente et unie autour d’un projet qui dépasse les particularismes et pose l’égalité et la liberté comme principes fédérateurs de ses membres. Pris dans ce mouvement, les immigrés arabes jouent leur part de la partition. Au fond d’eux-mêmes, nombre d’entre eux sont peu convaincus de leur croyance religieuse, beaucoup savent qu’ils se racontent des histoires, en re­prenant et en exacerbant la part la plus aliénante de leur culture d’origine : l’islam. Mais il semble extraordinairement difficile de se l’avouer et de l’avouer publi­quement, en prenant le risque d’être banni de son clan et de vivre la peur d’être renvoyé au vide d’une so­ciété occidentale qui survit et se ment à défaut de vivre et de s’inventer. Dans une France psychiquement et socialement ravagée, nombreux sont les Arabes qui délirent et fantasment autour de leurs origines, leur culture, qu’ils ne connaissent pas, ou mal, la plupart du temps. En guise d’antidépresseur – fourni entre autre par l’Arabie saoudite – ils se réfugient dans une pratique décérébrée, prosélyte, tartuffesque et tout sauf spirituelle de l’islam.

La maladie de l’identité arabe

Le commerçant bigot estampillé « halal », ignore sans doute que tout en affirmant sa bigoterie et son goût pour le marketing, il délaisse une part précieuse de son identité arabe, celle qui veut que l’aliment soit préparé avec soin, patience et amour car destiné à être partagé ; celle qui veut que le mets ingurgité soit un remède pour le corps comme pour l’âme ; celle qui veut surtout que, bien que commerçant, il reste attentif à la satisfaction du consommateur et ne pratique pas la ghadra, traîtrise à la limite de l’empoison­nement volontaire d’autrui. Et voilà nos rebeus moyens contents de produire et de consommer des denrées dont le goût et la qualité feraient hurler nos grand-mères, et d’oublier jusqu’à la recette des bricks et de la mouloukhia pour épouser celles de la plus commerciale pizza halal et du plus tendance encore sushi halal. L’intégration fonctionne à plein dès qu’il s’agit de bu­siness, tout en préservant son ticket pour le paradis musulman : c’est là tout l’art de l’islamo-oppor­tunisme.

L’islamisme, en se déployant, emporte avec lui tous les comportements autrefois désintéressés et spon­tanés qui faisaient la richesse des relations sociales entre les Arabes et les autres et entre les Arabes eux-mêmes. L’autodérision, l’art du conflit, la franchise, etc, sont autant de comportements qui s’évanouissent au profit du calcul, de l’intérêt immédiat ou posthume et de l’hypocrisie. Une institutrice musulmane, tout en ajustant le voile qu’elle remet sur sa tête une fois sortie de l’école publique où elle enseigne, vous dira sans la moindre gêne que, pour ne pas vous avoir raccom­pagné en voiture aussi souvent qu’elle l’aurait pu, elle regrette d’avoir per­du « plein de hassanat », ces bonnes actions qui, cumulées, augmentent les chances d’accéder au pa­radis, celles qui s’exercent sur des supposés musulmans étant davantage « rémunérées ». Ce type de comportement tend à se normaliser chez les musulmans, qui ainsi enterrent chaque jour un peu plus la gratuité du geste solidaire et le souci de l’autre, dont nous pouvions nous enorgueillir ; mais aussi toutes les attitudes de frugalité et d’économie domestique basées sur la récupération et l’échange, au profit de débordements consuméristes, particuliè­rement visibles lors des retours au pays, et paroxys­tiques en période de ramadan. Ainsi disparaissent à vue d’œil de précieux leviers sur les­quels pouvait s’appuyer une écologie du quotidien – que certains ap­pellent « décroissance » ou « simplicité volontaire », qui se cherche chez les Français et qui était naturelle et très présente, jus­qu’à il y a peu, dans ces cultures traditionnelles. Là où l’islamisme apparaît, tout de­vient comptable, et plus rien n’est pris au sérieux dans ce processus, lent mais efficace, de déshumanisa­tion des rap­ports entre les individus et entre ceux-ci et leur environnement.

Ainsi le musulman bigot profondément matérialiste endosse-t-il, sans difficulté aucune, la figure du petit boutiquier comptable, commerçant ici bas et avec l’au-delà, et dont les succès s’accom­modent tou­jours de quelques petits arrangements ici et là.

Le pacte victimaire

La chanson de Daniel Balavoine, L’Aziza, hymne antiraciste matraqué sur nos ondes au cours des an­nées 1980, contient une phrase qui résume très bien la posture victimaire. Elle traduit la tentation qu’ont nombre d’Arabes – immigrés ou pas – d’épouser une figure, elle aussi admirée et haïe, celle du Juif. La chanson s’adresse à une « beurette » et lui signale : « Ton étoile jaune c’est ta peau / tu n’as pas le choix ». Il est étonnant que cette phrase odieuse n’ait pas donné lieu à un tonnerre de réactions des des­cendants de Juifs et de résistants morts dans les camps hitlériens. Car, l’air de rien et en musique, le géno­cide des Juifs est associé – et mis au même niveau – que les discriminations, les exclusions, et quelque­fois les crimes, dont sont victimes les Arabes, comme l’est la majorité des franges de la population fran­çaise, qu’elles soit immigrées, féminines, handicapées, âgées ou tout simplement pauvres.

Mais, plus encore, la suite de la phrase introduit de façon très explicite l’idéologie victimaire domi­nante qui aboutit à la judiciarisation des rapports entre les individus et leur société vidée ainsi de ses ci­toyens responsables mais remplie de victimes qui exigent constamment réparation : « Ton étoile jaune... ne la porte pas comme on porte un fardeau / Ta force c’est ton droit. ». Le glissement s’opère d’immigré maghrébin à victime suprême, qui, en tant que telle, a tous les droits, le droit de faire et de dire n’importe quoi, en premier lieu, et surtout, celui de devenir à son tour, bien entendu, bourreau. Non, notre peau n’est pas une « étoile jaune », pas plus que notre gueule ou notre histoire ou quoi que ce soit d’autre et nous ne voulons être ni persécutés, ni persécuteurs. Et, oui, nous avons le choix de ce que nous voulons être : des individus émancipés, dignes et à la hauteur des enjeux de leur époque ; c’est-à-dire responsables, et n’at­tendant, de ce fait, rien des marchands de paradis terrestres ou virtuels.

La posture victimaire n’est pas une alternative à la posture islamiste : elle en est à la fois l’envers néces­saire et le complément organique. Les ressources pour s’extraire de ce faux dilemme existent autant qu’elles sont à créer. Il s’agit finalement de sortir de cette position infantile si bien décrite par le célèbre dicton de nos grand-mères, nal’eb oula nfassed, je joue ou je casse.
a
5 mars 2012 08:24
encore un torchon, c'est un peu long, mais plutôt simple à réfuter...
M
5 mars 2012 11:43
Le texte est long. J’avoue que j’avais des difficultés à le lire en entier. Le style de l’auteur n’est pas à mon goût. Oui du français bien écrit mais il lui manque de la chaleur pour que je puisse le suivre avec attention et grande concentration.

Et pourtant je me suis efforcé à le lire. Je voulais saisir l’objectif de cet "Arabe" qui l’a écrit.

Bon, pour être honnête, OUI il dit du vrai mais ce serait faux de dire il dit vrai puisque le texte en totalité contient des avis personnels qu’il essaye de faire passer comme des vérités absolues.

Un paragraphe où je me suis arrêtée par exemple. Je ne peux accepter l’estimation suivante :

“Pris dans ce mouvement, les immigrés arabes jouent leur part de la partition. Au fond d’eux-mêmes, nombre d’entre eux sont peu convaincus de leur croyance religieuse, beaucoup savent qu’ils se racontent des histoires, en reprenant et en exacerbant la part la plus aliénante de leur culture d’origine : l’islam. Mais il semble extraordinairement difficile de se l’avouer et de l’avouer publiquement, en prenant le risque d’être banni de son clan et de vivre la peur d’être renvoyé au vide d’une société occidentale qui survit et se ment à défaut de vivre et de s’inventer.”

Le “beaucoup d’entre eux”, ça fait combien en total?

Mon Conseil à lui: Il faut aller au delà de cette analyse superficielle.

- Qu’il commence par exemple à se pencher sur le pourquoi les "Arabes" se ressourcent ils de l’Islam au lieu de le minimiser à une part de leur culture d’origine qu’ils se prennent pour s’identifier, cette part qu’il voit, lui même, comme la plus aliénée dans SA culture à lui.

Fait: Avoir la Foi en Allah est au dessus de toutes les appartenances terrestres, familiales, culturelles, ethniques ou je ne sais quoi encore. C'est le moto qu'il n'arrive pas à piger.

Mon avis :S’il se veut convaincant, il faut traiter le sujet avec plus de profondeur et d’objectivité. Oui une vérité dedans mais pas TOUTE la vérité.
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
r
5 mars 2012 13:12
Bel essai avec un regard juste.
Merci.
c
5 mars 2012 18:13
oui, c'est long. mais ça fait quelque temps que j'avais pas vu un texte aussi dense pondu par un collectif de militants issus de l'immigration.
oui matrix, ce n'est pas la réalité mais une partie de la réalité que ce texte sans concession a pour ambition d’approcher.
ça change des analyses autocensurées pour ménager les sensibilités. mais je trouve que tu t’arrêtes à un point de détail.
surtout que méme si cela mérite debat, ont peut constater quand méme quotidiennement que'un paquet de musulman ne semblent pas avoir si peur que ça de l'enfer et du châtiment divin. ou alors ils sont très courageux tout ceux qui consomment du porno, de l'alcool, forniquent....etc.
X
6 mars 2012 07:59
Citation
Matrix Gamma a écrit:
Le texte est long. J’avoue que j’avais des difficultés à le lire en entier. Le style de l’auteur n’est pas à mon goût. Oui du français bien écrit mais il lui manque de la chaleur pour que je puisse le suivre avec attention et grande concentration.

Et pourtant je me suis efforcé à le lire. Je voulais saisir l’objectif de cet "Arabe" qui l’a écrit.

Bon, pour être honnête, OUI il dit du vrai mais ce serait faux de dire il dit vrai puisque le texte en totalité contient des avis personnels qu’il essaye de faire passer comme des vérités absolues.

Un paragraphe où je me suis arrêtée par exemple. Je ne peux accepter l’estimation suivante :

“Pris dans ce mouvement, les immigrés arabes jouent leur part de la partition. Au fond d’eux-mêmes, nombre d’entre eux sont peu convaincus de leur croyance religieuse, beaucoup savent qu’ils se racontent des histoires, en reprenant et en exacerbant la part la plus aliénante de leur culture d’origine : l’islam. Mais il semble extraordinairement difficile de se l’avouer et de l’avouer publiquement, en prenant le risque d’être banni de son clan et de vivre la peur d’être renvoyé au vide d’une société occidentale qui survit et se ment à défaut de vivre et de s’inventer.”

Le “beaucoup d’entre eux”, ça fait combien en total?

Mon Conseil à lui: Il faut aller au delà de cette analyse superficielle.

- Qu’il commence par exemple à se pencher sur le pourquoi les "Arabes" se ressourcent ils de l’Islam au lieu de le minimiser à une part de leur culture d’origine qu’ils se prennent pour s’identifier, cette part qu’il voit, lui même, comme la plus aliénée dans SA culture à lui.

Fait: Avoir la Foi en Allah est au dessus de toutes les appartenances terrestres, familiales, culturelles, ethniques ou je ne sais quoi encore. C'est le moto qu'il n'arrive pas à piger.

Mon avis :S’il se veut convaincant, il faut traiter le sujet avec plus de profondeur et d’objectivité. Oui une vérité dedans mais pas TOUTE la vérité.

Tu me déçois vraiment. Les mouches ne font pas de miel. Quand tu lis un texte, il faut d'abord voir qui le signe.
Moi quand je vois un texte de Coldman, je sais déjà que c'est un texte Islamophobe, xénophobe voire raciste et parfois pro-sioniste.

Il n'y a rien de bon dans ce texte (deux paragraphes de lu, j'ai autre chose à faire que de lire la prose amphigouriques et la abscons des "beurs"winking smiley. PAs étonnant qu'il ait fait "flop" (3 résultats sur Google).
c
6 mars 2012 10:40
le texte n'est pas de moi. je le partage avec qui veux. ensuite, ton analyse et ta critique est bien pauvre rastapopoulos. quand à jauger la pertinence d'un texte à l’aune de son référencement sur google, c'est tout simplement ridicule.
comme d'habitude, pas l'ombre d'un argument. juste des mots récurrents, que tu jettes comme à ton habitude surtout quand ils n'ont rien à voir avec le sujet comme " sioniste", "islamophobe", "raciste".............etc
prends tu les yabis pour des imbéciles? crois tu que ta tirade suffira à balayer la pertinence des réflexions d'un collectif?
s
6 mars 2012 11:41
salam


qui est l'auteur de ce texte??

d'autre pas le titre est antinomique non??

wasalam



Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/03/12 11:45 par sunzi.
Allah y hdina amineeeeeeeeeee
M
6 mars 2012 13:15
Citation
Rastapopûlos II a écrit:

Tu me déçois vraiment. Les mouches ne font pas de miel. Quand tu lis un texte, il faut d'abord voir qui le signe.
Moi quand je vois un texte de Coldman, je sais déjà que c'est un texte Islamophobe, xénophobe voire raciste et parfois pro-sioniste.

Il n'y a rien de bon dans ce texte (deux paragraphes de lu, j'ai autre chose à faire que de lire la prose amphigouriques et la abscons des "beurs" ). PAs étonnant qu'il ait fait "flop" (3 résultats sur Google).

Rire sur le rouge…

Allons pas par pas. Remarques ce que j’ai écrit tout au début de mon message.

Citation
Matrix Gamma a écrit:
J’avoue que j’avais des difficultés à le lire en entier…etc…...Et pourtant je me suis efforcé à le lire. Je voulais saisir l’objectif de cet "Arabe" qui l’a écrit

Le contexte n’était donc pas à mon goût, absolument pas. Les termes « difficultés, s’efforcer » ont une connotation assez forte, texte lourd pour mon âme car manque de chaleur comme j’ai dit. Pas de chaleur, pas d’attraction. C'est dingue de parler de chaleur en commentant un texte non? Sais tu pourquoi l'emploi du substantif? Pour dire qu'il n'y a pas eu d'alchimie avec l'auteur...ET POURTANT, je voulais aller au delà du ressenti pour saisir son objectif, disons sa conception. Je sais dépasser l’émotionnel pour laisser mon cerveau prendre élan. Mon point fort je trouve.

En ouvrant le poste, j’ai su que ce n’était pas de coldman le message. Pondre de si longs pavés, ce n’est pas de son habitude.
Je sais comment il raisonne en plus. Donc je savais que les nombreuses lignes allaient englober ses propres idées à lui, ses propres visions politiques.
Cela ne m’a pas empêché de commencer la lecture puisqu’il m’arrive de vouloir entendre l’avis des antagonistes sur des thèmes aussi sensibles.

Ce paragraphe m’a poussée à plus de lecture :

“Ce texte invite donc les immigrés Arabes et leur descendants – dont nous sommes – à lutter contre l’islamisme, au nom de ce qui nous constitue autant qu’au nom de notre attachement aux valeurs laïques, et à lutter pour construire une société libre, égalitaire et émancipatrice. Cette lutte ne peut être menée qu’à condition d’adopter un regard juste et clairvoyant sur nous-mêmes, c’est-à-dire de rompre d’abord avec les postures victimaires, angéliques, ou tyranniques dans lesquelles nombre d’entre nous se complaisent."

Fait est que les musulmans de France ressentent fort cette islamophobie qui n’est pas si ancrée chez les Allemands par exemple. Enfin, pas si visible dans les médias ou dans la vie courante comme c’est le cas chez vous. Ce qui fait que ça m’intéresse de saisir ce qui divise idéologiquement et en particulier les « Arabes » entre eux.

Vos chaines privées (avec le plus de quota), je ne peux les capter. Vos livres, je ne peux toujours les acheter et donc il reste le net comme source d’information de temps à autre.

Bon, cette analyse vient d’un des nôtres. Que ça blesse, que ça irrite, il faut rester objectif et vigilant.

Il dit du vrai mais pas toute la vérité. Son explication aux phénomènes cités reste superficielle. C’était mon feed back en final.

L’essentiel, il n’a pas été convaincu pour un esprit comme le mien. S’il sait provoquer des bravos, le mien il ne l’a pas eu.
J’avoue pourtant que s’il a été pertinent dans ses arguments, je l’aurais dit sans gêne même si contre mon courant. Je t'aurais décu encore plus lol.

Il lui manque du flair à mon avis et puis il n’est pas très cohérent dans ses idées. Pourquoi ? Il fait passer des estimations personnelles comme si des vérités absolues, chose qu’un analyste doit éviter dans son travail et discours.

P.S : La première des choses que j’ai faite après l'anecdote de Juha est d’avoir cherché al’masdar de l’écrit (la source). Il s’agit d’un militant dans un collectif non renommé. Apparemment une analyse sociologique faite par un Arabe laïque ou athée.
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
M
6 mars 2012 14:18
Citation
coldman a écrit:
mais je trouve que tu t’arrêtes à un point de détail.

Définir l’Islam pour les Arabes comme la part la plus aliénante dans leur culture d’origine n’est pas un détail.
Si c’est ainsi qu’il considère notre Religion, il ne faut pas parler au nom de toute une communauté. Vas relire ses propos pour voir combien il a été aliéné dans ses propos.

Je ne peux lire telle connerie sans la souligner...ça reste une estimation personnelle, pas LA réalité.

Je ne veux pas m’approfondir dans la discussion en ce mardi. Chui pas dans ma tasse. J’ai lu presque le ¾ de l’article et j’avoue que j’ai déjà oublié ses idées. Ce que je retiens: je n'ai rien retenu.

Citation
coldman a écrit:
on peut constater quand méme quotidiennement qu'un paquet de musulman ne semblent pas avoir si peur que ça de l'enfer et du châtiment divin. ou alors ils sont très courageux tout ceux qui consomment du porno, de l'alcool, forniquent....etc.

Et alors ? Je n’arrive pas à te suivre. Ecoutes, chose qu'il doit piger et toi même d'ailleurs: Il y a une différence entre critiquer la foi des musulmans et la religion en soi. C’était mon message.
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
 
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