Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
NiNI une, ni deux... le compagnon d'Emmaüs a été expulsé
z
26 février 2009 01:45
Hamid Belkir, le compagnon d'Emmaüs sans-papiers interpelé la semaine dernière à Marseille a été expulsé vers Oran mardi 24 février. L'administration française aura fait preuve d'un zèle tout particulier: en une petite semaine à peine, son sort a été scellé.

Pour certains membres du Réseau éducation sans frontières (RESF), le traitement expéditif du cas Belkir n'a rien de vraiment surprenant. Après la vague de protestation soulevée la semaine dernière par son arrestation, la perquisition d'Emmaüs Pointe-Rouge et la garde à vue de l'un des responsables de la communauté, il fallait, pour le ministère de l'Immigration et de l'identité nationale, faire "retomber la pression"...

Passé jeudi dernier devant le juge, Hamid Belkir a été placé dans la foulée au centre de rétention du Canet. Un appel, déposé par l'avocat d'Emmaüs, a été rejeté et Hamid était expulsable dès le mardi matin. L'une des militantes de RESF qui l'a eu au téléphone témoigne de sa stupéfaction de s'être retrouvé dans cette situation:

"J'ai discuté avec Hamid lundi, il n'était pas rassuré et ne comprenait pas ce qui se passait. Mardi matin, j'ai appelé le centre de rétention du Canet et il n'apparaissait plus sur les listes. Je lui ai envoyé un SMS, il m'a répondu en me disant qu'il était à Oran. Alors qu'il est originaire de Tizi-Ouzou. Il n'a su sa destination qu'une fois à bord de l'avion."

"Hamid Belkir expulsé, c'était déjà un problème de réglé !"

Pourquoi alors, s'interrogent les militants, n'y a-t-il pas eu de mobilisation plus importante autour de ce jeune homme ? Pour Philippe Dieudonné, de la Ligue des Droits de l'Homme, "les services de l'Etat ont pris tout le monde de court":

"Ils savaient très bien que si RESF et les associations qui ont l'habitude de soutenir les sans-papiers s'étaient mis en branle, cette affaire aurait pris une autre ampleur. Hamid Belkir expulsé, c'était déjà un problème de réglé !"

Ces derniers jours, le curseur a été placé sur la violation par les forces de l'ordre du "sanctuaire" que représentent les communautés Emmaüs et le débat s'est focalisé sur la question de l'accueil inconditionnel. Le cas d'Hamid Belkir sera-t-il passé au second plan ?

Dans les jours qui viennent, les représentants d'Emmaüs France pourraient être reçus par le ministre de l'Immigration et de l'identité nationale, Eric Besson, notamment pour évoquer cette question de l'accueil inconditionnel.

Pour Anne Issler, responsable de la communauté Emmaüs de Saint-Marcel, à Marseille, "accueillir des sans-papiers est un choix assumé et les politiques le savent très bien. A nous de mettre la pression suffisante pour faire progresser le droit des étrangers."

Cette affaire intervient à quelques jours de la parution d'un ouvrage, "Cette France-là", qui démontre l'inutilité de la politique d'expulsion et de quotas. Interrogé ce mercredi dans Libération, Michel Feher, philosophe et l'un des auteurs de ce travail, rappelle à ce propos que Nicolas Sarkozy "est le premier à utiliser l'immigration comme faire-valoir du volontarisme en politique."

"Expulser, c'est techniquement possible, il suffit de se donner des objectifs chiffrés et d'appeler efficacité le fait de les tenir."

[www.rue89.com]
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook