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Nicolas Sarkozy fixe un objectif de 25 000 immigrés en situation irrégulière...
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29 novembre 2005 21:02
Nicolas Sarkozy s'est présenté, mardi 29 novembre au Sénat, comme le pilote de la politique d'immigration du gouvernement. "La France ne veut plus de ceux dont on ne veut nulle part ailleurs dans le monde." Le ministre de l'intérieur a dévoilé la philosophie générale du projet de loi qu'il compte déposer au Parlement début 2006 : "maîtriser l'immigration subie pour développer une immigration choisie".


Il a fixé un objectif de 25 000 expulsions du territoire d'étrangers en situation irrégulière en 2006 :"Le nombre des mesures d'éloignement d'étrangers en situation irrégulière exécutées a fortement augmenté: 12 000 en 2003, 15 000 en 2004, nous dépasserons 20 000 en 2005, sachant qu'un objectif de 25 000 sera fixé en 2006." Le ministre a ajouté être "engagé dans une politique de reconduites systématiques". En septembre, Nicolas Sarkozy avait déjà demandé au préfet d'expulser 23 000 clandestins en 2005. Le ministre de l'intérieur a expliqué qu'il voulait éviter que la scolarisation des enfants ne devienne une "nouvelle filière" d'immigration illégale et a donc justifié l'expulsion de familles d'immigrants clandestins avec des enfants scolarisés en France, qui sera possible à la fin de l'année scolaire.



"ON VA ALLER ENCORE PLUS FORT"


Rappelant qu'il venait de prendre un décret pour faire payer par l'employeur d'un travailleur clandestin le prix du retour dans son pays qui "peut aller de 5 000 à 10 000 euros", Nicolas Sarkozy a assuré qu'il ferait de la lutte contre le travail illégal une "priorité". "Un certain nombre d'organisations disent 'Oh la la, n'allez pas trop fort'. On va aller encore plus fort", a-t-il assuré.
Il a jugé "notoirement sous-estimé" un chiffre d'un "flux" annuel de 13 000 immigrants illégaux, donné en 2004 par l'Institut national des études démographiques. Le ministre de l'intérieur estime plutôt entre 80 000 et 100 000 le nombre d'étrangers en situation irrégulière qui s'installent chaque année en France. Nicolas Sarkozy a également évoqué "une fourchette allant de 200 000 à 400 000 individus" concernant le nombre total de clandestins en France — estimation qui avait été donnée précédemment par Dominique de Villepin. "150 000 étrangers en situation illégale bénéficient de l'aide médicale d'Etat. A partir de là, on peut raisonnablement imaginer que leur nombre total est au moins deux fois plus important", a-t-il expliqué.


Il a jugé que " ces droits sociaux ne doivent pas être supérieurs en France à ce qui est prévu ailleurs en Europe. Ces droits sociaux ne doivent se concevoir que de manière provisoire, liée à une situation d'urgence et en attendant le retour dans le pays d'origine". "Le migrant clandestin n'a pas droit au séjour, mais il a droit à l'accès aux soins à travers l'aide médicale d'Etat, droit à la scolarisation de ses enfants, droit à l'hébergement d'urgence", a énuméré Sarkozy qui y a vu un "paradoxe". Il a en outre estimé que ce "quasi-statut" est pour partie à l'origine de la venue en France de clandestins.


RESTRICTION DU DROIT AU REGROUPEMENT FAMILIAL


Il a également confirmé sa volonté de "supprimer le lien automatique entre le mariage et le titre de séjour" pour les étrangers en situation irrégulière au moment de l'union. Cette mesure sera intégrée dans le projet de loi sur l'immigration qu'il doit présenter au Parlement. "La liberté de se marier avec un étranger en situation irrégulière est constitutionnellement protégée. Mais rien ne nous interdit de supprimer l'acquisition automatique d'un titre de séjour après le mariage !", a insisté le ministre. Il veut également que le droit au regroupement familial ne soit accordé que "lorsque les conditions de ressources et de logement sont réunies".







Regrettant les régularisations récentes de centaines de milliers d'immigrés par les gouvernements italien et espagnol qui ont créé selon lui "un appel d'air dans toute l'Europe", il a enfin estimé que les revenus des "filières criminelles" spécialisées dans l'immigration clandestine entre l'Afrique et l'Europe représentent "un quart à un tiers de celui du trafic international de stupéfiants". Ces "filières criminelles" entretiennent la"corruption dans les pays d'origine" et la "production de documents frauduleux qui servent à l'établissement de visas", a-t-il notamment relevé, assurant que "dans certains pays, 80 % des documents présentés à l'appui d'une demande de visas sont frauduleux". "Des personnes vendent tous leurs biens, s'endettent à vie dans la quête d'un eldorado. A l'arrivée, ces mêmes personnes trouvent l'enfer" et "l'exploitation (....) par des esclavagistes du travail illégal", a poursuivi Nicolas Sarkozy, qui a notamment cité "la restauration, le bâtiment, les emplois domestiques, l'agriculture".
 
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