La justice vient de dire son mot à propos de l'affaire Errammach en prononçant les verdicts au sujet des personnes impliquées dans le trafic de drogue et les délits subsidiaires. Le démantèlement de ce réseau qui sévissait au Nord du pays est le résultat d'une action résolue des pouvoirs publics pour lutter contre le mal qui gangrène le pays et menace les fondements de l'Etat de droit pour lequel lutte le peuple marocain. Or, il n'est un secret pour personne que ce réseau n'est que la partie visible de l'iceberg et un des anneaux d'une longue chaîne qui sévit à travers tout le territoire. De ce fait, aucun résultat tangible et irréversible ne peut être garanti tant que les autorités ne disposent pas d'une vision globale qui prend en considération la nécessité de la lutte contre les trafiquants de drogue conjointement avec l'aide aux paysans du Rif pour l'abandon de la culture du kif au profit d'autres cultures légales et rentables. Certes, un tel programme ambitieux nécessite des moyens importants aussi bien humains que financiers. Mais, il est d'abord tributaire d'une réelle volonté politique pour mobiliser tous les intervenants, qu'il s'agisse des administrations concernées, des élus, des organisations politiques ou de la société civile. Car, il n'est pas concevable qu'au moment où l'on parle officiellement de lutte contre la drogue, des fonctionnaires, des gendarmes et des magistrats véreux continuent à se faire les complices des trafiquants et jouir d'une certaine impunité. Il n'est donc pas question de considérer qu'avec les seules condamnations prononcées à l'issue du procès de Tétouan, le problème est résolu, mais d'affirmer que ce n'est là que le début d'une longue opération dont l'objectif est d'éradiquer ce fléau qui constitue un danger réel pour la stabilité du pays.
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