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Mouflons chasseurs d'hommes !
A
25 janvier 2005 16:33

Arrestation de deux femmes à Aït-Slimane (Tamazgha Occidentale)

Selon des informations qui nous sont parvenues de sources locales, deux femmes d’Aït-Slimane dans le massif de Tasemmit se sont vues arrêtées et traduites devant le tribunal d’At Mellal. Elles sont accusées de sabotage de biens publics.

En effet, ces femmes qui habitent des maisons quasi-encerclées par des fils barbelés ont du traversé les grillages installés par les autorités locales pour aller puiser de l’eau dans une source. Voilà ce qui leur a valu l’arrestation et la traduction devant le tribunal.


"source Tamazgha, nation Amazhig"

A
25 janvier 2005 16:38
Pour ceux qui n'ont pas eu connaissance du début de cette affaire :

At Sliman, le wali et les quatre mouflons
par Lhoussain Azergui
Les habitants du massif de Tassemmit (Ait Sliman) dans l’Atlas d’Ait-Mellal (officiellement Beni Mellal) vivent sous l’état de siège depuis que la Wilaya [le département] et les "Eaux et Forêts" ont décidé d’ériger une réserve de mouflons sur leurs terres. La population qui habite le site depuis plus de 9 siècles est terrorisée au quotidien mais refuse de plier. Une association, "Asidd", née dans la montagne, milite pour empêcher la plus grande déportation massive de la population, que connaît le Moyen-Atlas.


Retour sur un drame en perspective.

Depuis déjà des mois, les Aït Slimane, habitants du massif de Tasemmitt dans l’Atlas d’Ait-Mellal, résistent aux agissements des autorités et de leurs relais dans cette région enclavée et peu accessible.

A l’origine du conflit, une réserve pour mouflons qui devrait voir le jour dans le massif pour permettre à cet animal de prendre la place qui lui revenait avant d’être décimé par la chasse abusive.

Les premiers fils barbelés installés par les autorités, sans aucune concertation avec la population locale, annoncent l’imminence d’une catastrophe. Ces fils de la honte ont entraîné une séparation des villages des Aït Sliman et l’isolement de 5 familles que le super-wali semble confondre avec ses 4 mouflons qu’il prétend vouloir protéger.
Les grillages installés empêchent également 80 autres familles d’accéder aux pâturages et aux sources de l’eau. Pire encore : 21 des 85 enfants scolarisés dans les villages ont été empêchés par ces barrières de rejoindre les bancs de l’école qui vient d’être construite par Asidd, l’association pour l’intégration et le développement durable.

Ce qui se passe à Tasemmitt, dans le silence assourdissant des partis politiques et de la société civile, est affligent. Il rappelle aux habitants de ce massif les agissements du colonialisme français.

"Les agents des Eaux et forêts, des policiers en civil, des moqaddems, des mokhaznis et des personnes à la fonction indéterminée dépêchées par la Wilaya, violent les domiciles des montagnards en disant aux Aït Sliman qu’ils doivent descendre par ce que leurs terres appartiennent à l’Etat. Tous les foyers sont visités et menacés d’être expulsés sous prétexte qu’ils n’ont pas de titres de propriété. Les Aït Sliman ne savent plus où ils sont et vivent sous une psychose qui s’éternise", lit-on dans un communiqué alarmant de l’Association Asidd.

Développements graves

Désormais, la Wilaya et les notables qui convoitent les terres ancestrales des Aït Sliman sont entrain de détourner l’unique source d’eau des villageois pour abreuver les quatre mouflons de la future réserve dont le coût s’élève à 2,5 milliards de centimes (2 millions d’Euros).

Un réservoir de 90 mètres cubes est entrain d’être construit et il faudra au moins deux mois pour le remplir, explique Amal Samie, président d’Asidd. Plus de 5.000 personnes et leurs troupeaux sont menacés par la soif imminente. Devant la sécheresse qui sévit dans la montagne à l’approche de chaque été, les Aït Sliman devront descendre pour grossir les bidonvilles des Ait-Mellal ou choisir une autre voie qui fait la renommée de la région à l’échelle internationale : le h’rig (l’émigration clandestine).

La population continue de subir les pressions, les intimidations et les menaces : c’est le prix de sa résistance et son refus de quitter sa terre. Ainsi, des jeunes ont été convoqués dans des centres de la gendarmerie et leurs familles sont menacées. Et l’emprisonnement pèse désormais comme une épée de Damoclès sur les têtes des membres les plus actifs de l’association Asidd ainsi que sur la population.

Le samedi 6 novembre dernier, le Caïd (gouverneur) et l’adjudant de la gendarmerie sont montés pour arrêter tous les membres de l’Association pendant une distribution urgente de vêtements d’hiver. C’est seulement la présence d’un camion de la Fondation Mohamed V qui avait dissuadé "la force publique" de procéder à une opération d’arrestation massive.

Les choses sont devenues très claires, relève le communiqué d’Assid qui précise que "le Wali de Beni Mellal a construit la réserve sous la maison de la wilaya pour son usage avec la complicité des députés de Beni Mellal, du Président de la commune de Foum El Ancer et de certains notables surtout connus pour leurs multiples escroqueries". C’est aussi le Wali, un certain Abderrahman Hanan, qui a déclaré, devant témoins, au président d’Asidd : "C’est Moi qui veux que la réserve soit située là, et les Ait Sliman descendront fatalement. C’est ce que Je veux". Arrogant. Un autre abus flagrant du pouvoir qui fera certainement tache dans la montagne est entrain d’être commis dans un silence horrible. "Le Maroc moderne, les droits civiques, la nouvelle citoyenneté et l’Etat de droit, tout ça ... C’est des chimères sur les pics [1]".


Mobilisation

Face à toutes ces menaces, la population des Aït Sliman ne baisse pas les bras et reste unanime. Elle s’est regroupée dans l’Association Asidd pour défendre ses droits contre l’arbitraire et la déportation. Elle est mobilisée pour faire face à toutes les tentatives d’intimidation. Un seul slogan : "Non à la réserve, Oui à la vie au pays".

L’infatigable Amal Samie est catégorique : "Il n y’aura pas de réserve dans le massif de Tasemmit. La population des Aït Sliman ne doit pas quitter ses terres pour permettre au wali et ses ami(e)s de tirer quelques mouflons le dimanche".

"La population reste vigilante sur les tentatives de provocation qui pourraient permettre de faire passer des protestataires pacifiques pour des perturbateurs en rébellion ou des casseurs", relève-t-il.

Et d’ajouter que "la population patiente pour l’instant, grâce à l’insistance des membres locaux d’Asidd, mais la colère gronde dans les cœurs des montagnards".

Il déplore l’absence totale de dialogue. "Il n y a eu ni concertation avec les intéressés, ni de campagne d’explication sur l’objet et l’objectif de la réserve".

Ce projet qui coupe les habitants de leurs champs, de leurs pâturages, de l’eau et de l’école, souligne-t-il, n’a techniquement aucune chance de réussir. Il aura pour conséquence immédiate la descente des Aït Sliman aux bidonvilles. La population du site s’opposera par tous les moyens légaux et pacifiques à la réserve. Elle s’y opposera jusqu’à ce qu’elle soit enlevée.

Les Aït Sliman revendiquent désormais la cessation immédiate de la campagne de terreur exercée contre les citoyens sur ordre du Wali Abderrahmane Hanan avec ses acolytes de la commune.

Elle demande également l’enlèvement immédiat du grillage de la honte clôturant la réserve et l’arrêt urgent de la construction du réservoir destiné aux mouflons qui est alimenté avec la source des habitants.

Lhoussain Azergui
Journaliste (Tamazgha occidentale)


x
25 janvier 2005 18:11
Au Maroc,la loi du plus fort!
A
25 janvier 2005 19:11
Pas toujours, NON il ne faut pas être fataliste personnellement j'ai signé la pétition et je compte bien en parler auprés des socialistes de ma section à la prochaine réunion et même si c'est une goutte d'eau et que je passe pour un martien je tente le coup et si nous sommes plusieurs à contester et que ca arrive au oreilles de notre Roi alors tout peux s'arranger pour les Aït slimane!
A
25 janvier 2005 19:35




Petition:

NON A LA RESERVE, OUI A LA VIE AU PAYS


Envoyez vos signatures à
[email protected]


x
25 janvier 2005 22:46
Il me semble que je l'ai déja signé...
Le Maroc me désespère...
26 janvier 2005 03:52
Amar du sous;

dans presque tous tes postes tu donnes l'impression comme si les autorités du maroc etaient exclusivement composées d'arabes.

tu sais que l'armée est a majorité berbere?
que les berberes sont dans tous les sphyres du pouvoire?

je ne compreds pas a quoi tu veux en venire avec ta haine de l'arabe???

j'espere me tromper.
:o
A
26 janvier 2005 10:10
Amir,


Le sujet est trop grave pour polimiquer avec toi et si les Aït slimane avaient été Arabe j'aurai pris leur defence de la même façon, içi où j'habite lorsque les palestinniens manifeste je fais parti du cortége, je suis pas seulement militant socialiste mais également adhérant ACTIF du G.A.S.P.R.OM association pour la défence des sans papiers et je m'anifeste aussi pour eux sans faire de distinctions d'origines ethniques ou religieuses !

Il y a des urgences qui demandent de laisser provisoirement mes revendications de coté pour me consacrer entiérement au sujet le plus grave !

Je peux demain manifester dans un cortége aux cotés des fondamentalistes pour le droit à avoir des Mosquées digne de ce nom parseque j'estime que c'est le devoir de l'Etat français de permettre à tous citoyen de ce pays d'exercer sa religion humainement et aprés demain manifester contre la minorité fondamentaliste au sujet du port du voile à l'école laïc !

Le cas des Aït slimane est une injustice qui devrait interpeler TOUS les marocains pas seulement l'association "Tamazgha nation Amazighe" !!

J'ai dis trés souvent que je ne suis pas d'accord pour un êtat Amazigh au Maroc, cela va à l'encontre de mes convictions, je suis pour l'union du grand Maghreb ou Tamazgha, je suis pour un êtat Arabo-Amazhig et si je soutiens entierrement le MAK c'est que j'estime que leur combat va dans le sens de la démocratie !

Et maintenant que te voila rassuré tu vas faire quoi ??? Ne me dis pas que tu es intervenus sur ce post seulement pour me provoquer ?

Amir cesses de demander des justifications à tes compatriotes, c'est une perte de temps, temps que les Aït slimane NON PAS !!!!!!!!!!!



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/01/05 10:12 par Amar du sous.
A
27 janvier 2005 09:58
Amir, quand on accuse une personne et que celle-ci te répond, tu pourrais avoir l'amabilité de la lire et lui répondre !!!!!



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/01/05 09:59 par Amar du sous.
A
1 février 2005 13:28




"L’association ASIDD (Association pour l’Intégration et le développement durable) est fortement implantée dans le site de Tassemmitt, province de Beni Mellal, et bénéficie d’un soutien sans faille de la population. Nous sommes tous engagés dans nos projets et résolus à les mener à leur terme quelles que soient les difficultés.

Le nombre de foyers et de près de 850, soit environ 5000 habitants.
L’association a travaillé 4 ans pour s’implanter, formuler avec les habitants leurs besoins. A commencer par l’école de 2 classes dont la construction est près de finir, avant d’entamer la construction d’un point de contact médical. Nous avons signé une convention avec la délégation de l’Education nationale et nous avons obtenu l’accord verbal du ministère de la Santé.
À chaque étape, on nous a infligé des rafales de démarches administratives destinées à nous faire passer le goût de construire des écoles pour des populations isolées.

C’est là qu’est venu un projet d’ « aire de reproduction du mouflon » initiée par on ne sait qui, sans consulter la population ni l’impliquer. Cette « réserve » a tranché dans le vif de la communauté des montagnards de Tassemmitt, elle a coupé la population et le site en deux, et détruira ce qui reste de tissu social. Cette clôture grillagée est en chantier depuis plus d’un an. Il n’y a pas une chance sur mille pour qu’elle réussisse dans la reproduction du mouflon, à moins qu’elle ne se fasse au détriment des habitants originels du massif. Il n’y aura pas assez d’eau pour le mouflon et pour les hommes.

Il semble que cela n’arrêtera pas les nouveaux convertis à la reproduction de la faune. Des gens ont été coupés de leurs points d’eau, de la piste et certains élèves de notre école auront au moins une heure de marche à faire au lieu de 10 mn. Ce qui risque d’exclure la scolarisation des tout petits.

La population est sous la psychose et l’incertitude.

Régulièrement des « responsables » sortis d’on ne sait où, inspectent le terrain, avec un verre de thé à la main offert par l’une des familles menacées d’expulsion et disent avec une indigne désinvolture : « Reconnaissez quand même que vous avez construit trop près de la réserve ». Ils disent cela à des gens dont les ancêtres sont là depuis exactement 900 ans.

Le Wali de Beni Mellal a déclaré dit un jour au président d’ASIDD son souhait de « faire descendre tous ces destructeurs de forêt en ville » pour « préserver » ce qui reste d’environnement. L’Association plaide pour la collaboration avec la direction des Eaux et Forêts afin de réussir à diminuer la pression sur la forêt. Les autorités veulent vider le territoire. Le plan est-il déjà en action?

Igharghar est un plateau gazonné du site, il est d’une superficie de 625 hectares et appartient collectivement à la tribu Aït Slimane. Des personnes étrangères à la région laissent deviner l’intention d’exproprier la population pour faire du plateau « un centre de préparation et d’entraînement pour les clubs de football ; on cite le Real de Madrid et le Bayern de Munich comme futurs hôtes !!!

Cette vallée très convoitée est, dans l’état actuel de nos connaissances, sur le point d’accueillir un hôtel borgne, un abreuvoir en fait, où les jeunes montagnards seront domestiques et où les jeunes filles seront femmes à « tout » faire. ASIDD travaille pour fixer ces gens dont les cousins déjà descendus dans le bidonville en sont à sniffer de la colle et à émigrer dans les pateras.

Les habitants veulent qu’il y ait une réserve, et ils ont un si vaste territoire plus propice aux mouflons. Ils ne demandent rien de plus que le choix d’un autre site non habité de leur terre pour la pose de cette clôture.

Pour ASIDD.
Amale Samie, président
022 98 18 07
062 28 63 74




[www.elksiba.net]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/02/05 13:34 par Amar du sous.
k
1 février 2005 14:15
À mon humble avis, il faut aussi penser à préserver la faune et la flore. Au Maroc, les autorités ont tardé à sévir contre les paysans et les bûcherons qui détruisent la forêt habitat naturel du patrimoine faunique.
h
1 février 2005 14:26
Tout à fait d'accord kardach! je pense qu'il y a sûrement une solution qui permettra de sauvegarder l'environnement et sans handicapper les habitants de la région pour autant.
A
1 février 2005 15:04
Entierrement d'accord avec vous, et en ce moment je crains beaucoup qu'à cause du grand froid qui sévit au Maroc les gens pauvres ne détruisent trop d'arbre pour se chauffer, mais comme vous pouvez le constater les Aït slimane ne sont pas contre une cohabitation avec les mouflons, seulement il faut savoir que cela ne doit pas se faire à leur détriments !!

Il serait bien que la réintroduction de ce bel animal sert aussi de moyen économique aux Aït slimane, exemple: en créant un parc zoologuique susceptible d'embaucher ceux qui ont perdu leur terre qui les faisaient vivre !!!!
 
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