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Mosquées, églises temples... du Sri Lanka
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20 janvier 2005 19:15
Miracles ou constructions tout simplement solides ?

Les temples, les mosquées et les églises qui ont résisté aux vagues géantes du 26 décembre se dressent tels des phares colorés au milieu des côtes ravagées du Sri Lanka.

Les icônes religieuses, qui n'ont parfois eu qu'une éraflure, attirent aussi l'oeil partout dans l'horizon de ruines de la région côtière dévastée aux trois quarts.

Les bâtisses religieuses ont souvent été construites en dur contrairement aux nombreux villages de pêcheurs généralement faits de feuilles de cocotier, qui ont été aplatis ou qui ont tout simplement été emportés dans le raz-de-marée du 26 décembre. Mais beaucoup au Sri Lanka y voient la main de Dieu.

Le fait est que l'église méthodiste d'Akkaraipattu dans le district d'Ampara (est) se tient vaillamment au milieu de maisons en ruines. A Kalmunai, dans le même district, une mosquée est indemne entourée des débris de 200 demeures, les cadavres de 1.500 villageois gisant dans une fosse commune à proximité.

Plus au sud, à Matara, un temple bouddhiste, avec toutes ses icônes intactes, a à peine été touché alors qu'alentours ne s'offre qu'une vision apocalyptique. Au même endroit, des chrétiens ont célébré le retour d'une vierge Marie à l'enfant qui avait disparu avant de réapparaître indemme quelques jours après le raz-de-marée.

Dans le nord, une autre vierge Marie se dresse comme miraculée sur le bord de mer, à Mullaitivu, localité totalement ravagée en zone contrôlée par la rébellion tamoule. Sur la pointe nord du pays, c'est une déesse hindou Durga qui se surnage intacte dans les décombres de Point Pedro.

A l'ouest, on peut voir une statue de Bouddha perchée sur l'unique traverse qui a échappé à la dévastation à Thelwatta, à 50 mètres à peine du lieu où un train a été projeté comme un jouet par les flots.

Dans l'île, où 70% de la population est bouddhiste, 15% hindoue, 7,5% musulmane et 7,5% chrétienne, c'est la thèse de l'intervention divine qui est souvent avancée.

"Je pense que des dieux protègent ce pays. Donc il y a une raison expliquant pourquoi ces lieux ont été épargnés par le tsunami", affirme le moine bouddhiste Rekawa Pangnajeewa, dont le temple a résisté à la furie de la mer à Hambantota (sud-est).

Un autre moine, Kudawelle Nandasiri, maltraité par les eaux dans la ville de localité de Galle (sud), dit avoir été sauvé car il "a toujours médité sous un arbre Bo".

Les habitants d'un village musulman près de Batticaloa (est) parlent avec admiration d'une madrassa (école religieuse) laissée debout alors que les 400 maisons alentours ont été aplaties et que de nombreux habitants ont péri. "C'est la main d'Allah", dit un religieux.

Un pêcheur chrétien d'Akkaraipattu, A. Navarenu, se dit lui certain que si sa femme et ses trois enfants étaient allés à l'église ce dimanche matin là, ils auraient été sauvés. "Tous ceux qui sont allés à l'église ont été sauvés. Dieu s'est occupé d'eux", dit-il. Ses bien-aimés n'étaient qu'à quelques mètres de la bâtisse religieuse quand ils ont été emportés par les vagues.

A Colombo, un prêtre méthodiste, le père Anura Perera, estime lui que les temples religieux n'ont pas spécialement été protégés et que beaucoup ont aussi été avalés par les flots.

"Les gens s'accrochent toujours à ce genre de superstitions, mais nous n'y croyons pas", dit-il. "J'aurais en fait été très heureux si les statues avaient été détruites et si les hommes avaient survécu".

L'aumônier des armées Jim Harwick, déployé avec le contingent militaire canadien à Ampara, donne une explication rationnelle à tout cela.

"Les dévots ont tendance à investir beaucoup d'argent et d'efforts dans leurs lieux saints". Ils construisent des bâtisses "plus solides" que leurs propres maisons "avec "de bonnes bases et plus de ciment", explique-t-il.

Source : actualité wanadoo


 
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