COCHABAMBA, Bolivie (AP) -- Le socialiste Evo Morales devance de plus de dix points son rival conservateur à l'élection présidentielle en Bolivie, selon deux sondages sortie des urnes dimanche soir. Si cette avance, inattendue par son ampleur, devait se confirmer, M. Morales ne pourra qu'être proclamé chef de l'Etat en janvier prochain par le Congrès des députés. Morales est crédité de 45% des voix, tandis que l'ancien président Jorge Quiroga est loin derrière avec 33%, selon l'institut Equipso Mori. L'autre sondage, réalisé par Ipsos Captura, donne 44,5% au candidat de gauche contre 34,3% à celui de la droite, les autres candidats se partageant le reste. Si Morales ne parvient pas à recueillir 50% des voix, ce sont les députés qui devront choisir le chef de l'Etat. Un tel écart ne leur laisse a priori guère le choix. Evo Morales a mené une campagne très nationaliste, promettant en particulier de renforcer le contrôle du pays sur les réserves de gaz, les secondes de l'Amérique latine. Il est opposé par ailleurs à la campagne d'éradication de la culture de la coca impulsée par Washington dont il a promis d'être "le cauchemar". AP
----- Le Parti communiste se réjouit de l’élection d’Evo Morales
Paris, le 19 décembre 2005 - COMMUNIQUE DE PRESSE - Le Parti communiste se réjouit de l'élection à la tête de l'état bolivien du leader paysan Evo Morales, -auquel il avait apporté son soutien lors d'une rencontre à Paris, fin septembre -.
Cette victoire appuyée sur de fortes mobilisations est un facteur d'espoir et de confiance. Elle consolide le rapport de force plus favorable aux forces de progrès et au mouvement populaire en Amérique latine, face aux politiques néo-libérales. Elle s'inscrit dans la montée des exigences populaires de justice sociale et de souveraineté comme de la volonté de maîtrise des richesses nationales face aux appétits des multinationales étrangères et aux ingérences impérialistes de l'administration nord-américaine.
Dans cette période nouvelle qui s'ouvre pour le peuple bolivien, le Parti communiste réaffirme sa solidarité avec les forces qui, dans ce pays comme dans toute l'Amérique latine, oeuvrent pour ouvrir la voie à des politiques nouvelles, de progrès social et démocratique.
Marie-George Buffet a adressé, au nom du Parti communiste, un chaleureux message de félicitations au Président Evo Morales.
Repsol: le triomphe d'Evo Morales fait chuter le titre
Cercle Finance) - Repsol essuie ce matin l'une des plus fortes baisses du marché madrilène (-1,15% à 24,85 euros), alors que le leader du Mouvement vers le socialisme (MAS) Evo Morales s'apprête à triompher à l'issue de l'élection présidentielle en Bolivie, où le groupe espagnol est fortement implanté.
Selon les dernières estimations, le candidat de gauche aurait déjà obtenu plus de 50% des suffrages.
Le programme de Morales, dont l'approche est jugée radicale vis-à-vis des compagnies énergétiques étrangères, suscite un certain nombre d'inquiétudes au sein de la communauté financière.
Les spécialistes estiment que Morales devrait au moins décider de maintenir la loi établissant le nouvel impôt sur les hydrocarbures à 32%, voire le porter à 50%, comme le réclamait un moment son parti, le MAS.
Une perspective préoccupante pour Repsol, qui reste la "major" occidentale la plus implantée en Bolivie, avec 27% de ses réserves localisées dans le pays.
Le groupe espagnol devrait y enregistrer une croissance annuelle de sa production de l'ordre de 16% au cours des prochaines années, alors qu'elle devrait difficilement dépasser le seuil des 2% au niveau du groupe.
La "fin de l’histoire" n’aura duré qu’une dizaine d’année, vive Evo Morales !
de Copas
La victoire de l’Indien Evo Morales à la présidence de la Bolivie est symbolique d’un retour de cycle qui voit une immense poussée de la gauche et du progressisme de l’Amérique latine.
Présidente Chilienne de gauche , président indien populiste de gauche en Bolivie, Président "travailliste" Lula au Brésil, Gouvernement Chavez bien populaire, poussée et instabilité profonde en Equateur, gouvernement de gauche en Uruguay, pendant que les états profondement figés dans le cycle precedent voient les rapports de force outre-frontières jouer interieurement pour débloquer leurs évolutions.
Ainsi Cuba, à l’agonie et étranglée, voit à Minuit moins 5 surgir des mains pour reprendre le flambeau de la liberté et de la liberation des peuples. Ainsi la Colombie enfermée dans une impasse de guerres civiles dégénerescentes entre guerillas populaires devenues très douteuses et milices fascistes et armée meurtriere voit de grands frères outre-frontières peser politiquement de plus en plus sur les rapports de force interne.
Une évolution multi-forme, contradictoire, est à l’oeuvre en Amérique latine, mais elle va dans un sens évident : Vers la gauche.
Pire, des politiques économiques independantes des USA se développent en coordination entre états d’Amérique latine...
Ce n’est pas la première fois qu’un gigantesque mouvement de ce type est à l’oeuvre en Amerique latine. La dernière fois il fut noyé dans le sang par les interventions américaines avec les puches argentins, chiliens, paraguayens, uruguayens, bresiliens, dominicains, etc.
L’histoire qui avait été figée pendant trente ans commence à redémarrer pour le sous-continent. 30 ans de perdus. Un crime immense.
Ce nouveau cycle sera-t-il interrompu de la même façon ?
Rien n’est moins sûr, car les USA sont très loins d’être aussi puissants politiquement qu’il y a 30 ans. Jamais ils n’ont été autant isolés diplomatiquement, jamais depuis 80 ans ils n’ont représenté une proportion si faible des richesses produites dans le monde.
Le bourbier irakien semble être une profonde chausse-trappe des interets pétroliers américains, ils voulaient tout gagner, ils risquent de tout perdre.
En Europe, en 3/4 ans, on a vu s’operer un debut de redressement de la gauche réelle au travers de poussées des votes d’extreme-gauche (France, Pays bas, ...), des votes de gauche (gouvernement norvegien), des majorités de gauche évidentes mais sabordées par les seules defections social-democrates (Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne,....) des sursauts populaires de plus en plus coordonnés sur les retraites dans presque TOUS les états europeens, dans les votes de défiance sur l’agression ultra-liberale du TCE. Ces premières escarmouches bien timides en appellent d’autres.
Le monde bouge.
La "fin de l’histoire" n’aura finalement duré qu’une dizaine d’années...
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