En dehors de tout chauvinisme, disons que le meilleur du groupe 5 n'a pas été qualifié au Mondial allemand. Nous savions que le voyage à Radès serait parsemé d'embûches … extra sportives et le cours des évènements l'a prouvé. Les lions de l'Atlas étaient les meilleurs sur le terrain. Mais des gradins hostiles, chauffés à blanc par une presse hystérique, ont tout fait pour déstabiliser notre équipe.
Et ce ne sont pas les représentants de la presse marocaine qui diront le contraire, eux, qui furent l'objet de brimades et de menaces honteuses de la part d'énergumènes soi-disant supporters. Il est regrettable que l'Afrique ait encore donné une piètre exhibition en matière de discipline et de déontologie. Plus grave encore, le fait que cette responsabilité revienne à un pays d'Afrique du Nord et que ce pays soit membre du Comité Exécutif de la CAF.
En tout cas, le public marocain n'a pas déprimé après ce hold-up auquel a pris part un arbitre démagogue. Ce comédien n'honore nullement ses pairs nord-africains qui ont pourtant longtemps décrié, voire condamné l'arbitraire flagrant et sans scrupules de " referee " subsahariens dont le tristement célèbre Lamptey. Notre pays a déjà été privé du mondial italien par la faute justement d'un autre de ces hommes sans conscience.
Force est de reconnaître tout de même que les nôtres supportent une part de responsabilité dans ce raté. Ils ont péché dans ce match en accordant deux buts gratuits. Le premier sur un penalty stupide et le second suite à une panique de la défense qui a pourtant été le compartiment le plus solide de notre formation. A souligner également la prestation médiocre de Youssef Hadji qui n'a été relevé qu'à la 87e minute. Incompréhensible également le coup de coude inutile qui a coûté à Benasker un carton rouge que l'arbitre était tout heureux de brandir. Benaskar a succombé à la provocation d'un comédien (Jaziri) digne des jumeaux égyptiens Houssam.
La couleuvre serait aujourd'hui plus facile à avaler si les Tunisiens n'avaient pas paru aisés à battre. Les aigles de Carthage se révélèrent in fine édentés, à court de solutions chaque fois que les nôtres passèrent à la vitesse supérieure. Et si Chammakh avait été soutenu, les Marocains se seraient sans doute promenés devant un adversaire errant, incapable de franchir une ligne médiane adverse orchestrée par un Safri des grands jours. Le tournant du match sera d'ailleurs la sortie de ce dernier, à cause d'une blessure qui s'est réveillée à la 56e mn. Une sortie à un moment psychologique important car les Marocains menaient au score et parvenaient à boucler toutes les issues, laissant leur vis-à-vis se débattre, désespérément.
Karkouri, qui représentait jusque-là une tour impénétrable, est déstabilisé par le carton rouge que lui adressa l'arbitre avant que ce dernier ne se rétracte pour corriger sa bavure et brandir le jaune. Karkouri sera malheureusement l'auteur du but tunisien, marquant contre son camp (69e). Personne ne pourra lui tenir rigueur car la malchance fait partie du jeu. Mention également pour Badr Kadouri, le Roberto Carlos, infatigable et un battant hors pair. Un grand gain pour le Maroc. Chammakh, l'opportuniste, auteur des deux buts marocains (3e et 42e), est à créditer d'un bon match. Il a donné du fil à retordre à la défense adverse mais, comme nous le disions, manquait de soutien.
Bref, le Maroc a perdu la qualification la tête haute. Il aura gagné un effectif qui a du caractère et du flegme. Un " team " qui a gagné en maturité comparé à celui qui avait concédé le titre continental face aux mêmes Tunisiens sur cette même pelouse, en 2004. Le Maroc a gagné également un entraîneur national qui a pu rivaliser avec les meilleurs dans le monde dont Roger Lemerre, trop chanceux pour le billet allemand. Le Français n'en a pas cru ses yeux quand Karkouri a battu Lamyaghri. Il donna libre cours à sa liesse, lui, qui s'évertuait à porter le masque de coach imperturbable, ne daignant pas partager la joie des siens quand Clayton a converti le penalty. Lemerre doit une sacrée chandelle aux circonstances extra sportives qui ont donné un précieux coup de pouce aux Tunisiens.
Zaki aura mis à nu le complexe d'infériorité de certains pays arabes pour lesquels compétence est synonyme d'étranger. Notre coach et l'ensemble des joueurs sont marocains. Zaki est félicité. Mieux, il mérité les remerciements pour tout le travail effectué, parfois dans la douleur, face à la grogne des gradins et de la presse. Il a su relever le défi et tenir sa parole. Il y aura la CAN pour régler des comptes à bien des vantards. Une consolation à saisir.
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