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Le Monde: Quand la France abandonna le Sahara aux algériens: Accords d'Evian
17 mars 2022 07:27
Le Monde 17/03/2022
Les 60 ans des accords d’Evian : épreuve de force autour de la souveraineté du Sahara

Le devenir de cet espace tampon entre le Maghreb et le Sahel a figuré parmi les grands sujets d’affrontement lors des négociations de paix, avant que la France cède sur sa revendication de souveraineté.

Le verrou a longtemps bloqué les discussions sur la fin de la guerre. Il a même placé au bord du psychodrame les pourparlers de la première rencontre d’Evian (« Evian 1 », du 20 mai au 13 juin 1961) et ceux de Lugrin (20-28 juillet 1961). Le contentieux autour du Sahara aurait sûrement fait échouer les discussions sur la paix en Algérie si le général de Gaulle, pressé d’en finir avec ce qu’il appelait en maugréant « la boîte à chagrins », ne s’était finalement résolu à lâcher prise.

C’est le 5 septembre 1961, lors d’une conférence de presse à l’Elysée, qu’il annonce que Paris cesse de revendiquer le maintien de sa souveraineté sur le Sahara. Il avait nourri jusqu’alors l’espoir de conserver une telle présence dans les deux départements sahariens des Oasis et de la Saoura malgré l’autodétermination concédée à « l’Algérie », entendue comme réduite à l’Algérie du Nord. Ce scénario d’une partition territoriale aurait permis à la France de sécuriser le double atout stratégique que lui conférait l’immensité saharienne : à la fois siège de réserves d’hydrocarbures et théâtre d’expériences atomiques.
Hypothèque levée

Réaliste, le général de Gaulle prit la mesure de l’opposition farouche des nationalistes algériens à une telle atteinte à l’« intégrité territoriale » de leur futur Etat. Le maintien d’un Sahara français signifierait « l’amputation des quatre cinquièmes du territoire de l’Algérie », avait dénoncé le négociateur Ahmed Boumendjel, à Evian. De Gaulle finit par entendre raison. « Il n’y a pas un seul Algérien, je le sais, qui ne pense que le Sahara doive faire partie de l’Algérie et il n’y aurait pas un seul gouvernement, quelle que soit son orientation par rapport à la France, qui ne doive revendiquer sans relâche la souveraineté algérienne sur le Sahara », admet-il le 5 septembre.

Le journaliste Jean Lacouture couvrait ce jour-là la conférence de presse pour Le Monde. « Nous nous regardions, dans la grande salle de l’Elysée, persuadés qu’une muraille venait de s’écrouler », écrit-il dans sa biographie du Général (De Gaulle. III - Le Souverain, Seuil, 1986). En fait de muraille, c’est le barrage sur lequel butaient les pourparlers de paix, avec le litige sur les garanties à offrir aux Européens d’Algérie. L’hypothèque saharienne levée, le processus des discussions est relancé.

L’affaire du Sahara, dont la superficie (2,5 millions de kilomètres carrés) est 4,5 fois supérieure à celle de la France métropolitaine, avait pourtant été hissée au rang de priorité à Paris. Ce Sud algérien n’a pas seulement enflammé les imaginaires teintés d’orientalisme sur des espaces vastes et désolés, propices aux aventures militaires (les compagnies méharistes), littéraires (Eugène Fromentin), géologiques (Conrad Kilian), sportives (raid Citroën) ou spirituelles (père Charles de Foucauld). Il est surtout d’une valeur stratégique centrale dans la formation puis la consolidation de l’empire français en Afrique. A l’heure où la décolonisation s’impose, Paris cherche à préserver cet espace tampon entre le Maghreb et le Sahel.

Le programme atomique naissant propulse la France dans le club des grandes puissances. Le Sahara qui l’abrite doit être conservé à tout prix

A la veille de l’ouverture des pourparlers d’« Evian 1 », la question du Sahara est l’objet d’une note de Bernard Tricot, conseiller du général de Gaulle, adressée à Louis Joxe, ministre d’Etat chargé des affaires algériennes. « Notre objectif stratégique est de conserver le rôle principal dans la défense d’une région d’Afrique qui est à la jonction du monde arabe et de l’Afrique noire », énonce le texte, censé résumer l’argumentaire français à opposer aux revendications de la délégation du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). La note fait partie d’une série de documents éloquents et précieux rassemblés dans l’ouvrage dirigé par Maurice Vaïsse Vers la paix en Algérie. Les négociations d’Evian dans les archives diplomatiques françaises (coédition CTHS-MAE-Ecole nationale des chartes, 2003). M. Tricot ajoute un second objectif de nature « stratégique » : « garder aussi longtemps que ce sera nécessaire la possibilité de faire des essais d’engins spéciaux [essais atomiques] ». Au moment où il écrit, Paris avait réalisé trois essais atmosphériques à Reggane (février, avril et décembre 1960). Le programme atomique naissant propulse la France dans le club des grandes puissances. Le Sahara qui l’abrite doit être co
m
17 mars 2022 11:21
Elle n'a rien abandonné; le Sahara n'appartenait pas à la France.
m
17 mars 2022 12:24
Il reprend les éléments de langage de ses maître français
La France a envahi , occupé par la force , massacré, brulé et exploité
Il y'a des émissions en ce moment à la TV française sur les crimes de la guerre d'Algérie ( Arte, France 2, etc)
La France , son administration coloniale, son armée, ses colons, ses pieds noirs ont été obligé de quitter une terre qui ne leur appartient pas
 
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