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Le mois de "Cha'bân" a débuté: un humble rappel à cette...
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7 septembre 2005 01:39
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...






Chers frères et sœurs,

A l'occasion du début du mois de "Cha'bân" et en vue de l'arrivée très prochaine du mois de "Ramadhân", j'ai pensé qu'il serait peut être profitable de partager avec vous les quelques lignes suivantes (extraites d'un cours de Hadith).

Incha Allah, celles-ci peuvent constituer pour nous tous -moi-même en premier- un humble rappel et contribuer ainsi à notre préparation spirituelle pour le mois de Ramadhân, le but étant, bien entendu, que le moment venu, Incha Allah, nous profitions au mieux de ces jours bénis.

Qu'Allah nous garde sur le Droit Chemin et nous accorde l'opportunité de toujours agir en bien, en restant attachés aux enseignements de la Révélation et en suivant le modèle du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam).
Amine



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On peut lire dans le Qour'aane les propos suivants qui furent adressés par Allah à chaytân:


"Excite par ta voix ceux d'entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et fais-leur des promesses". Or, le Diable ne leur fait des promesses qu'en tromperie. Quant à Mes serviteurs, tu n'as aucun pouvoir sur eux. Et ton Seigneur suffit pour les protéger !

(Sourate 17 / Verset 64-65)


Ce verset contient des indications par rapport aux principales voies utilisées par "chaytân" et ses alliés pour exercer son pouvoir sur l'être humain et l'égarer ainsi du Droit Chemin... Ils peuvent ainsi agir par:

- le biais de ce que l'homme perçoit à travers ses organes sensoriels ("Excite par ta voix..."winking smiley,

- l'effet néfaste de ses actes de désobéissance ("...rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie..."; selon la majorité des commentateurs du Qour'aane, toux ceux qui se meuvent en désobéissant à Allah composent la cavalerie et l'infanterie sataniques...) [1],

- l'intermédiaire des pulsions naturelles qui l'habitent, des qualités innées qui composent son caractère et des sentiments qu'il développe par rapport à sa propre personne ou à ce(ux) qui l'entoure(nt) ("...associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants..."winking smiley,

- des insinuations adressées directement à sa conscience et à son esprit ("...fais-leur des promesses"winking smiley.

"chaytân" peut ainsi s'infiltrer et accéder au cœur humain par des voies internes ou externes, apparentes ou dissimulées. D'où la nécessité pour le croyant de faire preuve constamment d'une vigilance accrue par rapport aux multiples assauts de son ennemi juré, dont le Qour'aane cite les propos en ces termes:


"Puisque Tu m'as mis en erreur, dit [Satan], je m'assoirai pour eux sur Ton droit chemin, puis je les assaillirai de devant, de derrière, de leur droite et de leur gauche. Et, pour la plupart, Tu ne les trouveras pas reconnaissants."

(Sourate 7 / Versets 16 et 17)




Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) avait clairement averti les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) à ce sujet. Abdoullâh Ibn Mas'oûd (radhia Allâhou anhou) raconte:

Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) traça pour nous une ligne et dit:

"Ceci, c'est la voie d'Allah."

Puis il traça plusieurs autres lignes à droite et à gauche de la première, après quoi il affirma:

"Celles-ci, ce sont (d'autres) voies, et et sur chacune d'entre elle se trouve un chaytân qui invite vers elle."

Et il récita (le verset coranique suivant):

"Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie. Voilà ce qu'Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété."

(Réf: "Mousnad Ahmad" et "Sahîh Ibn Hibbân" - Authentifié par Ibn Hibbân r.a. et qualifié de "Hassan" (bon) par Cheïkh Arnâoût r.a.)





Pour illustrer la perfidie et la sournoiserie de chaytân, l'Imâm Ghazâli r.a. relate dans son "Ihyâ oul Ouloûm" un récit qui se serait passé il y a de cela bien longtemps:



Il y avait un ermite parmi les israélites. chaytân envoûta un jeune fille puis insuffla dans l'esprit de ses proches que l'ermite détenait un moyen de guérison pour elle. Ils allèrent le trouver, mais il refusa de la prendre. Ils insistèrent jusqu'à ce qu'il accepte de la garder. Alors qu'elle se trouvait chez lui pour se faire soigner, chaytân vint l'influencer pour qu'il l'approche. Il continua à agir ainsi jusqu'à ce que l'ermite finisse par avoir des rapports avec elle. Celle-ci tomba alors enceinte de lui. chaytân vint à nouveau le trouver et lui insuffla:

"A présent tu vas être déshonoré. Sa famille va venir te trouver (et te faire payer pour ce que tu as fait)... Tue-là. S'ils te questionnent à son sujet, répond leur: Elle est morte !"

L'ermite la tua et l'enterra. chaytân alla auprès de la famille de la jeune fille et leur informa secrètement que l'ascète avait mis enceinte leur fille, l'avait tuée et enterrée. Ceux-ci vinrent le voir et le questionnèrent. Il répondit qu'elle était morte. Ils le saisirent alors afin de le tuer, (appliquant le talion pour venger) le meurtre de leur fille. chaytân vint à ce moment auprès de l'ermite et lui dit:

"C'est moi qui l'avait envoûté et c'est toujours moi qui ai informé secrètement à ses proches (tout ce qui s'était passé). Obéis moi et tu seras sauvé. Je te permettrai de les échapper."

L'ermite demanda: "En quoi dois-je t'obéir ?"

Il dit:

"Prosterne toi devant moi en deux fois."

Il le fit. chaytân lui dit alors:

"Je te désavoue..."

C'est bien celui-là même au sujet duquel Allah dit:

"(...) Ils sont semblables au Diable quand il dit à l'homme : "Sois incrédule". Puis quand il a mécru, il dit : "Je te désavoue car redoute Allah, le Seigneur de l'Univers."(Réf: Ibn Abid Dounyâ dans "Makâyid ouch chaytân", Hâkim dans son Moustadrak le rapporte aussi sous forme de Hadith Mawqoûf (suspendu) de Ali (radhia Allâhou anhou) et l'authentifie...)





Ce qui doit être souligné ici, c'est que ce qui a constitué le point de départ de toutes les dérives et les évènements horribles qui vont se succéder était un acte dont on ne soucierait pas outre mesure de la gravité en apparence: Tout va partir de l'acceptation par l'ermite de garder la jeune fille pour la soigner... Et il est tout à fait possible d'imaginer que, à ce moment, dans son esprit, il considérait son geste comme constituant une bonne œuvre, car visant à venir en aide à des gens éprouvés... Pourtant, il est loin de se douter alors ce qui l'attend, et, surtout, comment la suite des évènements va totalement échapper à son contrôle... Telles sont les ruses de chaytân. Qu'Allah nous en préserve tous. Âmine ! Ce n'est pas sans raison que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait en ce sens que celui qui s'aventure à trop s'approcher des limites fixées par Allah, peu ne s'en faut qu'il les transgresse et sombre ainsi dans l'interdit...



Il serait judicieux, ici, de rappeler quelques unes des portes internes -en ce sens qu'elle sont liées aux pulsions et aux sentiments humains- "favorites", celles qui sont le plus fréquemment employées par chaytân pour arriver à imprégner le cœur de l'homme de son influence maléfique, et ce, suivant l'exposé qu'en fait Al Ghazâli r.a. toujours.

Il s'agit de:



- LA COLERE: Sa violence peut en effet faire perdre à l'être humain tout contrôle de soi, offrant ainsi toute latitude à chaytân pour qu'il se joue de lui et le pousse à faire ce qu'il désire...

- LE DESIR: Non maîtrisé, celui-ci peut conduire l'homme à réaliser des péchés très graves, depuis le regard malsain jusqu'à la fornication, en passant par les pensées et les fantasmes illicites...

- LA JALOUSIE ET L'AVIDITE: Deux inclinaisons qui peuvent carrément aveugler et assourdir ceux qui en sont touchés et leur faire oublier leur sens des responsabilités. C'est bien la jalousie et l'envie qui provoquèrent la perte et la malédiction d'Ibliss en l'empêchant de se prosterner devant Âdam (alayhis salâm). Et c'est bien ce qu'on pourrait considérer comme étant une certaine avidité qui joua un rôle déterminant dans l'erreur commise par Âdam (alayhis salâm) et son épouse, les poussant à manger du seul arbre qu'Allah leur avait pourtant clairement interdit de s'approcher...

- L'AMOUR EXCESSIF DES CHOSES MATERIELLES, LA CRAINTE DE LA PAUVRETE ET L'AVARICE: chaytân emploie ces sentiment pour influencer l'être humain, développant et entretenant sans cesse en lui un mode de vie basé sur des critères purement matérialistes. L'homme arrive ainsi à gaspiller toute sa précieuse existence à courir derrière des objectifs qu'il n'atteindra jamais -car il ne lui sera pas possible de satisfaire l'ensemble de ses désirs matériels en ce monde. Pour illustrer cette triste réalité, on peut citer l'exemple de la personne qui obtient tout à coup, sans qu'il ne s'y attende, une centaine d'euros: Dans un tel cas, souvent, ce qui se produit immédiatement, c'est que son cœur se retrouve assailli par l'envie de satisfaire de multiples désirs matériels... dont chacun demande au moins une somme équivalente à celle qu'elle a obtenue. DU COUP, CE QU'ELLE A NE LUI SUFFIT PLUS DEJA ET ELLE RESSENT LE BESOIN D'AVOIR ENCORE PLUS D'ARGENT... Ainsi, lui, qui, il y a quelques instants seulement avait un cœur serein et ne ressentait aucun besoin matériel particulier se retrouve tout à coup dans une spirale de besoin. Et s'il ne prend pas garde et ne s'en extirpe pas, la volonté de satisfaire ses NOUVEAUX ET SUPPOSES besoins accapareront tout son temps et ne lui en laisseront même plus suffisamment pour pouvoir remplir ses REELS devoirs -ceux envers Son Créateur et les êtres qui l'entourent...

- LE DESIR ARDENT DE TOUJOURS PLAIRE AUX GENS -et non au Créateur: Une telle ambition a pour conséquence directe de développer dans le cœur de celui qui les porte des maladies spirituelles très graves, telles que l'ostentation... Les personnes qu'il cherche à plaire deviennent ainsi comparables à des divinités: En effet, tous ses faits et gestes, ainsi que son comportement et son attitude se trouvent constamment orientés par ce désir qui l'anime, avec toutes les conséquences néfastes que cela sous entend -la moindre d'entre elles étant qu'il sombrera dans la plus vile flagornerie (moudâhanah), n'osant plus ainsi s'acquitter de son devoir de musulman d'ordonner le bien et d'empêcher le mal, de peur de froisser ceux qu'il vénère tant...

- LA PRECIPITATION: Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) affirmait clairement que "la précipitation vient de chaytân..." (Hadith rapporté par Tirmidhi et qualifié de "Hassan" (bon).) Celui qui ne prend pas bien le temps de réfléchir avant d'agir diminue (partiellement ou totalement) le contrôle de sa raison sur ses décisions: Rien d'étonnant, dès lors, à ce qu'il devienne une proie de choix pour les insinuations sataniques.

- LA VOLONTE DE DENIGRER SES OPPOSANTS ET LE SECTARISME: L'esprit de contradiction est une disposition présente chez la plupart des gens, à des échelles différentes cependant. C'est justement ce trait de la personnalité que, souvent, "chaytân" arrive à exploiter de façon perverse et vicieuse: Ainsi, sur les questions liées, d'une façon ou d'une autre, à des aspects religieux, "chaytân" donne l'illusion à l'être humain que les critiques qu'il formule à l'égard d'autrui sont tout à fait justes et qu'elles contribuent à établir la justice... Résultat: Plutôt que de prendre conscience de ses manquements et de penser à se repentir pour ses propres méfaits et ses péchés, il retire de son attitude sectaire et de son déni constant d'autrui un sentiment de devoir accompli...

- L'ATTACHEMENT AUX SUJETS DE POLEMIQUES ET AUX DIVERGENCES: C'est encore là une voie qu'emploie "chaytân" pour détourner l'être humain de l'essentiel, celui de sa réforme personnelle pour une meilleure soumission envers Allah. Ce n'est pas sans raison que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) avait énoncé l'énorme mérite lié à l'abandon de la dispute, même lorsqu'on a raison...


Voici donc quelques uns des principaux accès "internes" utilisés par chaytân exercer son influence maléfique sur le cœur humain. A nous, à présent, de redoubler notre vigilance et de faire de notre mieux pour obstruer ces "voies" employées par chaytân, et ce, en multipliant les exercices de réforme spirituels et les œuvres pies, mais aussi et surtout en implorant l'Aide et l'Assistance d'Allah.


Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !

Wassalâmoualaïkoum wa Rahmatoullâhi wa Barakâtouh





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[1]- Voir à ce sujet les commentaires d'Al Qourtoubi r.a. dans son Tafsîr. Au passage, on peut souligner que c'est là une indication qu'il existe une véritable inter-action entre le cœur et les actions humaines: Si "al qalb" a une influence indiscutable sur ces dernières, en retour, celles-ci imprègnent également le cœur de certains effets, positifs ou négatifs... Retour



Source: [www.muslimfr.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
M
9 septembre 2005 15:35

Jazak Allahou kheyrane akhy 'Adel pour cet humble rappel qui a toute son importance...
'
10 septembre 2005 01:14
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...



Wa anta min ahlil djazâ-i in châ Allâh.
Qu'Allâh récompense avant tout l'auteur du texte, que je ne suis pas...
Amîne.



J'en profite pour rajouter un article, in châ Allâh, à propos du mois bénit que nous traversons:





La 15ème nuit du mois de Cha'bân...


Il y a toujours eu des divergences entre les savants sur le fait de savoir si la 15ème nuit de mois de Cha'bân renferme une vertu particulière ou non… Alors que bon nombre de savants - anciens et contemporains- sont d'avis que cette nuit n'a rien de particulier (selon eux, tous les Hadiths rapportés à ce sujet présentent des faiblesses au niveau de la chaîne de transmission -Isnâd-, ce qui fait qu'ils ne sont pas suffisamment fiables pour qu'on puisse les prendre en considération), d'autres savants sont au contraire d'avis que cette nuit renferme bel et bien une vertu particulière: C'est l'avis retenu notamment par Allâmah Ibné Taymiyah r.a., mais aussi pas mal de savants contemporains du sub-continent indien.




Il est à noter que les Traditions qui relatent ces vertus sont relativement nombreuses et sont rapportées par au moins 7 ou 8 Compagnons (radhia allâhou anhoum) différents (parmi lesquels on trouve Aïcha (radhia allâhou anha), Abou Bakr (radhia allâhou anhou) , Mou'adh Ibné Djabal (radhia allâhou anhou) , Abdoullah Ibné Amr (radhia allâhou anhou), Abou Moussa Ach'ari (radhia allâhou anhou), Ali (radhia allâhou anhou), Abou Tha'laba (radhia allâhou anhou), Aboud Dardâ (radhia allâhou anhou) …) Ces Traditions sont présentes dans les ouvrages de Hadiths suivants: Tirmidhi, Ibné Mâdja, Madma' ouz zawâid, Mousnad Bazzâr, Sounan Bayhaqi Al Koubrâ, Tabrâni, Sahih Ibné Hibbân, Mousnad Ahmad Ibné Hambal. Par ailleurs, un certain nombre de ces Traditions ont été compilées dans des chapitres spécifiques des ouvrages suivants: "At targhîb out tarhîb" de Al Moundhiri r.a. et "Fadhâil oul Awqât" de Bayhaqi.


S'il est tout à fait exact, comme évoqué précédemment, que chacune de ces Traditions présentent des faiblesses plus ou moins importantes au niveau de la chaîne de transmission, néanmoins, certains savants rappellent qu'une règle en vigueur dans la science des Hadiths stipule que, lorsqu'un Hadith "Dhaïf" (faible en authenticité) est rapporté par plusieurs voies différentes, il acquiert une certaine notoriété, et devient donc digne d'être pris en considération et accepté... ce qui est le cas ici pour les Hadiths sur la nuit du 15ème Cha'bân. C'est en substance ce qu'écrit Ibné Taymiyah r.a. dans un de ses ouvrages:


"(…) la 15ème nuit du mois de Cha’bân : Des Hadiths "Marfou’" (propos dont la chaîne de transmission remontent jusqu’au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam)) et des "Âthâr" (propos tenus par des Compagnons (radhia Allâhou anhoum)) rapportés concernant cette nuit indiquent qu’elle possède bien une certaine vertu. Certains, parmi les "salafs" (pieux prédécesseurs des premières générations de l’Islam), priaient à cette occasion. En ce qui concerne la pratique du jeûne en général durant le mois de Cha’bân , des Hadiths authentiques ont été rapportés. Une partie des oulémas parmi les "salafs" qui résidaient à Médine ou ailleurs, ainsi que d’autres (savants) des générations postérieures ont réfuté le fait que cette nuit renferme une vertu (particulière) ; ils ont également émis des critiques à l’égard des Hadiths rapportés à ce sujet, telle que la Tradition qui évoque que (au cours de la 15ème nuit de Ch’abân) Allah accorde le pardon à plus de personnes qu’il y a de poils sur les moutons de la tribu des "Banou Kalb" (réputée à l’époque pour le nombre considérable de ses troupeaux d’ovins). Ces savants affirment donc qu’il n’y a aucune différence entre cette nuit et n’importe quelle autre. Mais la position qui a été adoptée par de nombreux savants- ou (plutôt) la majorité de nos savants et des autres - est que CETTE NUIT A BIEN UNE VERTU PARTICULIERE, comme l’indique les propos de l’Imâm Ahmad r.a., et ce, en raison du nombre de Hadiths rapportés à ce sujet, (Traditions qui sont) confirmées par les multiples rapports émanant des "salafs". Certaines des vertus de cette nuit sont rapportées dans les "Masânîd" et les "Sounan" (différents types d'ouvrages de Hadiths) (…) POUR CE QUI EST DE JEUNER UNIQUEMENT LE 15ème JOUR DU MOIS DE CHA'BAN, CELA N'A AUCUN FONDEMENT. AU CONTRAIRE, (CETTE PRATIQUE) EST "MAKROUH" (BLAMABLE). De même, faire de cette date une occasion pour y préparer des mets et des plats (particuliers), ou encore pour s'y parer, CONSTITUE UNE INNOVATION RELIGIEUSE (BID'AH), QUI N'A AUCUN FONDEMENT…"


(Réf: Iqtidhâous Sirâtil Moustaqîm Volume 1 / Page 302)



Il écrit dans un autre des ses ouvrages:


"Quand à la 15ème nuit de Cha'bân, elle possède des vertus. Et il y avait (certains), parmi les "salafs", qui priaient (à cette occasion). Néanmoins, se réunir pour prier durant cette nuit dans les mosquées est une "Bid'ah" (innovation religieuse)."


(Réf: Fatâwa Al Koubra Volume 4 / Page 428)



Il faut souligner néanmoins qu’en ce qui concerne le fait d’accomplir une prière PARTICULIERE composée de 100 Rak’ates durant cette nuit -comme cela se faisait à une certaine époque-, Ibné Taymiyah r.a. toujours (ainsi que Ibné Qayyim r.a. d’ailleurs, dans son " Naqd oul Manqoûl " notamment) dénonce cela comme étant une " Bid’ah " (innovation).


Moufti Taqi Ousmâni, qui compte parmi les contemporains qui admettent les vertus de cette nuit, précise également ce point dans un de ses ouvrages. IL AFFIRME AINSI QU'IL N'Y A PAS DE FORME D'ADORATION SPECIFIQUE QUI EST RESERVEE A CETTE NUIT: CELUI QUI FIXE UNE CELEBRATION PARTICULIERE POUR CETTE OCCASION TOMBE DANS LA BID'AH. Selon lui donc, on peut accomplir n’importe quelle œuvre pie durant cette nuit (prière, récitation du Qour'âne, repentir…), sans pour autant déterminer une forme particulière à laquelle on s’attacherait comme s'il s'agissait d'une pratique instituée.


Pour les arabophones qui sont versés dans la science des Hadiths, je vais reproduire ici un passage extrait d'un ouvrage de Cheikh Moubârakphoûri r.a., auteur d'un célèbre commentaire du "Sounan Tirmidhi"… Dans ses écrits, il évalue l'authenticité des différents Hadiths en rapport avec le sujet:

(voir l'article-source)


Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !


Source: [www.muslimfr.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
'
23 septembre 2005 12:53
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...







Le jeûne spécifique du 15ème jour de "Cha'bân" en question...





Le jeûne du 15ème jour de Cha'bân n'est pas "moustahab" (recommandé) et encore moins "sounnah" (enseigné ou pratiqué par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam)).



En effet, ces deux caractères juridiques ("sounnah" et "istihbâb"winking smiley ne peuvent être établis qu'à partir d'un énoncé rapporté DE FACON FIABLE DU PROPHETE MOUHAMMAD (sallallâhou alayhi wa sallam) : Et, concernant le jeûne de ce jour UNIQUEMENT, aucun texte de ce genre n'existe.



Il y a bien une Tradition rapportée par Ali (radhia Allâhou anhou) qui attribue au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) les propos suivants :


ÅÐÇ ßÇä áíáÉ ÇáäÕÝ ãä ÔÚÈÇä ÝÞæãæÇ áíáåÇ æÕæãæÇ äåÇÑåÇ ÝÅä Çááå íäÒá ÝíåÇ áÛÑæÈ ÇáÔãÓ Åáì ÓãÇÁ ÇáÏäíÇ ÝíÞæá ÃáÇ ãÓÊÛÝÑ ÝÃÛÝÑ áå ÃáÇ ãÓÊÑÒÞ ÝÃÑÒÞå ÃáÇ ãÈÊáì ÝÃÚÇÝíå ÃáÇ ÓÇÆá ÝÃÚØíå ÃáÇ ßÐÇ ÃáÇ ßÐÇ ÍÊì íØáÚ ÇáÝÌÑ


ÃÎÑÌå ÇÈä ãÇÌÉ æÇáÈíåÞí Ýí ÔÚÈ ÇáÅíãÇä Úä Úáí Èä ÃÈí ØÇáÈ



" Lorsqu'arrive la nuit de la mi-chabân, alors mettez-vous debout durant celle-ci pour prier et jeûnez le jour car, certes, dès le coucher du soleil, Allah descend vers le ciel le plus proche et dit : "Y a-t-il quelqu'un qui recherche le pardon afin que Je le lui accorde ? Y a-t-il quelqu'un qui recherche la subsistance ("rizq"winking smiley pour que Je la lui donne ? Y a-t-il quelqu'un qui est éprouvé afin que Je le soulage ? Y a-t-il quelqu'un qui demande pour que Je lui procure (ce qu'il veut) ? Y a-t-il telle ou telle chose… ?" et ce, jusqu'à l'apparition de l'aube… "

(Cité dans les Sounan de Ibn Mâdja et les Chou'ab oul Imân de Al Baïhaqui.)




Cependant, la chaîne de transmission de ce Hadith comprend un narrateur, en l'occurrence ABOU BAKR IBN ABI SABOURAH, qui a fait l'objet de très sévères critiques de la part des spécialistes et experts musulmans. Ainsi :



- Sa crédibilité a été remise en cause par AL BOUKHARI (rahimahoullâh) ("dha'affahoû"winking smiley, ALI IBNOUL MADINIY (rahimahoullâh) et ABOU BAKR AL BAZZAR (rahimahoullâh) ("layyin"winking smiley. Les deux premiers savants l'ont même qualifié de "mounkar oul hadîth", c'est-à-dire de personne dont les narrations sont réprouvées…



- Les deux fils de l'IMAM AHMAD (rahimahoullâh) – Abdoullâh et Sâlih - rapportent de leur père qu'il a déclaré au sujet de ce narrateur:

"IL FORGEAIT DES NARRATIONS ("kâna yadha'oul hadîth"winking smiley ET IL MENTAIT ("yakdhibou"winking smiley."



- IBNOU 'ADIY (rahimahoullâh) l'a lui aussi compté parmi LES FORGEURS DE HADITHS ("houwa fî djoumlati man yadha'oul hadîth"winking smiley.



- IBNOU HIBBAN (rahimahoullâh) a dit à son sujet :

"Il rapportait des Traditions forgées (en les attribuant) à des personnes fiables. Il n'est pas permis d'argumenter à partir de ses propos ("kâna miman yarwî al mawdhoû'ât minath thiqât lâ yadjoûz oul ihtidjâdjou bih"winking smiley."

Ailleurs, il ajoute :

"Il n'est en aucun cas licite de consigner ses narrations ("lâ yahillou kitâbatou hadîthih (…) bihâlin"winking smiley."



- AL HAKIM (rahimahoullâh) a tenu des propos similaires à ceux d'Ibnou Hibbân (rahimahoullâh) concernant ce narrateur.



- AN NASSAÏ (rahimahoullâh) a dit pour sa part que Abou Bakr Ibn Abî Saburah est UN RAPPORTEUR A DELAISSER ("matroûk"winking smiley.



- IBNOU MAÏN (rahimahoullâh) affirme en substance que "SON RAPPORT NE VAUT RIEN" ("layssa hadîthouhou bichaïyin"winking smiley.



- AL HAÏTHAMIY (rahimahoullâh) le qualifie de : TRES FAIBLE ("dhaïf djiddan"winking smiley, A DELAISSER ("matroûk"winking smiley, GRAND MENTEUR ("kadhdhâb"winking smiley et GRAND FORGEUR ("wadhd-hâ'"winking smiley.




Des Traditions rapportées par Abou Bakr Ibn Abî Saburah ont ainsi tout à fait logiquement été remises en question par des juristes aussi connus que Ibnou Hazm (rahimahoullâh) le dhâhérite, Ibnou Hadjar (rahimahoullâh) le châféïte, Az Zaïlaï' (rahimahoullâh) le hanafite, pour ne citer qu'eux…



Références :

"Mîzân oul I'tidâl" – Volume 7 / Pages 341-342, "Adh Dhou'âfâ wal Matroûkîn lin Nasaï" – Volume 1 / Page 114, "Tahdhîb out Tahdhîb" – Volume 12 / Pages 31-32, "Adh Dhouafâ oul Kabîr" – Volume 2 / Page 271, "Al Kachf oul Hathîth" – Volume 1 / Page 286, "Al Madjroûhîn" – Volume 3 / Page 147, "Al Kâmil fidh dhou'afâ" – Volume 7 / Pages 295 à 297, Tafsîr Ibnou Kathîr – Volume 4 / Page 233, "Al Mouhallâ" – Volume 8 / Page 263, "Madjma'ouz Zawâïd" – Volume 1 / Page 213, Volume 3 / Pages 257 et 277, Volume 4 / Pages 9 et 170, "Nasb oul Râya" – Volume 3 / Pages 287 et 469, "Ad Dirâya" – Volume 1 / Page 110




C'est en considérant cette réalité qu'il est aisé de comprendre que le Hadith de Ali (radhia Allâhou anhou) cité plus haut et exhortant notamment à jeûner de façon spécifique le 15ème jour du mois de Cha'bân N'EST PAS FIABLE (certains experts vont même jusqu'à le considérer comme étant "mawdhoû'" (forgé –inventé)).


Parmi les savants qui ont critiqué de façon explicite et précise l'authenticité de cette Tradition, il y a notamment :



- AL AÏNIY (rahimahoullâh) (l'illustre savant hanafite) dans son commentaire du Sahîh oul Boukhâri, le "Oumdat oul Qâriy" – Volume 11 / Page 82



- AL 'IRAQUIY (rahimahoullâh) dans son Takhrîdj du célèbre "Ihyâ oul 'Ouloûm" de l'Imâm Al Ghazâliy (rahimahoullâh) – Volume 1 / Page 164



- IBNOU RADJAB AL HAMBALIY (rahimahoullâh) dans "Latâïf oul Ma'ârif" – Volume 1 / Page 151



- IBNOUL DJAWZIY (rahimahoullâh) dans "Al 'Ilal oul Moutanâhiyah" – Volume 2 / Pages 561-562



- ACH CHAWKANIY (rahimahoullâh) dans "Al Fawâïd oul Madjmoû'ah" – Page 51






A partir de là, deux conclusions s'imposent :



1* L'énoncé de la Tradition concernée de Ibnou Mâdja ne peut être attribué directement au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam).



2* Comme énoncé en introduction, CE HADITH NON AUTHENTIQUE NE PEUT EN AUCUN CAS SERVIR DE FONDEMENT POUR ETABLIR LE CARACTERE "SOUNNAH" OU "MOUSTAHAB" DU JEûNE DU 15ème JOUR DE "CHA'BAN" UNIQUEMENT.






Les experts musulmans affirment en effet que, pour prendre en considération un Hadith de faible authenticité ("dha'îf"winking smiley, il est absolument nécessaire que :



1* LA TRADITION NE SOIT PAS "mawdhoû'" (FORGEE) OU QUE SA FAIBLESSE NE SOIT PAS TROP IMPORTANTE.



2* LE HADITH EN QUESTION DOIT SE PLACER DANS UN CADRE D'ACTION RECONNU ET LEGIFERE, ETABLI A PARTIR DE REFERENCES VALIDES (verset du Qour'aane, Hadith authentique ou fiable).



3* IL NE FAUT PAS AVOIR LA CONVICTION DU CARACTERE FONDE ET ETABLI DU HADITH "dha'îf" APPLIQUE, et ce, afin d'éviter d'attribuer au Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) quelque chose qu'il n'aurait pas dite. Il s'agit plutôt d'agir par prudence, c'est à dire suivant l'éventualité qu'il est possible que la Tradition soit valide.



(Il est à noter que de grands juristes hanafites (comme al hasfaki (rahimahoullâh)) ont également mentionné dans leurs écrits la nécessité de respecter ces trois conditions dans le traitement des Hadiths "dha'îfah". (Voir par exemple "Ad dourr oul Moukhtâr" – Volume 1 / Page 87, ainsi que les commentaires de Ibnou 'Abidîn (rahimahoullâh) dans son "Radd oul Mouhtâr"; voir aussi "I'lâ ous Sounan" – Volume 18 / Pages 8904 et suivantes))






Et, dans le cas présent, aucune de ces trois conditions n'est respectée… En effet :



1* LA FAIBLESSE DU PRETENDU HADITH EST EXTREMEMENT IMPORTANTE (elle est carrément considérée comme étant forgée selon certains savants…)



2* Il n'existe aucun autre Hadith valide qui légifère le fait de jeûner SEULEMENT le 15ème jour du mois de Cha'bân. Ce qui est établi de façon formelle du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), c'est qu'il jeûnait pratiquement durant TOUT LE MOIS DE "CHA'BAN", et qu'il (sallallâhou alayhi wa sallam) avait aussi l'habitude de jeûner les 13,14 et 15ème jour DE CHAQUE MOIS ("ayâm oul bîdh"winking smiley.



3* Parmi ceux qui ont l'habitude de pratiquer ce jeûne unique du 15ème Cha'bân, la très grande majorité des personnes considère cela comme une action sounnah ou moustahab : En d'autres mots, en accomplissant ce jeûne, ILS ONT LA CONVICTION QUE LE HADITH DE 'ALI (radhia Allâhou anhou) QUI EXHORTE A LE FAIRE EST FONDE ET ETABLI…




>>> C'est bien pour cette raison qu'AUCUN OUVRAGE parmi les REFERENCES des différentes écoles juridiques musulmanes ne mentionne, parmi les "siyâm sounnah" ou "moustahab", LE JEûNE SPECIFIQUE DU 15ème JOUR DE "CHA'BAN".




Wa Allâhou A'lam !


Source: [www.muslimfr.com]





Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...
 
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