Le groupement tactique conjoint pour la Corne de l'Afrique (« Combined Joint Task Force-Horn of Africa », CJTF-HOA), chargé des opérations antiterroristes dans la région pour le Commandement central américain, livre une guerre au terrorisme qui prend souvent la forme d'une « offensive de paix » au service des collectivités locales.
C'est ce qu'a fait valoir le général Samuel Helland le 23 mars, à l'occasion d'une conférence de presse retransmise par satellite à l'intention de journalistes couvrant le ministère de la défense des Etats-Unis.
La lutte antiterroriste est la mission principale du groupe de travail, a-t-il expliqué, et « améliorer la sécurité, la stabilité et les conditions de vie des populations locales en fait partie (...) C'est la raison pour laquelle nous apportons une aide dans les écoles, dans les dispensaires, ainsi que dans le domaine du génie civil et du forage de puits ».
« Nous identifions les principaux points forts des pays hôtes et des pays partenaires et en tirons le meilleur parti possible pour appuyer la formation au maintien de la sécurité des frontières, la conduite d'opérations d'interdiction maritime et les opérations conjointes menées par des civils et des militaires », a-t-il précisé.
La mise à jour d'activités qui permettront à la population locale de mieux répondre à ses besoins en matière de développement entre aussi dans le cadre des responsabilités du groupe de travail.
« Si, alors même que nous renforçons les capacités des nations, il nous est possible de mettre en place des fondations, nous avons alors la possibilité de renforcer la sécurité, la stabilité et le bien-être des populations. Si nous arrivons à dissocier la population des activités terroristes qui voient le jour dans la région, les terroristes perdent alors leurs points de chute, leur soutien, et plus aucun groupe ou peuple n'est disposé à épouser leur idéologie extrémiste », a-t-il dit.
Le général Helland a rappelé à son auditoire que les réseaux terroristes tels que le Djihad islamique érythréen, l'al-Ittihad al-Islamiya (Unité islamique ) de Somalie, les moudjahidines somaliens, et même l'Armée de résistance du Seigneur, continuent à bien se porter dans la Corne de l'afrique ainsi qu'en Ouganda et dans le sud du Soudan.
« J'ai du mal à croire qu'ils ne se connaissent pas, et je soupçonne qu'ils sont liés au réseau terroriste mondial », a-t-il souligné.
Pour lui, l'organisation d'opérations conjointes auxquelles participent civils et militaires est sûrement la meilleure arme contre la propagation du terrorisme car de telles opérations « suscitent la confiance des gens avec qui nous travaillons et renforcent leur crédibilité ».
Le groupement tactique qu'il commande travaille aussi en étroite collaboration avec le département d'État, l'Agence des États-unis pour le développement international, et les organisations non gouvernementales. « Nous échangeons des informations et transmettons les informations que nous donnent les diverses organisations aux pays hôtes afin qu'ils puissent engager des poursuites contre les terroristes et prendre les mesures nécessaires pour contrer les activités terroristes dans la région », a-t-il précisé.
Le groupement tactique conjoint comprend 13 officiers représentant plusieurs pays, notamment la Roumanie, la Corée du Sud, l'Ouganda, le Kenya, le Yémen, Djibouti, la France et la Grande-Bretagne, qui commandent une force rassemblant tous les services armés, à savoir l'armée de terre, la marine, l'armée de l'air, les marines et les garde-côtes.
« La force est basée au camp Lemonier (Djibouti) ; son champ d'action va jusqu'au Soudan et couvre le Yémen, l'Érythrée, l'Éthiopie, Djibouti, le Kenya et les Seychelles. Elle s'intéresse aussi à la Tanzanie et à l'Ouganda car ces pays partagent des frontières avec le Soudan et le Kenya », a-t-il indiqué.
Lorsqu'on lui a demandé si cette force d'intervention participait à la « construction » des pays de la Corne, le général Helland a répondu : « Il n'est pas exact de dire que nous sommes impliqués dans la construction des pays, parce que ce n'est pas ce que nous faisons. Ce que nous faisons, c'est de renforcer les capacités, c'est-à-dire aider les populations locales à surmonter les défis auxquels elles se heurtent en matière de développement, de façon à améliorer leur niveau de vie. »
Répondant à la question d'un interlocuteur, il a fait remarquer que le groupement tactique avait démontré son efficacité auprès des populations des pays hôtes au cours des mois passés : si le premier projet de coopération médicale et vétérinaire militaro-civile n'avait attiré que 50 personnes cherchant à se faire soigner et environ 250 chèvres, chameaux et ânes pour des soins vétérinaires, une opération similaire de soins médicaux et vétérinaires mise sur pied au Kenya la semaine du 13 mars avait attiré plus de 3.000 hommes, femmes et enfants et plus de 31.000 animaux.
« Nous avons fini par réaliser que si nous annonçions nos projets, si nous disions la vérité aux gens, si nous leur montrions que nous sommes sincères et dignes de confiance, ils viendraient et nous accorderaient leur coopération », a-t-il fait remarquer.
Le groupement tactique a aussi été invité à participer à la remise en état de mosquées en Éthiopie et à intensifier les opérations de sécurité et d'interdiction maritime au Yémen.
« Il y a moins de deux ans, le Yémen n'avait aucune capacité en matière de sécurité des côtes. Aujourd'hui, les moyens de ce pays dans ce domaine sont très solides et le prix de l'assurance pour les transports maritimes à Aden a été réduit à trois reprises tout simplement à cause de la présence de garde-côtes à qui nous avions donné une formation », a-t-il fait remarquer. signé :acharif moulay abdellah bouskraoui.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 28/03/05 14:26 par moulay abdellah.