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Mère à quinze ans
26 juin 2007 17:06
Salam Alikoum

Après l'histoire de Khenza [www.yabiladi.com], je vous propose d'enchaîner avec une autre témoignage en proses issu de mon esprit et qui se veut véridique.
Cela a pour but de lancer le débat sur ce sujet souvent tabou et qui à l'origine de bien des maux sociaux, principalement dans notre cher pays.


Bonne lecture

Môh Tsu

Ps : ce texte m'a personnellement ému et troublé quelques jours une fois, bien que je l'ai écrit perplexe



Mère à quinze ans

Aujourd'hui, le Diable se rit toujours de moi.
Moi qui ai baissé ma garde, rêveuse autrefois.
Car je ne connaissais rien à l'amour à l'époque
Et j'ai tout appris à mes dépends sous le choc.

J'étais naïve comme ces princesses des contes.
Et mon donjon était une tour, faite de hontes,
De tabous, de costumes et autres rites de Vieux.
Quand moi, encore jeune, je rêvais que de mieux.

J'en voulais à ce béton qui me retenait prisonnière
Et à tous ceux qui me faisaient la Leçon à l'envers.
À l'endroit, aujourd'hui, quand on change de repère,
Rongée par les froids, les remords, bien moins fière.

Mon histoire est basique. Trop classique même :
C'est une fille et un garçon qui se disent "je t'aime".
Une histoire parmi d'autres mais différente pour moi
Qui reculais face à l'Inconnu faisant le premier pas !

Au début, j'entendais la petite voix de mon Dragon ;
Mais que les battements du cœur ont tut sans raison.
Je n'y comprenais rien à ce qui m'arrivait dans le noir,
Quand ma lumière était seulement de le voir !

C'était mon premier amour. Ce fût le premier et dernier.
Car pour toujours, je ne pourrais plus aimer.
J'ai tout perdu dans cet échange avec le Diable
Et je me plais à me nommer "La femme des sables".

J'ai été prise au piège de l'amour qu'on croit sincère,
Émouvant, en pensant avoir quitté son rôle de prisonnière,
Délivrée du malheur des gens, de votre propre famille,
Par votre chevalier servant, pour une vie plus facile.

J'avais commencé à faire des projets, plans, maquettes
Voire des tas de films, bien seule, dans ma tête.
Loin de penser que tout ça allait s'écrouler un jour...
En dix minutes, un quart d'heure, après avoir fait l'amour.

Je pensais que s'embrasser et coucher ensemble était normal,
Que c'est la réponse d'amour de la femelle pour son mal.
C'est vrai que l'amour fait mal : avant, pendant et après !
Je l'ai vu avec mes menstrues, l'horloge biologique, déréglée.

Oui, j'ai pas fait gaffe et j'ai pris des formes à quinze ans.
Pas de préservatif, de pilule ou autre stérilisant
Pour éviter la faute de la faute, le carton rouge,
La peur au ventre, l'expulsion alors que le bébé bouge.

L'entraîneur, qui m'avait alors entraînée vers mon état,
Je vous le donne en mille, ne voulait pas de statut de papa.
Et donc, ce lâche m'avait laissée seule au milieu du terrain,
Le ventre en forme de ballon, sans but, sans espoir, sans rien.

Je me suis alors retrouvée dans une cage encore plus petite
Quand je voulais que ma petite grandisse sans contraintes !
Je n'ai pas eu le courage d'avorter, de voir la vie quitter ma vie
Même si j'aurais aimé qu'elle fleurisse dans mon Paradis.

Mais bien sûr, j'ai dû lutter pour la protéger, la cacher.
Pour ça, je portais de gros pulls, mangeais au nom de la puberté ;
Racontais des bobards quand mes copines jadis envieuses se moquaient,
Les yeux rivés sur les magazines et sur ce qui nous attendaient.

Neuf mois sont passés. Très tôt le matin, encore loin du soleil,
J'ai prétexté descendre les poubelles pour lui donner naissance dans le local.
J'ai souffert seule, en sang, en sueur dans le nauséabond
Avant que son cri ne me réveille dans ce cauchemar si bon.

Je sortis du sac noir des habits achetés pour une cousine,
Une paire de ciseau pour couper le lien de la vie consanguine,
Une couverture, comme dans le scénario exécuté des milliers de fois,
Dans ma tête, tard dans ma chambre, en attendant de ce jour là.

Et pendant quelques minutes où se mêlaient les larmes de mon corps,
J'ai abandonné ce monde pour l'embrasser, la serrer très fort contre mon cœur,
En lui demandant pardon pour sa vie future qui sera comme la mienne :
Compliquée et vide, pensant à l'amour à donner et recevoir de ceux qu'on aime.

Ce fût donc le seul et dernier jour où j'ai vu ma petite fille.
Puisque après avoir repris des forces, je suis partie en ville.
Et là, j'ai fait l'infaisable : abandonner une partie de mon cœur,
Une partie de ma vie, avec sur ses joues des larmes de mon malheur.

Môh Tsu
Le 27/02/2007



Modifié 2 fois. Dernière modification le 26/06/07 17:08 par Moh Tsu.
l
26 juin 2007 17:13
crying( j'en ai les larmes o yeux, tous ça pour une minute de plaisir a cette age la, elle aurais du etre honnette avec c parents ce qui ai fait et fait lahster, ça ma toucher
[b]Une philosophie de Succès"gardez vos croyances positives" car Ce que vous croyez devient vos pensées Vos pensées deviennent vos paroles Vos paroles deviennent vos actions Vos actions deviennent vos habitudes Vos habitudes deviennent vos valeurs Vos valeurs deviennent votre destinée[/b]
a
26 juin 2007 19:31
salam

l'inconscience dûe a l'amour!!

ca laisse rêveur mais au final perplexe. Dur dur mais c'est tellement vrai.Et il n'y a personne pour les aider.

sad smiley
Il faut se garder de trois fautes : parler sans y être invité, ce qui est impertinence ; ne pas parler quand on y est invité, ce qui est de la dissimulation ; parler sans observer les réactions de l'autre, ce qui est de l'aveuglement. [Confucius]
c
26 juin 2007 19:41
salam


jconnais une fille 18 ans 2 enfants

le premier a 15 ans,

le pere un etudiant du maroc, elle une francaise naive ... heureusement quil est reste avec elle

elle lui a fait les papiers... elle sest convertie, et maintenant sa va
h
26 juin 2007 20:52
ma belle soeur a eu sa fille a 15ans elle a aujourdhui 33ans et sa fille 18anset la derniere a 9ans elle regrette de lavoir fait tot mais ne regrette pas cet enfant elle est toujour marié (elle s'est marié a 15ans )
r
26 juin 2007 23:56
je ne sais pas pourquoi les marocains trouvent le fait de parler de la sexualité avec leurs enfants est un sujet tabou. si les parents ne peuvent parler avec leurs enfants directement, une tante ou un oncle peut le faire facilement. Je me souviens quand j'ai été petite, ma mère nous parlait des attouchements pour nous aviser ; mais avec des mots et des expressions rigolos. quqand j'ai eu mes premiers régles c"était ma grande mère qui m'a expliquée avec ses termes traditionnels, bien que j'ai ét bien informé. Mes filles savent tous sur la sexualité de la femme et de l'homme, on disute de tous les problèmes qui peuvent arriver suite à une ignorance , je leur raconte des histoires réelles et je les laisse déceler les erreurs.
donc le role revient aux parents et l'homme et la femme, on doit finir par lahchouma c mieux que chouha et tout ce qui en suit!!! des bébés abandonnés et des mamans-gamines!!!
20 décembre 2007 12:24
Citation
respectable a écrit:
je ne sais pas pourquoi les marocains trouvent le fait de parler de la sexualité avec leurs enfants est un sujet tabou. si les parents ne peuvent parler avec leurs enfants directement, une tante ou un oncle peut le faire facilement. Je me souviens quand j'ai été petite, ma mère nous parlait des attouchements pour nous aviser ; mais avec des mots et des expressions rigolos. quqand j'ai eu mes premiers régles c"était ma grande mère qui m'a expliquée avec ses termes traditionnels, bien que j'ai ét bien informé. Mes filles savent tous sur la sexualité de la femme et de l'homme, on disute de tous les problèmes qui peuvent arriver suite à une ignorance , je leur raconte des histoires réelles et je les laisse déceler les erreurs.
donc le role revient aux parents et l'homme et la femme, on doit finir par lahchouma c mieux que chouha et tout ce qui en suit!!! des bébés abandonnés et des mamans-gamines!!!


Il n'a pas que dans la communauté maghrébine que les parents qui n'osent pas communiquer sur ces sujets graves, souvent sous couverts de la honte effectivement (fameuse "hachouma" à la base de bien des maux) ou d'une formule toute faite "de toute façon, ils savent ! Y a l'école, l'internet, les copains, les livres etc."

Sauf que la vie n'est pas un livre, un conte de fée, auquel je fais allusion dans le début du texte avec "la tour" = donjon, "le dragon" et le fameux saveur... qu'est l'amoureux.
Ce qui place mon héroine dans une famille modeste, traditionnelle, en contraste avec les aspirations des jeunes d'aujourd'hui à vouloir vivre leur vie, et dont font partis les sentiments, les désirs, plaisirs, assimilés malheureusement pour beaucoup à la sexualité... qui "prend souvent plus qu'elle ne donne". Parce que faire la "chose" est devenue norme sociale malheureusement, comme la mode, d'où le fait qu'elle dise : "Je pensais que s'embrasser et coucher ensemble était normal, que c'est la réponse d'amour de la femelle pour son mal." L'influence de la mode étant évoqué au travers des fameux magazines pour ados (et autres radios) que les copines suivent de près.

Enfin, cette histoire s'inspire de faits divers et particulièrement de l'histoire d'une fille en classe de première qui cachait sa grossesse avec de "gros pulls". Et beaucoup ont été étonnés en milieu d'année d'apprendre la naissance de sa petite fille. Une grossesse que j'avais remarquée une fois mais qu'elle a niée.

Enfin, quoi qu'il en soit, nous devons communiquer avec ces ados qui n'osent pas s'exprimer par honte ou par fierté de mieux savoir que nous (en décalage soit-disant, d'un autre temps) alors qu'ils ne demandent qu'à ce que nous les guidons, quitte à le faire discrètement, mais sûrement, pour rappeler la différence entre le bien et le mal, qui se mélange parfaitement dans l'amour, physique ou pas.


Amicalement,

Môh Tsu
 
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