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Menace sur le thon rouge
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7 décembre 2008 16:00
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Une espèce destinée exclusivement à l’export

· Le Maroc s’est vu attribuer le 2e quota de pêche au thon rouge
· Mais, à cause de son prix, ce poisson n’est pas vendu localement


MANGER du thon, quoi de plus banal? Mais, seuls les consommateurs avertis savent que c’est la bonite qui est, en fait, vendue localement et non le thon rouge qui focalise tant les débats. La bonite, ou encore le listao, est une variété de thon, certes, mais qui n’atteint pas les niveaux de prix du thon rouge. Elle est vendue en boîtes de conserve sous les marques commerciales Calvo et Tam. Ce dernier fonde beaucoup d’espoirs sur les dernières pluies pour reprendre sous peu sa production de bonite. «En effet, pendant la période des pluies, le thon remonte à la surface à la recherche de l’eau douce», explique Ahmed Zekrani, directeur général de la société Tam. «La baisse des droits de douane, décidée par les ministères des Finances et des Pêches, et qui sont maintenant de 10%, nous permettra d’importer de la bonite fraîche ou congelée pour satisfaire la demande», espère encore le patron de Tam.

Concernant la pêche au thon rouge au Maroc, selon Zakia Driouich, responsable de la direction des Pêches maritimes et de l’Aquaculture, «les segments actifs dans ce secteur sont composés des madragues avec environ 1.700 tonnes par an, de quatre senneurs spécialisés dans la pêcherie thonière (300 tonnes), la pêche côtière accessoire (400 tonnes) et les barques qui font de la pêche artisanale (100 tonnes)».

Le Maroc a déjà tenté une expérience dans le domaine de la régénération des stocks de thon rouge. Il s’agit d’un projet de coopération maroco-japonais, initié avec l’OFCF (Overseas Fishery Cooperation Foundation). Ce programme a démarré en 1993 et a pris fin en 2001. Basé à M’diq, il visait essentiellement à contribuer au développement de la recherche et de la technologie de reproduction contrôlée du thon rouge à des fins de repeuplement. A travers cette expérience, l’Etat voulait acquérir le savoir-faire nécessaire afin de le répercuter sur les opérateurs privés. Le projet a donc été doté de ses propres structures: une cage amarrée en pleine mer, une écloserie, des laboratoires et toute l’infrastructure nécessaire à un projet aquacole, comme le transport de poissons à l’état vivant... Les actions menées sur la période 1993-2001 ont porté sur la poursuite de l’élevage des géniteurs de thon rouge au large de M’diq, la réalisation des dernières tentatives de collecte des œufs de thon au niveau du site d’élevage en mer ouverte, l’amélioration du système d’approvisionnement de l’écloserie en eau de mer, la formation de spécialistes marocains pour la prise en charge de l’ensemble des travaux du projet. Selon des sources proches du dossier, «le privé, qui est censé investir dans cette filière, n’a pas suivi». Toujours est-il qu’un projet de ferme d’engraissement du thon a été lancé à Sidi Ifni par des investisseurs privés, mais celle-ci n’a pas encore démarré ses activités. On s’attend à ce qu’elle soit opérationnelle en 2009.

Consommation

LE Maroc s’est vu adjuger le deuxième quota de pêche au thon rouge après l’UE avec ses 25 pays membres et le troisième après celui d’Espagne, mais qu’en est-il de sa consommation au Royaume? «En fait, il n’y a pas de circuit de commercialisation du thon rouge au Maroc à cause d’abord de son prix et des habitudes alimentaires des Marocains. Sachant que le thon rouge se mange cru, la consommation de cette espèce est insignifiante dans notre pays. Le thon rouge est donc exclusivement destiné à l’exportation», précise M’hamed Idrissi, responsable du centre régional de l’INRH (Institut national de la recherche halieutique) à Tanger.

Hassan El ARIF
[www.leconomiste.com]
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7 décembre 2008 16:01
Thon rouge: Grosse menace sur les stocks

· En cause, le développement de la capacité de pêche
· Un centre implanté à Tanger pour surveiller l’espèce


Tout le long de la 16e réunion extraordinaire de l’ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique), qui a eu lieu du 17 au 24 novembre à Marrakech, les participants étaient tiraillés entre les considérations d’ordre économique et scientifique. Explications de M’hamed Idrissi, responsable du Centre régional de l’Institut national des ressources halieutiques (INRH) à Tanger et membre de la délégation marocaine auprès de l’ICCAT.

- L’Economiste: Le thon rouge fait actuellement l’actualité. Où trouve-t-on cette espèce?
- M’hamed Idrissi: Les stocks de thon rouge se situent dans l’Atlantique Ouest et Est et la Méditerranée. Et les bancs les plus importants se trouvent dans l’Atlantique Est et la Méditerranée. Pour se reproduire, le thon rouge effectue des migrations de grande amplitude. Il s’agit de migrations génétiques, dans un sens, et de migrations trophiques, dans l’autre. Le thon rouge se nourrit dans l’Atlantique Est et se reproduit, en été, en Méditerranée. Essentiellement, du côté des îles Baléares, de Syrte, au large de la Libye et de Malte, et dans le golfe d’Antalya, vers Chypre, la Turquie et la Grèce et autour de la Sicile. A la fin, il retourne vers sa zone d’alimentation située en Atlantique Est, en passant par le détroit de Gibraltar, près des côtes marocaines.

- Et aujourd’hui, les stocks sont menacés…
- Tout à fait. L’état des stocks est évalué par une équipe d’experts au sein du SCRS, Comité permanent pour la recherche et les statistiques relevant de l’ICCAT. Les évaluations des trois dernières années font état d’une surexploitation. Selon les scientifiques, la biomasse féconde se situerait à moins de 40% du niveau de biomasse de géniteurs qui permettrait une production soutenue, c’est-à-dire à un niveau optimal. Dans de telles situations, il est impossible d’assurer la pérennité des stocks puisque les conditions qui garantiraient le niveau optimal ne sont pas respectées. Les captures réelles du thon rouge seraient de l’ordre de 60.000 tonnes, en 2007, au lieu de 29.500.

Pour remédier à cela, le SCRS avait recommandé des TAC de 15.000 tonnes et la commission, lors de sa réunion à Marrakech (ndlr: du 17 au 24 novembre 2008), a convenu de 22.000 tonnes en 2009, au lieu des 27.500 prévues dans le cadre du programme pluriannuel de rétablissement des stocks (2007-2010).

- Les nouveaux quotas pourront-ils protéger l’espèce?
- Pas vraiment. Mais c’est déjà une première étape. A Marrakech, l’ICCAT a essayé de concilier les considérations scientifiques et la problématique de la pêche pour les parties concernées. Le consensus est de réduire de 5.500 tonnes le quota fixé pour 2009 pour le ramener à 22.000 tonnes. Le Maroc a donc vu son quota réduit proportionnellement à ce qui est fait pour les autres pays membres de l’ICCAT. D’ailleurs, son quota s’est toujours situé autour de 10% du quota global [=> 2 750 tonnes => $$$] alloué aux autres parties contractantes, une proportion qui reste maintenue.

- Maintenant que l’ICCAT a formulé ses recommandations, que va-t-il se passer?
- Si la commission a dû trouver un compromis, elle a aussi insisté sur les actions qui doivent être mises en place à partir de 2009, notamment au niveau des mesures de contrôle et d’ajustement de la capacité de pêche. Pour les pays ayant une capacité de pêche surdimensionnée, ils doivent procéder à sa réduction en retirant, par exemple, une partie de la flotte. Au Maroc, le système est verrouillé. D’ailleurs, il a même reçu les félicitations de l’ICCAT pour le système de contrôle et de surveillance mis en place.

- Le Maroc dispose-t-il d’une expertise dans le domaine des thonidés?
- Oui. L’INRH a créé tout un centre régional, basé à Tanger, pour se charger du suivi du dossier des grands migrateurs, notamment des thonidés. Il est d’ailleurs reconnu par l’ICCAT. Cette structure régionale de recherche halieutique est actuellement en mesure de présenter des études scientifiques, basées sur des données et informations directement collectées sur le terrain, qui représentent des contributions scientifiques pour évaluer l’état des stocks.

Propos recueillis par H.E
[www.leconomiste.com]
L
8 décembre 2008 06:55
Sa raréfaction s'estime par son prix et le manque d'approvisionnement des marchés de demande

Généralement les pêcheurs n'aiment pas ces mesures, mais ce sont déjà des demi-mesures si on veut sauver l' espèce et les revenus du futur

la pêche en mer sera de plus en plus réglementée, c'est normal pour la pêche d'animaux sauvages naviguant en différentes zones internationales
t
19 décembre 2008 15:43
Oui ce type de poisson est menacésad smiley(
 
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