Bonjour, pour un travail de recherche j'aurais besoin de savoir quelles sont vos mémoires (héritées ou non par vos familles) issues de la colonisation française au Maroc (ou encore en Algérie, voire au Maghreb)..? Qu'est-ce que vous en tirez ? Quelle est votre opinion dessus ?
En premier lieu, un ouvrage portant le rapport de la mission scientifique au Maroc de 1912, établi sous l'égide du ministère des affaires indigènes qui apporte un autre regard sur la préparation de la colonisation française : point de mission civilisatrice mais un recensement militaire précis du nombre de tentes, de fusils, de chevaux, des zaouïas guerrières, des souks, des relevés géographiques des gués, des cols, des informations sociologiques relatives aux tribus, aux mœurs, us et coutumes, à l'organisation sociale, etc ...
En second lieu, un exemplaire portant une pseudo traduction littérale déformée du coran qui aurait appartenu au Capitaine Petit-jean.
En troisième lieu les vestiges délabrées de l'occupation coloniale rurale, avec des bâtisses recouvertes de tuiles insolites, sises au sein de très grandes fermes bordées de pins malheureux, transplantés, aux senteurs, d'une métropole au delà de la méditerrané, se mêlant à celles des vignobles introduits, produisant déjà majoritairement pour les caves à destination de la France, puis accessoirement aux colons. Des fermes acquises par le joug, dans un pays sans véritable cadastre, ni conservation foncière. L'alcool, le tabac, le cannabis développé et réglementé au Maroc, faisait étrangement écho à l'alcool, au tabac, à l'opium d'Asie.
Puis des ouvrages politiques français en ingérence, analysant à l'aune de leurs convictions et leur référentiel propre des faits qui ne pouvaient que leur échapper (Ben Arafa, exil à Madagascar) auxquels s'ajoute nombre d'ouvrages d'orientalistes arrogants et à coté de la plaque.
Puis les histoires oralement transmises rapportant les tortures subies par les résistants, concernant la fameuse maison du commandement sise à l'Agdal (avec le meurtre de Allal Ben Abdellah) suivies de celles des illustres collabos, des Caïds, des notables qui ont pu échapper à la vindicte populaire (Glaoui, Bou3mar, etc), et d'autres subalternes (courroies de transmission) se terrant loin du lieu de leurs méfaits dénigrés et rejetés par leur famille.
Bref, pour faire court, l'interaction entre un peuple non averti, immature et une puissance en avance technologique, avide et féroce, profitant de son avantage pour tenter d'asservir les colonisés au gré d'une pacification décapitant, ne peut laisser de bon souvenirs.
Modifié 2 fois. Dernière modification le 11/04/23 11:23 par blagueur**.
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