Serait-on aujourd'hui au bord de l'un des plus grands scandales qu'a connus le football national jusqu'à ce jour ? Toutes les indications concernant l'affaire Zemmama plaident pour un grand déballage qui va avoir lieu dans les jours qui viennent. Dans un communiqué de la Fédération Royale marocaine de football daté du samedi 26 août, celle-ci a annoncé avoir déposé plainte contre Merouane Zemmama et «les intermédiaires» pour faux et usage de faux. D'après des sources proches de la FRMF, la police a été saisie de cette affaire depuis quelques jours déjà.
Le général Hamidou Laânigri, directeur général de la Sûreté nationale qui est en charge de l'enquête, et le général Housni Benslimane, président de la FRMF
L'enquête qui va s'ensuivre devrait donc toucher, en plus des «intermédiaires» vaguement cités par la Fédération, le club du Raja, mais surtout le staff administratif de la FRMF.
Si la police met son nez dans les affaires internes de la Fédération cela démontre la faillite d'une gestion qui dure depuis plusieurs années. Un «état de fait» marqué par une succession de déboires et de déconfitures sans qu'aucun dirigeant fédéral ne daigne assumer sa responsabilité ou rendre des comptes à l'opinion publique nationale. D‘ailleurs cet épisode-là n'est que la suite d'une longue série de déceptions.
En 2002, l'équipe nationale s'est fait sortir des éliminatoires de la Coupe du monde par le Sénégal. Lors de la même année, les Lions de l'Atlas prennent une véritable raclée au Mali. Le voyage à Bamakou se passe dans des conditions kafkaïennes. Une fois de retour au Maroc, l'entraîneur est sacrifié comme d'habitude, mais aucune mesure n'est prise contre le staff administratif.
Aberrant… Le même scénario va se répéter en 2006, l'équipe nationale est éliminée une fois encore de la Coupe du monde et dans la foulée Badou Zaki, qui était aux commandes, est limogé. L'entraîneur Philippe Troussier, moyennant un faramineux contrat négocié à la va-vite, est appelé en urgence pour diriger les Lions de l'Atlas.
Il partira un mois après sa nomination en catastrophe suite à des pressions exercées sur lui par certains membres de la Fédération réputés être proches du président de la FRMF. La participation calamiteuse de l'équipe nationale, sous la conduite de M'hamed Fakhir, à la Coupe d'Afrique organisée en Egypte finit par jeter le discrédit sur une Fédération en proie à des guerres de clans et à des règlements de comptes. D‘autant plus que face à l'émoi qui a saisi les fans de football au Royaume au lendemain de ces différentes débâcles, la Fédération et ses dirigeants ont toujours gardé un silence de marbre qui ressemblait plus à du mépris qu'à de la gêne.
L'affaire Zemmama, la perte d'un joueur de la trempe de Khalid Boulehrouz (récupéré par l'équipe nationale hollandaise) et le retard constaté dans l'aménagement du gazon de six stades programmé pour le début de cette saison démontre si besoin est que l'assainissement doit toucher non seulement le cercle des «intermédiaires» mais la FRMF dans son ensemble.
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