BIEN qu’elle ne soit parue que dans la rubrique confidentielle intitulée « l’info qu’il faut » du journal algérien « l’Expression », l’information - merci Google - n’est bien évidemment pas passée inaperçue. Et pour cause ! Ce qu’il était écrit dans cette rubrique de l’ « Expression », dans son édition du 26 octobre, c’est que, « selon de bonnes sources », « le président français (...) met les bouchées doubles sur la question du Sahara » et qu’ « ainsi, Jacques Chirac qui multiplie les tentatives de faire rencontrer Mohammed VI et Bouteflika, a réussi, à défaut d’un face-à-face, à organiser une conférence téléphonique entre les trois chefs d’Etat ». Il était précisé que « rien n’a évidemment filtré de cette réunion », mais tous ceux que le sujet intéresse n’en étaient même pas à s’interroger sur la teneur de la conversation.
L’événement, c’était que cette conversation ait eu lieu (...A quoi on en est réduits !).
Toutes les machines se sont donc mises en branle pour obtenir confirmation de cette conférence à trois (et plus si jour de chance...).
Si l’ambassade d’Algérie et l’ambassade de France nous ont -aussi bien l’une que l’autre - aimablement expliqué qu’il leur était impossible de confirmer, d’infirmer, ou même de commenter une information de cette nature (ayant trait à une présumée activité non officielle de trois chefs d’Etat), une source requérant l’anonymat nous a simplement dit que plutôt que de parler de tentative de médiation, il fallait employer les mots « tentative de rapprochement ».
Ce qui laisse entendre qu’il y a quand même eu tentative de quelque chose...
Mais pourquoi autant de secrets d’un côté et d’intérêt de l’autre ? Parce qu’au-delà du show, la question est d’une extrême sensibilité. Les relations maroco-algériennes ont atteint un tel degré de dégradation et, en même temps, elles sont porteuses de tant d’espoirs pour la région que c’est avec mille et une précautions qu’elles sont aujourd’hui appréhendées aussi bien par les tiers que par les protagonistes eux-mêmes.
Que le Président français Jacques Chirac entreprenne une médiation - ou un rapprochement - ne peut être qu’une bonne nouvelle. Mais quels résultats en attendre ? Entre le Maroc et l’Algérie, il n’y a pas une simple petite fâcherie qu’un bon geste pourrait dissiper. Il y a des problèmes de fond qu’aucune médiation jusqu’à présent n’a pu résoudre. Et pourtant, des tentatives de médiation, il y en a eu, depuis la première, celle de l’Arabie saoudite en 1987qui avait quand même donné lieu à une trêve (le temps de créer l’Union du Maghreb Arabe - 1989 - plongée aujourd’hui dans un profond coma), jusqu’à la dernière, celle espagnole du gouvernement Zapatero qui, malgré les efforts déployés il y a quelques mois par Miguel Angel Moratinos, a échoué.
Laisser de côté le problème du Sahara pour aller de l’avant, comme le suggère l’Algérie, ou ne rien entreprendre avant de résoudre le problème du Sahara comme l’entend le Maroc, cela est déjà un point d’achoppement pour toute tentative de médiation. Quant à songer rapprocher les points de vue sur le conflit-même, c’est se mettre en compétition avec Hercule et ses 12 travaux. Pour le Maroc, la question du Sahara est une question d’intégrité territoriale qui l’a toujours été pour le royaume qui réclamait ce territoire à l’ONU au même titre que Tarfaya et Sidi Ifni depuis la fin des années cinquante, alors que le Polisario n’existait même pas...
Polisario qui n’a jamais été un mouvement de libération, mais un groupe d’opposants qu’Oufkir a fait fuir en voulant les mâter. Pour l’Algérie, le Sahara n’a toujours pas été décolonisé. Il faut donc appliquer la résolution 15 14 qui prône le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et ce sont le Polisario et les siens - que l’Algérie a abrités, financés, armés et diplomatiquement défendus - qui doivent disposer d’eux-mêmes.
Quelle médiation peut rapprocher ces points de vue, après 30 ans d’une guerre qui ne dit pas son nom ? Sans compter que derrière « l’écran de fumée Sahara », il y a tout le reste !
Pour autant, faut-il désespérer des relations maroco-algériennes ? Non, bien sûr. Mais aujourd’hui, personne ne voit encore le bout du tunnel. Hélas. Si la médiation française avait réussi, il y aurait plus qu’une conférence téléphonique...
Saches que l'on a pas besoin de l'Algérie pour se débrouiller le passé nous a démontré des différentes trahisons que le Maroc a subi de son soi-disant frére. Ce me fait rire .................Elle devrait plus s'occuper de ses pc internes au lieu de faire de l'ingérence
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