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Les médias français et la traite des femmes.
A
8 mai 2004 21:48
Bonsoir tout le monde.

Ce soir aux infos de la chaîne d’information "i-télé" je viens de voir un documentaire sur "la traite des femmes", et ce qui m’a étonné c’est l’incroyable hypocrisie du journaliste qui en même temps de montrer les horreurs de la traite des femmes à Paris il désigne le phénomène sous le terme d’industrie du sexe au lieu de lui donner tout simplement son nom, le commerce du sexe.

La question que j’ai envie de vous poser est : Pourquoi les médias français appellent-ils la traite des femmes "industrie du sexe" au lieu de "commerce du sexe" ? Et de plus il ne s'agit pas de "commerce de sexe" mais de "commerce (sexuel) des femmes", car avant le sexe des femmes il y a leurs personnes humaines, leurs dignités et leurs libertés individuelles qui font effectivement et juridiquement l'objet de ce crime, et ce non pas dans la perspective humanitariste du droit mais au regard de l'essence même du droit, la "chose" juridique première n'étant autre que la personne humaine dans ses divers rapports aux autres.


Cordialement, Abdelhafid.



Message edité (09-05-04 18:45)
Y
8 mai 2004 22:12

Salam,

Pour moi les termes "industrie" et "commerce" ont la même signification.
Mais le mot "industrie" est plus intense que "commerce".
Parler d'industrue sous entend "réseaux" contrairement à "commerce".

Moi je trouve que le terme cité "industrie du sexe" est bien approprié car son commerce (qui l'était à la base) a pris énormément d'ampleur, fait gagner des millions aux principaux intéressés, je ne vois en cela aucune hypocrisie, c'est tout à fait juste.

Amicalement

Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier.
i
8 mai 2004 22:22
lorsqu'on parle d'industrie il me semble qu'on fait allusion à la fabrication et à la production en nombre, c'est dans ce sens il parait....Pour montrer l'évolution de la prostitution en nombre, sinon ca exclue pas l'idée du commerce...Une fois la production est faite, ben faut bien faire face au marché et à la concurrence pour vendre sa marchandise..
peut importe industrie ou commerce, la prostitution belle et bien est présente, le fait est là que faire pour minimiser les dégâts c'est là la grande question à mes yeux ! les médias

confusion des sentiments entre l'inné et l'acquis
A
8 mai 2004 22:44
Salut !

Excuse moi mais l'idée que le choix du terme "industrie" au dépens du terme "commerce" soit dû au fait que le facteur "réseau" est plus présent dans la réalité industrielle qu'il ne l'est dans la réalité commerciale n'est pas tout à fait vraie.

Le sens courant du terme industrie est : activité de transformation mettant en œuvre des matières premières pour obtenir, au moyen d'énergie, des produits élaborés. Alors que le sens courant du terme commerce est : activité ayant pour objet l'achat et la vente de marchandises, ou d'autres biens.

Ok soit, passons le problème de proportionnalité de l'aspect "réseau" présent éventuellement dans chacune des deux réalités. En vertu de quoi tu estimes que le facteur "réseau" doit fonder le choix entre les termes "industrie" et "commerce" ? Approuverais-tu le comportement "mac" de ces médias qui veulent voiler le côté "fric" de la traite des femmes ?

Cordialement, Abdelhafid.



Message edité (08-05-04 22:46)
Y
8 mai 2004 22:49
Abdelhafid,

Que tu veuilles davantage de précisions concernant ce que je pense et ce que j'écris, je n'ai aucun problème là dessus et c'est avec plaisir que je te réponds.
Mais que tu me traites de "Mac" sans me laisser le temps de développer, je ne peux l'accepter, tu comprends ça ?

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Propos censuré

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Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier.
A
8 mai 2004 22:51
Ok ma jolie !

Bisous !
A
8 mai 2004 23:21
Salut iman !

Tu as tout à fait raison de dire que la traite des femmes est malheureusement bien présente et de te demander que faire pour l'arrêter. Mais cela ne nous empêche pas dénoncer la complicité des médias, et qui dit médias dit politique, dans cette criminalité. Que veux-tu qu'on fasse qu'on met sur pied une milice et qu'on se met à flinguer les proxos dans la rue ?

Cordialement, Abdelhafid.



Message edité (08-05-04 23:25)
A
9 mai 2004 14:42
Bonjour tout le monde.

A la réalité de ce phénomène, la traite des femmes, ni le sens académique du mot industrie ni aucun des sens figurés ou métaphoriques de ce terme que porterait son usage dans la pratique du langage ne correspondent. En dehors de son improbable relation imposée par la Presse au phénomène de la traite des femmes, le sens du mot industrie dans l'esprit du public ne va normalement pas au-delà de ce que lui accorde sa réalité, à savoir, une activité technique de transformation mettant en œuvre des matières premières pour obtenir, au moyen d'énergie, des produits élaborés.

Tout indique que c'est plutôt le mot commerce, plus approprié à la réalité juridique du fait que le mot industrie, qui devait être appliqué à ce crime, le dictionnaire définit le commerce comme étant une activité ayant pour objet l'achat et la vente de marchandises, ou d'autres biens, après les avoir transformés ou non, en vue d'en tirer un bénéfice. Et c'est cette éventuelle relation entre le sens réel du mot industrie et la réalité de la traite des femmes, imputable jusqu'à preuve du contraire à l'arbitraire de la Presse, qui doit notamment être vérifiée, et ce pour évaluer, sinon l'implication, du moins la responsabilité de la Presse et de l'Etat dans cet odieux crime contre l'humanité qu'est la traite des femmes.

A mon avis le choix intentionné fait par la Presse pour le terme industrie au lieu du terme commerce s'inscrit dans la tradition et la visée criminelles du proxénétisme d'Etat. Par ce choix qui est un travestissement de la réalité juridique du crime, la Presse assoit et normalise la criminalité réelle et effective des faits dans la représentation sociale. L'application du mot industrie à la traite des femmes amène l'esprit du public à assimiler la réalité de la traite des femmes à la réalité d'une manufacture, à se représenter la traite des femmes dans l'image d'une réalité où des acteurs oeuvrent ensemble à la production d'objets matériels alors qu'il n'y a dans la traite des femmes aucune production d'aucun objet de quelque nature qu'il soit.

Il y a à la base un crime contre l'humanité commis sur les femmes dans le fait de les obliger par la force et sous la menace de mort à se prostituer, et sur cette criminalité exercée sur la personne humaine vient se greffer dans un moindre degré de gravité un commerce dans justement ce fait même de considérer les femmes dans leur corporéité personnelle comme étant des objets à valeur marchande. La Presse fait donc le choix délibéré de ne pas reconnaître à la traite des femmes son premier degré de criminalité, à savoir le fait de forcer les femmes à se prostituer sous peine de mort, et de n'en décrire que le second degré de criminalité, son aspect économique, et même la reconnaissance de ce second degré pâtit avec l'usage du terme industrie.

A se demander si l'Etat connaît à la société, aux individus qui la composent et au vécu citoyen des personnes humaines autre chose que la valeur marchande. A se demander si l'Etat est oui ou non au courant de l'humanité des ouailles. A se demander si l'identification à l'Etat-Nation est oui ou non humaine.

Cordialement, Abdelhafid.



Message edité (09-05-04 15:20)
l
9 mai 2004 15:39
Je suis tout à fait d'accord avec Yazz.

Abdelhafid, moi je trouve que ce mot "industrie" est bien plus frappant et stigmatisant que le mot "commerce", il pointe directement les proxénètes du doigt, alors nul besoin de disserter à n'en plus finir... tout ça n'est que subjectivité, tout le monde connait la différence entre "commerce" et "industrie", seul le vécu et la sensibilité de chacun déterminent le caractère approprié d'un mot à un problème X.

Tout ça n'est qu'un simple problème de prise de consience des sens concret et abstrait d'un mot... Comme le verbe "toucher" en somme winking smiley

________________" Etre libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut. " Jean-Paul Sartre, Situations I
l
9 mai 2004 15:47
"L'application du mot industrie à la traite des femmes amène l'esprit du public à assimiler la réalité de la traite des femmes à la réalité d'une manufacture, à se représenter la traite des femmes dans l'image d'une réalité où des acteurs oeuvrent ensemble à la production d'objets"

C'est justement ce qu'il se passe et c'est grâce au terme fort d'industrie que cette abomination est la mieux dénoncée et son ampleur la mieux appréhendée.


"... objets matériels alors qu'il n'y a dans la traite des femmes aucune production d'aucun objet de quelque nature qu'il soit. "

Si, on fabrique des "objets sexuels" au sens ABSTRAIT du terme, et c'est cela qui est dénoncé.

"Il y a à la base un crime contre l'humanité commis sur les femmes dans le fait de les obliger par la force et sous la menace de mort à se prostituer, et sur cette criminalité exercée sur la personne humaine vient se greffer dans un moindre degré de gravité un commerce dans justement ce fait même de considérer les femmes dans leur corporéité personnelle comme étant des objets à valeur marchande. La Presse fait donc le choix délibéré de ne pas reconnaître à la traite des femmes son premier degré de criminalité, à savoir le fait de forcer les femmes à se prostituer sous peine de mort, et de n'en décrire que le second degré de criminalité, son aspect économique, et même la reconnaissance de ce second degré pâtit avec l'usage du terme industrie. "

Je ne vois pas en quoi le terme "commerce" rendrait mieux le caractère criminel de l'acte...

________________" Etre libre, ce n'est pas pouvoir faire ce que l'on veut, mais c'est vouloir ce que l'on peut. " Jean-Paul Sartre, Situations I
A
9 mai 2004 16:04
loreley

Tu dis : tout ça n'est que subjectivité ...

... tu n'as pas honte de tenir un discours pareil ? Ton jugement jouirait-il d'une objectivité infaillible ? Et ta subjectivité à toi tu la mets où alors ? Tu es jalouse du fait qu'un homme ait pu s'intéreser à un tel point à la défense des femmes ? Quelle Hypocrisie !

Tu dis : moi je trouve que ce mot "industrie" est bien plus frappant et stigmatisant que le mot "commerce", il pointe directement les proxénètes du doigt ...

... et là c'est franchement osé de la part d'une nana comme toi de chercher à soutenir la criminalité de la traite des femmes rien que pour contrarier inconsciemment une opinion émanant d'un homme, non seulement tu disqualifies ma thèse bien argumentée en la taxant de dissertation mais surtout tu ne lui opposes une opinion que tu ne corrobores d’aucune argumentation. Quelle saloperie !
 
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