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maroc trafic des domestiques
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17 mars 2018 09:27
Au Maroc, le trafic lucratif des travailleuses domestiques
Malgré une loi de 2016 qui encadre cette activité, de nombreuses femmes de ménage restent prisonnières d’intermédiaires peu scrupuleux.

Par Ghalia Kadiri (contributrice Le Monde Afrique, Casablanca)

LE MONDE Le 28.05.2017 à 18h27 • Mis à jour le 28.05.2017 à 21h01

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image: [img.lemde.fr]

Des domestiques dans le petit parc du quartier Aïn Chock, à Casablanca, au Maroc, en mai 2017.
Derrière les marchands ambulants de fruits et légumes, un groupe de femmes se tient debout, têtes baissées. Chacune se demande si, aujourd’hui, elle sera sélectionnée. La scène se passe dans un petit parc du quartier Aïn Chock, dans le sud de Casablanca. Tous les matins, une dizaine de femmes vêtues de djellabas colorées campent dans ce jardin, espérant trouver du travail comme domestiques. Au fil de la matinée, des maîtresses de maison défilent. Elles viennent scruter et choisir leur nouvelle femme de ménage selon des critères de compétences, d’âge, et même physiques. Le tout sous le regard intraitable d’un dénommé « Michelin », qui organise et récolte les bénéfices de ce petit commerce.
Au Maroc, le métier de Michelin a un nom : « samsar ». Ce gagne-pain informel, dont le terme est impossible à traduire en français, consiste à jouer l’intermédiaire lors d’une transaction financière, en échange d’une commission. Très présents dans le secteur de l’immobilier, où ils font de l’ombre aux agents officiels, certains samsars se sont spécialisés dans le commerce de domestiques.

Un échange coûte 200 dirhams


Car si cette pratique peut s’apparenter à une simple activité de service, le réseau de recrutement ressemble davantage à un trafic, où les femmes de ménage deviennent prisonnières d’intermédiaires peu scrupuleux. En l’absence de contrat, elles sont privées de droits, sous-payées, parfois maltraitées. Les samsars en profitent également pour exploiter illégalement des « petites bonnes » alors que l’âge minimum des travailleuses domestiques est fixé à 16 ans.

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Michelin est l’un des plus anciens. Dans les années 1980, alors qu’il tenait un four à pain traditionnel à Casablanca, il aidait ses clientes, en échange de généreux pourboires, à embaucher du personnel de maison. Après un séjour en prison pour des raisons restées obscures, il a décidé de se consacrer pleinement à cette activité fructueuse sous ce pseudonyme qu’il a toujours conservé.

Trente ans plus tard, l’homme de petite taille, brun, la cinquantaine, smartphone à la main, a fait du jardin d’Aïn Chock son lieu de travail, sans être inquiété par les autorités. Pour chaque femme qu’il place dans un foyer, Michelin touche 500 dirhams (45 euros) : 400 versés par l’employeur, 100 par la femme de ménage. Si le client n’est pas satisfait dans les trois mois, il propose de l’échanger pour 200 dirhams. « Il gagne au moins 20 000 dirhams par mois [plus de 1 800 euros], sans payer d’impôts ni aucun frais puisqu’il travaille en plein air », témoigne, d’un air amusé, un gardien posté non loin du jardin.

« Il nous vendait comme du bétail »
Des centaines de samsars interviennent à Casablanca. Dans des parcs, derrière une mosquée, à l’angle d’un boulevard, chacun contrôle son territoire. Sans compter ceux qui ne travaillent « que par WhatsApp » et par le circuit d’informateurs – gardiens de voiture ou d’immeubles – qui les alimentent. Cette activité, au départ essentiellement du bouche-à-oreille, est devenue un véritable métier dans une métropole où la population a atteint près de 6 millions d’habitants et où les besoins en services sont croissants. Pour gagner plus d’argent, les samsars ont tous la même ruse : rappeler les femmes de ménage au bout de quelques mois pour les placer ailleurs… et multiplier ainsi leurs commissions.

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Fatima, 27 ans, est cuisinière chez un couple de quinquagénaires marocains. « Comme beaucoup de filles de la campagne, j’ai quitté mon village pour trouver du travail à Casablanca. En arrivant, à l’âge de 15 ans, j’ai connu un samsar », raconte-t-elle. Pendant près de dix ans, elle a enchaîné les emplois, à sa merci. « Il nous vendait comme du bétail : les maîtresses de maison venaient choisir selon leurs critères personnels. Elles prenaient des moches pour ne pas tenter leur mari coureur de jupons, ou demandaient au contraire des filles susceptibles d’être abusées. »

Parfois, les intermédiaires se déplacent dans les douars, au fin fond de la campagne marocaine, pour recruter des petites filles, illettrées. Ils promettent à leurs parents de les inscrire à l’école, en plus de leur travail. Mais une fois en ville, elles sont piégées. « Le samsar mentait au client sur mon âge, ajoute Fatima. De toute
17 mars 2018 12:40
La blague, quel trafic? C pareil en france quand t as besoin d un plombier, peintre ya certains endroits ou tu oeix aller chercher qqlun pour travail au noir

Samsar bien sur qu il a son terme, c est un intermediaire que ce soit dans l immobilier ou dans les autres services tertiaires
Ponctuellement tu peux faire appel a lui car a les bons tuyaux et se porte garant

Faire tout un foin...et en algerie ca se passe comment, vous avez des agences specialisees en.menage et entretien avec contrat, uniforme ect a la cle?.....
 
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