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Le Maroc des temps moderne....
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11 mai 2006 01:56
salam


Le paradoxe de la croissance

MAROC - 7 mai 2006 - par SAMY GHORBAL, ENVOYÉ SPÉCIAL

En dépit des efforts déployés par les autorités pour dynamiser l'économie, la population attend toujours une amélioration de son niveau de vie. Priorité a donc été donnée aux chantiers sociaux.

Le mémorandum économique pour le Maroc, rendu public le 14 avril par la Banque mondiale, a fait l’effet d’une douche froide. Selon ce document, la politique de libéralisation et de réformes, poursuivie depuis une quinzaine d’années, n’a pas porté ses fruits. Croissance trop molle, de l’ordre de 4 % en moyenne, sans impact sur le niveau du chômage ni sur celui de la pauvreté, processus de transformation structurel trop lent, exportations à trop faible valeur ajoutée, dirham surévalué, rigidité du marché du travail, manque de coordination entre secteurs public et privé, faiblesse des investissements, manque de transparence…

Pourtant, on peut difficilement taxer les autorités d’immobilisme. Depuis la formation du gouvernement de Driss Jettou, à la fin de 2002, elles ont mis les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. Autoroutes, voies ferrées, ports en eaux profondes, aéroports, stades, logements sociaux, projets urbains, privatisations, nouvelle impulsion donnée à la politique touristique, priorité accordée aux nouvelles technologies de l’information : la liste des chantiers en cours est impressionnante.

Alors, comment expliquer la déception de la Banque mondiale ? Deux lectures, complémentaires, sont possibles. La première voudrait que ce paradoxe ne soit qu’apparent. Il existe en effet toujours un décalage temporel entre le lancement d’une réforme ou la réalisation d’un investissement et ses premiers effets. En clair, ce sont aujourd’hui les conditions d’un futur décollage de l’économie marocaine qui sont en train d’être posées. L’explication n’est pas fausse, mais elle est un peu courte. Car, en second lieu, les inégalités, sociales et géographiques, l’existence d’une économie à plusieurs vitesses, et ce que les technocrates qualifient pudiquement de « failles du développement humain » - la misère, l’analphabétisme, l’absence d’accès aux soins et aux services de base - constituent toujours de puissants freins structurels.

Les maux du Maroc sont connus. Ils ont été énumérés sans complaisance dans le Rapport du cinquantenaire rendu public en janvier 2006. Les travaux, pilotés par Abdelaziz Meziane Belfqih, conseiller royal influent, et coordonnés, au plan scientifique, par Rachid Belmokhtar, le recteur de l’université Al Akhawayn d’Ifrane, sont arrivés à une conclusion sans appel : « Aujourd’hui, le Maroc n’est pas préparé à affronter les menaces de la mondialisation ni à en saisir les opportunités. […] La poursuite des tendances passées pourrait mener, à l’horizon 2025, au creusement des inégalités et à l’apparition de nouvelles formes d’exclusion. […] Face au volume croissant de demandeurs d’emploi, le chômage pourrait s’aggraver de six points au niveau national et toucher un actif sur quatre à l’horizon 2025 en milieu urbain. »

Ce scénario catastrophe n’a pourtant rien d’inéluctable. Il pourra être évité à condition d’agir sur « les nœuds du futur » : l’éducation et le savoir, le développement local, l’emploi et la gouvernance. « Ce concept de nœuds du futur renvoie à une pluralité de facteurs tellement imbriqués qu’il est difficile de les séparer, explique Rachid Belmokhtar. Aujourd’hui, ils nous tirent en arrière. Mais, si on arrive à les dénouer, ces freins peuvent se transformer en leviers d’une transformation accélérée. » Une série d’actions ont déjà été mises en œuvre en direction des campagnes. La bataille de l’eau est en passe d’être gagnée. Tous les citadins ont accès à l’eau potable, tandis qu’en zone rurale 92 % de la population devrait bénéficier d’un accès groupé en eau potable d’ici à la fin de 2007. Le rythme de réalisation du Programme national des routes rurales (PNRR) sera porté de 1 000 à 1 500 kilomètres par an, afin d’aider au désenclavement des campagnes.

L’agriculture demeure le talon d’Achille de l’économie marocaine. La croissance reste étroitement tributaire des précipitations. Et les fluctuations du PIB sont extrêmement marquées d’une année à l’autre. Or il suffirait que le Maroc franchisse le cap magique des 6 % de hausse du PIB pour que s’enclenche le cercle vertueux du développement. L’agriculture ne contribue qu’à hauteur d’un cinquième environ à la richesse nationale, mais procure 80 % de l’emploi rural et 40 % de l’emploi national. On l’a vu, les aléas climatiques hypothèquent les perspectives de développement. Comment le réduire ? « Il faut repenser entièrement notre agriculture, poursuit Rachid Belmokhtar. Doit-on continuer à produire des céréales alors que le prix de revient du blé marocain est largement supérieur à celui du blé importé ? Il faut davantage se spécialiser et augmenter la superficie des parcelles. On doit en finir avec le mythe de la vocation agricole du Maroc. C’est un pays semi-aride, avec un potentiel dans certaines cultures. Il faut s’adapter. »

Deuxième défi auquel le Maroc doit répondre, la réforme de l’éducation. Certes, le royaume dispose de gros bataillons d’enseignants. Mais c’est au niveau de l’enseignement de base que les faiblesses sont les plus criantes. Le taux d’abandon entre le primaire et le secondaire se perpétue aux alentours de 30 %. Les distorsions sont préoccupantes. Les jeunes, ayant rarement le niveau, délaissent les séries scientifiques et techniques, plus élitistes. En bout de course, le système produit des diplômés chômeurs en série. « Après douze ans d’école, on trouve des élèves dont le vocabulaire ne dépasse pas les 500 mots en arabe ou en français. Cela doit nous interpeller », explique Rachid Belmokhtar, qui a été ministre de l’Éducation entre 1995 et 1997. Repenser les méthodes pédagogiques, adapter les cursus tout en s’appuyant sur les enseignants : c’est, en résumé, le défi qui attend les architectes d’une réforme de l’éducation qui n’en est qu’à ses balbutiements.

Le Maroc occupe une peu reluisante 124e place (sur 177 pays classés) sur l’échelle du développement humain, établie par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Pour y remédier, le roi Mohammed VI a dévoilé le 18 mai 2005 ce que l’on a d’emblée qualifié de « chantier du règne », pour mieux en souligner l’importance symbolique : l’Initiative nationale de développement humain (INDH). De quoi s’agit-il ? D’un programme doté d’un budget de 10 milliards de dirhams (DH) (dont le versement sera étalé jusqu’en 2010) et dont bénéficieront 5 millions de Marocains issus de 250 quartiers urbains pauvres et 360 communes rurales dûment répertoriés. L’objectif : diviser par deux en cinq ans les chiffres de la précarité et de la pauvreté. Au lendemain de son intronisation, en juillet 1999, « M6 », alors surnommé « le Roi des pauvres », avait montré une compassion sincère pour les déshérités. La « question sociale » avait ensuite progressivement été reléguée au second plan, occultée par les enjeux sécuritaires après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Avant de revenir en force l’an passé. L’INDH est-elle d’abord destinée à couper l’herbe sous le pied des islamistes, qui prospèrent sur le terreau de la misère, comme le prétendent les mauvaises langues ? Du côté du Palais, on s’en défend vigoureusement. « Le monarque n’a jamais perdu de vue la question sociale, explique un de ses conseillers. Mais il a pris le temps de la réflexion. Il voulait se montrer à la hauteur des enjeux. Élaborer une stratégie d’ensemble cohérente et la fonder sur une philosophie nouvelle : la participation. L’INDH suppose la mobilisation de tous : l’État, les communes, mais aussi les associations, la société civile et les populations bénéficiaires. C’est une expérience qui vise à accoutumer les Marocains à une culture de participation à la vie publique. » En d’autres termes, à tourner la page du centralisme autoritaire et à replacer « l’humain » au centre de la décision politique. Bref, à décliner concrètement le « nouveau concept de l’autorité » cher à Mohammed VI.

Le dispositif, lancé sur les chapeaux de roues et sans consultation, a connu des ratés à l’allumage. Nombre de responsables locaux se sont empressés d’estampiller INDH des programmes déjà existants, ou de sortir des cartons des projets déjà ficelés. Fathallah Oualalou, le ministre des Finances, est monté au créneau pour remettre de l’ordre. Chakib Benmoussa, ministre de l’Intérieur au profil atypique (polytechnicien et diplômé du Massachusetts Institute of Technology), nommé le 15 février 2006, a été installé au cœur du dispositif. Il devra mobiliser sa tentaculaire administration territoriale. Driss Jettou, le Premier ministre, qui s’est rendu en mars à Washington, a obtenu de ses interlocuteurs américains l’éligibilité du Maroc au programme du Millenium Challenge Account (MCA) : en principe, 750 millions de dollars, soit 6 milliards de DH, pourraient être consacrés à la lutte contre la pauvreté.

La situation est plus contrastée du côté de la société civile. Les ONG sont l’autre pivot de l’INDH. Mais le tissu associatif marocain est très hétérogène. Dynamique dans certaines grandes agglomérations, comme Casablanca, il peut être totalement inexistant dans d’autres zones. Et le risque de voir se créer des « associations bidons » à l’initiative des autorités locales dans le seul but de les associer formellement au processus existe. Comment trouver la parade ? « C’est un véritable écueil, commente un haut fonctionnaire marocain. Le piège serait de consommer les crédits n’importe comment, de dépenser sans être très regardant sur les critères et, au final, de gaspiller l’argent. »

Quoi qu’il en soit, grâce à l’INDH mais pas seulement, la lutte contre la pauvreté est en train de se transformer en « grande cause nationale ». Abdallah Zaâzaâ, militant associatif à Casablanca et un des animateurs du Réseau des associations de quartiers (Resaq), est très sceptique à l’égard d’une initiative royale qu’il suspecte d’être en priorité destinée à récupérer les ONG et les enrôler au service de l’apologie d’un discours. Mais il constate, sur le terrain, un vrai changement d’attitude chez une partie des milieux patronaux. « On voit se dessiner quelque chose qui ressemble à de nouvelles alliances sociales, entre responsables associatifs et chefs d’entreprise jeunes et progressistes, citoyens, comme si une partie de la société devenait moins égoïste, se préoccupait davantage de l’intérêt général. » Comme si les cloisons jadis étanches entre les différents Maroc commençaient à se lézarder.

Le Maroc change. La démocratie s’y est enracinée. On peut y débattre (presque) librement des errements du régime hassanien. L’Instance Équité et Réconciliation (IER) est passée par là, et son président, Driss Benzekri, un ancien prisonnier politique, a d’ailleurs été l’une des personnalités de l’année 2005. Longtemps considérée comme intangible, la Moudawana, l’archaïque statut des femmes, a été réformée en 2004, après, il est vrai, bien des hésitations, rendant la polygamie pratiquement impossible, à défaut de la mettre hors la loi. Ces changements, longtemps confinés à la sphère symbolique, s’étendent désormais à la sphère économique. Perceptible depuis le début du nouveau règne, la volonté de rajeunissement des cadres, qui s’était traduite par d’importants bouleversements au cabinet royal, touche désormais la haute administration et le gouvernement. Le train de nominations auquel le roi a procédé le 15 février dernier en est une illustration supplémentaire. Outre la nomination de Chakib Benmoussa à l’Intérieur, Driss Benhima, l’ancien wali de Casablanca et ancien directeur de l’Agence pour la promotion des provinces du Nord, s’est vu confier les commandes de la RAM (Royal Air Maroc), Fayçal Laaraichi a pris la tête du holding de télévision publique Soread 2M, et Younès Maamar, ancien expert de la Banque mondiale, dirige désormais l’Office national de l’électricité (ONE). Les nouveaux promus ont en commun une relative jeunesse (ils ont entre 40 et 50 ans), une réputation de compétence bien établie, et sortent tous des meilleures écoles françaises ou anglo-saxonnes. En juin 2005, déjà, le ministère de l’Intérieur avait connu un vaste mouvement, avec la mutation ou la nomination de 13 walis et 14 gouverneurs.

Plus modernes, plus dans l’air du temps, plus en phase, aussi, avec le monarque, âgé de 42 ans, les technocrates ont pris le pas sur les politiques. Faut-il s’en réjouir ? Les nominations ont été accueillies favorablement par la presse et les milieux d’affaires. « Elles véhiculent un message clair, s’enthousiasme un assureur de Casablanca. Le copinage, c’est fini ! Désormais, la compétence prime. Les règles du jeu sont en train de changer et de devenir les mêmes pour tous. C’est la fin des passe-droits, des privilèges. On peut être raisonnablement optimiste. Les problèmes ne se régleront pas en un jour, mais il y a plus qu’un frémissement. La preuve ? Les talents marocains expatriés rentrent. Une carrière au Maroc est devenue, à leurs yeux, plus attractive que le pantouflage en Europe ou en Amérique du Nord… »

[www.jeuneafrique.com]
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o
12 mai 2006 17:27
la flemme de lire tous ca je nai kun mot a dire
vive le MAROC
j
12 mai 2006 17:31
je me suis trompé en postant ce sujet, il a deja ete ouvert, va voir là bas smiling smiley-------> [www.yabiladi.com]
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