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Maroc : Quand l’école publique ferme ses portes
5 septembre 2011 20:27
Quand l’école publique ferme ses portes

Des dizaines d’établissements publics, primaires et secondaires, ferment chaque année leurs portes, en raison d’un manque de fréquentation. Le ministère, devant la pression des défenseurs de l’école publique, abandonne l’idée de céder le foncier de ces écoles à des opérateurs privés.

Le ministère de l’éducation nationale est-il en train de liquider une partie de son patrimoine foncier, en cédant des écoles et des collèges, au détriment de l’intérêt des élèves et de la mission éducative qui est celle de l’Etat, et au grand bonheur des spéculateurs immobiliers ? C’est aller vite en besogne que de répondre par l’affirmative. Une chose est sûre, les académies régionales d’éducation et de formation de plusieurs villes procèdent depuis quelques années à la fermeture d’établissements primaires et secondaires au motif que ces derniers ont trop peu d’élèves.
La décision de céder ces écoles publiques n’est pas nouvelle, elle date déjà de l’époque où Habib El Malki était ministre de l’enseignement. Et l’idée au départ n’était pas dénuée d’intérêt économique ni de sens pratique : vendre le foncier des écoles qui se vident de leurs élèves, et avec les revenus récoltés le ministère procéderait à l’extension et à la réhabilitation des écoles publiques existantes, voire à la création de nouvelles. Ce programme de cession aurait pu démarrer à Casablanca au titre de la saison scolaire 2007-2008, en collaboration avec la wilaya de la ville et les élus locaux, n’était-ce le tollé provoqué par un nombre d’associations qui l’on rejeté et récusé l’idée même de cession. Un front pour la défense de l’école publique a été constitué, fort de plus de 120 organismes, syndicats, partis politiques et associations, sous la houlette de la Fédération des associations des parents d’élèves de Casablanca. «Devant cette pression, le ministère leva le pied, laissant l’affaire entre les mains des directeurs des académies régionales d’éducation et de formation (AREF)», indique une source au ministère de tutelle.
Le bal  a démarré, à l’époque avec un fleuron de l’enseignement public casablancais, le collège Ibnou Tofaïl, au quartier Maârif. Le bâtiment principal fut complètement rasé et avec lui deux écoles primaires adjacentes. Le front pour la défense de l’école publique monta alors au créneau, cria au scandale, accusant l’académie régionale d’éducation et de formation de Casablanca de vouloir céder le foncier de ce collège et des deux écoles à des spéculateurs immobiliers privés qui voulaient y construire un complexe immobilier. C’est vrai, dans le quartier Maârif la spéculation est à son comble depuis plusieurs années, des enseignes, marques et autres franchises réputées se bousculent à son portillon, et donc il n’est pas surprenant de constater que des investisseurs lorgnent un foncier très juteux, quitte à payer le prix fort pour y construire des commerces ou des immeubles. Face à la pression de ce «front de refus», le ministère de tutelle dut faire marche-arrière, et c’est finalement la Fondation Mohammed VI des œuvres sociales qui mit la main à la poche pour y construire un club pour les enseignants.

Les établissements fermés sont souvent des écoles primaires, surtout à Casablanca et Rabat

Depuis, d’autres établissements, souvent primaires et collèges, ont fermé leurs portes, ou s’apprêtent à le faire, plus à Casablanca que dans d’autres villes. Le dernier en date est le collège Chabbi, fermé depuis 2010, situé également dans le périmètre de l’arrondissement Maârif. Le motif avancé, comme dans le cas du collège Ibnou Tofaïl, est qu’il n’y a plus assez d’élèves, les 200 qui le fréquentaient encore ont d’ailleurs été redéployés au collège Mohamed Abdou qui lui est mitoyen. (Pour l’histoire, les bâtiments des deux collèges Chabbi et ce dernier étaient partie intégrante du grand lycée Chawki, sis boulevard Zerktouni, un autre établissement mythique qui existe encore de nos jours, et qui a formé des générations de jeunes filles à Casablanca). Le sort du collège Chabbi après l’évacuation de ses derniers élèves ? Selon nos sources, il ne s’agira pas de cession à des privés, car «l’idée est maintenant complètement abandonnée par le ministère», mais le bâtiment sera transformé en centre de formation continue, c’est du moins ce que déclarent les responsables de l’académie régionale de Casablanca. A quelques encablures de ce collège, sur les boulevards Ziraoui, Bordeaux, et celui des FAR, au moins quatre autres écoles primaires publiques ont fermé leurs portes ces trois dernières années. Dans une autre zone casablancaise, à Derb Soltane El Fida, cinq autres écoles ont connu le même sort. Abdelmalek Badaoui, cadre à la Lydec et responsable de la Fédération des associations des parents d’élèves au quartier El Fida, les énumère : deux écoles sous le nom d’Ibnou Arabi (une pour filles et une autre pour garçons), l’école Ibnou Tachfine, l’école Alqayraouane et l’école Lalla Asmae. «Ces écoles n’ont été ni concédées ni transformées pour d’autres besoins liés à l’éducation. Les bâtiments sont actuellement à l’abandon, et sont squattés par des clochards», précise M. Badaoui. Leurs classes ont même servi de refuge à des populations victimes des inondations. Dans d’autres quartiers, des écoles sont menacées de fermeture : on y compte l’école Al Manfalouti, sise boulevard Ghandi, et l’école Jarir au quartier Polo. La première «n’est plus fréquentée que par les habitants du bidonville Bachkou, or ce dernier sera bientôt vidé de ses habitants, et les élèves qui la fréquentent seront transférés dans une autre école proche de leurs nouvelles habitations. La seconde ne comprend plus que 45 élèves, en majorité les enfants des concierges et des gardiens des villas avoisinantes. L’offre ne suit plus la demande», fait remarquer le directeur d’une école privée à Hay Hassani.
Le même phénomène est perceptible à Rabat, à Marrakech et à Agadir, mais avec un rythme moins soutenu qu’à Casablanca. Six écoles primaires au moins ont fermé leurs portes ces trois dernières années à Rabat. «Elles n’ont été ni cédées ni rasées, mais transformées pour les besoin de l’éducation et de la formation», rassure Tijania Fertat, directrice de l’AREF de Rabat Salé-Zemmour-Zaër. Une, en effet, a été érigée en centre de formation continue, une autre en centre des beaux-arts, les autres ont été transformées en collèges ou en lycées, «car c’est là où les besoins à Rabat et région sont grands», justifie M. Fertat.

Seulement 19,9 naissances pour 1 000 habitants

Deux raisons fondamentales de ces fermetures sont avancées par le ministère de tutelle : ces écoles sont en sous-effectifs, notamment dans des quartiers résidentiels, car, et c’est la première raison, les parents préfèrent les écoles privées. «La fermeture d’écoles devient ainsi chose évidente», confirme une source du ministère. Mais si la demande n’est plus aussi forte qu’auparavant c’est également parce que le Maroc connaît actuellement, et c’est la deuxième raison de la désertion de ces écoles, un vieillissement de la population : le taux de natalité a connu ces dernières années une baisse remarquable. Cette année, on est exactement à 19,19 naissances pour 1000 habitants, soit un taux de fécondité de 2,23 alors qu’en 1960, cet indice était de 7,16. «Normal que la demande en 2011 ne suit plus l’offre et qu’elle ne soit pas aussi forte qu’il y a 40 ans», ajoute la même source.
Il faut dire que dans certains quartiers à Casablanca et ailleurs, la population a changé, et les habitants au lieu des écoles publiques qui ont perdu de leur attrait envoient effectivement leurs enfants aux écoles et aux collèges privés qui poussent comme des champignons. A titre d’exemple, dans certains quartiers, à Casablanca, les écoles privées surpassent en nombre les écoles publiques, en raison de la demande croissante. «Dans l’arrondissement Casa-Anfa, par exemple, qui regroupe un ensemble de quartiers résidentiels, il n’y a plus que 85 écoles publiques, alors qu’il y en a 120 privées», recense Mohamed Quenouch, président de la Fédération des associations des parents d’élèves. Même chose dans d’autres quartiers : selon les statistiques officielles du ministère de l’éducation nationale, au quartier Aïn-Chock, on n’a pas recensé en 2010-2011 pas plus de 25 écoles primaires publiques, alors qu’il en existe 87 privées ; idem à Hay Hassani : 36 établissements publics contre 74 privés. Au total, dans le Grand Casablanca, pour la même année et pour le même niveau, on a recensé 449 établissements publics, contre 506 privés. Bien entendu, si le nombre d’établissements privés dépasse dans le Grand Casablanca celui des établissements publics, leur capacité d’accueil est infiniment moins importante que ces derniers. Ainsi, sur un total de 409 067 élèves des écoles primaires, seulement 133 286 appartiennent aux écoles privées (ce qui n’est tout de même pas négligeable). Au plan national, l’école privée connaît une évolution spectaculaire. L’on compte en 2010-2011, selon les chiffres officiels du ministère de l’éducation nationale, 641 344 élèves fréquentant les établissements privés (primaire, secondaire), alors que leur nombre ne dépassait pas de 280 148 élèves en 2003-2004.

L’école publique, une obligation étatique, mais pour quel rendement

Quatre ans après le démarrage de ces fermetures, les défenseurs de l’école publique campent sur leur position : le foncier de ces écoles n’est pas à brader. Le président de la Fédération des associations des parents d’élèves persiste et signe. «Ce qui pose problème, pour nous, n’est pas la transformation de ces établissements en lieux dédiés aux besoins de l’éducation et de la formation. Ce qui nous dérange est leur cession à des privés pour les raser et élever à leurs places des immeubles. Le foncier est cher dans certaines zones à Casablanca et les convoitises sont fortes», prévient-il. En gros, ce qui inquiète particulièrement les défenseurs de l’école publique est que ces fermetures soient liées à une quelconque politique de l’Etat voulant céder petit à petit le domaine de l’éducation et de la formation aux opérateurs privés, et soulager ainsi le Budget de l’Etat dont une partie non négligeable va au domaine de la formation. Le budget consacré au secteur de l’éducation publique pour généraliser l’école à tous les Marocains et arrêter l’hémorragie de la déperdition scolaire est conséquent : le plan d’urgence a coûté à l’Etat 40 milliards de DH, qui serviront entre autres à la réhabilitation et à la construction de nouveaux établissements scolaires. Des écoles publiques ferment, en effet, mais d’autres sont créées ou rénovées. La vraie question que l’on doit se poser est la suivante : l’éducation et la formation, qui sont un devoir incontournable de l’Etat, coûtent cher pour l’Etat, mais pour quel rendement et quelle qualité ?



Progression : Le nombre d’établissements privés a plus que doublé entre 2004 et 2011

Selon le recueil statistique de l’éducation 2010-2011, préparé par le ministère de tutelle, le Maroc compte en 2010-2011 un total de 9 705 établissements scolaires publics, entre primaire, secondaire collégial et secondaire qualifiant, dont 5 276 sont dans le monde rural. Le nombre des établissements privés, pour la même année, a atteint, lui, 3 168. En 6 ans, ce nombre a plus que doublé dans ce dernier secteur puisqu’il ne dépassait pas 1532 établissements en 2004. Conséquence : les effectifs des élèves des écoles privées, du primaire au bac, ont connu durant cette période une évolution spectaculaire. Ce nombre est passé entre 2003-2004 de 280 148 élèves à 641 344 en 2010-2011, soit une hausse de plus de 360 000 élèves (presque 100%), alors que dans le public cette hausse n’a été que de 500 000 durant cette même période, avec un effectif global de 5,8 millions en 2003-2004.
C’est dans le primaire, constate le même recueil statistique, que l’évolution de l’école privée est la plus perceptible. Entre 2004 et 2010 il y a eu stagnation dans le cycle primaire public, voire recul : ils étaient 3,9 millions élèves qui fréquentaient les écoles primaires, à la rentrée 2010-2011 ils ne sont plus que 3,6 millions. Ce, au moment où les effectifs de l’enseignement primaire privé sont en constante hausse : ils étaient 223 232 élèves en 2003-2004, ils seront 470 855, soit une hausse de plus de 100%, en 2010-2011.
Même chose au niveau des collèges privés, ils étaient 27 167 élèves en 2004, ils seront un peu plus de 96 000 en 2011, soit un triplement des effectifs en 6 ans. Au niveau des lycées, la même constatation : ce chiffre pour la même période est passé dans le privé de 27 749 élèves à un peu plus de 74 000.

Jaouad Mdidech. La Vie éco
www.lavieeco.com

2011-09-05

Source : [www.lavieeco.com]
5 septembre 2011 22:26
Moi perso... J'ai eu tellement de problémes dans le public que je ne peux être que pour la fermeture...

Ils ont essayé un tas de trucs minables... Les tabliers forcés pendant une période... Pour qu'ils arrêtent aprés une gréve...

Les profs débiles... Surtout les minables dial terbia Islamia... J'en ai vu un seul qui était pas mal... UN SEUL... et on avait un de différent chaque année depuis tout petit.

Les profs d'Arabe... Mon dieu ce qu'on s'en moque de l'Arabe... Les entreprises veulent du Français et de l'anglais... à mort l'Arabisation politique... Et le supérieur en Français pour bien casser les gens aprés des centaines d'heures d'Arabe classique... On a l'air bien cons en se grattant la tête en écoutant les discours politiques...

L'Arabe je veux bien... Mais au nom de la religion, de la culture, de la civilisation... Pas pour faire plaisir à un bourgeois corrompu qui veut faire diversion pour cacher son incompétence crasse...

Le niveau minable... Les premiers de la classe étaient les plus grands losers de tout l'univers... Jamais vu des ringards pareil... Les bons c'était ceux qui avaient 12-14 en révisant à la derniére minute... Fantasmer sur la jolie brune qui regarde par la fenêtre était la l'occupation numéro 1... et on peut les traiter de rêveurs, mais mon dieu ce qu'ils étaient dans le vrai...

Bref... Au diable l'école publique... Un beau ramassis de ringards...
6 septembre 2011 03:33
Salam, Pendant qu'une nomenklatura expedie sa progéniture aux quatres coins du monde, certains se felicitent de la fermeture du service (école publique) et encore avec quel retard , bravo le sujet serait interessant a debattre s'il n'était dramatique ,et qu'en debattre n'y changera rien tant que le fatalisme et la resignation minent les concernés, qui donc ??? Nous tous pardi !!!!Clap
7 septembre 2011 11:59
Ce qui me révolte le plus c'est ce phénomène des heures supplémentaires (si tu refuses de les faires, tu n'auras pas la moyenne, parole de prof qui arrondissent leur fin de mois).

Tout est devenu une source de revenu au Maroc...c'est lamentable!



Cours supplémentaires, l'école parallèle que l'Etat tolère

Les «cours de soutien», un phénomène de société qui prend parfois la forme d’un véritable chantage : pas de cours, pas de bonnes notes.
Auprès du ministère de tutelle on reconnaît l’existence du fléau mais l’on est dans l’incapacité d’appliquer la loi.
Pour les parents c’est le calvaire, certains paient en cours supplémentaires plus de 1 000 DH par mois et par enfant.


Les heures supplémentaires pour les élèves de l’école primaire et secondaire sont-elles devenues un mal nécessaire ? A en croire les parents, ces heures, appelées communément cours de soutien, que des dizaines de milliers d’élèves suivent le soir ou en fin de semaine, chez eux ou dans des lieux aménagés à cet effet, sont en passe de s’ériger en véritable école parallèle en sus de l’école normale, qu’elle soit publique ou privée. Elles ont de tout temps existé, nous répond-on. Les parents aisés n’ont jamais lésiné sur les moyens pour assurer à leur progéniture une meilleure scolarité. D’autres, moins bien lotis, se saignaient aux quatre veines pour offrir à la leur un enseignement digne de ce nom. L’enseignement n’ouvrait-t-il pas les portes de réussite matérielle et de prestige social ? Oui, sauf qu’autrefois, on avait recours à cette assistance supplémentaire pour aider un élève dans certaines matières qu’il avait de la difficulté à maîtriser. De nos jours, ces cours de soutien, censés venir au secours d’élèves en difficulté, sont devenus un phénomène de société dont les véritables raisons ne sont pas forcément liées à l’amélioration du niveau de ces élèves dans les matières où ils ressentent une certaine déficience. Le mobile financier y est aussi, souvent, pour quelque chose.

Des dizaines de milliers d’élèves suivent des cours à l’efficacité très discutable
Interrogeons les parents pour savoir ce qu’ils pensent de la question. Abdelilah M. est directeur commercial. Il a trois enfants. Après sa fille aînée, qui suit actuellement des études de management dans une grande école de la place, c’est au tour de son cadet, en classe terminale, de suivre des cours supplémentaires. Des cours programmés le soir après la sortie du lycée, en mathématiques, en physique et en sciences. A domicile pour les deux premières disciplines, et dans une école privée pour la troisième matière. Cela lui coûte cher, se plaint-il, puisqu’il paie l’équivalent de 1 400 DH mensuels.

Pourquoi des heures supplémentaires ? «Mon fils, depuis le début de l’année, n’est pas arrivé à suivre ces matières, il a demandé de l’aide. Ça devient pour moi systématique, je sais qu’avec notre troisième enfant, encore au primaire, nous ferons la même chose.» A qui la faute ? Au professeur incompétent où à l’élève cancre? Désabusé, le père fait cette réponse qui est, en réalité, un secret de Polichinelle. «Certains profs eux-mêmes manquent de conscience et courent derrière ces cours de soutien. Comme il y a des contrôles continus qui comptent pour 50 % dans la note finale, avec les cours du soir vous êtes assuré d’avoir une bonne note. Pas de cours de soutien, pas de bonnes notes. Au lieu de cours de soutien, il faut les appeler cours de sentence car c’est à partir de là que l’élève est jugé. C’est malheureux, mais c’est comme ça.»

Le deuxième parent interrogé est journaliste de son état et a quatre enfants, tous scolarisés. Deux d’entre eux sont soumis à des cours de soutien. Ses deux filles, suivant leur scolarité dans un collège à Casablanca, payent des heures supplémentaires, le soir. Une heure de maths par semaine à 150 DH le mois pour l’une, et deux heures de maths et physique pour l’autre au prix forfaitaire de 200 DH par mois. Lieu des cours : les locaux d’une école privée louée à cette fin. Et les profs ? Ceux-là mêmes qui dispensent les mêmes matières au collège Roudani où les deux collégiennes sont scolarisées. Hallucinant ! Les mêmes élèves se retrouvent, le soir, en face des mêmes profs, pour des cours de soutien dans les mêmes matières. La leçon sera-t-elle mieux comprise le soir que la journée ? Une chose est sûre : la récompense de l’élève, en termes de notes, sera meilleure.

Ce que nous révèle le père de ces deux collégiennes confirme les dires de Abdelilah M. «Je sais que mes deux enfants n’ont pas d’atomes crochus avec les matières scientifiques. Mais dès qu’on l’a signalé à leur professeur, il nous a illico invités à prendre des cours supplémentaires. J’ai accepté. Le résultat n’a pas été extraordinaire puisque leur niveau ne s’est pas véritablement amélioré, mais je sais qu’en refusant la proposition du prof, mes filles auraient été pénalisées par des mauvaises notes.»

Le climat est-il si malsain dans nos écoles ? Certains professeurs recourent-ils vraiment à ce chantage pour obliger leurs élèves à prendre des cours chez eux, histoire d’arrondir leurs fins de mois? La réponse d’un enseignant, prof de français de premier cycle depuis plus de vingt ans, qui connaît donc bien les arcanes du métier, semble couler de source. «Le phénomène est banalisé. Les parents savent que leurs enfants sont assurés d’obtenir de bonnes notes s’ils acceptent d’inscrire leurs enfants à ces heures supplémentaires. En tout cas, les exercices que le prof donne à ces élèves lors de ces cours sont ceux-là mêmes qui sont choisis comme sujets d’examen

Les Académies reçoivent quotidiennement des plaintes de parents victimes du chantage
Le phénomène est gravissime, «c’est une véritable gangrène qui ronge notre enseignement», confesse un haut fonctionnaire du ministère de l’Education nationale et de la jeunesse (MENJ), qui a requis l’anonymat. D’autant plus grave que plusieurs Académies régionales d’éducation et de formation reçoivent quotidiennement des plaintes de parents d’élèves victimes de ce genre de chantage et de pression. Au cours de cette année scolaire, l’Académie régionale de Rabat a eu vent du cas d’un élève d’une école primaire (école El Jazouli) qui a refusé de réintégrer sa classe à cause d’une maîtresse qui lui fait subir le martyre. Alarmée, la mère de l’enfant se déplace jusqu’à l’Académie pour se plaindre et pour dire que la maîtresse battait son enfant parce qu’il n’était pas inscrit aux cours payants du soir qu’elle assurait. Renseignement pris, l’Académie a envoyé une commission enquêter sur place. Ce qu’elle découvre est sidérant : tous les instituteurs, sans exception, une fois les cours du jour terminés, se dirigent vers un garage qui tient lieu d’école coranique pour donner des cours supplémentaires à leurs propres élèves. Comme ils n’ont pas pu prendre la décision de fermer les portes de cet établissement, ni d’exclure tous les profs, les responsables de l’Académie se sont contentés de sanctionner les deux principaux meneurs par une affectation dans une autre ville, et deux autres par un passage devant le conseil de discipline. Les voyant refuser la mesure disciplinaire et rejeter un arrêt de travail qui leur a été signifié, l’Académie s’est vue obligée de faire appel au procureur du Roi pour expulser manu militari les deux enseignants meneurs de cette turpitude. Le comble est qu’en raison de cette affaire l’une des responsables de l’Académie se retrouve actuellement avec un procès sur le dos, les deux instituteurs ayant porté plainte contre elle...

Est-ce à dire que les heures supplémentaires dispensées dans une école privée, le soir, ont besoin d’une autorisation du MENJ ? «Ce n’est pas le ministère de tutelle qui est chargé de délivrer des autorisations pour ces cours du soir, c’est du ressort des autorités locales : wali, caïd... Le ministère délivre des autorisations aux écoles pour dispenser leurs cours le jour et non la nuit», répond le haut fonctionnaire sus-cité.

Le règlement est clair sur un autre point : une circulaire du ministère interdit strictement aux enseignants, nous apprend la même personne, de donner des cours payants à leurs propres élèves. Or, afin de détourner cette loi, il arrive que les professeurs manœuvrent entre eux pour s’échanger leurs élèves. «Des efforts sont déployés par le ministère pour arrêter le fléau, mais ils sont voués à l’échec. Il faut peut-être faire comme en Egypte : tout enseignant surpris en train de donner des cours payants est rayé de la fonction publique. C’est simple: un enseignant ne peut assumer les deux à la fois, les cours dans une école privée et les cours dans une école publique, autrement et immanquablement ça serait au détriment de cette dernière», ajoute-t-il.

Les autorisations pour les cours du soir relèvent des autorités locales
Mobile commercial ou pas, les cours de soutien s’avèrent nécessaires pour les élèves qui en ont grand besoin. Le constat est là : des élèves moins doués que d’autres n’arrivent pas à suivre des programmes souvent surchargés. Dans ce cas, «c’est à l’école, et sous la responsabilité de son directeur, de programmer des cours de soutien à leurs élèves et c’est dans l’enceinte même de cette école qu’ils doivent être dispensés», propose un inspecteur de l’enseignement secondaire.
Tous les acteurs interrogés, parents d’élèves, enseignants, directeurs d’écoles, inspecteurs relèvent un même constat : l’une des causes à l’origine de la prolifération des cours supplémentaires est le niveau de l’enseignement qui ne cesse de baisser dans l’école publique marocaine.
Les programmes ne cessent de changer. Depuis l’époque de l’arabisation, au début des années 1980, des matières scientifiques comme les maths et la physique ou les sciences naturelles, les enseignants n’ont jamais bénéficié d’aucun recyclage ou formation. Un professeur diplômé d’un Centre pédagogique régional (CPR), ironise un parent d’élève, ne s’améliore jamais. «Il ne fait l’objet d’aucun travail de mise à niveau pour le mettre au diapason des techniques pédagogiques nouvelles.» L’absentéisme fréquent de certains enseignants, le laxisme de certains chefs d’établissements et le manque de discipline sont aussi dénoncés par nombre de parents.
Une autre interrogation revient sur toutes les lèvres: comment un enseignant, qui touche un salaire de misère, pourrait-il travailler sans être tenté de négliger son cours pour chercher ailleurs, ou avec ses propres élèves, des heures supplémentaires pour arrondir ses fins de mois ? Renseignements pris, un enseignant de premier cycle, diplômé du CPR, échelon 1, débute sa carrière avec un salaire net de 2700 DH. Pendant les douze premiers mois, il est dépourvu de numéro de SOM (...) et ne touche pas un centime. Une augmentation entre 60 et 70 DH nets intervient tous les deux ans, de sorte qu’après 10 ans de travail, son salaire avoisine les 3 000 DH. Les émoluments d’un professeur à l’échelle 11, après 20 ans d’ancienneté, se situent aux alentours de 7 500 DH. Est-ce une raison pour corrompre son élève, lui extorquer de l’argent en échange de cours de soutien et en contrepartie de bonnes notes ? Certains enseignants n’hésitent pas à franchir le pas. D’autres ne peuvent s’y résoudre, considérant leur profession trop noble pour être bafouée par de tels agissements

«Comme les contrôles continus comptent pour 50 % dans la note finale, avec les cours du soir vous êtes assuré d’avoir une bonne note. Pas de cours de soutien, pas de bonnes notes.»
Une circulaire du ministère interdit strictement aux enseignants, de donner des cours payants à leurs propres élèves. Or, afin de détourner cette loi, il arrive que les professeurs manœuvrent entre eux pour s’échanger leurs élèves...
Un enseignant du premier cycle, débute sa carrière avec un salaire net de 2700 DH. Une augmentation mensuelle de 60 à 70 DH nets intervient tous les deux ans, de sorte qu’après 10 années de travail, son salaire avoisine les 3 000 DH.
De nombreux élèves sont scolarisés deux fois : le jour, dans leur école officielle, le soir, dans une école officieuse, avec les mêmes enseignants, dans les mêmes Zatières. Les leçons seraient-elles plus faciles à assimiler le soir ?

JAOUAD MDIDECH
www.lavieeco.com

2004-06-04

Source : [www.lavieeco.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 08/09/11 13:12 par boutrioult1.
H
7 septembre 2011 22:39
C est pourris au sommet de l éducation nationale , forcément en dessous la gangrenne s étend.
l
8 septembre 2011 13:44
l'école public, ou plutot le collége publique ça me rapel des souvenirs....

1) les toilettes qui puent, si tu a envie de perdre conscience tu peux t'en approcher!
2) les murs du terrain de sport qui se sont effondrés par la pluie
3) au moment des heures creuses, on nous obligeaient (nous les filles) à sortir en dehors du collège et du coup subir le danger des garçons mal elevés qui attendent dehors (au lieu de créer une petite salle de lecture ou une bibliothèque)
4) le niveau de français que j'ai perdu (le collégue à coté qui dit mizon au lieu de maison car il a eu le malheur de faire une école primaire publique
5) le professeur de science naturel qui frape la fille grosse sur ces ... avec son baton et il rigole avec
6) le prof qui nous voit tous avec le livre d'histoire/géo pendant l'exam et ne dis rien, de toute façon il va distribuer des 2/20 tu peux meme copier le livre sur ta copie sa change rien
7) (je peux comprendre les cours de soutien avec le salaire minable qu'il leur donne, et l'ambiance de merde) ! il devrait avoir un peu d'argent pour éviter à leur enfants des écoles publiques

8)la table sur laquelle j'ai passé le mowahad, dans la chaise il n y avait que deux barreaux, normalement il yen a 3, j'ai du avoir mal au ... après

et pour avoir une bonne note en maths t'a interet à faire des cours de soutien, car dans la classe tu ne va jamais voir des exo similaire à ceux de l'exam

..................bof pas de bonnes souvenirs! je me rapel meme dans un olympiade de maths, on commençait à recevoir des pierres grosses à travers la fenetre et ça a été annulé
a
9 septembre 2011 12:36
Citation
LeMask a écrit:
Moi perso... J'ai eu tellement de problémes dans le public que je ne peux être que pour la fermeture...

Ils ont essayé un tas de trucs minables... Les tabliers forcés pendant une période... Pour qu'ils arrêtent aprés une gréve...

Les profs débiles... Surtout les minables dial terbia Islamia... J'en ai vu un seul qui était pas mal... UN SEUL... et on avait un de différent chaque année depuis tout petit.

Les profs d'Arabe... Mon dieu ce qu'on s'en moque de l'Arabe... Les entreprises veulent du Français et de l'anglais... à mort l'Arabisation politique... Et le supérieur en Français pour bien casser les gens aprés des centaines d'heures d'Arabe classique... On a l'air bien cons en se grattant la tête en écoutant les discours politiques...

L'Arabe je veux bien... Mais au nom de la religion, de la culture, de la civilisation... Pas pour faire plaisir à un bourgeois corrompu qui veut faire diversion pour cacher son incompétence crasse...

Le niveau minable... Les premiers de la classe étaient les plus grands losers de tout l'univers... Jamais vu des ringards pareil... Les bons c'était ceux qui avaient 12-14 en révisant à la derniére minute... Fantasmer sur la jolie brune qui regarde par la fenêtre était la l'occupation numéro 1... et on peut les traiter de rêveurs, mais mon dieu ce qu'ils étaient dans le vrai...

Bref... Au diable l'école publique... Un beau ramassis de ringards...
je ne peux pas me taire face à ton message, je comprends ce que tu as vécu, mais il ne faut pas tomber dans la généralisation
j'ai fait l'école public du primaire au terminale,
j'avais des profs cultivés, correctes, jusqu'à maintenant je me rappelle avec émotion, l'écart de certain prof d'histoire géo pour parler de la vraie histoire , de décrire les guerres, ils ne se contentaient pas de suivre un programme taillé sur mesure et parfois servant la désinformation, racontant ce que le régime veut bien qu'on sache, des profs de français cultivés parlant de la civilation française, l'histoire de sa littérature admirable
des profs d'arabes dont un était doctorant et poéte qui s'arrêtait entre deux leçon pour réciter sans support des poésies qui ont fait les beaux temps de la littérature arabe tout en expliquant les passages abstraits, des profs de maths décalées , parfois des vrais génies a se demandait ce qu'ils fouttaient dans le trou où j'étudiais
en arrivant en france il y avait plein de marocains issus de l'école française , à part un niveau très bon en français , ils ne se distinguaient en rien, j'avais des bases plus solides qu'eux en maths , en physique, et l'arabe n'en parlons pas , ils la masacraient continuellement .
enfin quand je vois l'état de l'ecole publique aujourdhui ça me fait mal au coeur, ce n'est pas celle que j'ai connu, l'état délaisse cette branche au profit des ecoles françaises qui continuent leur colonisation et démarocanisation autrement
9 septembre 2011 17:48
Salam

J´ai remarqué dernièrement que tout le monde veut inscrire ses enfants au privé, puisque que les marocains ont
le moyens pourquoi pas!!!
Plus d´écoles publiques et que de privé au Maroc c´est que les marocains sont riches :p
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9 septembre 2011 23:31
ahlam_ma, si tu bavais sur un de tes profs qui était bogoss... sache que c'était pas mon cas.

Oui oui, on a croisé des profs sympas... Mais je suis sûr que j'en ai vu plus que je crois... mais ils étaient démoralisés... Gavés de café, gavés d'alcool, dépressifs... Et j'ai pas pu voir l'âme brillante qu'ils avaient au fond...

On avait une super prof de philo au lycée... Super cool la dame... Mais nous ON ETAIT DES SCIENCES EX... Les coéfficients 2 de la philo... On S'EN MOQUAIT!!!

Alors, on s'en moquait de ce qu'elle racontait... Et on était plus focalisé sur les sobre jupes qu'elle pouvait porter (ah les hormones, dire qu'on trouvait ca sexy)...

Et si ma mémoire est bonne... C'était en fin d'aprem aprés un cours de sport... Ca puait la sueur à cause des idiots qui ne se douchent pas et qui jouent comme des bêtes... Et la fatigue de la journée... Bref... On s'en moquait grave...

Une prof d'histoire géo nous a présenté ses excuses pour un cours dont le nom m'échappe... Genre "éducation civique"... Premier cours "3ish al malik" (vive le roi)... PITOYABLE...
Et elle nous a dit qu'un grand Monsieur du Rif a été réduit à une minuscule tribune car il était anti monarchie alors qu'il avait fait un tas de trucs pour le Maroc...

C'est gentil de m'avoir dit ca... Le mec bourré qu'on croisait le soir devant l'école sur le parking a moto... Il nous en disait plus...
 
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