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Maroc: la presse indépendante victime d'un "terrorisme judiciaire"
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21 février 2006 17:18
RABAT (AFP) - Le directeur du Journal Hebdomadaire (indépendant), condamné en première instance à une lourde amende pour diffamation, a dénoncé mardi un "terrorisme judiciaire" contre la presse marocaine indépendante, lors d'une conférence de presse à Rabat.

Aboubakr Jamaï, directeur de la publication et Fahd Iraki, journaliste, ont été poursuivis en diffamation par un centre de recherche européen, et condamnés le 16 février à verser un montant global équivalent à 280.000 euros comme amendes et dommages et intérêts.

"Il y a un terrorisme judiciaire qui fait que n'importe qui peut vous torpiller", a déclaré Aboubakr Jamaï lors d'une conférence de presse tenue au siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM).

"Nous allons interjeter appel", a-t-il ajouté, en affirmant toutefois "ne pas avoir un gramme de confiance dans la justice". "Il ne s'agissait nullement d'un procès équitable, mais d'un procès politique", a-t-il dit.

Le Journal Hebdomadaire avait mis en doute la probité d'une étude de l'ESISC (Centre européen de recherche, d'analyse et de conseil en matière stratégique (ESISC)", basé à Bruxelles, sur le Front Polisario - qui dispute au Maroc la souveraineté sur le Sahara occidental.

L'ESISC avait notamment affirmé dans son rapport, très critique, que les cadres du Polisario pourraient se tourner vers le terrorisme ou la criminalité internationale.

"Les mauvais arguments d'un rapport téléguidé par Rabat", avait notamment rétorqué Le Journal Hebdomadaire au contenu du rapport, assurant qu'il y avait des arguments plus puissants pour défendre la position marocaine sur le conflit du Sahara.

"Il ne faudrait pas que ce droit (de recourir à la justice contre la presse) se transforme en vengeance, en règlements de compte et en rétrécissement de la liberté de la presse", a déclaré le SNPM dans un communiqué distribué mardi aux journalistes.

Aboubakr Jamaï a également dénoncé l'organisation, le 14 février, d'une manifestation devant le siège de son journal au sujet des caricatures du prophète Mahomet. "Elle a été encadrée par des agents du ministère de l'Intérieur à Casablanca", a-t-il affirmé.

Le porte-parole du gouvernement, Nabil Benabdellah, avait affirmé que "le gouvernement n'a rien à voir avec tout cela".

Le Journal Hebdomadaire avait publié la photo d'un journal étranger reproduisant les caricatures de Mahomet, mais les avait barrées de noir, les rendant quasi-invisibles.
 
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