Maroc: à la mosquée Hassan II de Casablanca, un jeune cheikh fait fureur
06/11 12:28 La mosquée Hassan II de Casablanca, la plus grande après celle de La Mecque, n'avait jamais attiré autant de fidèles qu'en ce mois de ramadan. Les Marocains s'y pressent chaque soir par dizaines de milliers pour se laisser envoûter par la voix mélodieuse d'un jeune cheikh qui psalmodie le Coran.
"Casablanca, c'est la Mecque!", s'exclame Hajja, une vieille Marocaine, montrant du doigt la foule qui converge vers la monumentale mosquée Hassan II, inaugurée en 1993 sur un site de neuf hectares en bordure de l'Atlantique. "Et ils viennent tous pour la plus belle voix du Maroc : celle d'Omar Kazebri", se réjouit-t-elle.
Chaque soir depuis le début du mois de Ramadan, cheikh Kazebri récite le Coran face au mihrab, la niche qui indique la direction de la Mecque dans la mosquée. Derrière lui, quelque 25.000 fidèles se laissent envoûter par sa psalmodie. La luxueuse salle de prière décorée de marbre et de moucharabiehs en cèdre, ébène ou acajou n'y suffit plus et les fidèles débordent sur l'esplanade. Quelque 50.000 Marocains seraient ainsi réunis pour la prière, selon un décompte de la presse.
"J'habite de l'autre côté de la ville, mais je viens à la mosquée Hassan II pour écouter Cheikh Kazebri. Quand c'est lui qui récite le Coran, la parole de Dieu va au plus profond de moi", explique une Marocaine en tenue traditionnelle, djellaba et hijab sur la tête. "Beaucoup sont en larmes en l'écoutant, tellement il y a d'émotion dans sa voix", assure-t-elle.
Majid, lui, va à la mosquée uniquement pendant le ramadan. Ce mois de jeûne et de privation, de l'aube au coucher du soleil, est en effet une période de piété et de recueillement pendant laquelle certains musulmans pratiquent l'islam plus rigoureusement que le reste de l'année.
"Il y a des mosquées plus près de ma maison mais je suis curieux d'entendre ce Kazebri qui fascine tout le monde", explique Majid. Le cheikh, qui vient d'avoir 30 ans, a fait la une de plusieurs journaux, devenant une star locale et nationale.
Dans la foule, les curieux côtoient les pratiquants réguliers. Certains viennent en famille, des jeunes femmes sont entre amies. Il y a des "barbus", des hommes en jeans. Des djellabas colorées contrastent avec les larges robes noires de femmes habillées à l'iranienne.
Il y a peu de temps encore, voir une si large foule affluer vers la mosquée Hassan II était difficilement imaginable. Des journaux expliquent qu'il s'agissait d'un lieu de prière "mal-aimé". Les coûts de construction de ce somptueux monument, jamais officiellement chiffrés, ont été partiellement couverts par une vaste souscription nationale qui continue de susciter de la rancoeur. En outre, des islamistes voient d'un mauvais oeil l'exploitation de cet édifice comme site touristique.
Mais la voix mélodieuse d'Omar Kazebri a réconcilié les Marocains avec cette mosquée. Face à ce succès, ce cheikh reste humble. "J'ai hérité ma manière de réciter de mon père, qui a psalmodié le Coran pendant 40 ans dans une mosquée à Marrakech (sud marocain)", explique-t-il à l'AFP.
Il a bénéficié d'une formation en Arabie saoudite. Son objectif est de parvenir à "concilier le respect des obligations religieuses et la vie dans la société actuelle", explique-t-il, ajoutant qu'il souhaiterait que "les extrémistes révisent leur position vers plus de modération".
Quant aux terroristes qui ont perpétré les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca (qui ont fait 45 morts dont 12 kamikazes), "ils n'ont rien à voir avec l'islam, car le prophète prêche l'amour, pas la violence", juge Omar Kazebri.
Par ailleurs, les inculpations - au nombre de 2112 selon le ministre de la Justice marocain -, qui ont largement touché les milieux islamistes, sont "tout à fait justifiées" aux yeux du cheikh. "L'Etat a le droit et le devoir de se défendre", assure-t-il, rejetant les accusations formulées par des associations des droits de l'Homme aussi bien marocaines qu'internationales qui ont notamment dénoncé l'usage de la torture au Maroc dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/11/04 01:20 par Ima.
wa salam aleikoum,‘’Si je meurs en ayant apporté la plus petite lumière, la plus petite parcelle de vérité, si je meurs en ayant pu contribuer à détruire le cancer raciste qui ronge la chair américaine, alors, tout le mérite en revient à Allah. Ne m’imputez que les erreurs.’’Malcom X
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