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Maroc : Mise sous scellé du Journal Hebdomadaire
m
30 janvier 2010 09:48
Publié le 28.01.2010 | 17h04

Après le titre de presse Economie et Entreprises qui a vu débarquer des éléments de la police judiciaire, courant décembre 2009, pour opérer à une saisie - suivie d’une vente aux enchères improvisée – dans le cadre d’une procédure pénale avec à la clé une condamnation financière d’environ 6 millions de dirhams, c’est au tour du Journal Hebdomadaire de bénéficier d’un traitement de «choc» quasi identique.
Maroc : Mise sous scellé du Journal Hebdomadaire
[Zoom]
En effet, mercredi 27 janvier 2010, en fin de journée, des éléments de la police judiciaire de Casablanca se sont rendus au siège du titre de presse, sis boulevard des FAR à Casablanca et ont demandé expressément aux membres du personnel, présents sur les lieux, de quitter les locaux.

Dans la foulée, une mise sous scellée a été effectuée par les policiers. Cette «situation» fait suite à la condamnation à 3 millions de dirhams, en 2006, pour l’affaire «Claude Moniquet», Directeur du Centre European Strategic Intelligence and Security Center (ESIC), basé à Bruxelles, et qui avait mené une réflexion et des travaux, sur le thème «Front Polisario : partenaire crédible de négociation ou séquelle de la guerre froide et obstacle à une solution pacifique au Sahara occidental».

En outre, et selon des informations recoupées, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) réclamerait près de 4 millions de Dh d’arriérés pour non règlement de cotisations sociales depuis plusieurs années ainsi que par l’administration fiscale. Me Tabih, avocat des parties plaignantes, a déclaré à l’AFP que cette décision de justice concernait les dirigeants de Média Trust, mais aussi Trimédia, qui a remplacé la première et qui édite la publication depuis sept ans.

Es-ce la fin de l’aventure du Journal Hebdomadaire ? Comment la profession va réagir à ce nouveau coup de vis ? Y aura-t-il une mobilisation internationale de soutien ? Une certitude à ce jour, l’hebdomadaire francophone ne sera pas disponible dans les kiosques ce week-end.

Rachid Hallaouy
Copyright Yabiladi.com
source:[www.yabiladi.com]
"Si tu punis le mal par le mal. Quelle est donc la différence entre nous, dis-moi ?" Omar Khayyâm.
s
30 janvier 2010 10:35
Et hop un de moins !

Tel Quel est toujours là ?
D
30 janvier 2010 12:59
Citation
salmones a écrit:
Et hop un de moins !

Tel Quel est toujours là ?

Oui Mais il faut dire que Tel Quel est beaucoup moins critique envers le régime que le Journal.
30 janvier 2010 13:07
Citation
salmones a écrit:
Et hop un de moins !

Tel Quel est toujours là ?


Oui, et il restera là ..

Tel Quel est une facette de ce qu'il dénonce lui même.

Mr. Benchemsi doit être conscient qu'il est un des protégés des chancelleries occidentales. Une protection, qu'il n'a pas forcément instrumentalisé.

Mais le constat est là: Tel Quel doit sa survi à des implications extérieurs. Et loin de la presse, on retrouve "Nadia Yassin", "Aminatou Haidar", "Abdellah Taia" et bien d'autres "joueurs".
H
30 janvier 2010 21:02
Dommage pour le Maroc! Le Journal était un des tires les plus indépendants de la presse marocaine. Le premier à avoir cassé les tabous de l'ère H2. Les sbires du régime veulent nous ramène à l'avant 1997.

Il n'y a plus de lumière au bout du tunnel depuis quelques années. M6 a décidé depuis longtemps de nous garder sous sa dictature pour 3 autres décennies. Tel père tel fils...
30 janvier 2010 23:04
Cette liberté d’expression tant annoncé par ce dictateur était en réalité qu’un cache misère éphémère...
m
31 janvier 2010 12:20
Le régime est plus préoccupé par sa survie coûte que coûte que par le sort des milliers de personnes victimes de la neige et des inondations actuellement.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 31/01/10 12:21 par massouach.
"Si tu punis le mal par le mal. Quelle est donc la différence entre nous, dis-moi ?" Omar Khayyâm.
m
1 février 2010 21:27
Le Journal le plus indépendant du Maroc poussé à la fermeture
e Casablanca) Mercredi 27 janvier, en plein bouclage, Le Journal hebdo, publication pionnière et icône de la liberté de la presse marocaine, a été fermé de force pour « liquidation judiciaire », sur ordre du tribunal de commerce.

Débarquement d'huissiers, changement des serrures, mise sous scellés des locaux. A première vue, pour une raison légale : Le Journal hebdomadaire croulait sous des dettes de plus de 450 000 euros envers la sécurité sociale marocaine (CNSS) et la direction des impôts.

Mais pour Aboubakr Jamaï, co-fondateur (à 29 ans et sans expérience
journalistique) du Journal hebdo en 1997 et
son directeur de publication jusqu'en 2007, ces problèmes financiers ne viennent pas de nulle part :

« Entre les procès à la chaîne et la stratégie concertée de boycott des annonceurs qui nous a fait perdre 80% de nos recettes publicitaires, les autorités ont tout fait pour acculer Le Journal à l'asphyxie financière. »

Ali Anouzla, directeur du quotidien arabophone indépendant Al
Jarida Al Aoula (récemment condamné à un an de prison avec sursis pour
une enquête sur la santé du roi), partage ce sentiment :

« C'est une décision politique pour exécuter Le Journal. De nombreuses entreprises de presse sont endettées auprès de la sécu et des impôts, sans parler de l'État lui-même ».

Ultime manœuvre venue d'en-haut pour porter le coup de grâce à un hebdo sans concession qui, depuis douze ans et trois mois, ne laissait pas le pouvoir dormir tranquille. Si de nombreux médias indépendants sont nés dans le sillon du « Journal » (son nom initial et diminutif actuel), « c'était celui qui allait le plus loin », témoigne Kawtar Bencheikh, membre de la rédaction depuis 2006.
« Les enfants de l'alternance »

Mais c'est son statut de pionnier qui l'a fait entrer dans l'Histoire. Boubker (son surnom) Jamaï raconte :

« Le Journal est né le 17 novembre 1997, trois jours après les législatives qui ont amené Abderrahmane Youssoufi (socialiste) au gouvernement. Nous étions “les enfants de l'alternance”, inspirés par El Pais, né en 1976 après la mort de Franco. »

Sauf qu'en 1997, l'ancien roi Hassan II est vieux mais bien vivant et toujours craint. Pourtant, Le Journal réclame ouvertement le départ de Driss Basri (ancien ministre de l'Intérieur tout-puissant de Hassan II) et le retour de l'opposant Abraham Serfaty, exilé en France après dix-sept ans de bagne au Maroc.

Pire, en 1999, Le Journal « jette une pierre dans le jardin secret de Hassan II » en faisant sa Une d'un entretien avec Malika Oufkir, fille du général putschiste exécuté en 1972, qui vécu vingt ans en détention secrète avec sa famille (lire « La Prisonnière », coécrit avec Michelle Fitoussi, paru en 1999).

« On a osé dire qu'on ne pouvait pas ne pas compatir, et on n'a jamais été aussi certain de notre interdiction. Pourtant Hassan II n'a rien fait. Et dans sa dernière interview, avec Jean Daniel dans Le Nouvel Observateur, il a dit regretter ce qui s'était passé. Je pense que nous y sommes en partie pour quelque chose. »

L'interview de Malika Oufkir est un « point de rupture ». Le Journal fera bien d'autres « coups » : en juin 2001, il publie conjointement et simultanément avec Le Monde les révélations d'un ancien agent secret du Cab-1 (le premier cabinet des services secrets marocains), Ahmed Boukhari, sur la disparition de l'icône de la gauche, Mehdi Ben Barka. Il osera titrer « Que fait le roi ? » avec pour illustration, la photo d'un trône vide.

Il enquêtera sur la fausse découverte de pétrole à Talsint, dans l'Est marocain, annoncée en grande pompe puis démentie, une des pires humiliations du nouveau règne. Mais non sans en payer chèrement le prix dès 2000.

Après l'intronisation de Mohammed VI, « Le Journal verra sa lune de miel avec le régime se transformer en opposition ouverte », écrit Ali Amar, l'un de ses cofondateurs et ancien directeur en 2007-2008, dans « Mohammed VI, le grand malentendu ».
« Escroquerie intellectuelle »

Boubker Jamaï assène :

« Penser que la vraie rupture c'était Mohammed VI, c'est une escroquerie intellectuelle dans laquelle tout le monde est tombé, on en a beaucoup souffert.

La vraie dynamique d'ouverture a été impulsée par Hassan II à un moment où, pour des raisons notamment géostratégiques, il avait compris l'intérêt de lâcher du lest. Je ne parle pas de démocratisation, mais d'une certaine libéralisation politique. Mohammed VI, lui, a clairement parlé de “monarchie exécutive”. »

suite:[www.rue89.com]
"Si tu punis le mal par le mal. Quelle est donc la différence entre nous, dis-moi ?" Omar Khayyâm.
m
1 février 2010 21:30
Correspondance
Au Maroc, un journal indépendant cesse de paraître

Par Souleiman Bencheikh, publié le 01/02/2010 à 13:00 - mis à jour le 01/02/2010 à 17:18



Le Journal Hebdomadaire, titre culte de la presse indépendante marocaine étouffé par des dettes, ne paraîtra plus. Les médias marocains s'interrogent sur l'origine de cette pression économique...

Tout le monde s'y attendait, mais personne n'y croyait vraiment. Après de multiples rebondissements politico-judiciaires, Le Journal Hebdomadaire, titre culte de la presse indépendante marocaine, a dû cesser toute activité.

Mercredi 27 janvier à 16h30, quatre huissiers de justice accompagnés d'un représentant de la police judiciaire en civil se sont présentés au siège casablancais de l'hebdomadaire. Une heure plus tard, les serrures étaient changées et les locaux mis sous scellés.

Le Journal Hebdomadaire, créé en 1997 ne paraîtra plus. En cause, des dettes astronomiques, et plus précisément, les cotisations non payées à la Caisse nationale de sécurité sociale.

On ne nous a laissé aucune chance

Son fondateur et éditorialiste Aboubakr Jamai, est aujourd'hui amer: "On ne nous a laissé aucune chance. Nous avons en fait subi un boycott publicitaire orchestré en haut lieu. De toutes les publications qui ont connu des difficultés financières, nous sommes la seule pour laquelle aucun compromis n'a été trouvé".

A la fin des années Hassan II le Journal Hebdomadaire avait été le premier à bousculer les "lignes rouges". Il faisait figure à la fois de pionnier et de symbole. Sa fermeture, qui intervient alors que le Parlement commence à débattre du rôle et des limites de la presse, inquiète les professionnels.

Pendant les premières années du règne de Mohammed VI, cette liberté de ton était encouragée en haut lieu, y compris par certains proches du roi. Mais la proximité d'hier s'est muée en incompréhension. Et de nombreux journalistes s'interrogent: le Palais cherche-t-il désormais à peser sur les médias en usant d'un biais économique?

source:[www.lexpress.fr]
"Si tu punis le mal par le mal. Quelle est donc la différence entre nous, dis-moi ?" Omar Khayyâm.
H
2 février 2010 17:05
que dire de plus ?

Le Maroc est officiellement une démocratie... mais il n'y a pas d'opposition... Cherchez l'erreur!

Quelques titres de la presse indépendante, à leur tête le Journal, ont joué ce rôle. Mais face à un pouvoir qui ne supporte pas la critique, cela ne saurait durer... Who`s next?
2 février 2010 20:00
A ce rythme, il restera la MAP et le matin ^^ des journaux de "lay bark f 3mer sidi" ^^

Décidément les veilles habitudes ont la peau dure au Maroc!

J'ai bien peur que la dictature, excelle dans ses méthodes de réprimer la liberté d'expression de ses oppositions.

Peut être que c'est la nouvelle méthode de répression : asphyxier économiquement les journaux libres qui dérangent?

à suivre...
H
2 février 2010 21:20
Citation
boutrioult1 a écrit:
A ce rythme, il restera la MAP et le matin ^^ des journaux de "lay bark f 3mer sidi" ^^

Décidément les veilles habitudes ont la peau dure au Maroc!

J'ai bien peur que la dictature, excelle dans ses méthodes de réprimer la liberté d'expression de ses oppositions.

Peut être que c'est la nouvelle méthode de répression : asphyxier économiquement les journaux libres qui dérangent?

à suivre...


Ce n'est pas vraiment une nouvelle méthode puisque le pouvoir avait arrêté complètement d'emprisonner des journalistes libres pendant un certain temps et s'etait concentré sur les amendes faramineuses pour les faire taire. Aujourd'hui le makhzen a développé une recette dont lui seul a le secret qui consiste en un équilibre entre les deux type de punitions.

Dans le cas de Jamai, je ne crois pas que le pouvoir aurait pu se permettre de l'emprisonner, tellement il est un emblème de la "liberté d'expression" au Maroc. Il fallait trouver un moyen pour le faire taire. Le Makhzen a réussi. Mais pour combien de temps ?
Mais la méthode est bien appliqué en général, des bloggeurs que personne ne connait sont vite envoyés au cachot. Des journalistes célèbres sont envoyés à la faillite. Pour les journalistes libres pas assez connus, il y a un dosage de prison et d'amendes. Chaque cas a sa méthode...

Nous ne sommes pas dans un pays ou les dirigeants tuent et emprisonnent des journalistes à grande échelle comme en Russie, mais nous ne sommes pas encore dans un pays ou les journalistes font emprisonner des dirigeants. Nous sommes quelque part entre les deux.
a
4 février 2010 18:26
Ils sont vraiment cons !!!ils pensent qu'en fermant un journal ils vont empêcher les gens de parler , ils oublient qu'il y a d'autres moyens pour s'exprimer comme internet , et la presse étrangère.

Il faut pas s'étonner après si on voit des article d'Aboubakr Jamaï et ses collègues sur le monde ou sur elpais.
 
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