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Maroc et Marocains/ Point de vue: Le Maroc entre août 2005 et janvier 2006/...
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7 mai 2006 02:53
"…Si chaque citoyen ayant été lésé dans ses droits par une autorité quelconque avait recours à une autorité supérieure, il arriverait à qui lui rendra justice et serait un appui pour le sultan contre ceux qui utilisent leurs fonctions pour maltraiter les gens. Celui qui accepte l’injustice sans essayer de se défendre c’est comme s’il aidait l’auteur de l’injustice dans ses abus...
(Ahmed Amziane/Al Ousbou’Assahafi n°382/819 p11-Opinion de France-)

Note de l’auteur

Salé, le 12.07.2005. Des messages émanant de Fès de la part de quelques fonctionnaires atterrissent sur mon portable pour m’apprendre que le dernier bastion tenu par le dernier agent de l’ère Basri vient de tomber. Abdallah Kacimi vient d’être rappelé au ministère donc mis au placard. Lors de la cérémonie de passation des consignes, Kacimi aurait pleuré à chaudes larmes…Juste avant, le wali Mohamed Dryef avait été aussi éliminé professionnellement. Restait Cherqui Draiss, muté au sud et aussi un ou deux autres gros agents, mais il est certain que dorénavant l’on ne peut plus reprocher le sous développement aux hommes du système Basri…Quelques signes jugés positifs aussi comme les nominations de conseillers royaux à la tête de wilayas à même de faciliter la communication entre le palais et l’administration territoriale…Mais, me concernant, rien de nouveau. Dans certains milieux du ministère l’on s’attendait à ce que je reprenne du service seule suite logique que devait prendre le cours des évènements. Tous les regards étaient rivés vers les hautes instances…L’on attendait une décision royale…En vain. Nous sommes le 01.08.2005 et toujours pas de changement à l’horizon ! Pourtant, il faut absolument que je recouvre tous mes droits en poussant à la production d’un re-dahir de re-nomination pour abroger le triste dahir d’exemption de mission n°57.02.01 du 04 décembre 2003 signé par le Premier ministre monsieur Driss Jettou. Histoire de prouver la victoire du Bien sur le Mal…Pour le moral du peuple…Pour le bien de la monarchie…
Il est vrai que l’on ne peut pas dire que mes livres passent inaperçus...Pourtant, l’on n’a pas encore parlé à Sa Majesté de mon livre : « Parole de Caïd » (qui a quand même fait l’objet de l’éditorial d’Al Ousbou’ Assahafi du 10 juin 2005, et de la une du quotidien Annahar al Maghribiya, n°317 du mardi 07 juin 2005, qui serait selon certaines sources la propriété du frère de l’ancien conseillé royal et actuel wali de Meknes monsieur Hassan Aourid) autrement, il m’aurait déjà rendu justice. D’aucuns disent que je ne fais pas assez de bruit, que je ne sollicite aucun soutien étranger…Certains Marocains pensent que le régime ne cède qu’aux pressions étrangères. Il est vrai que lorsqu’on pense au sort qui, selon certains observateurs, aurait été réservé à madame Nadia Yassine sans l’intervention de l’ambassadeur américain au moment opportun, et aussi, peut être, à l’intervention de Collins Powell qui aurait permis selon certaines gens la libération de Ali Lmrabet, on est tenté de croire que le régime n’aurait aucune considération pour les Marocains…Quoi qu’il en soit, le régime gagnerait beaucoup à faire des concessions aux journalistes honnêtes, aux ONG et aux associations marocaines par moments, le régime gagnerait à céder aux pressions intérieures, cela le grandirait aux yeux de l’Occident…Pour ma part, si je n’ai pas eu recourt à l’Occident c’est parce que je ne voulais pas me placer dans une logique de guerre contre mon propre pays. Là aussi, très nombreux sont contre ma dialectique en affirmant que je ne devrais pas confondre pays et gouvernants. En effet, aimer son pays ne veut pas dire être masochiste au point de souffrir indéfiniment les injustices les plus lâches de quelques gouvernants indignes…Poussé à bout je suis cette fois tenté de croire qu’il n’y aurait rien de traître à essayer d’acculer certains gouvernants marocains à être justes via quelques instances démocratiques occidentales « coercitives »…Or comme dit V.Hugo : ‘quand je vous parle de moi, je vous parle de vous’…C’est dommage, je voulais absolument prouver que le Maroc était capable de rendre justice, tout seul, comme un grand…Les gouvernants marocains sont passés à côté de la plaque. (A chaque fois qu’il est question de gouvernants, de système ou de régime il faut exclure Sa Majesté le roi car sa personne étant, de par la constitution, sacrée et inviolable. Par conséquent, Sa Majesté le roi n’est en aucun cas responsable des mauvaises choses.) A chaque fois, ils ont tiré bénéfice de mes écrits, à chaque fois ils ont intercepté les signaux que j’émettais et à chaque fois ils ont réagit de façon opportuniste sans jamais rien vouloir me reconnaître ni même mettre fin à mon calvaire par simple entêtement maladif...Voilà où nous en sommes avec cette maladie marocaine incorrigible.
Dans ce livre je traiterai le sujet Maroc d’une manière décontractée sans faire cas d’aucune convention…Je dirai la Loi bafouée, les vérités inédites, je dirai les abus, le sous développement, l’opulence et la famine, je dirai l’inquisition, l’injustice, le déshonneur, et sans louvoiement je nommerai les responsables aussi puissants soient-ils(avec tout le respect inhérent à leurs fonctions). Je suis marocain et pourtant j’ai décidé de dire la vérité, de m’exprimer. Je suis marocain et pourtant je voudrais être courageux…Je voudrais tout simplement être fier d’être marocain. Je voudrais réagir et ne plus me résigner à accepter comme une fatalité que l’on me dise qu’il n’y aurait rien à faire, que les Marocains seraient hypocrites, menteurs, lâches, incultes, indignes, peureux, mendiants, faibles…Je suis marocain et pourtant je voudrais vivre dignement avec des droits et des devoirs. Je suis marocain, je sais, mais je vous prie de m’écouter quand même.
Dans ce livre je dirai l’allégeance, la monarchie, le peuple. Je dirai le roi, les sujets, la dignité. Je dirai le baise-main, la prosternation, La Religion. Je dirai aussi l’article 19, l’article 24 et les autres…Et advienne que pourra car, cette fois, il y en a vraiment marre de ce silence assassin.

Chapitre I

Climat général

Commençons tout bonnement par les dernières nouvelles. Une simple lecture dans la presse pour nous mettre dans l’ambiance. Monsieur Fouad Ali Himma, le ministre délégué à l’intérieur, accorde une interview à la presse écrite marocaine (Al Ahdat al maghribia n° 2374 du vendredi 22 joumada II 1426 / 29 juillet 2005) après six années d’un mutisme tenace, une interview où il dit être fier de représenter le nouveau makhzen (concept quand même démodé par les temps qui courent…) et adorer le film western « le bon, la brute et le truand »…Cette interview nous enseignerait, selon certains psychologues amateurs, que l’homme en question serait dans une situation fébrile, qu’il se sentirait oublié ou délaissé…qu’il aurait peur d’une disgrâce subite…Monsieur Himma aurait été tellement obnubilé par la nécessité de prouver son dévouement qu’il aurait cité pêle-mêle dans cette interview Mustapha Adib et Hicham Mandari causant ainsi beaucoup de tort à la monarchie…(l’erreur est humaine et est facilement pardonnable quand elle est rectifiée à temps) Monsieur Himma se proclamerait irréprochable. Pourtant, les propos de ce dernier laisseraient clairement entendre, selon certains spécialistes, qu’il serait conscient de ses erreurs, de ses fautes…Entre les lignes, on serait amené à comprendre que monsieur Himma se sentirait coupable d’incompétence…Mais le plus grave, c’est que cette interview aurait permis à certains analystes de mettre en relief le fait que les capacités intellectuelles de ce ministre délégué à l’intérieur, celui que certains désignent à tort comme le numéro 2 du régime, ne seraient pas extraordinaires. Selon ces mêmes analystes, lorsqu’on devinerait la façon dont cette interview avec toutes les erreurs d’appréciation et les fautes politiques qu’elle comporterait aurait été écrite, peaufinée, revue et corrigée, on ne pourrait qu’être inquiet quant à l’avenir du ministère de l’intérieur…Et, à part une lecture psychologique du personnage, cette interview ne nous apporterait rien d’intéressant ou de nouveau, surtout de la part d’un ministre qui serait resté silencieux depuis six années. Selon d’autres observateurs tous les ingrédients seraient là, la langue de bois et les facéties (Notamment lorsque monsieur Himma prétend qu’il serait partisan de la valorisation de l’élément humain pour lui permettre de participer à la construction démocratique…) Monsieur Himma n’aurait en fait rien dit. Il n’aurait fait qu’échanger un silence par un autre plus grave, un silence plus explicite pour essayer de modifier l’étiquette d’homme politique trop influent qu’on lui collerait. Certaines gens pensent que Monsieur Himma aurait mieux fait d’éviter cette sortie médiatique peu réussie car désormais, grâce à cette interview, les Marocains sauraient qui serait leur ministre délégué à l’intérieur et quelle serait sa mentalité…Mais, à mon avis, si les critiques ont été trop méticuleuses et peut être un peu trop sévères c’est parce que les Marocains n’ont pas été habitués à ce genre de sorties médiatiques détendues de la part de l’agent d’autorité le plus influent au ministère de l’intérieur…Du temps de Basri cela aurait été impensable. Monsieur Himma s’est volontairement exposé par cette interview à la presse écrite et à ses critiques. Nous devrions l’encourager dans ce sens. La prochaine fois il fera peut être mieux et nous apportera de meilleures nouvelles, des nouvelles plus concrètes avec davantage d’assurance…
Devant la médiocrité des hommes politiques marocains, la presse fait généralement dans le pessimisme, mais le magasine de Ahmed Reda Benchemsi préfère sortir du climat général pour nous donner des raisons d’être « optimistes » Parmi ces raisons, le fait que les amoureux s’embrassent dans la rue sans susciter la colère des passants, que les femmes osent fumer dans la rue et que les homosexuels se cachent moins ! (Telquel n°187-188 du 1er août au 2 septembre 2005) Le magasine de Benchemsi appelle cela évolution « bénéfique » des mœurs. Or, faire l’amour dans la rue relève de l’instinct animal, ce qui n’a rien de civilisé…fumer donne le cancer et par conséquent c’est une honte que de fumer en public…et que les travestis s’exhibent de plus en plus est une chose très dangereuse à même de banaliser les relations contre nature à l’origine du sida (Syndrome Immunodéficitaire acquis) Le magasine Telquel déçoit de plus en plus. De l’avis d’un certain « expert » auteur d’une étude approfondie (à paraître peut être prochainement) sur le comportement de la presse écrite indépendante des partis politiques au Maroc, on croyait Telquel un peu adolescent et neutre mais le voilà qui devient méphistophélique en vieillissant…Ligne éditoriale oblige ? Non…La laïcité ne veut dire ni instinct animal ni débauche ni dépravation ni sida. Mais Telquel est, semblerait-il, le laudateur ‘intelligent’ de ceux qui versent le mieux…Ceux qui veulent détruire le noyau de la force de la nation marocaine (ce qu’il en reste): sa vertu. Et pourtant, la décision d’un tribunal casablancais à l’encontre de Reda Benchemsi et Karim Boukhari (journaliste employé à Telquel) ne fait pas plaisir à une certaine classe marocaine bon chic bon genre, contrairement aux marocains pauvres qui pensent que Telquel est un magazine « laïc », presque « athée » : deux mois de prison avec sursis, une amende de 25.000,00 dirhams et un dédommagement de la partie civile évalué à un million de dirhams ! (Al Ahdat Maghribia n°2393 du 17 août 2005) A l’origine de ce verdict une plainte présentée par madame Halima Assali, parlementaire, pour cause d'outrages et insultes (Telquel l’aurait traité de ‘cheikha’ mais sans la citer expressément par son nom…) La première audience avait eu lieu le 08.08.2005 sous la présidence du juge Hassan Jaber, et la sentence prononcée le 15.08.2005 malgré l’absence de l’accusé principal, Reda Benchemsi (en déplacement aux états unis pour bénéficier d’une formation spéciale…), en plein mois d’août (mois du congé judiciaire par excellence) comme s’il s’agissait d’une affaire de flagrance. Le tribunal avait refusé de reporter l’audience à la demande de la défense, alors que dans le cas de madame Nadia Yassine l’affaire avait été reportée à une date ‘ultérieure’ c’est à dire incertaine, sans que la défense n’eût à le demander…Bref, notre justice cafouille plus que jamais. Mais, quoi qu’il en soit, ce procès et d’autres encore intentés au magazine Telquel (notamment celui actionné par Touraya Bouabid ayant abouti, en première instance, ce 24 octobre 2005 à la condamnation de Telquel à un dédomagement de 900.000 dirhams et dix dirhams d’amende) semblent avoir ramené ce dernier à la raison, en témoignent les propos nouvellement tenus par monsieur Reda Benchemsi dans Al Ayam n°203 du 31 octobre au 05 novembre 2005 page 9. Traduction:

«…Mohamed VI fait un effort pour trouver des solutions pour réaliser le progrès et améliorer l’image du Maroc dans le monde. Et malgré les résultats relatifs de cette politique il faut dire qu’il essaye, en tout cas, d’améliorer les choses… »

Auparavant, monsieur Reda Benchemsi comptait dans son ‘palmarès’ des propos différents. Illustration :

« …le palais voit de la faiblesse là où il y a de la modération. Parce que, pour faire court, le sérail n’envisage que le rapport de force. Vous savez ce qui se passe, quand on cherche le rapport de force ? On finit par l’obtenir. Et parfois, même, on perd, parce qu’on avait mal évalué la force de l’adversaire. Ce serait vraiment stupide d’en arriver là » (Telquel n°183 du 02 au 08 juillet 2005)

« …entre ‘vive le roi’ et à ‘bas le roi’, il y a quelques nuances. Ce serait bien que les gens du sérail le comprennent… » (Telquel n° 181 du 18 au 24 juin 2005)

«…le roi ne nous a pas donné la liberté d’expression par gentillesse…»

« Pour remercier le roi de nous avoir rendu notre liberté, il ne faudrait plus l’exercer ? Ce serait de la schizophrénie ! » ( Telquel n° 184 du 09 au 15 juillet 2005)

Plus tard, Mohamed Ziane signait:

« Le Maroc est dirigé par un groupe de fous.. et le roi n’a aucune autorité dans le pays » (Al Michaâl du 14-09-2005/ Al Ousbou’ Assahafi n°373/810 du 04 novembre 2005)

Mohamed Sassi quant à lui nous ramène à un constat plus général :

« …les six dernières années ont connu des cas de morts suspectes de Marocains qui ont des problèmes avec l’Etat… » (Assahifa al Maghribiya n° 09)

Parmi les nouvelles croustillantes aussi, la ‘victoire’ de monsieur Driss Basri après une longue guerre médiatique contre le régime marocain qui serait symbolisé par monsieur Himma, le ministre délégué à l’intérieur. La ‘victoire’ du ‘professionnalisme’ contre ‘l’amateurisme’ selon certains observateurs expérimentés. Basri avait quitté le Maroc pour la France d’où il avait mené une contre offensive brillamment orchestrée. Il s’exprima pendant un an et demi dans les journaux nationaux et internationaux et les chaînes de télévision internationales les plus en vues et ne s’arrêta que lorsque les hommes du nouveau règne sortirent le ‘drapeau blanc’…Basri aurait obtenu le renouvellement de son passeport, des indemnités faramineuses pour les années passées à défendre le régime, deux milliards de centimes pour se payer une probable transplantation du foie, l’approvisionnement en eau potable de sa ferme de Benslimane qu’un décideur du ministère de l’intérieur aurait jugé bon de lui refuser, l’assurance qu’aucun membre de sa famille ne serait jamais inquiété par la justice marocaine pour cause de vol ou autre acte illégal en relation avec la fortune colossale amassée au cours de l’ancienne ère, sans oublier le célèbre chèque des dix millions qui aurait été remis par le jeune mais richissime Mohamed Mounir Majidi à Basri correspondant aux parts du fils de ce dernier, Hicham Basri, dans le tristement célèbre projet Bouznika bay…Pour obtenir tout cela, il avait suffit à Driss Basri de menacer de ‘dévoiler’ les secrets du régime, de se rapprocher de Bouteflika et d’Aznar tout en réconfortant ces derniers dans leurs thèses concernant le sud du Maroc. Mais Basri ne s’en tint pas là puisqu’il continua à narguer les Marocains en passant cette information très peu naïve à Al Ayam (Al Ayam hors série août 2005) qui insinuait que Basri avait obtenu tout ce qu’il avait obtenu grâce à une certaine boite de chocolat parisien et à un certain bouquet de fleurs !!
Plus tard, on n’enregistrera à Basri qu’une douce sortie médiatique dans Assahifa Al Magribiya n°03 du 30 septembre au 06 octobre 2005 comme s’il voulait être porté à nouveau à la tête du ministère de l’intérieur. Mais, contre le cours des événements, Basri signera une autre sortie médiatique sur les colonnes d’une publication espagnole le 14 octobre 2005 pour ‘punir’ le régime qui avait ‘osé’ remettre en surface l’affaire des fosses communes de l’ancienne ère dont Driss Basri serait l’auteur. (Al Ousbou’ Assahafi n°371/808 du 21 octobre 2005) Ensuite et finalement c’est sur Al Ayam qu’il décidera de s’exprimer pour ‘éduquer’ les hommes du nouveau règne :

« …dans le cadre des attentats terroristes du 16 mai à Casablanca, ceux qui entourent le roi et qui lui font porter le chapeau de tous les dérapages ont mis aux arrêts sept mille personnes et les ont soumis aux persécutions et à des procès bizarres d’une manière qui n’a jamais eu lieu au Maroc auparavant. Avant, et pendant quarante années (40) les arrestations et les procès n’ont pas concerné plus de 1300 personnes (mille trois cent) lorsque cela avait été nécessaire à cause des coups d’Etat et des complots, et maintenant sept mille personnes, quelle nuance. Maintenant, pour que l’Etat régularise la situation avec ces islamistes il lui faudrait beaucoup d’efforts. Cela cause un dommage à la monarchie, parce qu’il n’y a pas eu une bonne gestion du dossier en relation avec le champ religieux d’une façon intelligente, sans oublier que l’Islam est le pilier de l’Etat puisque le roi est amir al Mouminine (prince des croyants)…On ne peut pas laisser des gens rafler sept mille personnes injustement et la plus part d’entre eux sont innocents (qui désigne -t-il par ‘on’ ? ), cela est un danger, parce que le sérail transpose toute la responsabilité au roi… »

Monsieur Basri est même persuadé qu’il est aimé par le peuple marocain :

« …Je suis marocain et tout un chacun est proche de moi…je n’ai pas organisé un référendum au Maroc pour savoir qui est proche de moi et qui est éloigné de moi, tout ce que je sais c’est que je recevais la plus part des hommes politiques, des penseurs, des écrivains et des artistes… » (Al Ousbou’ Assahafi du 11 novembre 2005 n°374/811 p16) En tout cas, monsieur Basri risque de séduire certains Marocains crédules, et ils sont nombreux au Maroc, lorsqu’il déclare :

« …Je fais don de ma fortune à tous ceux qui au Maroc ne disposent pas de conditions de vie décente » (même source)

Mais l'irrationnel ne se produisit totalement que lorsque c’est le même Driss Basri en personne qui appela sur les colonnes d’Assahifa Al Maghribiya (n°19 du 27 janvier au 02 février 2006) à une monarchie où le roi régnerait et ne gouvernerait pas… !
Pour avoir une chance contre Basri, le régime aurait mieux fait de lui opposer au moment opportun un fonctionnaire du ministère de l’intérieur inconnu, crédible et compétent qui ne fût pas détesté par autant de journalistes marocains pro-occidentaux dont la capacité de nuisance dans les coulisses est considérable…Un fonctionnaire au-dessus de tout soupçon au passé propre, un fonctionnaire qui n’eût jamais bénéficié d’aucun privilège du temps de Basri…Un fonctionnaire spécialisé dans la lutte contre la corruption institutionnalisée par Basri lui-même au temps de ‘sa splendeur’…Un fonctionnaire franc et brave aux idées claires qui aurait pu décupler l’antipathie vouée à Basri par une série de confrontations directes. Contre monsieur Basri, tout le monde savait que c’est monsieur Himma qui tirait les ficelles, or ce dernier manquerait, selon certains fonctionnaires, de concentration et d’expérience…Ses huit années de stage au service central et son passage à la tête d’une commune (grâce à des élections organisées par monsieur Driss Basri…) ne lui auraient rien apporté car même à l’époque il se targuait, selon certaines sources peu sûres, d’être l’ami du prince héritier, et par conséquent personne n’osait le défier…Et même pendant les six années du nouveau règne (1999-2005), monsieur Himma ne donnait pas l’impression de tirer profit de ses erreurs, par excès de pouvoir selon certains observateurs…Or, selon ces mêmes observateurs, l’expérience concernant ce genre de choses ne saurait résulter du nombre d’années passées dans un domaine donné, mais du nombre de batailles justes engagées sans l’appui de personne…Contre Basri les défenseurs du régime n’avaient pas le droit de perdre. Or pour gagner, ils devaient (pour une fois) faire fi des relations personnelles et miser sur la compétence…Mais malheureusement certains défenseurs du régime, semble-t-il, préfèreraient accumuler les échecs qu’il s’obstineraient à convertir en victoires utopiques, victoires à la ‘Don Quichotte’… ! ?
Najib Akesbi : « …Est-ce qu’il existe à l’origine une philosophie pour le développement dans notre pays ? En toute sincérité, nous ne possédons même pas une vision claire pour le développement du pays… » (Al Michaal n°55 du 10 au 23 janvier 2006)

Abderrahmane Benameur : « Le plus urgent est de repenser de façon globale l’institution judiciaire… » (Al Ousbou’iya al Jadida n°43 du 22 au 28 septembre 2005)

Mustapha Alaoui : « …l’initiative (concernant la création d’une commission de lecture des articles de presse auprès des procureurs du roi dans toutes les provinces et villes du royaume dans le but de poursuivre et d’obtenir la condamnation des journalistes…) du ministre de la justice est contraire à la Loi de la presse…le ministre de la justice a créé de nouveaux tabous non spécifiés… » (Voir Al Bidaoui du 24 décembre 2005/Al Ousbou’ Assahafi n° 382/819 du vendredi 06 janvier 2006)

Mehdi Manjra quant à lui se déchaîne et affirme ne reconnaître ni l’instance Equité et réconciliation ni le conseil consultatif des droits de l’homme ni l’Institut royal de la culture amazigh ni la constitution ni les élections et prévoit la chute de la majorité des régimes arabes et encore plus d’actes terroristes (Al Michaâl n°34 du 19 au 25 juillet 2005) Il garantit aussi que si les responsables oeuvraient pour l’intérêt général avec la même rigueur dont ils font preuve pour la gestion de leurs affaires personnelles et familiales le pauvre peuple marocain connaîtrait enfin le bonheur. Nous avons, continue Manjra, une élite intellectuelle mercenaire laquelle associée à des commerçants et des partis politiques mercenaires aussi, constitue une force de pression sur le peuple marocain et dans ces conditions les élections n’ont aucun sens…Mehdi Manjra achève le discours en assurant que le parti islamique qui a accepté le jeu politique (le PJD)constitue désormais l’islam du makhzen. Malheureusement, dit-il, on veut utiliser la religion pour certains intérêts, on mélange religion et politique alors que la religion devrait servir à l’éducation et non pas être utilisée dans un souci d’exploitation politique.
Par ailleurs, l’opportunisme et le béni-oui-ouisme d’une certaine élite marocaine est pour le moins écœurant. C’est ainsi qu’une certaine élite fassie (de Fès) avait signé une lettre pétition pour exprimer son refus de l'inhumation de Hicham Mandari (escroc notoire et ennemi n°1 du régime) à Fès, parce qu’il avait osé de son vivant défier Sa Majesté ! Les signataires de cette lettre ridicule s’étaient proclamé être, je cite : les « amoureux du sacré » !! Jamais l’hypocrisie marocaine n’était allée aussi loin. Dans le même ordre d’idées, Jamal Berraoui, un « journaliste », réclame une peine de prison pour un collègue, Abderrahim Ariri le directeur de l’hebdomadaire Al-Bidaoui, et d’aucuns disent que c’est pour faire plaisir au système ! Ariri se défend : « Mon journal ne s’en est pas pris à Berraoui, mais à celui qui lui souffle ses idées, nous accusant tantôt de rouler pour Moulay Hicham, tantôt pour Al Adl Wal Ihsane… » (Telquel n° 187-188) Berraoui affirme quant à lui avoir été insulté par le journal d’Ariri. Mais, qui est Berraoui ? Un chroniqueur à Aujourd’hui le Maroc! J’espère que ce n’est pas une insulte…En tout cas, Jamal Berraoui (réputé plus royaliste que le roi…) voudrait s’ériger en défenseur de la monarchie marocaine en s’en prenant aux salafistes d’une manière très maladroite tout en émettant des doutes quant à l’existence de l’au-delà, tout en risquant d’ébranler la foi des musulmans…(ébranler la foi d’un musulman est un délit prévu par le code pénal marocain) :

« …des gens qui ne vendent qu’un hypothétique après monde…nous avons connu des militants qui n’attendaient rien de l’au-delà et qui sont allés jusqu’au bout…(de la grève de la faim) » !
(Aujourd’hui le Maroc n°909 du vendredi 27 au dimanche 29 mai 2005 p.47)

Mais, la monarchie marocaine que monsieur Berraoui veut absolument défendre, ou prétend le faire en tout cas, est une monarchie musulmane qui croit parfaitement à l’au-delà et qui est contre la grève de la faim… ! ?
Ensuite, Monsieur Jamal Berraoui s’emballe et se déclare tacitement (ou involontairement ?) contre la politique de la monarchie marocaine laquelle est officiellement contre toute culture de la haine et de l’exclusion et qui se trouve de surcroît être une monarchie musulmane (on ne le rappellera jamais assez) Voici une traduction de quelques-uns des propos perpétrés par monsieur Jamal Berraoui lors d’une interview dans l’hebdomadaire arabophone Al Jarida al Oukhra:

« Je ne suis pas contre les islamistes, je suis l’ennemi de toutes les tendances islamiques… Je considère que le Coran et toutes les religions ont été détruits par la réalité. Mais si nous parlions des instruments d’analyse je me considère trotskiste et je crois dans toutes les grandes vertus de cette croyance… la religion, selon ma conviction personnelle est une grande catastrophe pour toutes les sociétés c’est la base de mon inimitié avec eux (les islamistes), l’inimitié entre l’époque des lumières et l’époque des ténèbres, et je considère que je représente l’époque des lumières. …je parle de la religion utilisée dans la politique, alors que la religion en tant que question personnelle ne m’intéresse en rien…» !!! ? (Al Jarida al Oukhra n°41 du 21 au 27 novembre2005)

Bref, d’aucuns diraient :

« Berraoui, de grâce, taisez-vous ! »

Certains analystes par contre se demandent comment cela se puisse-il qu’un salaire relativement exorbitant soit versé mensuellement à monsieur Jamal Berraoui (16.000,00 dirhams, pour un trotskiste c’est beaucoup) malgré toutes les énormes fautes qu’il ne cesse de commettre…? (Ces analystes n’ont rien voulu éclaircir davantage et ont requis l’anonymat) Pourtant, monsieur Jamal Berraoui a expressément déclaré :

« Je n’ai besoin d’aucune reconnaissance ni de la part de l’Etat ni de la part de La Patrie ni de la part de quiconque… » ! ?(même source)

Et pour changer, le président de Maroc Télecom, Abdeslam Ahizoune, aurait procédé à la distribution d’équipements complets de golf pour les enfants démunis ! Mais au lieu de proposer à ces enfants de vendre ce matériel pour manger à leur faim au moins un soir, Ahizoune leur aurait proposé de devenir de grands golfeurs ! C’est ça le Maroc, un pays où les riches sont parfois arrogants et sans pitié. Quant à Abderrazzak Afilal, le secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs marocains (UGTM) à la moralité jugée douteuse et qui serait assez impliqué dans l’affaire Laâfora et Slimani, il a choisit de nous révéler ce qui est pour certains un secret de polichinelle à savoir que Abbas El Fassi est faible et que c’est le roi défunt qui l’avait désigné à la tête du Parti de l’Istiqlal ! (Assahifa Al Ousboui’ya n° 209 du 27 juillet au 02 août 2005) Résultat : Le clan de Abbas El Fassi a suspendu Afilal de la tête de l’UGTM et de même le clan Afilal a expulsé quatre membres du bureau exécutif de l’UGTM à savoir Hamid Chabat, Titna Allaoui, Mohamed Al Andaloussi et Larbi Kabbaj. L’Istiqlal est décidément un parti qui fait honte.
Dans un autre registre, Tout le monde sait que Sa Majesté le roi Mohamed VI avait renoncé à adresser un discours à la nation annoncé à la télévision et qui ne coïncidait à aucune occasion précise, mais ce que l’on apprend maintenant c’est que Sa Majesté attendait une bonne proposition de la part de ses conseillés pour combattre la pauvreté mais lorsqu’on lui avait remis le projet de discours, il avait été tellement déçu qu’il avait coupé les ponts avec son cabinet pendant trois jours…
A Rabat, l’opération de relogement des bidonvillois est un fiasco. Les Habitants du douar Al Kora et douar Al Garâa, par exemple, accusent les mokadems de népotisme et de concussion. Certains habitants ne comprennent pas pourquoi on leur a retiré les clés des logements que le roi lui-même leur avait délivrés lors d’une visite officielle…Partout ailleurs l’opération est une catastrophe : corruption, spéculations et politique…(Al Assima n°10 du 27 juillet au 27 août 2005) Tant que les mokadems, les chioukhs et les caïds seront de la partie jamais les bidonvilles ne seront résorbés, ce n’est quand même pas si difficile à comprendre ! (Voir ‘Parole de caïd’ partie IV /chapitre I, p 136: la pauvreté au service du makhzen) De plus, le maire de Rabat, la capitale du Royaume, s’appelle Omar Bahraoui…comment peut-on alors dans ces conditions prétendre résoudre le problème des bidonvilles ? A ce propos, voici un article intitulé ‘Pour des villes sans bidonvilles’ que j’avais proposé au quotidien «l’Economiste» le 16.08.2005, en vain… (jusqu’au 28.09.2005…):

« Dans le discours du trône de l’année 2003, Sa Majesté le roi a érigé la question de l’habitat insalubre parmi les priorités de l’action gouvernementale. Et, le 22 juillet 2004 le programme villes sans bidonvilles a été présenté au souverain. L’optimisme et l’euphorie des auteurs de ce programme ont été jusqu’à prétendre pouvoir déclarer Rabat, Salé, Témara et Khémisset villes sans bidonvilles avant 2010. Ce n’est peut être pas impossible mais à condition de tenir compte des erreurs du passé…
Le déficit annuel dans le secteur du logement en périmètre urbain des villes Rabat-Salé-Témara est de 8850 unités. Des statistiques prévoient le déficit en la matière à 142.000 unités en 2020. En ce qui concerne le relogement des ‘bidonvillois’ dans la région Rabat- Salé- Zemour- Zaïr, les besoins seraient de 30.000 unités, ce qui ramènerait les besoins à l’horizon 2020 à 172.000 unités. Bref, les chiffres sont là, les prévisions bien établies et la volonté clairement affichée. Tout semble donc converger vers un succès monumental de l’opération « zéro bidonvilles » Voyons à cet égard en guise de simple exemple un cas pratique : le projet ‘Tamesna’.
Le 20 juin 2005, le souverain a présidé la cérémonie de la conclusion de l’accord concernant la réalisation d’une ville nouvelle ‘Tamesna’ à Sidi Yahya Zaïr. Ce projet s’étend sur 860 hectares avec une capacité d’hébergement de 250.000 habitants avec 70 hectares réservés aux infrastructures, 50.000 habitats divers, 78 hectares pour les activités économiques créatrices d’emploi, et 120 hectares pour les espaces verts ! Le ministre de l’urbanisme assure que ce projet couvrira 30°/° des besoins en 2020 et permettra à 4000 familles de quitter les bidonvilles. En outre, la construction de 52.000 appartements dont 42.000 pour couvrir 30°/° du déficit en matière de logement et 10.000 autres appartements pour absorber 30°/° du déficit en matière de relogement des habitants des bidonvilles, serait également prévue. Voilà pour la bonne intention. Maintenant, descendons de notre juchoir théorique et allons sur le terrain !
Construire une ville nouvelle c’est bien, mais résorber les bidonvilles c’est encore mieux…En ce sens que le véritable problème ne se situe pas au niveau de la construction de logements mais dans la destruction de tout un système de spéculations et de fraudes. Avant de construire quoi que ce soit, il faudrait avant tout stopper l’hémorragie, la prolifération des bidonvilles et des maisons anarchiques, ce qui revient inéluctablement à affronter avec fermeté et courage le pourrissement rompant de l’Administration…
Le projet ‘Tamesna’ est un bon projet. Mais, servira-t-il réellement la cause de la résorption des bidonvilles concernés ou sera -t-il un projet parmi d’autres n’offrant que matière à spéculations et à enrichissement sans cause de quelques intervenants sans scrupules ?
C’est toujours au moment de la distribution des logements ou des lots que le pot aux rose est découvert. Il serait judicieux de se pencher sur des expériences passées pour avoir une bonne vue sur le ‘tableau de bord’, une idée de la difficulté…Prenons le cas de l’opération de relogement des habitants des douars Al Kora et El Garaâ à Rabat :
Dès l’inauguration de quelques 1640 appartements sur une superficie de 10 hectares consacrés à douar El Garaâ et quelques 860 appartements au profit des habitants du douar Al Kora sur une superficie d’un hectare et demi, l’opération de recensement des habitants bénéficiaires a débuté avec des auxiliaires d’autorité (mokadems et chioukhs) comme principal atout des commissions techniques chargées du recensement. Par conséquent, la corruption, le népotisme, les passes-droits et les irrégularités de toutes sortes auraient constitué l’une des principales bases de ce travail…En ce sens que des familles qui devaient légitimement bénéficier d’appartements du projet Al Kora s’étaient vues écartées au profit d’autres familles injustement placées en bonne position sur les listes…Par ailleurs, les autorités locales se montrèrent laxistes envers l’installation de nouvelles baraques en zinc et certains habitants de ces bidonvilles acceptèrent de créer des ouvertures dans leurs baraques pour pouvoir loger furtivement et rapidement d’autres familles désirant être portées sur les listes du dénombrement moyennant probablement pots de vin en faveur de certaines autorités locales et un loyer temporaire versé aux propriétaires des baraques. De plus, un vent de panique avait soufflé sur le projet ‘Al Kora’ puisque la mensualité (à verser par les bénéficiaires d’appartements) qui était à l’origine de 600,00 dirhams serait passé à 800,00 dirhams, de même que l’avance fixée initialement à 10.000,00 dirhams aurait quintuplé…Restait le fait marquant : Certains habitants du douar El Kora auraient été sommés de rendre les clés des appartements que le souverain leur avait remis lors d’une visite sur les lieux…? !
En remontant le temps, l’on a malheureusement tout le loisir de se rendre compte de la faillite du système de relogement des habitants des bidonvilles de façon générale, notamment à travers les innombrables cas que l’on peut puiser dans le gigantesque scandale urbanistique de Témara. Prenons le cas du projet du quartier Al Maghreb Al Arabi à Massira II dont les travaux ont été déclenchés vers 1986. Ce projet de 80 hectares avait été une aubaine pour les spéculateurs alors que ce dit projet avait pour but le relogement des habitants des douars Ouled Bennasser nord et Ouled Benasser sud lesquels devaient bénéficier de lots de terrains d’une superficie de 65mètre carré contre 10.000,00 dirhams en deux versements de 5000,00 dirhams. Quelques agents d’affaires en concert avec quelques agents d’autorité et quelques élus avaient vite fait en sorte que des personnes étrangères aux douars concernés bénéficiassent indûment des lots de terrain en question…Le même ‘destin’ avait été réservé aussi aux projets ‘Souk Jdid’ dans les années 90, ‘Cheikh Daoui’ s’étendant sur 24 hectares et ‘Hay Anahda’. Bien évidemment, tous ces projets n’ont pas servi à résorber ne serait-ce que 10°/° des bidonvilles ciblés…Il est certains aussi que pendant toute la durée de réalisation de ces projets les autorités locales(caïds et Pachas) laissaient toute latitude aux mokadems et autres chioukhs pour procéder au repeuplement des habitations en zinc par de nouveaux postulants aux logements réservés aux habitants des bidonvilles…Selon certaines sources, un montant de corruption de rigueur variant entre 5000,00 et 10.000,00 dirhams était versé aux autorités locales pour chaque certificat de résidence délivré permettant à un nouveau venu de figurer injustement dans la liste des bénéficiaires de futurs projets de relogement des habitants des bidonvilles…Bref, autant de cas pratiques servant à mieux cerner la problématique…
Depuis l’indépendance, opérations de recasements et opérations de relogements des habitants des bidonvilles se sont succédées avec la même logique de multiplicité des intervenants sans pour autant éradiquer les bidonvilles du Royaume qui n’ont fait au contraire que proliférer davantage. A l’origine de ce mal, l’Administration ! Ceci a toujours été une Lapalissade suspendue sur toutes les langues avec une résignation intolérable. Les cas relatés en haut nous permettent de tirer une seule conclusion honnête : le ministère de l’urbanisme en association avec les conseils des villes ou autres partenaires pourra construire autant de logements qu’il voudra mais son action ne permettra jamais de résorber les bidonvilles. Tant que les mokadems, les chioukhs et autres caïds et pachas ne seront pas écartés des opérations de relogement ou de recensement des habitants des bidonvilles, l’échec guettera toutes les initiatives. Un échec qui dure depuis 40 ans…A ce propos, il n’est pas difficile de comprendre que les commissions mixtes sont un échec dans ce genre d’opérations car elles permettent à leurs membres d’échapper à leurs responsabilités pour une raison ou une autre : Un fonctionnaire du ministère de l’urbanisme par exemple pourra toujours prétendre avoir été induit en erreur par le mokadem…Par ailleurs, se baser sur le certificat de résidence pour reconnaître d’éventuels bénéficiaires est une grossière erreur car l’expérience a largement prouvé que c’est là un moyen flagrant d’encourager la corruption plutôt qu’autre chose…
A présent, voyons qu’elles seraient les solutions à même de nous permettre de remonter la pente de l’échec en matière de lutte contre l’habitat insalubre. Ces solutions sont simples et ont surtout trait aux ressources humaines…Tous les systèmes administratifs se révéleraient défaillants en matière de lutte contre les bidonvilles car tout système implique des enchevêtrements qui font que la responsabilité s’évapore. L’idéal serait donc de responsabiliser un seul homme avec une obligation de résultat pour chaque douar de zinc à éradiquer…Toute la question concernerait alors le choix de l’homme en question. Un homme intègre, un fonctionnaire en bonne santé, expérimenté, motivé et loyal que l’on récompenserait à la fin de chaque opération réussie. Un fonctionnaire au-dessus de tout soupçon auquel on accorderait carte blanche pour lui permettre d’affronter tous les obstacles…Un fonctionnaire qui ne rechignerait pas à être muté autant de fois que le devoir l’appellerait, que les bidonvilles l’appelleraient…Un fonctionnaire responsable qui ne superviserait pas mais qui procéderait lui-même au recensement des baraques et de leurs habitants dans chaque bidonville ciblé, qui procéderait lui-même à la démolition des baraques recensées et qui remettrait enfin lui-même les clés des appartements aux bénéficiaires dont les logis de zinc ont été minutieusement détruits. Un homme, une mission ! La voilà donc la solution…Par contre, l’autorité locale incarnée généralement par le Caïd devra demeurer seule responsable en cas d’apparition de nouveaux bidonvilles après une opération de relogement réussie dans un arrondissement donné. A cet égard, il serait judicieux d’intimer l’ordre aux responsables du ministère de l’intérieur de ne procéder à la mutation d’un caïd dans le ressort territorial duquel une opération d’éradication d’un bidonville a eu lieu qu’après un contrôle strict des lieux, contrôle sanctionné par la signature d’un certificat attestant que le commandement de l’agent d’autorité en question est propre de tout bidonville…
L’idée serait donc de libérer le Caïd de toute responsabilité concernant l’élaboration des listes d’éventuels bénéficiaires de logement sociaux et toute opération de dénombrement des habitants des bidonvilles, mais sa responsabilité resterait totale et effective en cas de prolifération ou d’apparition de bidonvilles dans le ressort territoriale de son arrondissement.
L’objectif ici n’est pas d’émettre des accusations, mais dire que beaucoup d’agents d’autorité se sont enrichi aux dépends des bidonvilles, aux dépends de la misère de marocains défavorisés, est un secret de polichinelle. La prolifération des bidonvilles est un problème pressant qu’il faut solutionner sans délais…L’on ne peut plus prétexter attendre le dénouement de la question de la corruption dans l’Administration pour prendre ses responsabilités…Il faudrait d’ores et déjà prendre le taureau par les cornes…
En définitive, l’épineuse question de l’habitat insalubre relève de la compétence du département de l’habitat mais encore faut-il que ce dernier apprenne ou se mette à agir en département majeur…
Signé : younesfennich Auteur
Rabat le 13.08.2005 »

Au lieu de procéder à la publication de cette participation (dont les statistiques sont tirées d’une étude parue dans « Al Assima » n° 10) à l’effort de réflexion qui devrait être général, « l’Economiste » a préféré faire l’apologie du ministère de l’intérieur dans une série d’articles traumatisants…(Pourtant le classement du Maroc par Transparency internationale parmi les pays les plus corrompus a encore empiré cette année…/Al Ahdat al Maghribiya n° 1426) C’est ainsi par exemple que Mohamed Chaoui nous explique que les journalistes ‘professionnels’ ne fond pas de ‘politique’ et n’abordent que les dossiers ‘concrets’ d’une manière ‘constructive’ c’est à dire sans évoquer les sujets qui fâchent généralement liées à la corruption au sein du ministère de l’intérieur…(l’Economiste du Jeudi 1er septembre 2005 p 29) Mostafa Bentak quant à lui nous annonce solennellement que monsieur Mustapha Sahel, le ministre de l’intérieur, donne une nouvelle image de l’autorité !? (l’Economiste du vendredi 2 septembre 2005 p11) Et, à propos de monsieur Mustapha Sahel, il était venu à la télévision le 30 août 2005, après que le Premier ministre Driss Jettou se fût dégonflé (Al Ousbou’ Assahafi n°366/803 du 16.09.2005), pour nous expliquer, dans un monologue ou presque, l’initiative nationale pour le développement humain (l’INDH)…Et, à travers son intervention tout un chacun avait compris, entre autres choses, que cette initiative s’ouvrait aux âmes charitables qui avaient là une occasion en or pour participer sans contre partie au développement du Maroc…et, on avait compris aussi que grâce à cette initiative les jeunes devaient définitivement comprendre qu’ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes… ! Mais quels que soient les propos de monsieur Sahel, tant que c’est le ministère de l’intérieur qui s’en occupera, l’INDH sera un échec automatique. Parole d’ancien caïd ! Et, ce n’est même pas « L’économiste » qui me contredira puisqu’il a quand même titré un article dans sa livraison du vendredi 16 septembre 2005 page 16: ‘malgré l’INDH, les bidonvilles prospèrent’. Bien que selon certaines sources cet article aurait été destiné à blanchir le caïd de Sidi Moumen (Casablanca) aux dépends des mokadems, ces boucs émissaires légendaires…Par contre certains propos signés Mohamed Benabid paraissent sincères :

«La réforme de l’administration ? Vous n’y pensez même pas ! Il ne faut surtout pas bousculer les vielles habitudes chez une dame soucieuse de tout, sauf des notions d’intérêt public, ou encore d’améliorer sa productivité. » (L’économiste n° 2151 du mardi 15 novembre 2005)

Toujours dans le cadre de l’INDH, les communes les plus pauvres du royaume, où les gens ont perdu, forcés, tout sens de patriotisme, bénéficieront de la somme insignifiante de trente millions de centimes ! (30, le prix d’une seule voiture de catégorie moyenne…) Pire, voici le témoignage d’un acteur de la société civile :

« Un matin, un agent d’autorité responsable à la préfecture de Bouarfa m’a contacté et m’a dit textuellement : votre commune va bénéficier de l’INDH, donnes-moi donc un projet à caractère économique et social dans un délai qui ne dépasse pas quatre heures(04) ! Quel projet pourrai-je présenter de cette façon et quel développement pourrons-nous réaliser de cette façon, et est ce que l’on présente les projets de cette façon.. ? » (Al Ousbou’iya al Jadida n°44 du 29 septembre au 05 octobre 2005)

La stratégie du ministre de l’intérieur, monsieur Mustapha Sahel, serait donc basée sur l’urgence et l’improvisation. Or c’est là la stratégie de tout véritable acteur de sous développement…Le ministère de l’intérieur tel qu’il est actuellement constitué ne peut-il générer que désespoir et sous développement ?
Affaire Annajat. Septembre 2005. Encore un suicidé. Le quatrième…Les responsables (connus de tous et de toutes) et les coupables dans l’affaire Annajat courent toujours…C’est à croire qu’au Maroc rien ne menace les corrompus et les incompétents.
La photo de l’année. Elle est dans le Journal hebdomadaire n°230 du 12 au 18 novembre 2005 pages12 et 13. Dans cette photo le socialiste Driss Lachgar est ‘prévoyant’, il semble se dire: « on ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain… ! »
Toujours dans l’actualité marquante, Saîd Aouita, un ancien champion d’athlétisme marocain, s’est insurgé contre la mauvaise gestion qui continue, selon lui, de sévir dans le domaine du sport. (Assahifa Al Ousbou’iya n° 220 du 20 au 26 juillet 2005) Aouita qui a préféré s’installer aux Etats unis d’Amérique et travailler en Australie puis au Katar aurait aimé faire profiter le Maroc de son expérience pour un moindre salaire, mais tant que les responsables actuels (août 2005) du sport marocain seront à leurs postes cela se révélerait difficilement réalisable. Voir impossible…
Fous du foot. Troussier (entraîneur national étranger de football, novembre 2005) a invité ses copains à venir profiter des largesses du Maroc en matière de rémunération des étrangers à savoir : 7500,00 dirhams par jour pour le médecin de l’équipe nationale, 6500,00 dirhams par jour pour le masseur, 5500,00 dirhams par jour pour le chargé de la rééducation médicale. L’ex masseur marocain ne percevait quant à lui que 3500,00 dirhams par mois ! Comme s’il était un être inférieur. (Voir Annahar al Maghribiya n°455 du mercredi 16 novembre 2005) Que se passe-t-il ? Le football n’est pourtant qu’un jeu… !? De plus, nous avons des priorités beaucoup plus pressantes qui mériteraient à ce que l’on y consacre tout cet argent du peuple qui va en fumée…Troussier compte continuer à dépouiller les Marocains de leur argent en obtenant une caisse noire d’un milliard (01 milliard) deux cent (200) millions de centimes par an, sans compter les frais des concentrations et des voyages. Quant au salaire de Troussier il serait de quatre vingt deux millions de centimes(82) par mois ! Troussier est vraiment un sacré profiteur…Il a exigé en plus que 75% de ses revenus (un total d’un milliard six cent trente huit millions de centimes selon Annahar al Maghribiya n° 466 du mardi 29 novembre 2005) soient déposés d’avance en devise dans un compte bancaire en France comme si nous étions dans un film italien où personne n’a confiance en personne…Pourquoi n’a-t-on pas désigné le très marocain et très motivé M’hamed Fakhir au poste d’entraîneur national ? Quoi qu’il en soit, les Marocains espèrent au moins que ce même Troussier ne publiera pas un méchant livre quand il sera à la retraite, comme cet autre Français qui aurait sorti un livre spécialement pour médire à propos de Marocains et de Marocaines qui auraient refusé de se plier à son odieux chantage…(Voir Al Ousbou’Assahafi n°376/813 du vendredi 25 novembre 2005 p 8) Cet auteur improvisé pour la circonstance est un certain Cléret, docteur de son état, de nationalité française, vieux et aigri car amoindri, mais surtout passé de mode car le temps où certains petits français faisaient chanter les Marocains avec des livres est révolu. Mais ce qui fait plaisir au peuple marocain c’est que ce Français qui serait sans âme n’aurait pas obtenu le moindre centime. En tout cas, certains amoureux du foot au Maroc insistent pour faire passer ce message à l’entraîneur national étranger:

« Attention Troussier, le chemin du petit docteur Cléret te perdra le cas échéant…Rendez vous dans 40 ans ! ? »

Mais, ces amoureux du foot auteurs de ce message n’avaient pas encore vu la Une d’Al Ahdat al Maghrébiya n°2527 du samedi 31 décembre, qui informe que la fédération royale marocaine de football a dores et déjà décidé de se passer des services de Troussier et de revenir à la raison en pensant à engager un bon entraîneur bien national…Ces amoureux du foot seront heureux de l’apprendre car quelques soient les résultats que l’équipe national obtiendra, le football marocain aura gagné la fierté de s’être défendu par ses propres moyens. Par ailleurs, le licenciement de Troussier est, selon certains autres amateurs de football, le meilleur cadeau que la fédération royale marocaine de football pouvait offrir au sport national seul vainqueur contre l’incompétence d’un entraîneur français que la cupidité avait aveuglé. Voilà une histoire qui fini bien. Et on raconte déjà ce 31 décembre 2005 qu’un apprenti chanteur aurait fredonné :

« …des lions de l’atlas avec un marocain à leur tête…Troussier cauchemar aux oubliettes… »

Vraiment, côté football, tout est bien qui fini bien.

De Paris, Georges Morin écrit dans le courrier des lecteurs du Journal hebdomadaire n° 231 du 19 au 25 novembre 2005:

« …Quant à la France, la presse était encore assez indépendante au début des années cinquante. Dès les années soixante, une grande partie de la presse s’estime d’elle même collabo du pouvoir en place à l’époque. Depuis, elle s’autocensure et en plus, une loi scélérate qui s’appelle : Gayssot / Rocard entrave davantage notre soi-disant démocratie « républicaine ». Voilà, hélas ! où nous en sommes. »

Un penseur anonyme répondant aux initiales « N.B » a dit : « Quand les pays du Tiers monde aspirent à la démocratie, l’Occident est séduit par la barbarie »
m
7 mai 2006 03:07
citoyen c très long ton truc et il est 3h du matin, peux tu faire une petite synthèse stpsmiling smiley
l
7 mai 2006 03:22
Mais moi je comptais sur vous pour la synthèse..
l
7 mai 2006 02:57
"...Succès éclatant de la chronique de Younes Alami auprès d’une certaine génération de marocains, dans un certain milieu professionnel, qui lisent cette chronique du Journal hebdomadaire en s’attroupant autour de photocopies… (constat concernant les numéros 229 et 231 p63)
Politique internationale. Personne ne regrette le président mauritanien déposé, Moaouiya Ould Sidi Tayaâ, ayant maintenu la Mauritanie dans le sous-développement pendant 24 ans. Victime d’un coup d’Etat propre de toute effusion de sang le 03 août 2005, ce dernier a été complètement oublié en l’espace de quelques jours seulement. Réfugié dans un pays africain, plus personne ne l’évoque. Rabat a envoyé un émissaire à Nouakchott quelques jours seulement après le coup d’Etat pour reconnaître le nouveau régime mauritanien…Par ailleurs, certains observateurs se demandent à quoi cela lui a-t-il servi à Ould Tayaâ de s’aligner aveuglément sur les orientations de Washington et d’Israël? En tout cas, le sort de Moaouiya Ould Sidi Tayaâ est à méditer car les histoires des chefs d’Etats mal aimés par leurs peuples finissent toujours mal…Quant aux révolutionnaires militaires ayant conduit le putsch, ils se seraient rendus en Israël pour rassurer les responsables israéliens de leur intention de maintenir voir de renforcer les relations entre la Mauritanie et Israël…(Al Ahdat Al Magribia n°2392 du mardi 16 août 2005) Et, à propos d’Israël, Charon a décidé unilatéralement d’évacuer la bande de Gaza. Les Arabes crient victoire alors qu’en fait c’est là une décision qui ne profite qu’à Israël puisque cela lui permettra d’économiser des sommes faramineuses nécessaires à la protection de quelques 8000 juifs seulement, de même qu’il s’agirait là d’une opération médiatique qui permettrait à Charon de finir en toute tranquillité la construction de son mur de la honte en Cijordanie. En outre, Israël n’a rien à craindre de son retrait de la bande de gaza puisqu’elle garde son contrôle sur toutes les issues terrestres, maritimes et aériennes…Une véritable prison collective pour Palestiniens à moindres frais ! Oui, car la bande de Gaza est un territoire sans ressources naturelles qui s’étend sur 362 km², soit sur 45 km de long et 06 (six) à 10 km de large, et où s’entassent un million trois cent mille palestiniens, (5500 habitants / km²), la plus grande concentration d’habitants au monde…Les Palestiniens ne sont pas encore sortis de l’auberge !
Dignité. Le nouveau roi d’Arabie saoudite (septembre 2005) a officiellement interdit le baise main et les courbettes que les saoudiens s’imposaient jusque là pour saluer leur roi. Ce dernier a considéré que ces pratiques étaient contraires à l’Islam qui veut que l’on ne se courbe que devant Dieu. (Al Ahdat Al Maghribia du lundi 12.09.2005) : Serait-ce là un beau projet de société saoudien basé sur la dignité humaine ou un simple marketing de nouveau règne…? L’avenir nous le dira. En tout cas, les Marocains ont déjà vu sur « Iqraâ » ce 14.11.2005 le roi d’Arabie se faire embrasser la main par au moins deux personnes lors de sa visite à la mecque, de même qu’il l’ont vu écouter avec attention et contentement des poètes lui faire des éloges avec des mots tellement forts et résonnants que certains téléspectateurs se sont demandés quels mots utiliseraient ces mêmes poètes pour complimenter celui qui rendra aux musulmans Al Kods… ?
Au Maroc, côté protocole, Sa Majesté le roi n’a rien interdit mais n’a rien imposé non plus…Mais les dignitaires du régime continuent d’embrasser la main du roi et de se courber démesurément devant lui pour « prouver » leur fidélité (Mohamed Oufkir et Ahmed Dlimi faisaient la même chose…), avoir sa confiance, conserver leurs privilèges…Il est à signaler que Mohamed Sassi avait, parmi d’autres intervenants, demandé à Sa Majesté le roi Mohamed VI de mettre fin à ces traditions…(Al Jarida Al Oukhra n°31 du 14 au 20 septembre 2005 p3) C’était le 07 août 1999 à l’occasion d’une interview publiée dans le quotidien Al Ittihad Al Ichtiraki. Mais, pour être honnête, tout un chacun sait que 90% des marocains adultes rêvent d’embrasser la main du roi et 5% embrasseraient sa main s’il leur arrivait de le rencontrer. Et seuls les 5% restants ne « paniqueraient » pas beaucoup s’il leur arrivait de le rencontrer…Il n’y aurait donc pas d’entraves à la démocratie…Conclusion : Sa Majesté n’est pas responsable de « l’indignité » des gens si indignité il y a…

Fierté quand même. Lundi 07 novembre 2005, à Guelmime, douze (12) présidents de conseils communaux ont présenté leur démission au wali de Guelmime parcequ’ils ont constaté qu’il ne les avait pas bien traité…A Taseltanet, ils étaient vingt trois (23) présidents de conseils communaux à se faire supplier par le wali de Marrakech (Mounir Chraïbi) pour revenir sur leur démission…(Al Ousbou’ Assahafi n°374/811 du 11 novembre 2005)

Mohamed Sassi est clair à propos de la monarchie :

« Nous voulons une monarchie qui ne revienne pas chère économiquement et politiquement, une monarchie digne du vingt et unième siècle. Il n’est pas logique de modifier enfin les programmes scolaires pour apprendre à nos enfants que l’Islam ne contredit pas la logique et l’ouverture sur l’autre tout en leur apprenant en même temps les aspects de l’avilissement et du renoncement devant les gouvernants au nom de l’Islam » (Al Ousbou’ Assahafi n°368/805 du vendredi 30 septembre 2005 p10)

Le peuple bouillonne partout, à khénifra, à Bouarfa, à Azilal, à Boujdour, à Al Hocima… (Al Ousbou’ Assahafi du 11 novembre 2005) A Laâyoune aussi, et exprime de plus en plus sa colère en investissant la rue… :

« …des manifestants sont sortis, individuellement et en groupe, vers les principales avenues de la région qui s’appelle «Al Ouyoune al’ Oulya» en brandissant les drapeaux du front du polisario et en répétant des slogans… » (Al Ayam n° 206 du 21 au 27 novembre 2005 p11) Des slogans, on peut le dire, antipatriotiques du genre :

« … Non à l’autonomie, l’indépendance forcément viendra…» (même source)

Sur le terrain ces événements sont de très faible impact (dans les reportages photos rapportés par divers journaux on ne voit qu’une poignée de personnes) si ce n’était leur retentissement et parfois leur aggravation par les médias. De plus, il ne faudrait rien dramatiser, des nations d’Europe occidentale ont connu de tout temps des élans indépendantistes sans que cela n’affecte leur cohésion…Quoi que des questions restent tout de même posées :

« …l’intervention de l’armée dans les avenues de Laâyoune dimanche dernier pour faire face à ce soulèvement rend compte de la gravité de la situation. C’est la deuxième fois pendant l’ère du roi Mohamed VI que l’armée est déployée dans la ville de Laâyoune. La première fois c’était en novembre 1999, ce qui avait impliqué la destitution de l’ancien ministre de l’intérieur Driss Basri, mais il paraît que la mauvaise gestion de la crise cette fois ne mènera pas au licenciement des responsables actuels de l’intérieur… » (Al Ayam n°206 du 21 au 27 novembre 2005 p 12)

Surtout lorsque le doute s’installe… :

« …Ahmed Khar, porte-parole de l’association des parents des sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf réprouve, lui aussi, l’attitude du Makhzen dans sa gestion du sahara. Khar (qui fut à l’origine du procès contre Ali Lmrabet qui a valu à ce dernier d’être interdit d’exercer pendant dix ans) se demande dans une de ses déclarations à l’AFP si « le Maroc veut encore de son Sahara » ! … » (Le Journal hebdomadaire n° 230 du 12 au 18 novembre 2005)

Modestie. Des photocopies d’un article de Khalid Jamaï paru dans «Annahar al Maghribia », n° 400 du lundi 12.09.2005, circulent. Voici un passage traduit de l’Arabe de l’article en question:

« …Lorsque nous parlons de référence islamique, nous aimons nous référer à un exemple cité dans les livres de la sunna et qui concerne Omar Ibn Al Khattab lorsqu’il a rencontré Al Abbas un jour et lui a dit :
- J’ai entendu que le prophète de Dieu voulait avant sa mort agrandir la mosquée. Or ta maison est proche de la mosquée, donne-la- nous et je te donnerai une maison plus grande. Abbas a répondu :
- Non…Omar a dit :
- Donc je t’y obligerai. Et Al Abbas a répondu :
- Tu n’en as pas le droit. Je demande à ce que quelqu’un d’autre nous départage justement. Omar a dit :
- Qui choisis-tu ? Al Abbas a dit :
- Houdaïfa Ibn Al Yamane.
Et au lieu de convoquer Houdaïfa, le prince des croyants (Amir Al mouminines) est parti avec Al Abbas chez Houdaïfa. Oui, car maintenant Houdaïfa représente un pouvoir supérieur de celui du prince lui-même, parce que Houdaïfa aura à départager entre le prince des croyants et un membre de la communauté musulmane…
Et devant Houdaïfa Ibn Al Yamane s’est assis Omar et Al Abbas et ils lui ont exposé leur différent. Ensuite Houdaïfa a dit :
- J’ai entendu que le prophète de Dieu Daoud, que le salut soit sur lui, avait voulu agrandir une mosquée au dépend d’une maison avoisinante qui appartenait à un orphelin. Devant le refus de ce dernier de céder sa maison, Daoud voulait la lui prendre de force mais Dieu lui fit parvenir ces mots : « La maison la plus lointaine de l’injustice c’est ma maison » Et Daoud s’abstint de réquisitionner la maison de l’orphelin…
Et Al Abbas regarda Omar et dit :
- Tu veux toujours m’obliger à céder ma maison… ?
Omar dit :
- Non…
Al Abbas dit :
- Et pourtant, je te donne ma maison pour agrandir la mosquée
… »

Oui, on peut tout obtenir sans forcer les gens et sans faire régner l’injustice…

Le livre intitulé «Parole de caïd » est disponible gratuitement sur Internet depuis novembre 2005 sur un Site installé depuis Paris : « www.activcontact.com » et par ailleurs, en décembre 2005, Telquel nous annonce que les gouverneurs mis sur le banc toucheront une indemnité supplémentaire de 15.000 dirhams mensuels, 20.000 pour ceux qui ont eu plus de dix ans d’activité. Les ex-walis quant à eux auront un bonus de 25.000 dirhams quelle qu’ait été la durée de leur mandat. (Telquel n°202) Et les mokadems alors, qu’aurait-on prévu pour eux ?
Vérité. Annahar al Maghribiya n°461 du mercredi 23 novembre 2005 : A l’occasion de la signature d’une Fatwa prohibant la construction des statues, un alem (Abderrahmane Doukkali) avait fourni cette explication au défunt roi Hassan II :

« …mon seigneur, les oulama de ton royaume sont divisés en deux groupes, un groupe qui a su la vérité et qui a pu l’exprimer, constitué de ceux qui ont signé la pétition, et un groupe qui a su la vérité mais qui n’a pas pu l’exprimer. Ce dernier groupe est constitué de nous autres… »

Ces paroles amenèrent le défunt roi Hassan II, que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde, à annuler le projet d’ériger partout des statuts représentant son père, le roi défunt MohamedV que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde.
Mauvaise nouvelle. « L’économiste », encore lui, nous apprend dans sa livraison du mercredi 31 août 2005 page 21 que le juge d’instruction, Jamal Serhane, qui avait été chargé en l’an 2000 de l’affaire Abdelatif Laraki, ex-président de la banque populaire, (escroquerie, détournements, dilapidation, crédits à tours de bras et recouvrement au compte goûte…), avait mis trois ans pour livrer au procureur du roi un rapport de 55 pages affirmant qu’il n’existait aucun intérêt général à défendre dans ce dossier…! ?
Justice bizarre. Le juge Serhane a désigné le propre fils de l’un des principaux suspects dans l’affaire de l’association musulmane de bienfaisance de Aïn Chok (Casablanca) pour procéder en tant qu’expert comptable à une expertise pour le compte du tribunal. Le résultat n’est pas étonnant puisque l’expert désigné par le juge Serhane a tenu à ce que son papa soit fier de lui en mentionnant dans son rapport que son papa justement, hadj Mohamed Chraïbi, avait quitté son poste de responsabilité dans l’association en question en avril 2001 alors que les comptes prouvent que Hadj Mohamed Chraïbi avait signé un chèque d’un montant de trois millions le 24 septembre 2004. (Al Ousbou’ Assahafi n°368/805 du vendredi 30 septembre 2005) Devrait-on désigner un autre expert, qui ne soit le petit-fils de personne cette fois-ci, pour savoir si le juge Serhane a fait exprès de désigner l’expert Chraïbi pour permettre à ce dernier de disculper son papa ? Pourtant, Telquel dans son numéro 197 du 29 au 04 novembre 2005 nous parle de :

«… l’embarras de la justice à trancher dans une affaire où les accusés sont déjà en prison sans qu’il y ait le moindre soupçon de preuve contre eux… » ! ?

Des preuves il en faut, mais ces accusés dirigeaient quand même un orphelinat où des enfants étaient affamés…Ces accusés n’ont ni dénoncé publiquement leur manque de moyens ni démissionnés…Ces accusés se seraient donc contentés de voir des enfants faméliques sans réagir…Telquel (même livraison) se pose la question s’il s’agirait :

«… d’un règlement de compte qui a conduit essentiellement le secrétaire général et le président adjoint (respectivement Mohamed Loulidi Lakdim et ChaïbTouhami ) derrière les barreaux ? »

Mais, ces deux individus étaient-ils impuissants au point de ne rien pouvoir dénoncer ? Que risquaient-ils, leurs postes ? Leurs postes étaient-ils plus précieux que le bien être de centaines d’enfants innocents ? Règlement de comptes ou pas, en voilà, dira-t-on, au moins deux face à leurs consciences…
Fascisme? Abdelali Benamour, le fondateur d’une fondation inconnue, se considère démocrate en affirmant que :

« Le 1er ministre doit être issu de la majorité sauf si c’est le PJD qui la détient » !

En outre, Benamour semble afficher sa sympathie pour les voleurs qu’il voudrait protéger du parti musulman « justice et développement » en tenant ces propos :

« On ne peut imaginer de voir au Maroc un gouvernement dirigé par un Premier ministre couper la main à un voleur » (La vie économique du vendredi 30 septembre)

Serait-ce là une invitation à l’indulgence envers certains fonctionnaires ayant volé au peuple des millions de dirhams ?
Désinformation. Le tabac serait bon pour la santé, plus précisément pour la circulation sanguine !? (Assabah du 15.09.2005)
Rumeur insistante. Des membres du groupe urbain de sécurité (GUS), la fierté du gouvernement Jettou, se seraient débarrassés de leurs uniformes et de leurs accessoires pour se faufiler dans un bateau marchand au port de Casablanca…Ils vivraient désormais en ‘paix’ dans un pays européen…(Assabah du 15.09.2005/ chronique de Rachid Nini) Ali Amar quant à lui est plus sûr de lui puisqu’il affirme sans ambages dans son ‘bloc-notes’ qu’ils ont bel et bien tout plaqué pour « rejoindre les candidats à l’exil clandestin sur un improbable rafiot » (Le Journal hebdomadaire n° 223 du 24 au 30 septembre 2005) Ils l’auraient donc bien fait. Quelle honte!
Intégrité. Mustapha Adib, installé désormais en France, n’est pas encore au bout de ses peines :

« J’ai envoyé des lettres de candidature à de grands groupes, je fais les salons de recrutement d’ingénieurs, je réponds aux annonces publiées dans la presse ou à celles diffusées aux anciens élèves de mon école mais aucune n’aboutit. Je soupçonne que c’est à cause de mon histoire. De nombreuses entreprises chez qui j’ai postulé ont des intérêts au Maroc et ne veulent peut être pas prendre de risques en me recrutant. Mais que les choses soient claires : si je trouve un poste au Maroc, je rentre demain » (le Journal hebdomadaire n°221 du 10 au 16 septembre 2005)

Par ailleurs, un chercheur qui a exigé que son nom ne soit pas mentionné dans ce livre suggère que le capitaine Mustapha Adib soit recruté en tant que consultant par « le Journal hebdomadaire»…En attendant, le capitaine Mustapha Adib est en colère :

« …je n’éprouve plus les mêmes sentiments ni le même respect que jadis envers Mohamed VI à cause de tous les malheurs, les injustices et les déceptions qu’il n’a cessées de me réserver à moi personnellement, à mon entourage et à ma génération. Par ma génération, je fais allusion aux jeunes officiers, sous officiers et soldats de l’armée ainsi qu’à ma génération dans le civil. Cette génération à laquelle il appartenait et qui croyait en lui. Hélas il ne nous a réservés que déception. Six ans après son intronisation, qu’à-t-il fait de concret pour le Maroc ? En dehors de petites avancées claironnées, applaudies et encensées par des partis politiques en perte d’identité, en quête continue de rapprochement avec le palais et sans réelle représentativité, il n’a rien fait. » (le Journal hebdomadaire n°221)

Le capitaine Amine, c’est à dire le fils de l’actuel ministre de l’agriculture Mohand Al Ansar (octobre 2005), n’a écopé que de 10 mois avec sursis après avoir tué un sujet du roi pauvre. Le capitaine Amine conduisait sa voiture à une vitesse vertigineuse et en état d’ivresse. Il est passé sur le corps de sa victime et a pris la fuite. L’enquête a révélé que le capitaine Amine avait tué l’année dernière un autre citoyen dans les mêmes conditions, en état d’ivresse aussi. Son permis de conduire lui avait alors été retiré. Cela veut dire que cette fois-ci le capitaine Amine a tué sa deuxième victime en conduisant, en plus, sans permis de conduire. (Assabah n°1707 du samedi-dimanche 1-2.octobre.2005 -chronique de Rachid Nini- et Al Ahdat al Maghribiya du jeudi 29septembre 2005)
Donc, pour le quidam marocain, nous avons d’un côté un grand capitaine qui s’appelle Mustapha Adib qui écope de deux années et demi de prison ferme qu’il purge sans grâce et que l’on continue à persécuter parce qu’il est bien élevé et honnête mais surtout parce qu’il a dénoncé la corruption, et d’un autre côté un capitaine des forces armées royales mal élevé et tueur récidiviste à qui on arrange dix mois avec sursis ! Mais la question qui se pose dans certains milieux populaires est celle de savoir si le capitaine Amine aurait été pistonné par son papa, le ministre de l’agriculture dans le gouvernement Jettou, ou s’il doit ce doux verdict au tribunal militaire qui récompenserait ceux qui ne seraient pas comme le vertueux capitaine Adib? En tout cas, monsieur Mohand al Ansar, notre ministre de l’agriculture (octobre 2005), aurait-il bonne conscience surtout que le fils d’un général a été condamné à quatre années fermes dans une simple affaire de possession de drogue… ? ( Voir Annahar al Maghribiya n°471 du lundi 05 décembre 2005 p1)
Zèle. Suite au vole d’ustensiles de cuisine, d’eau de javel, de verres précieux et de plats chers du palais royal de Marrakech, un «suspect » s’est retrouvé mort dans le commissariat de police de Jamaâ El Fna ! Il s’agit de Hassan Zoubaïri, commerçant…. (Al Ayam n°197 du 19 au 25 septembre 2005) Sans commentaires, puisque la barbarie de certains éléments de la police marocaine ne serait plus à prouver…Par ailleurs, la police a trouvé chez Fadel Laraki, le principal actionnaire des hebdomadaires le Journal et Assahifa, 138 verres et d’autres objets volés du palais royal de Marrakech…Laraki les aurait achetés à des fins peu orthodoxes auprès de certains receleurs (Annahar al Maghribiya n°411 du samedi-dimanche 24-25 septembre 2005) Un coup dur pour la presse indépendante et son dévouement « aveugle » et « désintéressé » pour les bonnes causes! Il faut dire en tout cas que lorsque l’instinct de possession est démesurément développé chez un collectionneur il lui est très difficile de servir, disons, toutes les bonnes causes…Mais, dans ce cas, le gouvernement devrait absolument faire voter une loi pour garantir aux directeurs d’édition des journaux indépendants des partis politiques une bourse respectable proportionnelle au nombre d’exemplaires vendus pour les mettre à l’abri des directives ou de l’influence, éventuellement, de leurs bailleurs de fonds. Cela prouverait que le gouvernement Jettou est pour la neutralité de la presse écrite…
Ardente soif du gain. Deux ministres socialistes actuels (septembre 2005) viennent d’empocher 250 millions de centimes chacun dans le cadre de l'inconcevable opération de départ volontaire des fonctionnaires civils et ceci en tant qu’enseignants universitaires ! (Al Ousbou’ Assahafi n°367/804 du vendredi 23 septembre 2005) C’est franchement déshonorant ! Il est à signaler que monsieur Habib El Malki est l’actuel ministre socialiste de l’enseignement et que c’est monsieur Mohamed Bousaïd qui est toujours chargé de la modernisation de la fonction publique…
Par ailleurs, un syndicaliste, Abdessalam Boukdach, a exigé la démission de monsieur Habib El Malki de son poste de ministre de l’éducation nationale et ce en raison du niveau de plus en plus navrant des élèves marocains. En effet, Boukdach nous apprend que le Maroc a récemment été déclaré 143éme dans le classement mondial en matière de mathématiques après avoir occupé la 3éme position par le passé…! (Annahar al Maghribiya n°411)

Essaouira : « …Les investisseurs européens ne mâchent pas leurs mots quant à l’attitude de l’administration marocaine. Tout y passe : les employés et architectes de la baladiya (conseil communal), de la province et des arrondissements. A l’opposé de leur alter ego marocains qui sont, eux, habitués aux méandres de notre administration, ils expriment leur frustration devant ces fonctionnaires qui ne marchent qu’à coups de bakchich…La belle ville d’Essaouira…Un patrimoine qui mérite bien plus que d’être une simple vache à lait pour les fonctionnaires véreux de la ville » (Le Journal hebdomadaire n° 229 du 5 au 11 novembre 2005 p20)

Tentative de génocide. La Gazette du Maroc n° 444 du 31 octobre au 06 novembre 2005 :

« …Dans la foulée, les services douaniers, mis au parfum par les titres mentionnés, ont procédé à la saisie préventive d’une dizaine de conteneurs chargés de 50.000 thermos à base d’amiante (l’amiante donne le cancer) au port de Tanger dans le courant du mois de septembre dernier. Mais quelle ne fut notre stupéfaction d’apprendre que des interventions occultes ont débloqué l’affaire en catimini pour libérer sur le marché national le produit qui…tue. Une mort commandée sur ordonnance à grande échelle décrétée sur un simple coup de fil conduisant à la descente aux enfers. Qui se cache derrière ces macabres desseins ? Qui a donné le coup de fil mystérieux et, surtout, mortel pour nos infortunés consommateurs ? … »

Trahison. Mille Marocains (1000) originaires de Bouarfa, une ville de l’orientale oubliée par Rabat, ont entamé une marche vers la frontière algérienne en scandant « La vie est devenue difficile, prépare le dîner ô Bouteflika » et « Bouteflika nous hébergera ! »( Le Journal hebdomadaire n° 223 du 24 au 30 septembre 2005)
Cela ne veut pas dire que le président algérien est un bienfaiteur, c’est tout simplement l’expression de la colère d’une partie de la population marocaine qui a faim et qui a soif alors que les vedettes des scandales de détournements de fonds, des vols et d’autres choses encore (Les affaires Abdellatif Laraki, Moulay Zine Zahidi, Dellero, Ghali Sebti…) vivent comme des princes avec l’argent qu’ils ont volé au peuple en attendant le dénouement incertain de procès truqués, selon certains juristes, pendant que le socialiste monsieur Mohamed Bouzoubaâ est toujours ministre de la justice marocaine(octobre 2005)…

Mohamed Sassi : « L’éradication de la pauvreté ne peut pas se faire sans porter atteinte aux intérêts de ceux qui l’ont causé. » (Assahifa Al Maghribiya n°09 du 11 au 17 novembre 2005)

Mehdi Manjra : «…Il n’est pas correct de voler des dizaines de millions du trésor public pour en donner dix dirhams en guise d’aumône, ceci n’a rien de l’Islam, et puis il faut solutionner le problème radicalement…il semblerait qu’elle (l’aumône) se soit transformée chez nous à un moment où on focalise sur les apparences pour les exhiber devant les citoyens » (Al Ousbou’iya al Jadida n° 45 du 06 au 12 octobre 2005)

‘L’important…c’est la danse l’important…c’est la danse crois-moi… !!!’ (‘L’important’ est le titre d’une chanson de Gilbert Bécaut) Pour le danseur Lahcen Zinoune, le plus important c’est la danse ! Et, alors qu’aux yeux de l’épouse de ce dernier tous les sacrifices sont bons pour la gloire de la danse, l’un des fils Zinoune quant à lui lance un regard ‘grave’ vers ‘l’avenir de la danse au Maroc…’ ! (Al Ayam n°197) La clé du bonheur des Marocains et des Marocaines serait-elle entre les mains de la famille Zinoune ?

Grâce royale. « Un citoyen britannique inculpé de diffusion de drogue a bénéficié de la dernière grâce royale… John Bak Wood âgé de 42 ans avait été arrêté par les autorités espagnoles en octobre de l’année dernière (date actuelle : novembre 2005) avant de le livrer au Maroc qui avait émis un mandat d’arrêt contre lui pour cause d’introduction d’un bateau contenant 270 millions de dollars américains de cocaïne au port d’Agadir. Et selon certaines sources médiatiques, une association constituée au village ‘Coos’ situé dans l’une des îles britanniques avait demandé la relaxe de l’inculpé et a envoyé un courrier au roi Mohamed VI qui a répondu favorablement à sa demande. » (Al Jarida al Oukhra n°41 du 21 au 27 novembre 2005)

Mohamed Fizazi : « …Est-ce que vous pensez que le roi connaît ceux qui ont bénéficié de la grâce, ceux qui le méritent et ceux qui ne le méritent pas ? La grâce est prononcée en son nom mais les gens qui gracient ou ne gracient pas sont d’autres personnes… » ( Al Ayam n°209 du 11 au 17 décembre 2005p6)

Persécution. Interdit de travail par le ministère de l’intérieur (voir Parole de Caïd -point de vue- : le Maroc entre février 2002 et avril 2005 / Transparence) je suis désormais aussi interdit d’études ! En effet, j’avais demandé au ministre de l’intérieur, monsieur Mustapha Sahel, une autorisation pour passer un concours organisé par ‘l’INAU’ (institut national pour l’aménagement urbain) par envoi recommandé avec accusé de réception daté du 16 mai 2005 et aussi en me présentant personnellement aux services du ministère…résultat : refus « catégorique » du ministre de l’intérieur qui aurait la haine et qui semblerait vouloir, par son refus de me laisser poursuivre mes études, me signifier ceci :

« Non content d’écrire des livres tu voudrais maintenant devenir docteur en urbanisme, ce serait la fin du monde ! Parole de ministre, ça n’arrivera jamais ! »

C’est là une réaction certes très peu honorable (le fait de refuser à un fonctionnaire ‘assigné à résidence’ de poursuivre ses études est une réaction effectivement aussi inexplicable que malveillante) mais pas très étonnante de la part d’un ministère aux méthodes archaïques et qui relèverait d’un gouvernement qui tiendrait particulièrement, selon certains observateurs, au sous-développement…Le président de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (organisation non gouvernementale constituée le 24 juin 1979 et ayant la qualité de service publique, l’AMDH est membre dans la Fédération Internationale des droits de l’Homme, membre de l’Organisation Arabe des droits de l’Homme et membre de l’Union Africaine des Droits de l’Homme), monsieur Abdelhamid Amine, a à cet effet adressé une lettre (n°163/2005 datée du 03-10-2005) au ministre de l’intérieur dans laquelle il fustige ce dernier :

« d’atteinte à des droits internationaux et constitutionnels »

Tout en précisant que :

« …l’Association Marocaine des Droits de l’Homme craint que les services administratifs de votre ministère ne soient motivés par un désir de vengeance parce que monsieur Younes Fennich a dénoncé la corruption, la pourriture et la violation de la Loi… » (voir Al Ousbou’iya Al Jadida n°51 du 17 au 23 novembre 2005 p 2)

Al Ousbou’iya al Jadida, dans son numéro 54 du 08 au 14 décembre 2005 (page 8), a classé l’auteur de ce livre parmi les Marocains qui ont dit « non ! »Un grand honneur surtout quand on sait que le grand roi feu Mohamed V, que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde, avait été le premier à dire « non ! » (même source p5)

L’économiste donne la cadence :

« Les résultats de l’indice de perception de la corruption (IPC) pour 2005 viennent de tomber. Ils classent le Maroc au 78éme rang contre le 77éme l’année dernière… l’évolution du classement du Maroc n’a cessé de se dégrader en passant de la 45éme position en 1999 à la 78éme cette année… » (l’Economiste du lundi 12 décembre 2005 p14)

Le Journal hebdomadaire (n° 230 du 12 au 18 novembre 2005 p 14): « Hassan II se méfiait de Youssoufi… » (Monsieur Abderrahmane Youssoufi est un ancien Premier ministre marocain socialiste…)

Un chroniqueur dans Le Journal hebdomadaire, Yassine Zizi, a fait parler de lui dans un certain salon de Rabat…Dans sa dernière chronique (Le Journal hebdo n°230) il a écrit :

« …j’aime beaucoup «Police Magazine » Les rubriques s’appellent Procès verbal, Constat, Filature, Affaires Générales, Investigation, Paroles de Flics…Manquent plus que Passage à Tabac et délation. Je voudrais bien écrire dans « Police Magazine »… »

En tout cas, « Parole du président » signée Mohamed Maftouh est déjà là grâce aux éditions officielles du ministère de la culture. (Annahar al Maghribiya n°461 du mercredi 23 novembre 2005 p4) Il est néanmoins dommage que d’autres livres ne puissent pas bénéficier de la générosité de ce ministère toujours dirigé par le socialiste progressiste monsieur Mohamed Achâari…Quant à « Parole du ministre de l’enseignement», c’est le titre d’un article très intéressant signé Mohamed Charqui, à voir absolument, dans Annahar al Maghribiya n ° 466 du mardi 29 novembre (page 5).
Rachid Rolam (artiste et militant au sein de l’association Justice et bienfaisance): « …au sein du peuple marocain il y a beaucoup de gens qui sont interdit soit directement, soit en étant exclus des médias…combien d’écrivain et combien de romanciers et combien d’artistes…je suis étonné de voir ce peuple marocain comment il n’est perçu que mendiant son droit, même son droit à la survie ne lui est donné que dans un panier de harira (soupe marocaine), comme si cela était de l’aumône qui lui est accordé or c’est son droit. Je suis étonné pour ce peuple à qui on donne la harira et à qui on interdit la liberté et il accepte cela…» (Al Ayam n°203 du 31 octobre au 05 novembre 2005 p 26)

Khalid Jamaï : « …Rochdi Chraïbi, Mounir Majidi, Zoulikha Nasiri, Taïb Fassi Fihri, Fouad El Himma, Meziane Belfquih et autres hommes de l’ombre…jamais on n’entendit parler d’eux comme des militants des droits de la personne, de la liberté d’expression, ou comme défenseurs de la démocratie…Rappelons la triste anecdote, pourtant réelle, d’un Majidi qui, demandant « qui c’est ce Abdallah Ibrahim ? », anecdote rapportée par plus d’un journal. C’est dire la profonde ignorance qu’ils ont de ce pays… »(Le Journal hebdomadaire n°215 du 02 au 08 juillet 2005) « …En tout cas, et cela nous renforce en tant que journalistes, souvent, le pouvoir a reculé, relativement ou complètement, suite à des pressions étrangères. L’intervention de l’ambassadeur américain dans l’affaire Nadia Yassine, qui a conduit à l’enlisement du dossier, l’a encore prouvé. On sait, maintenant, ce qui les fait reculer…» (Telquel n°202 du 03 au 09 décembre 2005)

Par ailleurs, un responsable à la wilaya de Rabat a contacté Khalid Jamaï pour l’informer que son père feu Bouchta Jamaï, que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde, était invité aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance…Khalid, le fils, ne se serait pas énervé et aurait répondu calmement que la présence de son père dans la tombe depuis quinze ans (15) empêchait ce dernier d’assister aux festivités…(Al Jarida al Oukhra n°43 du 05 au 11 décembre 2005 p32)

Mehdi Manjra : « Les musulmans sont conscients de leurs problèmes mais malheureusement il y a une complicité voilée entre leurs leaders corrompus, non représentatifs et qui font partie d’une élite opportuniste mercenaire, et les gouvernements occidentaux et à leur tête les Etats Unis d’Amérique, cette complicité n’a pas permis la réalisation de changements saints… il n’y a pas de forces occidentales prêtes à accepter des régimes démocratiques véritables dans le monde musulman. Parce que ce genre de changement leur ôtera les bénéfices que leur octroient les régimes corrompus établis… » (Al Ayam n°199 du 03 au 09 octobre 2005)

Mustapha Hasnaoui qui voudrait que des personnes qui se sont succédées à la tête des conseils communaux de Marrakech, (Mohamed al Ouafa, M’hamed al Khalifa, Abdelatif Abdouh, Gilali Bouali, Abdallah Rafouch, Mohamed Badi et Omar Gazouli) soient poursuivis pour mauvaise gestion et autre choses encore (Assahifa al Maghribiya n°03 du 30 septembre au 06 octobre 2005), ne s’attaque à aucune autorité de tutelle (le wali, le gouverneur, le pacha, le caïd)…!?

Quiproquo? : « …selon nos sources le roi Mohamed VI a été surpris par le projet Niâma lorsqu’il se dirigeait vers la mosquée Loubnane et a été ferme en demandant qu’il ne rentrerait pas de la prière du vendredi sans que tout le ciment qui s’était propagé vers son palais soit détruit ! Ce qui est étonnant c’est que le maître de l’ouvrage -qui n’est autre que le président de la municipalité d’Agadir- et son frère n’ont entamé leur projet qu’après l’accord de l’agence urbaine et du secrétariat particulier du roi et c’est ce qui laisse ce dossier précisément différent de celui des immeubles ‘Atlassi’ jouxtant la résidence des princesses à Marrakech. Alors, pourquoi le projet en question a été détruit en présence de Mustapha Sahel, le ministre de l’intérieur, et Fouad Ali Himma, le ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur et Mohamed Majdi, le directeur du secrétariat particulier du roi, au lieu de passer par les procédures légales comme cela se passe dans l’Etat de Droit ? Est-ce que Kabbaj et son frère ont obtenu leurs autorisations en dehors des procédures normales ? La question n’a pas lieu d’être et la réponse est stoppée même de la part du maître de l’ouvrage (Tarik Kabbaj a révélé ne pas connaître la raison de cette démolition) A cet effet une source gouvernementale a assuré à ‘Al Ayam’ que la décision de démolition est due au non-respect de l’investisseur, le président de la municipalité d’Agadir, de ce qui avait été convenu lors de la délivrance de l’autorisation, puisqu’il a été constaté l’utilisation d’un espace qui devait rester libre, en plus de l’acheminement par Kabbaj de grandes grues sur les lieux, chose qui a été considérée comme une intention de dépasser l’unique étage autorisé ! Quand est ce que les intentions étaient-elles une référence pour juger les citoyens ? Et comment avaient-elles été appréciées ? Et sur la base de quels critères ? Autant de formalités sur lesquelles a tranché le ministère de l’intérieur et le secrétariat particulier du roi ! » (Al Ayam n°204 du 06 au 12 novembre 2005)

Et, à ce même propos :

«…il n’y a pas de doute que l’ampleur et toute la parade qui a entouré cette opération de démolition, si elle concernait le chantier de quelques barons de la drogue ou auteurs de blanchiment d’argent dans l’immobilier aurait été bien admise et aurait été un message à l’opinion public, mais qu’elle soit adressée aux héritiers d’un père du nationalisme au Souss, feu Abbas Kabbaj, dont l’abnégation pour la Patrie est connue de tous au Souss de même que la façon dont il s’est constitué sa fortune, c’est donc un message obscur… » ( Al Ahdat al Maghribiya n°2470 du mercredi 02 novembre 2005)
Or, voilà qu’il s’avère aussi que le terrain (sept hectares) sur lequel reposait le projet avait été passé à Tarik Kabbaj par le délégué de la commission de l’habitat au prix du Domaine…au lieu de quatre mille (4000) dirhams le m²…! (Voir Al Ousbou’ Assahafi n°374/811du 11 novembre 2005 p6) Bref, dans cette affaire la loi n’a pas été appliquée certes, mais monsieur Tarik Kabbaj est : «Un homme riche et bien introduit qui saura faire d’autres ‘bonnes affaires’ grâce à sa situation de président de commune…inutile donc de s’en faire pour lui, il s’en remettra vite », commencent à dire les gens. A raison ou à tort, quelle importance…? Pourquoi un Marocain lambda confronté à des injustices de fond qui menacent quotidiennement sa survie défendrait-t-il où s’indignerait-il face à une injustice de forme ayant affecté un richissime personnage président de conseil communal de surcroît… ? D’autant plus que par ailleurs, les nouvelles sont frustrantes pour le marocain lambda. Illustration :
« …Mais au-delà de cette image chic et choc, Marrakech reste tout de même une ville marocaine. Et les bonnes vielles pratiques de corruption sont la règle. Selon un professionnel de l’immobilier qui souhaite garder l’anonymat : « les pots-de-vin pour l’obtention d’un permis de construire ont suivi l’évolution du prix au mètre carré. Aujourd’hui, il faut débourser au moins 10.000 dirhams pour décrocher son permis » (Le Journal hebdomadaire n° 230 du 12 au 18 novembre 2005)
En tout cas, dans l’affaire du projet Niâma d’Agadir une chose semble faire plaisir au quidam marocain qui ne veut pas s’embrouiller de détails techniques et juridiques, c’est le limogeage du directeur de l’agence urbaine d’Agadir (Le Journal hebdomadaire n° 229 du 5 au 11 novembre 2005 p36) monsieur Saifeddine Fassi Fihri le beau frère de monsieur Abbas El Fassi (le ministre sans porte feuille dans le gouvernement du technocrate et homme d’affaire Driss Jettou) dont l’évocation rappelle le terrible scandale Annajat. Et, quoi qu’il en soit, aux dernières nouvelles, le projet Niâma d’Agadir aurait repris sont cours…
Médias et politique:
« …En Arabie Saoudite, au Koweït, en Tunisie et en Algérie « Al Jazira » est interdite de travail…et cela ne veut pas dire que les pays où elle est présente « la Syrie, la Libye, le Maroc, le Soudan, le Liban… » lui permettent de travailler en toute liberté, la plus part de ces pays tolèrent les bureaux d’Aljazira à contre cœur et parfois à des conditions et des arrangements non professionnels qui affectent la crédibilité de la chaîne… » (Al Jarida Al Oukhra n° 40 du 14 au 20 novembre 2005)
« …le numéro spécial où le roi a ouvert ses portes au magazine Paris Match compte une photo de la famille royale… Ce numéro spécial, qui est distribué uniquement au Maroc, a coûté à l’Etat marocain selon une information de l’hebdomadaire Al Ousbou’ Assahafi dans son dernier numéro, deux milliards de centimes… le journaliste Khalid Jamaï s’est demandé, dans un entretien avec Al Jarida Al Oukhra, si le roi savait que ce numéro du magazine Paris Match n’est pas vendu à l’extérieur du Maroc, et qu’il est sans rendement politique ni médiatique… ce magazine qui ne jouit pas d’une grande crédibilité… Le numéro est entièrement réservé au Maroc que ce magazine a décrit dans son éditorial comme étant l’un des meilleurs pays de la terre… Le magazine dit qu’il voudrait présenter aux français une image du Maroc moderne à l’époque du roi Mohamed VI, mais la vérité c’est que le numéro réservé au Maroc n’a été distribué qu’au Maroc…De même que ce numéro a comporté un petit documentaire sur la fondation Mohamed V pour la solidarité qui a dépensé, selon le même magazine, 2,3 milliards de dirhams depuis sa création en 1997. c’est là un montant équivalent au montant réservé au budget annuel des palais royaux comme cela a été avancé par Ahmed Reda Benchemsi le directeur du magazine Telquel dans un petit entretien avec le magazine « Match du Monde »… » (Al Jarida Al Oukhra n° 40 du 14 au 20 novembre 2005)
«…le palais avait, par le biais du porte-parole Hassan Aourid et le conseillé André Azoulay, promis que le roi réserverait une rencontre médiatique publique aux journalistes marocains, en vain. Et même les journalistes qui étaient méticuleusement choisis afin d'accompagner le roi à l’occasion de ses visites officielles à l’extérieur du pays ne sont plus tolérés lors de ces visites qui ne concernent désormais que les serviteurs du palais qui voyagent par centaines en compagnie du roi et qui suscitent les critiques de la presse étrangère quant aux déplacements du roi coûteux pour le budget de l’Etat » (même source)

Par ailleurs, dans le bloc note d’Ali Amar on trouve :

« …Quel est donc ce pays dont le ministre le plus influent sur les affaires de l’Etat qui, de surcroît, a l’oreille attentive de son suzerain, appelle un à un des patrons de presse si bassement soumis, pour les obliger à débiter, presque sous la dictée, des articles vengeurs et truffés d’insanités contre d’autres publications à l’émancipation gênante lorsque celles-ci osent la contradiction ? Pour beaucoup de gens sincères, ce pays ne peut être le Maroc. Impossible, diront-ils ces pratiques féodales ont été enterrées un jour de juillet 1999. Malheureusement, ce pays dont-ils se targuent avec fierté, et souvent avec patriotisme, n’existe en réalité que dans la petite propagande de ses dirigeants. Car si tel était le cas, pourquoi auraient-ils eu besoin de débourser des sommes astronomiques à des publications étrangères pour redorer leur blason ? … » (Le Journal hebdo n°230 du 12 au 18 novembre 2005)

Abdallah Stouki (journaliste et chroniqueur) quant à lui assène : «…Recourir à Paris Match pour le cinquantenaire de l’indépendance, alors que ce même titre soutenait Ben Arafa quand MohamedV a été déposé, me semble une aberration. Par ailleurs, Le Figaro qui soutenait, via François Mauriac et Robert Barrat, les thèses nationalistes et indépendantistes, se retrouve aujourd’hui maltraité. Je trouve que cette stratégie médiatique du Palais est non seulement mauvaise mais oublieuse, sans mémoire…» (Telquel n°202 du 03 au 09 décembre 2005)

Après une gestion calamiteuse de la part du gouvernement marocain du dossier des deux otages marocains détenus en Iraq, Abderrahim Boualam et Abdelkrim al Mouhafidi, que l’ont espère toujours en vie (20 novembre 2005), Imad Ntifi qui n’est ni « fquih » ni membre du gouvernement mais animateur dans une émission de jeux, de musique et de danse sur 2M, a procédé lors de l’une de ses émissions consacrée justement à la distraction, à la lecture « d’Alfatiha » sur les âmes des deux otages marocains comme s’ils étaient déjà morts…(Annahar al Maghribiya n°455 du mercredi 16 novembre 2005) Sans commentaire.
Réflexe comparé : « La France connaît depuis près d’une quinzaine de jours de très graves évènements. En effet, les banlieues des grandes villes sont quasiment entrées en rébellion… Pendant toutes ces journées d’émeutes, on n’a pas vu une seule fois le directeur général de la sûreté ou de la DST se pavaner à la télévision et encore moins sur le terrain. Seuls les politiques communiquaient…demandons-nous ce qui se serait passé si nos bidonvilles avaient connu des évènements similaires. Ne nous faisons pas d’illusion. On aurait assisté à une répression féroce, sanglante avec des milliers d’arrestations, une pratique de la torture systématique et des services de l’ordre tirant à balles réelles, faisant des victimes… la différence entre les deux comportements : M. de Villepin et M. Sarkozy doivent rendre des comptes à leurs élécteurs. Quant à MM. Jettou, Sahel et El Himma, personne ne les a élus et donc ils ne sont comptables devant aucun de leurs concitoyens… » (Le journal hebdomadaire n°230 du 12 au 18 novembre 2005)
Bolivie. 28 décembre 2005. Selon un message écrit sur Al Jazira, le président aurait réduit de moitié son propre salaire ainsi que les salaires de ses ministres. Monsieur Driss Jettou, le chef du gouvernement marocain, sera -t-il inspiré par ce message surtout que, par exemple, notre ministre des finances perçoit huit millions de dirhams c’est à dire huit cent (800) millions de centimes en guise de simple prime de fin d’année sans parler de son salaire mensuel et de tout le reste, que 10% de la population consomment plus de 15 fois ce que consomment ceux aux revenus moyens et faibles, que dix millions(10) de Marocains ont un revenu qui ne dépasse pas vingt dirhams (20) par jour, que la moitié de la population, à peu près, ont un revenu qui ne dépasse pas mille deux cent (1200) dirhams par mois, que la différence entre les salaires des fonctionnaires est de l’ordre du un (01) au cent (100) dans un pays où la moitié de la population rurale est privée d’eau et d’électricité, dans un pays où les vendeurs ambulants des sachets en plastique (mica), les cireurs de bottes et les prostituées ne seraient pas considérés comme chômeurs par les données officielles ? (Voir Al Michâal n°55 du 10 au 23 janvier 2006)
Mehdi Manjra : « …le changement ne vient pas d’en haut…la responsabilité reste à la charge du citoyen… » (même source)
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7 mai 2006 03:02
"... Chapitre II

Maroc et Marocains

Se maintenir au pouvoir dans un pays sous-développé serait chose aisée. Il suffirait à cette fin de maintenir l’ignorance et l’analphabétisme et de continuer à détourner le peuple des questions essentielles, notamment en multipliant les festivals de musique et en encourageant les jeux de hasard…Se maintenir dans ces conditions au pouvoir n’aurait rien de glorieux et serait à la limite trop facile…Ce qui serait intelligent et loyal par contre c’est de lancer le défit de se maintenir au pouvoir tout en faisant d’un pays sous-développé un pays développé ! C’est cela qui serait ingénieux…
Au Maroc la monarchie est appelée à prendre des risques. Tant que le seul et unique souci de certains ‘monarchistes’ sera de conserver leurs postes le plus longtemps possible (à la façon Driss Basri), ces derniers n’auront que le sous-développement à offrir au peuple. Au Maroc, selon certains experts, le sous-développement s’érigerait en véritable politique de gouvernance…Il y aurait malheureusement de ces vérités…Dans certains milieux populaires on murmure que les gouvernants les plus heureux du monde seraient ceux des pays sous-développés et paradoxalement, les peuples les plus heureux du monde seraient ceux des pays développés…
Est-ce une critique défavorable de répéter qu’au Maroc le chef de l’Etat nomme le 1er ministre (article 24 de la constitution) et préside le conseil des ministres tout en étant irresponsable des fautes commises par son gouvernement ? Est-ce manquer de courtoisie de dire que le chef de l’Etat peut révoquer le 1er ministre et les ministres sans être tenu de justifier quoi que ce soit ? Est-ce commode de dire que le chef de l’Etat n’est tenu d’aucune condition pour nommer son 1er ministre qu’il pourrait remplacer, selon la Loi, par le dernier prix littéraire, un homme d’affaire ou l’homme le plus honnête de la place? Ou est-ce que les pouvoirs du chef de l’Etat ne seraient pas plutôt une garantie contre les injustices d’un système encore marqué par les empreintes d’un certain Basri ?
Par ailleurs, vu certaines péripéties parfaitement vécues, il serait légitime de se demander si le système n’aurait que faire de serviteurs loyaux envers leur Patrie, dévoués et intègres, incapables de se complaire dans l’hypocrisie, l’injustice ou d’être injustes…? Le système ne voudrait-il à son service que des hommes infidèles de nature mais serviles et dont les intérêts matériels iraient de pair avec ceux de certains ‘monarchistes’, des hommes qui seraient sans foi ni loi prêts à tout pour l’argent et le pouvoir… ? Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il faudrait beaucoup de conviction et de connaissances…pour répondre à ces questions sans être sournois.
Les Marocains étaient, disait-on, à la recherche d’un projet de société. Bien évidemment, aucun gouvernement n’avait eu la perspicacité d’en trouver un…Sa Majesté le roi quant à lui lors de son discours du mercredi 18 mai 2005 avait lancé le projet de l’initiative nationale pour le développement humain (L’INDH), tout un programme ambitieux ayant pour objectif d’éradiquer la pauvreté dans quelques 350 communes et 250 quartiers périphériques…Selon un éditorialiste qui serait trop bien informé* ces derniers temps, le Premier ministre n’était pas au courant de cette initiative avant le discours de Sa Majesté lequel n’avait donné que trois mois à son gouvernement pour préparer un plan d’action (Telquel n°177 du 21 au 27 mai 2005/ *Telquel serait selon certains observateurs l’allié du Premier ministre monsieur Driss Jettou) A mon avis c’est là un délai plus que raisonnable car il ne s’agit pas d’être un fin financier pour trouver les fonds nécessaires à la réalisation de ce projet…L’argent est là, il est même partout, il suffirait d’empêcher qu’il soit détourné par des voleurs de gros calibre connus de tous et de toutes…Mais, à cause de l’absence de crédibilité de certains hommes du pouvoir, l’INDH est déjà entrain de se retourner contre le chef de l’Etat, en témoigne ces propos tenus par le magazine Telquel :

« …Durant la première phase, boiteuse, baptisée plan d’Action Immédiat, le fond INDH a versé 244 millions de dirhams, alors que d’autres partenaires, privés surtout, ont fait un apport de 350 millions de dirhams. L’ont-ils fait pour le roi ou pour l’initiative ? Les deux se confondent, à vrai dire. …Cet engagement oblige l’appareil de l’Etat, faute de réforme fiscale, à une politique d’austérité. Tout le contraire du faste accompagnant l’opération de lancement royale. …Quand un système dépense beaucoup d’énergie sans aboutir à un résultat palpable, c’est qu’il est stérile. Vaut mieux le changer. … » ( Telquel n°196 du 22 au 28 octobre 2005) Par contre, un courrier signé Karim Benkirane, paru dans ce même numéro est quant à lui malheureusement assourdissant de vérité :

« J’ai la chance d’habiter sur le boulevard Zerktouni à Casablanca. La nuit du 13 au 14 octobre, nous sommes réveillés vers 03 heures du matin pour déplacer nos voitures garées sur l’avenue vers un endroit de notre choix, pour dégager la voix pour Sa Majesté dont le passage est prévu le lendemain à midi trente ! A cette heure tardive, quatre dépanneuses et une dizaine de policiers sont mobilisés pour déplacer les voitures dont les propriétaires ne se sont pas manifestés. Ceci vers un endroit qu’ils ignorent, bien entendu, à charge pour eux, le lendemain, de retrouver leurs véhicules pour accompagner les enfants à l’école, travailler…et vivre. J’ai eu la chance, durant mes études, d’habiter une chambre de bonne, avenue de Wagram à Paris. Je peux vous dire que jamais pareille aberration ne pourrait être imaginée dans un pays où le respect du citoyen est naturel. Alors, je voudrais dire à messieurs les commis de l’Etat : s’il vous plait, réveillez-nous lorsque le conflit du sahara sera résolu, réveillez-nous lorsque 100% de la population sera médicalisée et alphabétisée, réveillez-nous lorsque nos jeunes arrêteront de se noyer dans les eaux du détroit ! En attendant, réveillez-vous ! »

Sa Majesté le roi lui-même n’est pas responsable de l’absolutisme dont souffre le système de gouvernance marocain : Jamais aucun 1er ministre (exception faite, peut être, de feu Abdallah Ibrahim) ne s’est insurgé contre cet ordre de choses qui veut que le chef du gouvernement soit un simple commis du palais…Et jamais le roi n’a ressenti une crise en matière de personnes ministrables acceptant le jeu tel qu’il est. Les Marocains sont ainsi, ils attendent leur heure pour profiter à leur tour du système. Un certain nombre d’entre ceux qui s’enorgueillissent aujourd’hui d’être des opposants indépendants changeraient leurs opinions de manière effrontée du jour au lendemain dès lors que des postes leurs seraient proposés... Et vice versa : L’on a l’habitude de voir que celui qui perd son poste par un hasard des jours n’a aucun scrupule à se mettre subitement dans la peau de l’opposant tout azimut qui se met à dénoncer de manière effrontée un système duquel il a profité un maximum…(les cas Abderazzak Afilal, Moulay Zine Zahidi, Driss Basri…etc.…. etc.…) Pareil pour ceux qui ont trop attendu un poste qui n’est jamais venu…Le cas Driss Benali est édifiant à cet égard. Voilà ce que ce professeur d’université a fini enfin par commettre (Telquel numéro spécial ‘le best off’ juillet 2005) :

« Les règles de jeu établies par la constitution ne sont pas respectées. Les ministères de souveraineté, les commissions, les fonds parallèles, tout cela dessaisit le gouvernement de ses prérogatives. Le fait que le roi règne et gouverne sans que ses responsabilités soient délimitées crée une confusion au sommet de l’Etat et le surexpose. Il faudrait se débarrasser du shadow cabinet, parce qu’il n’est pas comptable de ses actes devant les électeurs. La bey’a n’a plus de raison d’être puisque nous n’avons plus de seigneurs de guerre qui doivent exprimer leur vassalité. Et la constitution doit être révisée pour que le roi garde une emprise sur les questions stratégiques de sécurité et le gouvernement gouverne »

Ce genre de déclarations permet en général à son auteur de prouver sa capacité de nuisance d’une part et aussi de se faire remarquer par le makhzen…Mais pour revenir à l’INDH, Fouad Abdelmoumni (acteur de la société civile dont la crédibilité serait liée à son adhésion à l’AMDH) pense ceci :

« Je ne demande qu’à voir une initiative. Ce discours n’a fait que redire ce qui a été dit il y a 25 ans. Et je suis étonné d’entendre des politiques sublimer l’initiative alors qu’on n’en connaît ni le contenu ni les objectifs spécifiques et qu’on en ignore surtout les moyens. …Il faudrait donner d’abord un grand coup dans la fourmilière de la corruption. Ensuite il faudrait agir sur les budgets du sahara et de la défense, mais aussi sur les gros salaires. …le Maroc est obligé de cesser la gabegie publique. »

Par ailleurs, l’annonce de l’INDH a provoqué une série de critiques rêches de la part de la presse indépendante du makhzen à l’encontre du Palais. En voici un petit aperçu, quelques passages, traduits de l’Arabe, d’articles parus dans Al Jarida al Oukhra n°35 du 10 au 16 octobre 2005 :

« …Le budget des palais royaux avoisine les 2,3 milliards de dirhams annuellement… Le roi a-t-il besoin de plus de 15 palais officiels et encore plus de résidences officielles pour mériter de porter le titre de roi ? … Au Maroc il est difficile de dénombrer les palais royaux et les résidences royales. Officiellement il existe 15 palais royaux, sans compter les résidences officielles implantées dans toutes les villes du Maroc. Toutes ces constructions sont considérées officiellement propriétés de l’Etat puisque les budgets nécessaires au fonctionnement et à l’entretien et à la surveillance de ces résidences sont extraits du budget de l’Etat, c’est à dire de la poche du contribuable dans un pays dont les statistiques officielles disent que plus de 14,2 % de ses habitants sont indigents c’est à dire à peu près 4,2 millions de pauvres vivant en dessous du seuil de pauvreté avec moins de 8 dirhams et demi par jour ! C’est pour le moins la partie apparente de l’iceberg, parce que les aspects de l’opulence dans les palais et tout ce qu’ils engendrent comme dépenses et indemnités pour l’armée de fonctionnaires qui y travaillent sont autant de contradictions flagrantes à l’intérieur d’un pays qui occupe la 124éme place (d’entre 177) dans le classement opéré par le programme des nations unis pour le développement… Les voitures du palais consomment annuellement 60 millions de dirhams…Et lorsque le roi se déplace à l’extérieur de ses palais, un budget annuel de 337 millions de dirhams est alloué et il comporte la couverture des factures des hôtels où résident les accompagnateurs du roi, et bien sûr ce chiffre ne comporte pas les autres dépenses prises en charge par les institutions étatiques et d’autres organismes qui se mobilisent à chaque déplacement du roi…ou ce que le déplacement du roi cause parfois comme perte pour l’économie nationale… »

Pour Fouad Abdelmoumni :

«…tant que le roi n’ose pas dire non à la monarchie totalitaire, il ne joue pas le rôle d’un roi ‘gentil’…» (Al Jarida al Oukhra n°37 du lundi 24 au 30 octobre 2005)

Abderrahim Berrada quant à lui va plus loin, en témoigne l’information rapportée par Assahifa al Maghribiya n°07 du 28 octobre au 03 novembre 2005. Traduction :

« Abderrahim Berrada a précisé que la concrétisation de la loi sur la déclaration des biens doit commencer par la déclaration du roi Mohamed VI de sa fortune et de ses biens. Le professeur Berrada avait tenu ces propos à l’occasion de la conférence organisée par l’association marocaine de lutte contre la corruption « Transparency » à Rabat vendredi 21 octobre 2005, et c’est la conférence qui avait connu des débats pour savoir s’il faudrait soumettre tous les postes de responsabilité à la règle du concours transparent y compris les postes concernés par la désignation royale ou tout simplement parler de façon générale de la nécessité de respecter l’égalité des chances… »

Cependant, pour un jeune spécialiste en sciences économiques (Adnane.Cool ayant récemment regagné le royaume après de longues études en France et une courte carrière au Canada :

« La fortune royale permet de protéger l’Economie marocaine de la privatisation sauvage qui nous a été imposée par le FMI. »

Et, dans son n°230 du 12 au 18 novembre 2005, le Journal hebdomadaire frappe fort (Le Journal hebdomadaire est dirigé par Abou Bakr Jamaï, brillant éditorialiste tantôt critiqué avec véhémence par certains de ses collègues de la presse écrite marocaine, tantôt faisant l’objet de campagnes verbales parfaitement orchestrées par quelques experts* de la rumeur afin de le discréditer. Abou Bakr Jamaï est, quelles que soient ses contraintes, ses convictions, ses erreurs, son caractère, son degré de modestie ou les protections, éventuellement, auxquelles il aurait recours, un journaliste et un éditorialiste dont on ne peut que saluer le professionnalisme et la compétence, de même que l’on ne peut que saluer l’acharnement avec lequel cet homme se bat pour défendre sa cause, une cause à laquelle il croit, même lorsqu’on ne partage pas certains de ses points de vues) :

«…le budget de la cour royale représente, quant à lui, l’équivalent du budget de fonctionnement de la justice marocaine… les discours d’assainissement, de rationalisation de la gestion du train de vie royal sont sérieusement démentis par l’évolution de ce «poste de charge» depuis l’avènement de Mohamed VI. Depuis 2001, l’année où la nouvelle équipe a pris ses marques, le budget de la cour a explosé de 37%. L’évolution de cet indicateur est plus désavantageuse comparée à la dernière tranche de vie de Hassan II…le roi défunt avait commencé à réduire le train de vie de sa cour… En fait, depuis 1999, le budget de la cour a explosé de 41 %. Une générosité injustifiée… Le « h’ram » (le péché, ici la vente d’alcool) rapporte plus que les phosphates…Les wissams, cordons et autres décorations sont en effet payantes pour les heureux récipiendaires. Ils reçoivent la facture à l’issue de la cérémonie… Deux milliards pour la cour royale, 23 fois moins pour la primature… En France, le budget de fonctionnement de Matignon culmine à plus de 800 millions d’euros, soit 28 fois plus important que celui de la présidence. Au Maroc, les rapports sont inversés… Que faire alors : réécrire la constitution ou la loi de finance ? »

Les pouvoirs de Sa Majesté le roi sont quasi-absolus. L’article 19 de la constitution est tellement claire que verser dans une dissertation juridique à son sujet serait, à la limite, ridicule, mais certains veulent absolument prouver leur utilité en tant que juristes ou professeurs de droit…Cet article fait tout simplement du chef de l’Etat une personne sacrée qui ne se trompe pas. Ses décisions sont de ce fait sacrées. Un hadît dit ceci : « Celui qui m’obéit obéit à Dieu et celui qui me désobéit désobéit à Dieu » Ce hadît concerne le prophète et le prophète seul puisque même le chef de l’Etat est tenu de s’y conformer en tant que musulman. Or certains théoriciens monarchistes plus royalistes que le roi ont réussi à créer une certaine confusion…Oui, il faut absolument obéir au chef de l’Etat certes, mais sans en faire à chaque fois tout un plat. L’obéissance au chef de l’Etat est une chose normale, elle n’est pas exceptionnelle…C’est le mot « sacré » qui dérangerait …A ce propos Mustapha Sehimi se demande :

« De par l’article 23 de la constitution, la personne du roi est inviolable et sacrée. Un tel statut peut-il et (doit-il) être amendé ? » (Telquel n°202 du 03 au 09 décembre 2005p23)

Alors que pour Abdallah Stouki :

« Mohamed V, il faut le rappeler, n’était pas ‘sacré’, comme l’est devenu son fils… » (Telquel n°202 du 03 au 09 décembre 2005 p26)

Alors que Younes Moujahid, le secrétaire général du syndicat national de la presse marocaine, se contente d’annoncer :

« Le roi ne peut pas être, en même temps, exécutif et sacré.» (Telquel n°202 p27)

Mais, pour d’aucuns, la conclusion serait celle du ministre de la communication (monsieur Nabil Benabdallah) dans le gouvernement de l’homme d’affaire monsieur Driss Jettou, qui a déclaré exprécement à Assahifa Al Maghribiya (n°19 du 27 janv. au 02 fév. 2006) :

« … il n’ y a pas de tabous dans la loi de la presse actuelle… Moi je dis qu’en 2005 il n’y a aucune personne en prison parce qu’elle exprime telle opinion ou telle autre… le Maroc a progressé et s’est développé… nous sommes arrivés à une étape de maturité… »

Cela vaut-il, selon des observateurs avisés, engagement de la part de l’Etat à ne plus mettre en prison des intervenants et des intervenantes pour leur opinions…?

Dans Al Ahdat al Maghribiya n° 2442 du mercredi 05 octobre 2005 p6, Youssef Hnana témoigne :

« …Un ami m’a raconté dans les années 80 du siècle dernier dans le cadre du bon prêche en territoire français qu’il avait remarqué que les immigrés marocains confondaient entre rite ‘malékite‘ (du nom de l'Imam Malik Ibn Anas Ibn Malik Ibn Abi Amer al Asbahi) et rite ‘malaki’ (royal)… »

Avait-on intentionnellement semé cette confusion dans les milieux des immigrés marocains ? En tout cas, monsieur Mohamed Kholti, un ancien ‘inquisiteur’ de la police politique, aujourd’hui repenti (sincère pour les uns, pas très fiable pour les autres : voir Al Ayam n°204 du 06 au 12 novembre 2005 p 19, et toujours en ‘service’ pour certains…Il ne s’était pas présenté pour apporter son témoignage à l’occasion du procès symbolique organisée par l’AMDH et le forum vérité et justice le 02 juillet 2005 à Rabat…), a déclaré :

« …J’étais, durant 25 années que j’ai passé dans les renseignements généraux, persuadé qu’un suspect devait obligatoirement parler lors d’un interrogatoire, et les responsables nous avaient appris que le Imam Malik avait autorisé le fait de frapper un suspect pour qu’il avoue son crime, et avait autorisé aussi de tuer les deux tiers (2/3) du peuple pour ramener à la raison le tiers (1/3) restant…Ainsi nous étions sûrs de la véracité de ces propos que nous exécutions. » (Al Ayam n°202 du 24 au 30 octobre 2005)

L’article 19 est l’outil juridique qui permet à Sa Majesté le roi de rassembler à la fois le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. Ce qui voudrait dire en fait que les autres institutions (parlement, gouvernement…etc.…. etc.…) ne seraient que des instruments servant à appliquer la volonté royale et le cas échéant à assumer les revers…En effet, d’aucuns seraient tentés de croire que la mixture des articles 19, 23 et 24 de la constitution impliquerait que tout ce qui serait réussi au Maroc serait l’œuvre du roi, et tous les échecs devraient être imputés au 1er ministre. L’article 24 prit isolément ferait du 1er ministre tout simplement un homme sans personnalité politique…Mais, monsieur Abdelmounaïm Dilami, directeur de l’Economiste et d’Assabah, et président de la fédération marocaine des éditeurs de journaux, est là pour nous expliquer que :

« …c’est le gouvernement qui est comptable, y compris de ce que fait le roi. Il y a certes un groupe d’intérêt au palais, mais il revient aux ministres et aux élus d’y faire face. Quant au chef de l’Etat, il est considéré dans le système bicéphale qui est le nôtre, comme non responsable politiquement. Il représente la continuité de l’Etat.»
( Telquel n°202 du 03 au 09 décembre p24)

L’article 19 est extrêmement lié à la bay’a qui est le serment d’allégeance dû à Sa Majesté le roi (amir al mouminine / prince des croyants) La bay’a est signifiée une seule et unique fois le jour de l’intronisation du roi par un acte écrit. Elle est cependant renouvelée tous les ans par les notables, les élus locaux, les représentants du peuple, les ouléma, les hauts fonctionnaires, les ministres et autres dignitaires qui viennent exprimer leur soumission totale. Ils manifesteraient aussi (selon certains ‘observateurs’ qui diffusent leurs opinions de bouche à oreille…) leur « rabaissement » et leur « joie » voire leur « fierté » d’être « indignes » devant Sa Majesté le roi en se courbant excessivement plusieurs fois par groupes successifs devant le souverain qui se présente bravement sur son cheval. Pour certains critiques l’Islam est clair : « Pas de prosternation, pas d’agenouillement…que pour Dieu » Le ministre des affaires islamiques, monsieur Ahmed Taoufik, devrait peut être donner des explications claires à ce sujet pour freiner certaines spéculations…A l’origine, en contre partie de l’allégeance, Amir al Mouminine devait garantir, entre autres choses, l’intégrité territoriale et l’application de la chariâa (loi musulmane composée du coran et de la sunna ou tradition du prophète). Or la chariâa, aujourd’hui, n’est pas appliquée et Sebta, Mellilia et les îles Canaries sont toujours colonisées (Voir la chronique de Idriss Abou Zayd dans Al Ayam n° 206 du 21 au 27 novembre 2005 p 14) et le chef de l’Etat n’y est pour rien. En outre, si on se remémorait l’épisode de l’île Persil (ou Laïla) qui avait vu les éléments de la gendarmerie royale humiliés, malmenés, évacués et faits prisonniers par des soldats espagnoles mal instruits par leurs supérieurs, on serait amené à croire que l’allégeance est un contrat loin d’être synallagmatique…un contrat qui serait unilatéral, qui n’engendrerait que des obligations à la charge du peuple et par conséquent que des droits pour « Amir al mouminine». Or les revers essuyés par le Maroc dans l’épisode de l’île Persil n’engagent en rien là encore le chef de l’Etat. Pourtant, la bay’a (qui n’a plus de raison d’être selon Driss Benali / -Telquel- juillet 2005-numéro spécial) serait considérée comme un contrat des plus étranges en vertu duquel le peuple se soumettrait à la Loi de « Amir al mouminine » sans aucune contre partie claire car le texte de la bay’a détaillerait largement les devoirs du peuple alors que ceux de « Amir al mouminine» seraient, au mieux, implicites…Si cela paraît être une injustice, celle-ci ne semble pas préoccuper les Marocains pour autant. Par conséquent deux questions se posent :

1- Ceux qui prêtent allégeance représentent-ils le peuple ?
2- Les Marocains vénèrent-ils vraiment le roi ?

Je répondrais à la question n°1 par une certaine hésitation. En ce sens que lors de la cérémonie de la bay’a (serment d’allégeance) les convives sont ceux qui ont des intérêts étroitement liés au système (élus issus d’élections parfois falsifiées, présidents de communes à la moralité parfois douteuse, directeurs surpayés, gouverneurs, caïds, pachas…) Et encore, on ne peut pas dire que tous ceux qui participent à la cérémonie de la bay’a sont contents de subir toutes les « humiliations » parfois inhérentes au protocole…(Voir photo couleur parue dans Al Jarida al Oukhra n°31du 14 au 20 septembre 2005 page 3) Selon certaines sources, ils n’évoqueraient pas le sujet en famille et éprouveraient une certaine honte quant à la façon, pour le moins, humiliante dont se déroulerait la bay’a. Certains éprouveraient même de la haine contre ce système qui les obligerait à faire fi de leur dignité sous peine de perdre leurs salaires et les privilèges auxquels ils auraient été habitués…D’ailleurs, le régime semblerait sur ses gardes puisqu’un système de fouille électronique aurait été installé pour la première fois aux portes du palais de Tétouan où devait se dérouler la cérémonie de la bay’a…(Voir Al Ousbou’ Assahafi n°364/801 du 02.09.2005)
A la question n° 2 je répondrais : Oui, les Marocains vénèrent le roi. Pour une certaine minorité cela serait dû à l’ignorance, à la pauvreté, à l’ennui…Pour d’autres, plus objectifs, cela est plutôt dû tout simplement à des considérations historiques, psychologiques et religieuses. Oui, il faudrait signaler à ce niveau que d’une part 60% des marocains sont analphabètes, alors que d’autre part l’enseignement public de base resterait plus que jamais truffé de démagogie. Oui, il faudrait aussi relever qu’une certaine minorité voudrait savoir si cette vénération pour la personne de Sa Majesté le roi est réelle ou s’il s’agirait d’une simple manifestation d’un amour factice inconscient. Car d’aucuns seraient tentés de dire que les Marocains manifesteraient inconsciemment leur joie au passage d’un convoi royal, par exemple, par simple instinct de conservation…Tout un chacun serait malheureusement en droit d’adhérer à ce postulat tant que certains défenseurs du régime seront violents et tortionnaires, ces mêmes protecteurs du régime qui tolèrent parfaitement que les pratiques qu’ils font subir à leurs victimes soient publiées par séries quotidiennes dans leurs moindres détails dans la presse nationale comme s’ils voulaient signifier au peuple les risques qu’encourt celui qui se met dans une position de suspect par rapport au système, une façon de mieux répandre la terreur… ! ?
Le New York Times a titré le 1er octobre 2005 à tort:

« La marche du Maroc vers la démocratie se heurte aux humeurs du roi »…(Le Journal hebdomadaire n°225 du 08 au 14 octobre 2005 p.11)

Propos auxquels monsieur Jamal Berraoui semble répondre :

« …Combattre l’empire U.S, par tous les moyens, n’a pas besoin de précepte religieux pour être un devoir. » (Aujourd’hui le Maroc n°1005 du lundi 10 octobre 2005 p.31)

Monsieur Jamal Berraoui ne risquerait-il pas de tomber sous le coup de la loi antiterroriste ? N’y aurait-il pas une incitation à la haine dans ses propos ? Puisque la liberté d’expression aurait atteint ces proportions, pourquoi Hassan Kettani (condamné à 20 ans) et Abdelouahab Rfiki (condamné à 30 ans) serait-ils alors encore en prison…(novembre 2005) ? Certains observateurs avertis se réfèrent à un article paru dans Al Ayam (n°51 du 30 janvier au 05 février p.11) pour affirmer que Sa Majesté le roi est toujours là pour corriger certaines erreurs. Voici une modeste traduction d’un passage de l’article en question :

«…Abdellatif Amarine qui était accusé d’être un kamikaze de réserve et qui avait été condamné à trente ans (trente) de prison ferme a bénéficié de la grâce royale… »

Selon certaines sources, alors que Sa Majesté le roi cherche à rendre justice à un maximum de gens, la haine exacerbée et inutile de personnes comme monsieur Jamal Beraoui continue à faire des dégâts…Selon un retraité ayant préféré garder l’anonymat, lorsque les dossiers sont instruits de manière objective Sa Majesté le roi prend toujours les bonnes décisions…
Quoi qu’il en soit, Sa Majesté le roi Mohamed VI gouvernerait-il par la peur que son régime suscite? Non, bien évidemment. Mais comment cela se fait-il, par exemple, que Omar Hadrami, de son vrai nom Mohamed Ali al Adhmi, (ancien membre influent du « Polisario » réputé tortionnaire des soldats marocains qui avaient été faits prisonniers en défendant la Patrie par les séparatistes / voir Assabah n° 1769 p1) ait été promu wali de Settat (fief de Driss Basri) en 2005, c’est à dire en plein nouveau règne, en plein nouveau concept d’autorité…? (Voir dossier concernant Hadrami dans le Journal hebdomadaire n° 220 du 03 au 09 septembre 2005) La réponse à cette question est que c’est là une affaire qui dépend du ministère de l’intérieur.
Mais, certains de nos éditorialistes semblent avoir d’autres soucis :

« …Ce dont il s’agit aujourd’hui, nous semble-t-il, et de loin, c’est de la capacité de la France à créer un nouveau pacte républicain entre ses concitoyens et de rénover sérieusement ses institutions. Il serait suicidaire pour cela d’attendre les élections présidentielles de 2007. C’est trop loin et les manœuvres politiciennes d’une classe politique, usée et discréditée, sont trop nombreuses. Il serait, également, illusoire pour ce pays de garder la même Constitution car celle-ci est obsolète et elle est, structurellement, incapable de générer ce nouveau pacte républicain ou de prendre en charge les exigences légitimes d’une société nouvelle et impatiente » (Aujourd’hui le Maroc n°1028 du vendredi 11 au dimanche 13 novembre 2005 p2)

Effectivement, ‘quelque chose ne tourne pas rond au Danemark’, aurait-on dit à ‘l’époque de Rahan le fils des âges farouches’…L’auteur de ces propos essaye -t-il de conseiller les Français et les Françaises de revenir à la monarchie plus fédératrice, ou est ce qu’il serait lui-même profondément républicain sauf les nécessités de son gagne pain…?
L’hypocrisie reste l’adversaire le plus redoutable de la monarchie. En témoigne le sondage effectué par Al Jarida Al Oukhra auprès de cent personnalités politiques officielles dont quatre ministres en exercice, sept anciens ministres et un conseillé du roi, quatre chefs de partis et des représentants au parlement pour désigner l’homme de l’année 2005. Sur ces cent officiels Marocains, très peu ont proposé Sa Majesté comme personnalité de l’année 2005. Par contre c’est monsieur Driss Benzekri qui a eu cet honneur symbolique d’être désigné personnalité de l’année. Pourtant, ce monsieur est un simple commis ayant été chargé par Sa Majesté de mener à terme l’expérience positive de l’Instance Equité et Réconciliation comme première étape dans le processus de lutte contre l’Injustice…Sans la volonté de Sa Majesté jamais cette expérience n’aurait abouti à des recommandations si honorables…En tout cas, les organisateurs de ce sondage (Voir Al Jarida Al Oukhra n° 48 du 09 au 15 janvier 2006 p6et7) ont prouvé bien des choses :
1- Que de simples et jeunes journalistes intelligents et dynamiques pouvaient facilement se jouer ‘d’éminentes personnalités politiques’…
2- L’hypocrisie de ceux qui occupent des postes gouvernementaux et qui profitent de la monarchie en tant que personnes matérialistes opportunistes et profiteuses sans être réellement monarchistes…
3- Que parmi les 14 personnes qui ont proposé Sa Majesté comme personnalité de l’année il y a des gens qui n’ont aucune relation avec l’Etat…
A ce même sujet, Al Ousbou’ Assahafi connu pour être la terreur des hypocrites a commenté ce scandale, provoqué par le quotidien Rissalat Al Oumma pour des raisons obscures, ainsi :

« …pourtant, la personnalité qui a marqué l’année est le roi Mohamed VI et c’est là une réponse évidente, surtout que parmi les cent personnalités auxquelles la question a été posée cinquante personnalités vivent d’émoluments mensuels en raison de leur travail direct ou indirect avec le roi; Des ministres, des parlementaires, d’anciens ministres, des conseillés au service du roi et des journalistes qui comptent parmi les hommes du régime. Al Ousbou’ a recensé parmi les cent interrogés trente cinq (35) hauts fonctionnaires de l’Etat censés choisir celui qui les paye pour être la personnalité de l’année… »

Combien y a-t-il de hauts fonctionnaires parmi les quatorze participants ayant choisi Sa Majesté pour être la personnalité de l’année…? Al Jarida Al Oukhra avait signalé par prudence que le travail accompli avait été un simple « exercice » qui n’avait rien à voir avec un « sondage » scientifique…Mais d’aucuns disent que le travail d’Al Jarida al Oukhra est un travail intelligent qui nous rappelle tout simplement que le gouvernement mené par l’homme d’affaire Driss Jettou ne représente pas le peuple. Autrement les trente cinq haut fonctionnaires de l’Etat cités par Al Ousbou’ Assahafi n’auraient pas laissé passer cette occasion pour choisir Sa Majesté en tant que personnalité de l’année. Quoi qu’il en soit, un simple micro trottoir aurait montré amplement que le peuple quant à lui aurait répondu sans hésiter à la fameuse question posée par Al Jarida al Oukhra : « Sa Majesté le roi! »
l
7 mai 2006 03:11
"... Chapitre III

Intermède

Lettre à une informatrice

Toi qui détiens l’arme fatale,
toi qui pénètre les foyers et viole
les plus saines des intimités.
Toi qu’on allume…
et qui allume…
les jugements, les opinions
des heureux, des malheureux…
Tu nous dis le bien,
tu nous dis le mal
tu souilles les uns tu blanchis les autres ;
tu diriges, tu orientes
tu insinues, tu affirmes
tu soliloques;
Seule.
Quelle est donc cette énergie qui t’animes,
quelles sont donc tes ressources,
où est donc cette source,
ce Lagon qu’on dit bleu
mais qui serait noir… ?
Les uns et les autres s’indignent
les plus avertis, les plus éclairés…
Las ! minorités ils sont
inaudible est leur son.
Tu te réjouis de tes soutiens
tes maîtres et tes sbires,
forte de tes boucliers tout en pouvoir
tu redoubles d’arrogance…
emportée dans ta solitude,
ta tristesse, tes illusions
et zélée tu t’emballes,
tu châties, tu punis…
De l’Islam tu as hérité
et musulmane non obligée,
point tu ne peux changer
les convictions,
les croyances et les inspirations…
C’est Dieu qui fait les déluges,
les ouragans…
la pluie, le beau et le mauvais temps,
oui ! C’est Dieu qui punit et châtie
les peuples qu’il n’aime plus…
Oui ! Dieu mesure les opportunités
quand les perversions agacent
et menacent,
l’Humanité…
Dieu manifeste alors son courroux,
Ouragan, déluge ou blizzard
qui s’abat sur les peuples
croyants à redresser,
impies pour l’exemple,
le courroux du bon Dieu s’abat
et tous périssent…
hommes, femmes, enfants
vieillards,
pauvres, riches,
innocents, repentis,
tous, heureux, regagnent le Paradis
sauf les pervers…
ceux là vont en enfer !
Ainsi est la Loi,
celle de Dieu.
Toi que le destin a fait adulte
oses offenser la logique par tes insultes,
toi femme charnelle,
comment penses-tu effacer
tant de laideur,
tant de vilenie, tant de menteries ?
Toi que la nature a gâté, grâce à Dieu,
reviens vers nous
embrasse derechef la vérité
la lumière, le bonheur,
vite, cause ta rédemption…
ta démission, ta colère,
brise donc tes chaînes et viens avec les braves
goûter au courage et manger des betteraves*
Dieu t’a créé libre et non pas esclave
arrêtes donc de mentir pour plaire,
tes maîtres eux-mêmes vont bientôt se taire,
et seule, fanée, honnie et avilie
tu resteras, à jamais toute meurtrie…
Esclave, recouvre ta liberté
tes maîtres ont déjà été traités…
et dis-toi : la vérité, la vérité, la vérité…
si toutefois tu voudrais aller au Paradis
et échapper à une critique des temps d’ici…

(* : betteraves : par nécessité de la rime sans plus)


Chapitre IV

Expériences

Commençons par le passage à l’école des cadres de Kenitra où sont formés les agents d’autorité. Certes, certaines conditions sont requises pour intégrer cette école mais je signale à ce niveau qu’il ne s’agit pas là d’un passage obligé car il ne faut jamais oublier que les caïds sont nommés par dahir. Cela veut dire que le poste de caïd est à la portée de tout un chacun qui arriverait à se procurer un dahir de nomination indépendamment de ses capacités intellectuelles, de son niveau d’étude, de son aptitude physique et de sa santé psychologique…Ainsi est la Loi au Maroc.
A l’école des cadres, les agents d’autorité, ceux du cycle normal, sont formés sur plusieurs plans. Ils bénéficient d’une formation optimale par rapport aux matières qui leurs sont enseignés mais parallèlement ils sont victimes d’un lavage de cerveau continu s’étalant sur toute la durée de leur formation…Les idées qui leur sont inculqués dans le cadre de certaines traditions sont sous forme de drôle de ‘proverbes’ du genre :

« Les civils (les citoyens) sont des chiens ! »

Ou encore certaines paroles à utilisation louche qui reviennent comme un leitmotiv :

«Soudain c’est une vipère qui rampe, prends-là et n’aie pas peur ! … » ?

Le tout sur un ton solennel (oua ida biha hayatoune tas’âa, khoudha oua la takhaf) Ce ‘conseil’ fait-il allusion au premier pot de vin qu’on proposera au jeune caïd qui ne devra pas s’affoler et se servir…?
Des idées aussi dans le sens que le caïd ne doit jamais se faire remarquer ni en bien ni en mal, qu’il doit aimer les chikhates et l’alcool, qu’il doit savoir violer certaines règles sans se faire prendre, qu’il ne doit jamais se montrer modeste dans son commandement sauf vis à vis de ses supérieurs auxquels il doit manifester un profond respect…Un caïd sortirait de l’école des cadres avec l’idée que la corruption est pour lui un droit voire un devoir, que les citoyens marocains sont ses ennemis qui ne lui veulent que du mal quelle que soit leur docilité ou leur générosité et qu’il ne devra son salut, sa réussite dans la vie, que grâce à sa solidarité avec le makhzen. Un caïd à point est celui à qui on a dit des millions de fois qu’il faudra se méfier de tout le monde y compris des membres de sa propre famille car sa position sociale « brillante » lui vaudra la jalousie et l’hypocrisie de tous et de toutes…Un bon caïd du cycle normal enfin est celui qui a bien assimilé la ‘théorie’ des fourmis* et des insectes*selon laquelle ses ennemis éventuels ne représentent rien. (Théorie reprise par Driss Basri dans l’une de ses interviews où il avait traité certains de ses adversaires de fourmis et de bakhouch (insectes) dans une tentative de communication avec certains agents d’autorité…)
Pour les nouvelles recrues, la période d’initiation dure 40 jours et 40 nuits de tortures physiques et morales, il faut le dire (En 1994 le directeur de l’EPCK avait clairement manifesté devant la 31ème promotion son agacement « par rapport à certaines traditions qu’il ne pouvait pas stopper »). Les traditions à ce niveau sont bizarres et font penser parfois à quelques sectes qui ne s’activent que dans les films de Hollywood…Ceux qui sont passés par l’école des cadres de Kenitra (ceux du cycle normal) se rappellent cette épreuve de « la nuit d’attaouaf » où les jeunes n’ont pour vêtements que des draps blancs dans lesquels ils sont enroulés avant d’entamer une série interminable de ronde autour d’un édifice* en répétant certaines paroles* durant toute une nuit, ou encore l’épreuve dite de la ‘circoncision’ (lakhtana) ou ‘du tapis’ qui consiste à obliger les jeunes, en slip-chandail et casque lourd, à traverser de long en large, sur les genoux et les mains sur la tête, un sentier de 100 mètres de gravier fin, jusqu’au sang qui prouve la circoncision du nouveau venu…L’épreuve de « la nuit du laklak » consiste quant à elle à ce que les jeunes se maintiennent sur un seul pied les bras écartés avec autorisation de changer de pied toutes les 30 minutes, pour permettre aux insectes et autres bestioles de bien se régaler…Ensuite vient la « nuit du crocodile » qui consiste à faire ramper les jeunes sur un terrain difficile tout en les soumettant continuellement à des jets d’eau, pendant toute une nuit…Puis « la nuit de lmiricaniya » (traduction : l’Américaine) qui consiste pour les jeunes à devoir faire tomber, tous ensemble, un mur de béton armés de leurs seules épaules, en vain bien sûr…Et les 40 nuits se succèdent, la nuit « du puits de la haine » (bir al karahiya) qui consiste à faire en sorte que les jeunes traversent et retraversent une certaine ‘piscine’, pendant toute une nuit…Et ainsi de suite jusqu’à la nuit de la visite du cimetière où les épitaphes tombales, celles des anciens ayant quitté l’école, sont vénérées par une série de ‘rites’, un véritable plaisir comparé aux autres nuits…Les nuits se renouvellent dans un manque de sommeil terrible jusqu’à l’abrutissement total. Des nuits où l’on vous inculque des notions ‘majeures’ par des moments de faiblesse, des moments de fatigue totale et générale. Mais le clou de la formation réside dans la nuit du « cirage al ouahage » (Assirajou al ouahagou ! ?) où les fesses des jeunes recrues sont cirées à l’aide d’une brosse avec un cirage noir de marque Kiwi !? (C’est là une tradition introduite à l’école de perfectionnement des cadres du ministère de l’intérieur de Kenitra, selon certains connaisseurs, par Driss Basri personnellement) Le tout dans une ambiance digne d’un véritable holocauste où la peur extrême est maîtresse de tous les sentiments. J’ai personnellement échappé à certaines de ces nuits horribles à cause d’une hépatite virale. J’avais alors bénéficié d’une permission temporaire de convalescence (PTC) de même que j’avais été exceptionnellement autorisé à rentrer chez moi pour ma convalescence grâce à un directeur compatissant. Aurais-je été le caïd que j’ai été si je n’avais pas bénéficié de ces 20 jours de PTC, 20 jours et 20 nuits d’exonération de lavage de cerveau…des nuits où, parfois pour rigoler (…), l’on obligeait un candidat caïd réputé pieux à improviser l’appel à la prière en hébreu (langue qu’il méconnaît) !? Monsieur Saâd Eddine Othmani, qui voudrait être 1er ministre (voir Telquel n°197) aura-t-il, le cas échéant, assez de force de caractère ou assez de capacité de persuasion, pour bannir ces traditions de l’école de Perfectionnement des Cadres du ministère de l’intérieur surtout que dorénavant même les femmes y seront admises? (Voir intervention du sociologue Hassan Kranfal à propos de la formation des caïds dans Assahifa n° 58 du 22 au 28.03.2002 p 11)
Par ailleurs, le plus important c’est qu’à l’école des cadres (en ce qui concerne les agents d’autorité du cycle normal) on vous apprend à être reconnaissant, car avant chaque repas après des efforts physiques incommensurables et où la faim est maîtresse de tous les sentiments, pendant la période d’initiation ou durant les périodes de prise en main, on vous oblige à vous prosterner devant la photo du chef de l’Etat et à répéter en criant à vous tordre la voix les formules traditionnelles de soumission avant d’avoir accès au réfectoire pour dévorer des plats succulents et de bonne qualité. En période normale, il suffit d’adresser un salut réglementaire et irréprochable à la photo du chef de l’Etat pour pouvoir passer à table…
Une fois affecté à un arrondissement urbain ou à un caïdat (arrondissement rural) l’agent d’autorité se retrouve immédiatement au cœur même du makhzen. Il découvrira alors toutes les malformations administratives du monde mais grâce à sa formation (côté traditions imposées par les anciens de l’école encouragés par le système Basri) devra y voir une politique sage…Le makhzen, ce concept ineffable, pourra probablement être élucidé davantage en jetant un coup d’œil sur quelques courriers administratifs brûlants, parmi d’autres, qui avaient été signés par mes soins et qui ne m’attiraient que des ennuis avec mes supérieurs hiérarchiques. Ces courriers étant tous rédigés en arabe, en voici une modeste traduction intégrale avec quelques commentaires en sus:

« Royaume du Maroc Fès, le 08 fév. 2002
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
District Saïs
Arrondissement Nargis
N°65/ST
Du caïd chef d’arrondissement Nargis
A
Monsieur le wali-région Fès Boulemane
S/C Mr le chef du district Saïs par intérim
Objet : Rénovation de la route menant à l’entrée du complexe sportif-Parking-

J’ai l’honneur de vous informer que la route menant au parking du complexe sportif avait très récemment été asphaltée mais une partie de cette route s’est effondrée malgré le fait qu’elle ne soit que rarement utilisée.
En conséquence, je sollicite votre intervention dans le sens de la constitution d’une commission spécialisée d’ingénieurs et techniciens pour connaître les raisons de cet effondrement et prendre le cas échéant les mesures adéquates et nécessaires.
En définitive, veuillez agréer l’expression de mes respects. »

En vérité, je savais pourquoi cette partie du parking s’était effondrée. Tout Fès le savait…Mais je voulais absolument interpeller monsieur le wali qui devait être parfaitement au courant de la façon dont les marchés publics étaient octroyés…


« Royaume du Maroc Fès, le 17 octobre 2002
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
District Saïs
Arrondissement Nargis
N°491/DAG

Du caïd chef d’arrondissement Nargis
A
Monsieur le wali-région Fès Boulemane
S/C Mr le chef du district Saïs par intérim

Objet : Concernant un article paru dans le quotidien Al Ahdat al Maghribiya du mardi 16 octobre 2001 n°1000.

J’ai l’honneur, monsieur le wali, de vous informer qu’un article a paru dans le quotidien Al Ahdat al Maghribiya mardi 16 octobre 2001 numéro 1000 concernant une plainte des habitants de l’immeuble « x » au quartier Nargis à Fès au sujet d’une unité industrielle installée dans un immeuble et qui cause des dommages à ses habitants.
Il s’agit d’un lieu où sont confectionnées des saucisses de ‘cacher’ et de ‘mortadelle’. Le lieu en question est situé à l’avenue belle vue (Al mandar al jamil) n° 92 Nargis ‘c’, de son propriétaire Mohamed Mohtal, et qui cause des dommages graves aux riverains. Et pour information, un courrier avait été adressé au chef du district Saïs à ce sujet sous n°439/ SES le 17/09/2001suite à un courrier du district Saïs sous n°1408/SES du 12/09/2001 contenant une décision du président du conseil communal Saïs à propos de la fermeture du local utilisé pour ‘snack’ au 92 avenue belle vue Nargis ‘c’ pour cause de non-respect des clauses de l’autorisation accordée au concerné.
Monsieur le respectable wali, j’ai l’honneur d’attirer votre attention sur le fait que cette décision porte le numéro 2440 du 24 octobre 2000, alors qu’elle n’a été reçue par mes services que le 12 septembre 2001. De même que je vous informe que monsieur Mohamed Mohtal le propriétaire du local en question a exhibé à l’autorité de cet arrondissement une autorisation de fabrication de saucisses signée par le conseiller du conseil de Saïs, Jilali Oussour, datée du 19 février 2001, de même que l’autorité de cet arrondissement n’a pas reçu une copie de l’autorisation de ‘snack’ citée dans le courrier mais d’une copie de l’autorisation de fabrication de saucisses signée par l’ex président du conseil communal Monsieur Mezzour datée du 09 juin 1997.
Par ailleurs, je vous informe, monsieur le wali, qu’après inspection du dossier concerné, l’on a trouvé un procès de constat daté du 02/11/2000 signé par messieurs :
- Ahmed Mkinsi : chef arrondissement Nargis
- Farhane : conseillé municipal
- Docteur Youssef Bennis :médecin à la municipalité de Saïs
- Moulay Chrif : Technicien à la municipalité de Saïs
Cette commission s’était rendu sur les lieux appartenant à monsieur Mohamed Mohtal et a relevé plusieurs irrégularités dont :
- Non-respect des horaires du travail
- Situation de l’unité industrielle dans un quartier d’habitation
- Existence de machines causant des dommages aux voisins
- Existence d’un four électrique qui dérange les voisins
Or, après à peu près deux mois c’est à dire le 26/12/2000 une commission mixte chargée de régulariser la situation administrative des autorisations administratives a visité le local en question. Cette commission était composée de messieurs :
- Ahmed Mkinsi : Caïd de l’arrondissement Nargis
- Hassan Achfi : chef du service des techniciens, du contrôle et de l’approvisionnement
- Docteur Youssef Bennis : chef du bureau de santé municipale Saïs
- Mohamed Jabari : de la division économique et sociale à la wilaya
Après constat de visu il a été reconnu que le local en question remplissait toutes les conditions dont :
- que la personne concernée dispose d’une autorisation de fabrication de saucisses délivrée par le ministère de l’agriculture
- Que le local rempli toutes les conditions d’hygiène
- que le local emploi 15 ouvriers
- Après visite des habitations avoisinantes la commission a pu conclure que les machines ne dérangeaient en rien les voisins.
Devant cette contradiction (entre les deux commissions présidées par le même chef d’arrondissement…) et à la demande de monsieur Mohtal, une troisième commission mixte a été constituée et s’est rendu sur les mêmes lieux le 25/09/2001. La dite commission était constituée de messieurs :
- Younes Fennich : Chef arrondissement Nargis
- Ahmed Radouani : de la division économique et sociale, wilaya
- Idris Semlali : Service vétérinaire, direction provinciale
- Mohamed Laziki : de la division économique et sociale, wilaya
- Mohamed Dajja : Service de la Hisba
- Said Oucharou : Forces auxiliaires
- Mohamed Serouali : Police nationale
- Idris Tahmasse : Service d’hygiène.
Cette commission a enregistré quelques remarques dont :
- La détention du propriétaire des lieux d’une autorisation administrative délivrée par les services de la municipalité signée par Jilali Oussour, conseiller à la commune de Saïs, datée du 19/02/2001, sachant qu’il n’y a aucune trace de cette autorisation dans les services de l’arrondissement Nargis.
- Existence de machines produisant un vacarme insupportable
- Existence d’un grand four fonctionnant au gasoil
- Inexistence d’aération à l’intérieur du local
- Les ouvriers ne disposent pas de carte d’hygiènes et quelques-uns seulement possèdent des cartes non renouvelées
- Inexistence d’issue de secours.
De même que cette commission a constaté que le voisinage souffre du vacarme incessant des machines, de l’odeur du gasoil et que certaines habitations présentent quelques fissures…Devant ces faits, la commission a proposé ce qui suit :
1- Le retrait immédiat de l’autorisation délivrée au concernée par les services de la municipalité et signée par Jilali Oussour.
2- Transfert immédiat de l’activité en question à un quartier industriel avec cessation immédiate de l’activité dans ce quartier d’habitation.
Avec mention que le concerné avait déjà bénéficié d’un lot de terrain n° 118 au lotissement Annamaâ au quartier Benssouda d’une superficie de 1000 m².
Pièces jointes :
- Copie de l’article parue dans Al Ahdat al Maghribiya
- Copie du PV daté du 20/09/2001
- Copie du rapport de régularisation de la situation administrative de monsieur Mohamed Mohtal daté du 26/12/2000
- Copie du PV de la visite du local concerné daté du 25/09/2001. »

Ce courrier embarrassa beaucoup monsieur le wali qui fut contraint de m’accorder la fermeture du local en question. Mais monsieur le wali n’ordonna aucune enquête ni aucune sanction à l’encontre de certains corrompus dans ce dossier qui s’empiffraient de saucisses sans jamais rien payer…C’est là d’ailleurs le comportement normal du ministère de l’intérieur qui couvrirait les plus indélicats d’entre ses agents. Illustration :

« Le caïd de l’arrondissement Mérinides (Fès) s’est approprié un lot de terrain dans le ressort territorial de l’arrondissement dans une zone interdite à la construction et l’a clôturé…de même qu’il s’est approprié un kiosque et un lot de terrain avoisinant pour y installer un autre kiosque en face du siège de l’arrondissement. …des conseillers communaux ont alors adressé une plainte au wali de Fès Boulemane qui a dépêché une commission sur les lieux qui a conclut que le caïd a effectivement spolié des biens publics…Le ministère de l’intérieur a décidé de muter le caïd en question…» (Al Ahdat al Magribiya n°2464 du jeudi 23 ramadan 1426/ 27 octobre 2005)

Si ce caïd s’était révélé intègre ou s’était insurgé contre la corruption, il aurait été radié aussi sec !
Par ailleurs, à l’occasion de la présentation d’une pièce théâtrale par la troupe de Khadija Assad et Saâdallah Aziz (Sidi Hbibi/ 1999), le pacha de l’époque avait réuni les caïds de son district, dont moi-même, pour ‘aider’ à la vente des billets au profit de quelques bonnes œuvres…Il nous avait carrément demandé de lui rapporter l’argent en liquide(voir Al Ousboue du vendredi 07/janvier/2000 page 6) Il était extrêmement difficile de refuser mais j’avais trouvé la faille :

« Royaume du Maroc Fès, le 25-septembre-1999
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
District Agdal
Arrondissement Adarissa
N°644/DAG

Du caïd chef d’arrondissement Adarissa
A
Mr le chef du district Agdal

Bordereau d’envoi

Pièces du dossier : Les billets d’accès au spectacle de la pièce théâtrale ‘Sidi Hbibi’ portant les numéros suivants : 10242-10243-10244-10245-10245-10246-10247-10248-10249-10250-10252.Suite à la réunion tenue le 24/09/99 au siège du district.
Remarque : Soit fait retour / les billets en question ne mentionnent ni le prix ni le compte bancaire de l’association de solidarité en faveur de l’enfance. »

Cette missive avait provoqué quand même un petit scandale mais peu de temps plus tard je remettais ça en commettant le courrier suivant :

« Royaume du Maroc Fès, le 04 novembre 1999
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
District Agdal
Arrondissement Adarissa
N°757/DAG


Du caïd chef d’arrondissement Adarissa
A
Monsieur le wali-région Fès Boulemane
S/C Mr le chef du district Agdal

Objet : Les journées de solidarité organisées par la fondation Mohamed V pour la solidarité sous la présidence effective de Sa Majesté le roi Mohamed VI que Dieu le glorifie.
Réf. : Votre courrier n°1887 daté du 02/11/1999

Suite à votre courrier cité ci-dessus contenant la note de monsieur le ministre n°105 en date du 21.10.1999 concernant l’abstention de toute intervention quant à la participation des citoyens dans cette opération de solidarité organisée sous la haute présidence de sa majesté le roi Mohamed VI que Dieu le glorifie, j’ai l’honneur de vous rendre compte que l’autorité locale de cet arrondissement veillera à l’application des instructions contenues dans cette note avec toute la rigueur requise et vous serez informé immédiatement de tout ce qui serait susceptible de contrecarrer le bon déroulement de cette opération, et ce à l’image de ce à quoi avait procédé l’autorité locale de cet arrondissement en date du 25/09/1999 à l’occasion de la présentation de la pièce théâtrale ‘Sidi Hbibi’ dans le cadre de la solidarité avec l’enfance. Dix billets à vendre avaient été remis à l’autorité de cet arrondissement (sans aucun courrier administratif), des billets qui ne mentionnaient ni leur prix ni aucun numéro de compte bancaire ou le nom de l’association bénéficiaire. L’autorité de cet arrondissement avait renvoyé ces dits billets sans exécution des instructions dans mon courrier n°644/DAG en date du 25/09/1999 adressé à monsieur le chef du district Agdal, contrairement à l’opération de collecte des dons pour l’observatoire national des droits de l’enfant puisque l’autorité de cet arrondissement avait envoyé les dons sous forme de trois chèques barrés non endossables d’un montant de 1000,00 dhs(mille) chacun au nom de l’observatoire des droits de l’enfant en échange de la remise aux bienfaiteurs de trois billets (qui m’avaient été remis en mains propres par le chef du district sans aucun courrier administratif) mentionnant le montant de 1000,00 dhs (mille) et le nom de la partie bénéficiaire (l’observatoire national des droits de l’enfant) Ces trois chèques avaient été envoyés à monsieur le chef du district Agdal par courriers n°101 en date du 15/02/1999 et n° 108 en date du 17/02/1999. »

Cette correspondance m’avait immédiatement étiqueté caïd indésirable par la wilaya de Fès et c’est alors que presque toutes les autorités de l’époque s’étaient solidarisées pour me faire tomber dans un traquenard ou un autre et le plus proche de mes collègues ( ‘H.M’ qui prétendait apprécier mon honnêteté et qui se disait être mon ami…) avait été chargé de rapporter mes faits et gestes pour permettre à mes supérieurs hiérarchiques d’anticiper mes actions afin de réagir en temps opportun…L’essentiel c’est que je gênais tout le monde y compris mes propres collègues et qu’il fallait absolument m’écarter. Mais grâce à un plan tactique basé sur beaucoup de prudence et de diplomatie j’ai pu tenir à Fès pendant quatre années encore…et ce n’est que par un dahir non motivé (n°57-02-01 du 04 décembre 2003 signé par le Premier ministre Driss Jettou) que ma carrière professionnelle s’arrêta. Sans ce malheureux et triste dahir j’aurais encore été là à empêcher des corrompus de se la couler douce. Mais il ne faut pas rêver, nous sommes au Maroc et nul part ailleurs…
Dans la même série de rapports compromettants, étant sûr que certains citoyens désireux de se rendre à la mecque pour le pèlerinage étaient obligés de verser des pots de vains à l’autorité au niveau du district, je m’étais empressé d’envoyer la correspondance suivante :

« Royaume du Maroc Fès, le 02 novembre 1999
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
District Agdal
Arrondissement Adarissa
N°753/DAG

Du caïd chef d’arrondissement Adarissa
A
Monsieur le wali-région Fès Boulemane
S/C Mr le chef du district Agdal

Objet : Concernant certains certificats administratifs

J’ai l’honneur de vous rendre compte que l’autorité de cet arrondissement rencontre des difficultés quant à la réalisation de certains certificats, notamment celles qui ont pour objet qu’un citoyen donné n’a pas accompli le devoir du pèlerinage pendant les cinq dernières années (le règlement en vigueur ne permet l’accomplissement du devoir de pèlerinage qu’une seule fois toutes les cinq années), et ceci dans l’absence d’archives comportant les listes des pèlerins des cinq dernières années pour aider les services de cet arrondissement dans leurs investigations.
Par conséquent, l’autorité de cet arrondissement avait demandé les listes en question au district Agdal par courriers n° 283 du 07/05/99 et n°415 du 22/06/1999 et n°581 du 02/09/1999 lorsqu’un citoyen s’était présenté aux services de cet arrondissement, L.B, résidant à hay Essalam n° (x) Bourkayez, et avait demandé un certificat prouvant qu’il n’avait pas accompli le pèlerinage durant les cinq dernières années pour pouvoir l’accomplir cette année(1999) Le certificat ne lui ayant pas été délivré sur la base de sa propre déclaration écrite sur l’honneur dûment légalisée où il affirme avoir accompli le devoir du pèlerinage en 1998, il s’était alors adressé au chef du district lequel m’avait contacté par téléphone pour me dire que le citoyen en question s’était trompé lorsqu’il avait mentionné l’année 1998 dans sa déclaration écrite. A son retour aux services de cet arrondissement ce citoyen avait obtenu son certificat après avoir signé une nouvelle déclaration sur l’honneur où il affirme qu’il s’était trompé et qu’il s’agissait de l’année 1992 et non pas 1998. Or il s’était avéré par la suite que cette deuxième déclaration sur l’honneur était mensongère.
Pour éviter à l’avenir ces erreurs et pour barrer la route à la mauvaise foi je vous informe monsieur le wali que cet arrondissement a vraiment besoin des listes en question pour pouvoir délivrer les certificats en toute bonne conscience. »

Aucune suite n’avait été donnée à cette correspondance par monsieur le wali !

« Royaume du Maroc Fès, le 01 novembre 1999
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
District Agdal
Arrondissement Adarissa
N°749/DAG

Du caïd chef d’arrondissement Adarissa
A
Monsieur le wali-région Fès Boulemane
S/C Mr le chef du district Agdal

Objet : Rapport pour lever toute équivoque dans le travail administratif

J’ai l’honneur de vous adresser ce rapport concernant une certaine équivoque dans le travail administratif.
L’autorité locale de cet arrondissement s’était engagée dans une procédure donnée depuis à peu près une année pour ce qui est de la relation entre le propriétaire et le locataire et de ce qu’elle engendre comme incidences négatives sur un plan strictement fiscal. L’autorité de cet arrondissement adressait au district Agdal régulièrement des correspondances contenant des pièces permettant aux services des impôts de procéder à des impositions légales surtout en matière de location de maisons à chaque fois que cette autorité s’arrêtait sur des cas de fraudes fiscales commises par certains contribuables de mauvaise foi et ceci à l’occasion des enquêtes de routine pour l’octroi des certificats de résidence. Or, au lieu de transmettre ces correspondances aux services des impôts, le district Agdal s’en est plutôt abstenu pendant environ une année, bloquant ainsi 13 correspondances concernant des personnes en situation de fraude fiscale par rapport à l’imposition sur la location de leurs biens immeubles, et s’est contenté de renvoyer à cet arrondissement un seul cas, objet de mon envoi au district Agdal n°714 du 20-10-1999 lequel courrier ayant fait l’objet de la correspondance du chef du district Agdal n°4359 du 29-10-1999 qui contenait comme instruction de transmettre le cas en question à la commission chargée du recouvrement dans le ressort territorial de cet arrondissement, sachant qu’il n’existe aucune commission dans cet arrondissement, de même qu’il n’existe dans le ressort territorial de cet arrondissement aucun service des impôts.
Des questions restent donc posées à savoir si toutes les correspondances depuis janvier 1999 nécessitent d’être transmises aux services des impôts par les soins de l’autorité de cet arrondissement ou est ce qu’il ne faudrait se concentrer que sur ce cas seulement visé par le courrier du chef du district. »

Je savais que le chef de district utilisait mes rapports pour faire chanter les coupables de fraudes fiscales. Il ne transmettait rien au fisc tant qu’il avait droit, disons, à certaines faveurs…Mais je l’attendais au tournant…Le wali de Fès avait lu ce rapport sans y donner de suite à part des instructions dans le sens de me réconcilier avec le chef du district car nous devions travailler, selon lui, en parfaite symbiose ! Monsieur le wali était-il persuadé qu’il ne s’agissait là que d’un simple différent concernant le partage d’un butin… ?

« Royaume du Maroc Fès, le 05 novembre 1999
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
District Agdal
Arrondissement Adarissa
N°761/DAG

Du caïd chef d’arrondissement Adarissa
A
Monsieur le wali-région Fès Boulemane
S/C Mr le chef du district Agdal

Objet : Quelques entraves qui se répercutent négativement sur le rendement des fonctionnaires

J’ai l’honneur de vous informer que l’autorité locale de cet arrondissement a constaté que la non-régularisation des dossiers des fonctionnaires se répercute sur leur moral et par conséquent sur leur rendement.
En effet, les fiches de notation des fonctionnaires pour l’année 1997 avaient été envoyées par mes soins en temps opportun au district Agdal sous n°92/S.F en date du 19/02/1997, or plus de deux années après la rédactrice principale « N.N » (une fonctionnaire sérieuse) a constaté que sa fiche n’est pas parvenue aux services concernés chose qui l’a poussé à enquêter sur le fait que seule sa propre fiche de notation avait été perdue au niveau du district. Plus tard, elle avait été convoquée par des appels téléphoniques en provenance du district pendant les heures de travail, selon ses dires, or la convocation orale n’étant pas une convocation prouvée je ne l’avais pas autorisé à quitter le travail pendant les horaires administratifs. Ensuite, elle a formulé une demande écrite dans le but de remplir une autre fiche de notation pour la même année 1997. Sa demande fut adressée par cet arrondissement au chef du district Agdal par courrier n° 724 du 21/10/1999 qui contenait le numéro d’envoi des fiches de notation de tous les fonctionnaires en temps opportun, or la réponse des services du district ne furent pas convaincant pour cette fonctionnaire dont le moral fut sérieusement affecté. Entre temps certains services du district continuaient à l’inciter à se rendre au bureau du chef du district Agdal par téléphone.
Ce n’était pas la seule fois où cette fonctionnaire rencontrait des difficultés de ce genre. En 1996 elle avait été aussi la seule dont la fiche de notation fut perdue, fiche comprise dans le courrier n°130 du 17 avril 1996. Or en fin 1996 elle avait été notée une deuxième fois suite à votre courrier n°10242/S.F du 13/12/1996 sur la base de la correspondance du chef du conseil communal de la ville de Hajeb n°2233 du 29 novembre1996, correspondance affirmant que la commune d’El Hajeb n’avait pas reçu la fiche de notation de la rédactrice principale en question. »

Bien entendu, monsieur le wali ne donna aucune suite à cette correspondance…Pourtant, une simple enquête aurait révélé un certain caractère maladif d’un certain chef de district dont le bureau était parfois le théâtre de graves tentatives et de graves choses à l’instar d’autres bureaux encore…D’ailleurs, des scandales avaient éclaté mais avaient été vite étouffés grâce à l’intervention de monsieur le wali…
Par ailleurs, de mon passage à la tête de l’arrondissement des « Mérinides » au district « Al Mechouar » à Fès, je garde le souvenir répertorié surtout par les deux courriers suivants :

« Royaume du Maroc Fès, le 24 janvier 2001
Ministère de l’intérieur
Wilaya région Fès Boulemane
Préfecture Fès Jdid Dar Dbibegh
Municipalité Méchouar Fès Jdid
Arrondissement Mérinides
N°28/DAG

Du caïd chef d’arrondissement Mérinides
A
Monsieur le wali-région Fès Boulemane
S/C Mr le pacha de la municipalité Méchouar Fès Jdid

Objet : La situation sécuritaire dans le ressort territorial de l’arrondissement Mérinides.

J’ai l’honneur, monsieur le wali, de vous adresser ce rapport concernant la situation sécuritaire incertaine à cause d’un certain nombre de délinquants insolents au point d’attaquer carrément le siège de cet arrondissement objet de ma note n° 24 DAG du 22/01/2001 concernant le dénommé T.M, de même qu’un certain nombre de notes adressées à monsieur le pacha de la municipalité Méchouar Fès Jdid qui détaillent la situation dans cet arrondissement pendant l’année précédente et le début de cette année, de même que ma note n°377DAG du 19/07/2000 qui comporte le résumé d’un certain nombre de notes envoyées pendant la première moitié de l’année 2000 et qui concernent les points noirs dans le ressort territorial de cet arrondissement. Devant la détérioration de la situation jour après jour, les habitants et même les gardiens de nuit commencent à craindre pour leur sécurité et leurs biens. Mais, le plus grave c’est l’abstention de poursuivre les suspects en justice par les services concernés qui se contentent d’arrêter les délinquants de temps à autre et de les libérer ensuite. A titre d’illustration ce dont le dénommé I.B (récidiviste) a été coupable dimanche 15/10/2000 en brandissant un sabre devant les passants dans un état d’ivresse avancée, ma note n° 470 DAG du 18/10/2000, et aussi le dénommé Y.M lorsqu’il a insulté et menacé de l’arme blanche, dans un état d’ébriété avancé, deux éléments de la police nationale, ma note n°480 DAG du 19/10/2000, et aussi le dénommé A.M qui a menacé les passants en brandissant un sabre, ma note n°487 DAG du 20/10/2000 et ma note n°493 DAG du 24/10/2000 concernant le dénommé A.B réputé trafiquant de drogue.
Par ailleurs, les éléments de la police nationale interviennent parfois en opérant des descentes dans les domiciles des trafiquants d’alcool mais se contentent de confisquer les bouteilles de vin qu’ils trouvent sans procéder à aucune arrestation ni poursuites judiciaires, mes notes n°498 DAG du 27/10/2000 et 538 DAG du 14/11/2000. Quant aux maison closes, dimanche 31/12/2000 la dénommée S.M surnommée Spaguitti qui exerce la prostitution chez elle en compagnie d’un groupe de prostituées a pu faire évacuer ces dernières après une descente opérée par la police nationale, ma note n° 03 DAG du 02/01/2001. Et, suite à tous ces dépassements encourageant la délinquance et les délinquants le quartier des mérinides est devenu un terrain favorable à la violence et aux bandes criminelles armées d’armes blanches, mes notes n° 20 et n°21 DAG du 18/01/2001 ainsi que n°23 DAG du 22/01/2001.
Pour donner l’exemple, je sollicite que vous donniez vos instructions aux services concernés pour que tous ces délinquants soient poursuivis en justice. »

Deux jours après, j’adressais au pacha du Méchouar Fès Jdid la note suivante :


« 26 janvier 2001:

N°33/DAG

Durant l’après midi d’hier jeudi 25/01/2001 le dénommé M.T résidant au n°34 sidi Bounafaâ hay Mérinides s’est présenté à cet arrondissement et a demandé après le caïd en s’évertuant de cacher un sabre sous son blouson. Les fonctionnaires ont été pris de panique puis ont contacté les éléments du premier arrondissement de police qui sont venus sur place et ont pris les déclarations des témoins.

Destinataire :
Monsieur le pacha de la
Municipalité Méchouar Fès Jdid.
Pièces jointes : Déclaration des fonctionnaires (dûment signée): C.F ,F.K N.L , S.K, S.H, L.Z »

« -26 janvier 2001-

Déclaration des fonctionnaires de l’arrondissement des Mérinides

Nous soussignées fonctionnaires à l’arrondissement des Mérinides déclarons et témoignons que le dénommé M.T s’est présenté à cet arrondissement l’après midi du jeudi 25/01/2001 et a demandé à voir le caïd en portant un sabre qu’il cachait sous ses vêtements laissant paraître un bout de lame aiguisée et en disant : ‘Lorsque le caïd reviendra dites-lui que « le fils du militaire » a demandé après lui’ en levant l’indexe pour attirer l’attention de tout le monde. Et c’est ce que nous avons déclaré à monsieur le commissaire du 1er arrondissement de police lorsqu’il est venu à cet arrondissement en compagnie d’un inspecteur de police. »

En février 2001 je fut muté à un autre arrondissement, celui des « Narjis »…
l
7 mai 2006 03:18
"...Chapitre V

Propos démocratiques

Madame Nadia Yassine est une jeune femme aussi belle que respectable qui se bat contre le régime marocain avec intelligence et patience selon les adeptes de l’association « Justice et bienfaisance » Il lui aurait suffit d’émettre son opinion concernant sa préférence pour le régime républicain pour que les gardiens du régime s’affolent et lui intentent un procès. Qu’en penserait le peuple ? Que le régime serait devenu faible au point de s’en prendre aux femmes pudiques… ? Il est vrai tout de même qu’aucun procès n’a été intenté contre Abdallah Zaâzaâ (un républicain endurci) et bien d’autres encore…Le peuple, penserait-t-il aussi que madame Nadia Yassine serait une femme courageuse qui n’aurait pas peur d’exprimer ses opinions contrairement à certains « mâles moustachus et même barbus »… ? Les gardiens du régime auraient ils fait de madame Nadia Yassine la femme marocaine du siècle par excellence ? Qui aurait pris l’initiative de s’en prendre à madame Nadia Yassine ‘judiciairement’ ? Ce décideur de l’ombre aurait-il agi par dévouement aveugle à la monarchie ou par simple jeu d’intérêts étroits ? Ou alors serait-ce une simple bêtise commise sans en calculer les retombées politiques ? (Avant de faire sa déclaration, Nadia Yassine s’était bien rendu aux états unis d’Amérique…!?) Madame Nadia Yassine n’a pas encore lâché le morceau, cela se comprend puisqu’en politicienne chevronnée elle se doit d’exploiter cette carte jusqu’au bout et guetter une autre maladresse des gardiens du régime. Voici ce qu’elle a déclaré à la BBC (Grande Bretagne) :

« …Je ne regrette pas ce que j’ai déclaré.. Je suis une femme libre, je vis dans un pays qui se prétend démocratique…C’est grâce aux pressions américaines que le procès à été complètement abandonné.. La liberté d’expression est essentielle à la démocratie, et c’est une chose positive non seulement pour les Marocains mais aussi pour tous les musulmans qui ont vécu 14 siècles d’un silence tragique, un silence criminel… » (Al Jarida al Oukhra n°34 du 03 au 09 octobre 2005)

Selon certains retraités qui souhaitent garder l’anonymat: « Certains gardiens officiels du régime ne respectent pas leurs ennemis…C’est là une attitude qui ne leur permettra pas de résoudre certains problèmes…»

Dans son numéro du mardi 27 septembre 2005, «Aujourd’hui le Maroc » (considéré par certains comme étant un quotidien au service du ministère de l’intérieur) a titré à la une :

« Colère royale contre la gestion du PJD »

C’est grave puisque le ministère de l’intérieur n’a pas encore réussi (octobre 2005) à « altérer » tous les cadres et tous les responsables du PJD (parti justice et développement) Un certain nombre d’entre les cadres de ce parti sont encore sincères. Cela se ressent chez les Marocains qui continuent de croire que beaucoup de cadres de ce parti sont désintéressés. D’ailleurs, malgré l’absence du transport urbain à Meknes (ville dont la mairie revient au PJD) il n’y a pas eu d’émeutes…
Certains hommes du régime auraient-ils peur de l’ascension du PJD au point de sortir un communiqué dans l’Agence du Maghreb Arabe soulignant :

« l’abasourdissement du roi quant à la situation du transport public inexistant à Meknes depuis deux années » ?(Al Jarida al Oukhra n°34 du 03 au 09 octobre 2005)

C’était à l’occasion d’une visite royale à Meknes dont le maire (élu aux suffrages universels) est issu du parti islamiste « justice et développement », monsieur Abou Bakr Belkora, qui affirme à son tour :

«… avoir hérité d’une agence de transport urbain en crise depuis 1989. Les chiffres sont là et le prouvent puisqu’elle avait accumulé des dettes d’un montant de 33 milliards de centimes et il ne lui restait que 15 bus seulement en activité pour 500 mille habitants, alors que le nombre des ouvriers était de 500 environ c’est à dire une moyenne de 30 ouvriers pour chaque bus, et c’est là une moyenne qui n’existe dans aucun pays, et ceci sans parler du garage dans une situation très dégradée. Que fallait-il donc faire devant cette situation ? Nous avons cherché des solutions radicales et permanentes, ce qui nous a poussé à penser à une concession qui permettrait aux habitants de Meknes d’avoir un transport urbain digne de la capitale ismaélienne et qui favorise le nouveau concept d’autorité auquel a incité Sa Majesté le roi » (Al Jarida al Oukhra n°34)
Monsieur Belkora dit encore :

« …le tableau de bord de la RATUM était catastrophique : 330 millions de dhs de dettes sociale et fiscale, un parc de bus vétustes, 15 en circulation pour une population de 500.000 habitants, un ratio de 30 ouvriers par bus qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Qui est derrière cette situation ? Voilà la vraie question !… » (Aujourd’hui le Maroc n°1013 du jeudi 20 octobre 2005)

Selon ma propre expérience, je sais que les régies de transport étaient utilisées comme une caisse où certaines autorités piochaient de temps à autre ‘pour l’intérêt général’. Cela était le cas à la wilaya de Fès (concernant la RATUF, un dossier qui serait truffé de malversations) …
Quoi qu’il en soit, le maire de Meknes, monsieur Abou Bakr Belkora, se défend comme un lion en demandant :

« …la constitution d’une commission d’enquête ou une inspection internationale et non pas nationale seulement, pour prouver que l’attaque contre le PJD à Meknes n’est que le fait de quelques lobbies corrompus… » Une première ! (Al Ousbou’iya al Jadida n° 45 du 06 au 12 octobre 2005)
Le plus grave c’est que certains pensent que c’est le ministère de l’intérieur qui aurait poussé dans le sens de reporter la passation de la gestion du transport urbain de Meknes à une société espagnole qui aurait failli à ses engagements (certes, il aurait été plus honorable pour la mairie de Meknes de trouver une société marocaine…Mais là n’est pas le souci du ministère de l’intérieur…), après que le conseil de la ville soit parvenu à un accord avec la dite société à la suite de longs pourparlers…La société espagnole choisie par la mairie de Meknes ne présentait-elle pas toutes les garanties ? Silence radio du ministère de l’intérieur, ce même ministère qui ne s’était pas rendu compte qu’une société Imaratie s’apprêtait à arnaquer et l’Etat et 30.000 sujets du roi (dans un pacte d’embauche conclut avec monsieur Abbas El Fassi, le ministre de l’emploi en 2002, secrétaire général du parti de l’Istiqlal et actuel ministre sans porte feuille dans le gouvernement du technocrate et homme d’affaires monsieur Driss Jettou) dans le cadre du scandale « Annajat » que le peuple marocain s’obstine à ne pas vouloir oublier…Toutes ces intrigues sont bien navrantes car les gens qui étaient heureux, au départ, du fait que monsieur Hassan Aourid (ancien porte-parole du palais) ait été nommé à Meknes en tant que wali, sont aujourd’hui outrés car croyant que cette nomination n’avait pour seul but que de contrecarrer l’action du PJD et non pas pour faire oublier aux Meknassis les grandes injustices qui avaient été commises impunément, sur tous les plans, par des walis comme Abdelkrim Laroussi que les habitants de Meknes, ni des autres villes du royaume où cet individu est passé en tant qu’agent d’autorité, n’oublieront pas de sitôt…
Par ailleurs, les gens croient monsieur Belkora lorsqu’il affirme aussi que :

« …nous avons pour la première fois dans l’histoire de la commune de Meknes réalisé un excédent d’un montant de 23 millions de dirhams, et nous avons réalisé un développement en matière de constructions et d’urbanisme de 350% grâce au guichet unique que nous avons instauré, et les bénéfices des affiches publicitaires dans la ville ont atteint 2,5 millions de dirhams comparés à 0,4 pendant l’ère des anciens conseils, et nous avons diminué de façon considérable les factures de téléphone, d’assurances et de carburant, les comptes sont là à la disposition de tout le monde. Est-ce mauvaise gestion que tout cela ? » (Al Jarida al Oukhra n° 34)

En effet, c’est plutôt la bonne gestion qui dérangerait le ministère de l’intérieur et non pas l’inverse. J’en sais quelque chose…Il n’y a pas de doute, Sa Majesté le roi avait été induit en erreur. La preuve c’est qu’on avait établi la colère royale à l’encontre du PJD en excluant monsieur Belkora d’une réunion de travail que Sa Majesté avait tenu avec le ministre de l’intérieur, le wali de Meknes, monsieur Hassan Aourid, et le président de la région. Pourtant, monsieur Belkora est le maire de la ville… ! En outre, ce même maire de la ville dont on aurait fait le ‘procès’ en son absence, selon certains observateurs, n’avait même pas été autorisé à voir le souverain pour se défendre et lui exposer sa vision sur les problèmes de la ville…Le plus grave c’est que certaines gens croient qu’en combattant la mairie de Meknes, le gouvernement ne combat pas un parti islamiste mais l’intégrité et la transparence !! Or ce qui compte en politique c’est ce que pensent les gens …Oui, car tous croient que Meknes est une ville qui avait été pillée par ses propres dirigeants, autorités et élus, dans une période antérieure.
En définitive, certaines personnes influentes du ministère de l’intérieur n’auraient pas peur de la montée des islamistes du PJD sous un prétexte politique ou un autre, mais c’est plutôt la crainte de devoir rendre des comptes qui les ferait sévir. Le parti « justice et développement » ne menace en rien Sa Majesté le roi. Au contraire, il le renforce et légitime davantage ses pouvoirs. De plus, les islamistes modérés sont de mieux en mieux considérés par les Américains comme palliatif à « l’extrémisme radical »…Certains responsables du ministère de l’intérieur ainsi que certains conseillers qui seraient affairistes auraient peur que Sa Majesté le roi finisse par se rendre compte que seul un parti islamiste serait capable de sortir le Maroc de sa longue et très grave crise économique et sociale (le PJD est le seul parti islamiste représenté au parlement, un parti « moderne » qui n’est pas contre la privatisation et qui ne compte pas fermer les bars…), car cela impliquerait, selon certaines gens, un gouvernement mené par un PJD pas nécessairement indulgent vis à vis de certains corrompus dont les procès n’aboutiraient jamais dans le bon sens tant que le destin du Maroc resterait entre les mains d’une poignée de personnes chancelantes et indécises plutôt qu’entre les mains d’une équipe gouvernementale responsable, solidaire et comptable de ses actes.
Mais, pour revenir à cette affaire de bus à Meknes, la personne concernée par ce « conflit », monsieur Aboubakr Belkora, a finalement dissipé les malentendus :

« Il n’y a pas de colère (royale). Tout ce qu’il y a c’est que le roi en quittant Meknes m’a interrogé sur la situation du transport urbain, et je lui ai répondu que l’entrepreneur bénéficiaire de ce marché a pris du retard à cause de procédures administratives, à ce moment le roi s’est retourné vers le ministre de l’intérieur et lui a dit : Je te charge de résoudre ce problème en moins de deux mois. C’est tout ce qui s’est passé. » (voir interview accordée par Aboubakr Belkora à Assahifa al Maghribiya n°13 du 09 au 15 décembre 2005 p31)

Par ailleurs, les gens se demandent comment réagirait un gouvernement islamiste face à certains dossiers compromettants publiés de temps à autre par la presse indépendante du makhzen ? Voici par exemple quelques propos tenus dans Le Journal hebdomadaire n°199 du 12 au 18 mars 2005 :

« …la débandade de GSM Al Maghrib est intéressante à maints égards…c’est aussi la preuve par les faits que Pouvoir et affaires ne font pas toujours bon ménage…des marchandises cédées et non remboursées, des chèques subtilisés, des partenaires en fuite, une ardoise latente qui n’a pas encore été mesurée…pourquoi s’imposer une rigueur de gestion lorsque le secrétaire particulier du Roi est partenaire ? Car en cas de fraude, les partenaires de M.Majidi sont conscients que la mécanique se mettra en branle pour étouffer l’affaire et protéger l’entourage royal…l’assurance de pouvoir pousser le bouchon, de solliciter de la marchandise sans solder ses comptes avec le fournisseur se nomme Mohamed Mounir majidi…Lorsque Maroc Télécoms est passé sous pavillon français et qu’elle a exigé des comptes, la corde a cassé »

Le lecteur pourra aisément constater qu’il est question dans ce chapitre de mise en relief de différents d’ordre religieux. Le PJD est un parti politique qui se veut islamiste, pieux ou musulman. L’association Al Adl Oua al Ihssane (Justice et Bienfaisance) est une association politique de référence musulmane. Les deux visent le pouvoir. Les cadres du PJD, sauf rares exceptions, selon certains observateurs, veulent joindre l’utile à l’agréable, c’est à dire goûter aux joies et aux plaisirs du commandement tout en insistant, tant que possible, sur les valeurs essentielles de la religion musulmane. Oui, car on peut facilement imaginer un Premier ministre issu de ce parti combattre la corruption tout en laissant 2M continuer à diffuser et à célébrer les jeux du KENO et du LOTO. Même chose pour la vente d’alcool, les boites de nuit et les casinos. Contrairement à l’association « Justice et Bienfaisance » laquelle est favorable à une application stricte de l’Islam à l’échelon interne pour mieux répondre à l’attente du peuple, sans pour autant opter pour une politique susceptible d’énerver les grandes puissances sur l’échelle internationale…Cette association veut, d’une façon ou d’une autre, arriver au « véritable » pouvoir c’est à dire sans avoir à partager quoi que ce soit avec le pouvoir en place qu’elle juge irrécupérable. Et à cette fin, elle serait prête à s’associer aux états unis d’Amérique. Serait-ce dans la noble intention d’essayer de convertir le président des U.S.A à l’Islam pour en finir avec toutes les injustices du siècle ? Dieu seul le sait.
Lorsqu’on est peu savant des subtilités de sa religion, lorsqu’on fait parti d’un peuple qui a été écrasé sous le poids de la peur pendant cinq décennies et que par conséquent l’on ne possède qu’une faible personnalité, il est difficile de faire un choix. Un Marocain, lorsqu’il a plus ou moins bien mangé et bien dormi, n’a besoin que de pratiquer l’Islam en toute quiétude, en toute bonne conscience…Il veut pratiquer l’Islam tout en étant certain qu’il le fait bien selon les prescriptions de Dieu et de son prophète Mohamed que les prières de Dieu soient sur lui. Un Marocain qui vit plus ou moins décemment est un homme bon et généreux. Il n’est pas violent et ne pense même pas à exporter ses opinions…Il aime la paix et veut aimer tout le monde mais voudrait être sûr de lui lorsqu’il pratique sa religion car il a peur de se faire berner quant à la façon et la manière pour ce faire…Et puisqu’un Marocain dont l’estomac n’est pas vide ne lit pas non plus, il reste à l’écoute du discours religieux officiel. Jusque là tout va bien pour le meilleur des mondes. Mais, lorsqu’on entend ce même Marocain critiquer subitement une émission télévisée (sur 2M, probablement celle du vendredi ou du samedi 24 ou 25 Ramadan 1426 / 28 ou 29 octobre 2005) qui aurait été consacrée à la psalmodie du Coran, dont la présentatrice (en compagnie d’un animateur que l’on aurait spécialisé dans les émissions religieuses) serait une « chanteuse portant un voile superflu pour l’occasion», on se demande qu’est ce qui ne va pas… ? Ce Marocain serait-il devenu soudainement « intégriste » ? Non, ce Marocain se sentirait tout simplement un peu ébranlé dans son identité à force de comparer le produit « 2M » au produit « Iqraâ »…Ce Marocain qui, d’ordinaire, ne s’intéresserait pas à la politique se sentirait de ce fait frustré et se mettrait inconsciemment à se poser de « grandes » questions…Ce Marocain qui suivrait désormais rigoureusement sur « Iqraâ » les interventions de Mohamed Al Kattane, de Habib Ali Zine al Abidine al Jafri ou les cours de Amr Khaled qu’il trouverait jeune, moderne, pieux et vrai, ou encore qui suivrait sur « Al Majd » des bonnes gens comme Mohamed Hassane et d’autres encore, commencerait à se demander où sont les professeurs marocains en sciences musulmanes…? (présents sur « Iqraâ » notamment dans la série d’émissions avec Abou Zayd Al Idrissi, député PJD et apparemment interdit à la RTM et 2M, vu ce mardi 08.11.2005 vers 22 heures) Ce Marocain finirait tout simplement par tomber, involontairement, dans le piège de l’équation politique/religion…Ce Marocain dont le goût se serait « amélioré » grâce aux chaînes islamiques étrangères commencerait d’abord par rejeter petit à petit les produits des chaînes nationales marocaines jusqu’à la rupture, et finirait ensuite par rejeter tout le discours politique officiel en bloc. Et voilà que ce Marocain dont on n’aurait pas respecté l’identité originelle serait devenu un opposant tout azimut…!? Pourtant, il aurait suffit de le respecter un peu, d’apaiser sa soif spirituelle d’une manière crédible, par des personnes crédibles, sur des chaînes nationales officielles crédibles…[notes de l’auteur : ‘La chaîne Iqraâ et Al Majd n’empêchent pas la chaîne Rotanna d’exister…Des Marocains affirment que le 30/01/2006 à 22heure 56min la RTM célébrait l’art et les chanteurs et les chanteuses dans le cadre de l’émission massaâ al fane, alors qu’en même temps Al Majd diffusait une émission à la gloire du prophète MOHAMMED que les prières de Dieu soient sur lui…La radio marocaine du CORAN est une bonne chose, il faut penser maintenant à la télévision…’] Il aurait suffit aux gouvernants marocains de ne plus craindre la religion qui se trouve être de leur côté, mais encore faudrait-il qu’ils puissent le comprendre.
Pour mieux expliquer le brouhaha religieux dans lequel pourrait tourbillonner le quidam marocain, voici une anecdote survenue ce dimanche 26 ramadan 1426 / 30 octobre 2005 dans une mosquée à Salé à l’occasion de la prière du Ichaâ :
Tout semble normal jusqu’à ce qu’un fidèle s’écrie à l’adresse de quelques enfants qui s’étaient installés dans les premières rangées les incitants à céder leurs places aux grandes personnes d’une manière que l’on pourrait juger impolie. D’autres fidèles s’en mêlent et les pauvres enfants se trouvent apostrophés de plus en plus avec véhémence par des adultes qui n’y mettent pas le moindre tact. Pourtant, ces enfants étaient venus les premiers…Pourquoi des adultes sensés donner l’exemple se permettaient-ils d’être des retardataires et de réclamer les premières places en plus ? Qu’en dit la sunna ? A qui poser la question ? Quelques minutes plus tard, le calme étant revenu, un fidèle prend le micro et annonce que « l’on était cette nuit la veille du 27éme jour du ramadan qui se trouvait être aussi très probablement la nuit d’al Kadr (une nuit où toutes les prières sont exhaussées par le bon Dieu, une nuit parmi les dix derniers jours du ramadan et non pas la veille du 27éme jour) depuis que certains calculs avaient été opérés par d’illustres savants », avant de demander aux fidèles de mettre la main à la poche pour aider l’Imam de la mosquée à subvenir à ses besoins… (Par ailleurs, la recette n’ayant pas été bonne, l’Imam s’était fait attendre le lendemain pour punir les radins ce qui a failli tourner à la débandade puisque des jeunes, fatigués d’attendre, ont pris l’initiative de faire leur prière en se passant de l'Imam retardataire…) Mais, où est l’argent des habous ? Où vont les revenus des loyers des différentes dépendances de la mosquée ? Tout cela est-il normal ? Pourquoi les fidèles ne peuvent-ils multiplier les prières toute la nuit à la mosquée que durant la 26éme nuit du ramadan puisque la mosquée ne reste ouverte précisément que cette nuit là sachant pertinemment que la nuit d’al Kadr pourrait être une autre ? Pourquoi la 26éme nuit est célébrée à la mosquée comme étant celle d’al Kadr contrairement aux autres nuits des dix derniers jours du ramadan ? Pourquoi le mois du ramadan commence plus tôt chez les pays musulmans de la péninsule arabique ? Qu’en est-il alors de la veille de la 27éme nuit, en existe-t-il une pour les musulmans marocains et une autre pour les musulmans de la péninsule arabique ? Cela a-t-il un rapport avec les rites consacrés ici et ailleurs ? Ceci a-t-il un rapport avec certains calculs politiques de la part des autres pays musulmans ? Pourquoi l’appel à la prière du vendredi est répété trois fois chez les uns et n’est fait qu’une seule fois chez les autres…ceci est-il si important ? A qui poser ces questions, juste pour comprendre, sans encourir de représailles…? A monsieur Ahmed Taoufik (le ministre des affaires islamiques), un homme qui serait quand même estimé par le quidam marocain…? A monsieur Mustapha Sahel (le ministre de l’intérieur)…? A monsieur Nabil Benabdallah (le ministre de la communication)…? Cela serait-il sérieux? Quoi qu’il en soit, c’est bien connu, les ministres marocains en général ne répondent pas aux lettres des citoyens, ils n’auraient pas la politesse de le faire. Pourquoi peiner alors à leur écrire ? Ces questions taraudent de plus en plus le quidam marocain qui voudrait avoir des réponses nettes et simples sans avoir à plancher sur des livres savants intellectuellement hors de sa portée…Le quidam marocain voudrait avoir des réponses de la part de gens qu’il considérerait désintéressés et dévoués à la religion. Des gens sincères…Va-t-il alors poser ces questions à monsieur Mustapha Ramid (celui là même qui est venu au secours des diplômés chômeurs qui se faisaient matraquer par la police devant le parlement…/Al Jarida al Oukhra n°41 du 21 au 27 novembre 2005 p17), à monsieur Ahmed Rissouni (qui a demandé à bénéficier du départ volontaire des fonctionnaires civils de l’administration…/ Al Jarida al Oukhra n°43 p32) ou à monsieur Abdeslam Yassine ? Ou alors à monsieur Saâd Eddine Othmani ? Répondront-ils ? Le quidam marocain a mal à La Religion et monsieur Ahmed Taoufik (le ministre des affaires islamiques, ex allié du cheikh Yassine dans la zaouïa boutchichiya) qui ne communiquerait pas assez semblerait loin de pouvoir ou de savoir le rassurer.
Par ailleurs, le quidam marocain se demande aussi comment est-ce que certains Marocains en sont arrivés à inclure les ouléma de l’Islam et aussi la chariâa dans leurs sujets de rigolade ? Monsieur Hassan Hamdani fait partie de ces Marocains là. Voici quelques-uns de ses propos tenus dans le magazine Telquel n°197 du 29 octobre au 04 novembre 2005 :

« En Arabie Saoudite, le loisir se fait rare le dimanche. C’est le jour du seigneur des autres, les ouléma n’ont rien à faire à part se lisser la barbe en regardant le match dominical…L’oisiveté étant la mère de tous les vices, ils se sont empressés de dégainer une fatwa…Ils ont revu de fond en comble les règles laxistes du football…le carton jaune et rouge ont été décrétés hérétiques, car pas assez édifiants pour le méchant défenseur qui a fait mal à son prochain. Désormais, les fautes devront être jugées selon la charia. Si le goal est déclaré coupable d’obstruction, faut-il lui couper la main, puis procéder à son remplacement ? Ou le remplacer et l’amputer après ? Sur ce point litigieux du règlement, les trois ouléma se concertent toujours…»

Et, dans Telquel n°198 du 5 au 11 novembre 2005 le même Hassan Hamdani écrit :

« Ramadan est fini. Fidèles à un romantisme désuet, les sages ont fait leur partie de cache-cache annuelle avec le clair de lune. Vu ? Pas vu ? …L’Aïd, forcément ça s’arrose. …Dieu est plus digeste noyé sous beaucoup d’alcool. …on leur a tellement rabâché 30 jours durant que Dieu était partout qu’ils ont pris le message au pied de la lettre. Ils cherchent dans le vin d’autres vérités et God dans une boite branchée de Marrakech comme au fond d’un bar minable…»

Ce sont là les propos d’un journaliste qui vit peut être de sa plume, et qui doit par conséquent garder son emploi et pour ce faire plaire à son employeur…Quel serait donc ce nouveau diktat de cette presse ineffable (que certains désignent de presse privée) qui ne semble pas savoir que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ? Mais, tout de même, être obligé de faire le bouffon à ce point…Monsieur Hassan Hamdani est-il obligé de faire le ‘beau’ comme s’il nous venait directement de Norvège bien qu’il soit, à tout point de vue, profondément ancré dans ses origines arabo-musulmanes…? Tiendrait-il les mêmes propos s’il était payé par un organisme véritablement neutre ? Monsieur Hassan Hamdani ne devrait pas rire de ce qui a trait à l’Islam mais de ceux qui en veulent à l’Islam, c’est cela qui serait rigolo. Quant aux ouléma, monsieur Hassan Hamdani pourrait tout aussi bien traiter de leurs points de vues tout en les respectant, mais avant il devrait peut être lire et bien comprendre le Coran et la Sunna…
Cependant, entre temps et malgré tout, l’identité musulmane est de plus en plus consolidée dans les pays arabes :

« Le phénomène du hijab (voile islamique) se répand dans les milieux des tunisiennes après son interdiction. Le chef de l’Etat Zine al Abidine Ben Ali a désormais pour beau-fils l’un des jeunes tunisiens islamistes qui a imposé le voile à son épouse, la fille du président laquelle a été imitée par la majorité des femmes tunisiennes après que le président n’eût pas pu interdire à sa fille d’exécuter les ordres de son mari » (Al Ousbou’ Assahafi n° 371/808 du 21 octobre 2005 p8)

Au Maroc par contre, l’agacement est à son comble. L’honneur des Marocaines est plus que jamais bafoué par ceux là même qui occupent la Palestine :

« …en août dernier un réseau favorisant l’exode des jeunes filles marocaines vers Israël via des intermédiaires basés en Egypte a été démantelé, de même qu’il a été enregistré l’arrivée en Israël via l’Egypte d’environ quatre vingt (80) filles des régions de Béni Ahmed et Settat et aussi issues de quelques villes du Nord…La plus part du temps ces filles sont délestées de leurs papiers et sont assujetties au travail dans des conditions horribles et elles ne perçoivent qu’un salaire dérisoire…les filles qui osent s’opposer à ces dispositions sont battues et violées jusqu’à ce qu’elles obtempèrent. Ces filles sont détenues dans des appartements et des instituts de massage, et elles subissent dans la plus part des cas un contrôle continu et elles ne maîtrisent pas leurs horaires de travail…Le plus souvent, sous la contrainte psychologique et matérielle ces filles (Marocaines) tombent dans la prostitution sous la pression des agents juifs… » (Assahifa Al Maghribiya n° 05 du 14 au 20 octobre 2005)

En résumé, il s’agit là de Marocaines qui se prostituent en Israël, le pays qui a usurpé et spolié la Palestine ! Et les Marocains dans tous ça ? Qu’ont ils fait de leur fierté ?
En marge d’un certain sommet ayant eu lieu en Tunisie, le Premier ministre marocain monsieur Driss Jettou (qui avait par ailleurs adressé un discours à cette occasion devant 8000 chaises quasi vides…! Voir Al Ousbou’iya al Jadida n°52 du 24 au 30 novembre 2005 p3) s’est rendu en catastrophe à Tunis et a demandé à rencontrer le ministre israélien des affaires étrangères en tête-à-tête mais ce dernier aurait rejeté la demande du Marocain pour faire plaisir à sa maman qui voulait faire du tourisme ! (Al Ousbou’ Assahafi n°376/813 du vendredi 25 novembre 2005 p6)

« …les autorités policières au Cameroun ont envoyé une note officielle concernant l’activité d’un réseau marocain de prostitution dans la capitale Yaoundé. Cette note, qui a été envoyé via l’ambassade du Maroc, informe que le chef de ce réseau est une femme marocaine originaire de Mohammedia qui œuvre à embaucher des jeunes filles marocaines prêtes à pratiquer le sexe collectif en faveur d’éminentes personnalités dans la capitale camerounaise… » ! (Assahifa Al Maghribiya n° 05 du 14 au 20 octobre 2005)

« …le ministère des affaires étrangères marocain a finalement reçu des plaintes de la part de quelques ambassades des pays arabes, à savoir le Sultanat d’Oman, le Bahreïn, la Syrie et la Jordanie concernant des femmes marocaines qui s’adonnent à la prostitution dans ces pays… » (même source)

Et, que dire de l’horrible « information » venue dans Assabah n° 1762 du 06 décembre 2005 à la page 18, plus précisément dans la chronique de Rachid Nini ce journaliste très loué par ses lecteurs qui se compteraient par dizaines de milliers…?
Que répondre à tout ça ? Faut-il se faire ‘l’avocat du diable’ ou adopter la politique de l’autruche en s’alignant exclusivement sur la dernière phrase du numéro 05 du magazine arabophone Assahifa Al Maghribiya qui fini par cette interrogation :

« …Est-ce qu’il existe vraiment un pays nommé Maroc ? » ?

Comment nos deux ministres des affaires étrangères et nos deux ministres de l’intérieur (novembre 2005) occupent-ils leurs journées…? Comment veulent-ils qu’un Marocain lambda ne soit pas séduit par certains discours radicaux ? Comment veut-on qu’un Marocain lambda ne prête pas l’oreille au président iranien Ahmadi Najad qui a déclaré que l’Etat hébreu devrait être rayé de la carte ? (Voir point de vue de Rachid Amdali dans Al Ousbou’Assahafi n°376/813 du 25 novembre 2005 p11) Que peut attendre le Marocain lambda d’un parlement (le parlement marocain compte environ 600 élus comme en Inde, sauf que l’Inde a dépassé le milliard d’habitants…) dont le président de la chambre des ‘représentants’ (Abdelouahed Radi) aurait commis sans aucun scrupule les déclarations suivantes:

« …c’est le peuple qui est la cause de l’égoïsme de l’élite politique !! …On ne peut pas couper les salaires des parlementaires qui s’absentent parce que nous n’avons pas prouvé des cas ?!?…L’absence des parlementaires n’influence pas sur le cours des évènements !!! … » ? (W. Mounir de Témara / Tribune libre p15 / Al Ousbou’ Assahafi du 11 novembre 2005)

Un parlement quasi vide le jour du vote du budget de l’année mais qui adopte quand même la loi de finance…!
Que peut-on attendre d’un gouvernement qui compte des ministres sans travail ? Que peut-on attendre de responsables nommés selon les humeurs des uns et des autres…? Qui rendra leur honneur à tant de Marocains et tant de Marocaines… ? Qui ? Que peut-on attendre d’un Premier ministre (monsieur Driss Jettou) qui fait l’objet de cette information dans l’hebdomadaire du peuple Al Ousbou’ Assahafi n° 376/813 du 25 novembre 2005 :

« Un grand différent a opposé le Premier ministre Jettou et le président de la RAM Berrada. Berrada avait procédé à la saisie de deux avions appartenant à la société française ‘Horizon’ parce que la dite société n’avait pas versé à la RAM 800 millions comme montant de dettes dues. Mais le Premier ministre Jettou, en tant que président général de la RAM, est intervenu en faveur de la société française et a ordonné par le biais du ministre du transport la levée de la saisie sur les deux avions malgré le refus de Berrada. Les deux avions s’envolèrent…et avec elles les 800 millions de dettes dues au Maroc, et quelques heures après leur décollage la société française a déclaré faillite. » !?

Le Premier ministre marocain sera-t-il appelé à rendre des comptes sur cette grave affaire ? Une instruction sera-t-elle ouverte ? (Jusqu’au 23 décembre 2005 la société ‘Horrizon’ n’avait pas encore honoré ses dettes envers la RAM)
En attendant, certains Marocains perdent de plus en plus tout sens de la dignité :

«Nom d’emprunt Fares, né en 1974, chômeur actuellement, désire se marier avec une fonctionnaire ayant un revenu fixe et possédant un logement… Adil, âge 39 ans, profession instable, désire se marier avec une femme bien élevée qui possède un logement, qu’elle soit veuve ou divorcée ne compte pas… »(Annahar Al Maghribiya n°458 du samedi-dimanche 19-20 novembre 2005 p9)

Tous ces Marocains que l’on aurait délesté de tout sentiment de virilité et de galanterie, puisqu’ils affichent désormais sans gêne vouloir que leurs éventuelles futures épouses subviennent à leurs besoins matériels, seraient en fin de compte ceux auxquels la nouvelle Moudawana aurait profité le plus… !? Ces Marocains qui penseraient que les 20.000 victimes (vingt mille) qui seraient morts noyés dans le détroit de Gibraltar en tentant de fuir la pauvreté, l’exclusion et le chômage seraient incommensurablement plus nombreux que ceux qui seraient tombés pendant la résistance à la colonisation… (Voir l’éditorial d’Ali Anouzla dans Al Jarida al Oukhra n° 41 du 21 au 27 novembre 2005 p2) Ces Marocains auxquels l’ont aurait fait perdre tous sens de patriotisme n’auraient plus aucun sens de la dignité. Ces Marocains là, La Patrie les aurait perdus et ne pourrait pas compter sur eux le cas échéant…
La vérité est que la cause de la déchéance de la scène politique au Maroc avec tout ce qui s’en suit comme incidences catastrophiques sur le double plan économique et social n’est autre que cette peur injustifiée de l’Etat face à la vague islamiste avec son corollaire de réactions impulsives…L’Etat doit s’ouvrir sur toutes les tendances islamiques afin de mieux les contenir sans jamais rentrer dans une logique de confrontation. Pour cela, l’Etat doit monopoliser le discours non pas à coup d’évocation de l’article 19…mais grâce à une bonne volonté et un travail de fond sincère et courageux plus fédérateur que mille articles de lois réunis, finalement contestés un jour ou l’autre ne serait-ce que par une minorité…Au Maroc, ce n’est pas l’article 19 de la constitution qui permet à la monarchie de tenir, cela est plutôt dû à des considérations historiques, sociologiques mais surtout religieuses…De toute façon, l’Amérique n’obéit qu’à ses petits intérêts. Aujourd’hui nous sommes ses amis. Mais qui sait si demain l’intérêt de l’Amérique ne sera pas de nous avoir comme ennemis ? Le cas échéant, nous devrons être unis car le Maroc aura alors besoin de tous ses enfants…Anticipons donc, l’Islam est la seule solution parce que cette religion qui est la notre n’exclut personne…"

La première partie est au [www.activcontact.com]
l
10 mai 2006 13:56
Citation
le citoyen a écrit:
Mais moi je comptais sur vous pour la synthèse..
Jusque là il y a une centaine de visiteurs et zéro synthèse..
l
11 mai 2006 22:33
Personnellement et tout compte fait, je trouve ce livre très positif malgré tout..
l
13 mai 2006 17:33
...monsieur Benmoussa, le ministre de l'intérieur, aurait-il lu ce livre..?..
l
13 mai 2006 23:46
...Alors, les Marocains et les Marocaines..pas de commentaires..? Le Maroc doit évoluer..quand même..!
l
16 mai 2006 18:36
Qui invitera l'auteur, Sitail ou Benali..ou Al Jazeera..?..
l
16 mai 2006 18:36
Qui invitera l'auteur, Sitail ou Benali..ou Al Jazeera..?..
l
16 mai 2006 18:36
Qui invitera l'auteur, Sitail ou Benali..ou Al Jazeera..?..
l
17 mai 2006 12:50
Encore faudrait-il savoir quelle chaine regarde monsieur le ministre..
t
17 mai 2006 16:27
ton sujet est très longsad smiley(
l
17 mai 2006 20:53
Laissons tomber dans ce cas..
l
8 juin 2006 16:59
y
8 juin 2006 17:18
tu compte que qq vate repondre, sur ce méga-journale!

je ne pense pas!

en plus je te vois parler a toi meme! c pas bien comme ca!*

ca va mal finir!
l
8 juin 2006 18:02
Ha,Ha,Ha,Ha...
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