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piducas a écrit:
Le cas de Hajar Raissouni dépasse le simple fait divers. Les ingrédients d’une machination aux relents politiques sont manifestement réunis, tant dans les circonstances de son arrestation que par son pedigree qui la désigne comme cible potentielle. La jeune journaliste de 28 ans, connue pour son activisme notamment en faveur du Hirak rifain, est la figure montante d’un journal connu pour ses liens avec certains milieux islamistes, notamment en cheville avec l’aile réfractaire du Parti de la justice et du développement (PJD). Son fondateur, Taoufik Bouachrine a été lui-même condamné à 12 ans de prison dans une sombre affaire de mœurs, que certains estiment n’être que le prétexte d’un règlement de compte politique…
Hajar Raissouni, qui n’a pas d’appartenance politique affichée, est aussi la nièce d’Ahmed Raissouni, idéologue du Mouvement unicité et réforme (MUR), matrice du PJD, proche du Qatar et dirigeant de l’Union mondiale des oulémas musulmans connu pour ses critiques acerbes à l’endroit de la Commanderie des croyants, pilier de la légitimité de la royauté au Maroc. Fait à souligner, celui-ci s’est fait remarquer lors du débat sur l’avortement en 2015, s’opposant à tout allégement des conditions drastiques à sa légalisation…
Comme pour les affaires précédentes, celle de Raissouni, manifestement montée, est étalée en place publique pour démontrer l’incapacité des tenants de l’islam politique à se conformer à une vision claire de ce qu’ils entendent par « référentiel islamique ». Mais le plus préoccupant est que le procédé pour établir leurs contradictions et souligner l’indigence de leur projet d’ordre moral de façade est symptomatique des atteintes à la vie privée et aux libertés individuelles de la part des appareils de l’Etat à des fins de vengeances politiques.
TSA