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Le Maroc de Hadja Rkiya
E
20 janvier 2012 16:28
Hadja Rkiya est une grand-mère âgée de 71 ans, elle porte un tatouage sur son menton et un autre sur le front caché par ses rides qui témoignent d'une longue expérience de la vie de plusieurs époques. Elle ne connaît rien dans la stratégie politique, économique et financière des grands de ce monde, mais elle a une vision assez intéressante de la vie au Maroc et du système politique en place. Elle a une connaissance très pertinente de l'histoire du Maroc et une autre vision du Maroc que celle de Hadj Abbas El Fassi, le pire premier ministre de l'histoire politique du Maroc, et qui préside actuellement le gouvernement marocain.


Pour Hadja Rkiya, aujourd'hui Assiba, l'anarchie, règne au Maroc au niveau familial, social, administratif, économique et politique.


Les jeunes : chicha, hchicha et ghabra…Assiba hadi
Avec un regard doux, Hadja Rkiya ne cache pas son indignation contre le comportement des jeunes, surtout des jeunes filles. " Elles sortent nues dans la rue leur pantalon couvre à peine la moitié de leur fesses !! " " Ce n'est pas normal de voir une gamine de 14 ans se comporter ainsi".
Pour Hadja Rkiya, c'est la faute des parents: " ils se taisent, ils acceptent tout, ils tolèrent tout, aucune limite…il y a même des parents qui encouragent leurs filles …, il n y a plus de retenue même chez les femmes mariées. Mounkar hada". " Elles regardent des filmes dégoûtants …, Internet et fixent des rendez-vous avec le portable ".


Et les garçons Lalla Rkiya ?
Ils sont perdus, ils se droguent et pour avoir de l'argent pour se procurer de la drogue, ils agressent les gens dans la rue et en plein jour , ils volent, ils sont armés de sabres, je ne porte aucun bijoux sur moi quand je vais faire une course". " Je ne peux même pas laisser sécher mon linge sur le toit de la maison". " Tout le monde se drogue même les filles avec la Chicha, l'hchicha et lghabra… wa assiba hadi "


L'administration c'est la mafia
Hadja Rkiya est révoltée aussi contre l'administration, " c'est une bande de mafieux de chaffara, je connais bien comment ils fonctionnent. Pour obtenir un document, ils te disent tous la même chose, mais je sais qu'ils veulent " tadouira ", sans bakchich tu ne peux rien obtenir ". " A l'époque de Hassan 2, les fonctionnaires avaient un peu peur, mais avec le roi actuel, ils n'ont peur de rien. Avec tadouira tu peux tout avoir et tout faire ".


Le coût de la vie, c'est Jahannam (enfer)
Hadja Rkiya se souvient des années où elle nourrissait ses cinq enfants avec un 100 DH pendant une semaine. " Aujourd'hui, tout a augmenté, la viande de mouton coûte 70 DH/kg et le poisson est inabordable ". " Au marché, je vois une variété de poissons, mais je ne les ai jamais goûtés. Je n'achète que les sardines en été, car en hiver le prix du poulet est inférieur à celui des sardines". " Nous avons beaucoup de mers au Maroc mais je ne comprends pas pourquoi le poisson est si cher? ".


" Ah waldi, , koulchi, tout a augmenté, l'eau mais aussi l'électricité. Aujourd'hui je vis seule, mais je paie plus qu'à l'époque où mes cinq enfants vivaient encore avec moi, Jahannam awaldi". Au niveau des transports je ne prends que le bus, car je sais que je vais payer le même prix. Avec les taxis, on me demande toujours des prix différents pour le même trajet. Ils croient que je ne connais pas les prix ".


Deux millions le m2 de cailloux
" A Tamaress, (cote de Casablanca), il n y a que des terrains vagues couverts des roches, mais le m2 coûte deux millions de centimes ".
En dépit de ses 71 ans passées, Lalla Rkiya demeure lucide et forte en calcul, elle ajoute : " Pour 100 m2, il faut débourser 200 millions pour un terrain plein de cailloux !. Il faut ajouter le coût de la construction. Où est-ce qu'ils trouvent tout cet argent ?! "


Musulmans du vendredi
Hadja Rkiya a un regard critique sur le comportement de la population, elle constate un décalage flagrant entre les valeurs authentiques et théoriques de l'Islam et la pratique quotidienne des musulmans. " Ils font le pire toute la semaine et vont à la mosquée le vendredi pour demander pardon à Allah, ce sont des Mounafikines (hypocrites)". " Les européens sont les vraies musulmans, ils font correctement leur travail, ils sont serviables, honnêtes, efficaces et modestes. Ils ne leurs manquent que " Achahada ".




Les have et les have not
Eh bien Awaldi, c'est tout ce que je peu te dire, au Maroc ceux qui ont vivent bien et ceux qui n'ont rien survivent comme ils peuvent, c'est cela notre vie…Allah ikoun maakom.
Barak allah oufik Lalla Hdja Rkiya


Hatimi
k
20 janvier 2012 19:06
Pour al Haj Kaddour, Hadja Rkia, dit certaines vérités, cependant son problème, c'est qu'elle généralise,schématise et se réfère seulement à ce qu'elle sait, entendu par ouïe-dires, aigrie certainement, focalisant sur la partie vide du verre, celle que l'on veut entendre et médiatiser.
Lui de son coté se souvient qu'au lendemain de l'indépendance, la pauvreté et l'ignorance était répandue, que les femmes mourrait en couche, que l'agriculture faute de barrages était totalement soumise aux aléas de la pluie, de la culture "bour", une pluie, capricieuse, qui tardait et déformait le ventre des enfants, signant sécheresse et famine. Les gens marchaient nus pieds, la balgha ou chaussure sous l'aisselle, en économes avertis, au bord de routes encore caillouteuses.
Les femmes portaient sur leurs dos d'immenses fagots de bois ou d'herbe, quand ce n'était pas un enfant, et sur la tête de lourdes cruches d'eau. Les jeunes étaient généralement désœuvrés et en guenilles s'adonnant au rythme des saisons à des tâches héritées, dès la naissance, de père en fils, de mère en fille. Les horizons limités à cette portion d'espace qui ne menait nulle part. Le khamès attendait la maigre récolte, et toute la chaumière, la région attendait avec lui.
Il se souvient aussi de l'enthousiasme du peuple libéré, pas encore des colons, mais déjà des "protecteurs", de cet espoir en un avenir meilleur, de cet exode massif vers les villes, de ces bidonvilles éclairés à la lampe à pétrole lampant, qui jaillissaient, confinant sueurs et odeurs, autour de la seule fontaine toujours occupée.
L'ère de l' indépendance dans l'interdépendance s'amorçât, livrant cet état d'esprit communautaire à l'individualisme effréné importé. Chacun pour soi ...
Vint alors le temps de la mobilité, Hadja Rkia encore jeune, débarqua à Casa, et eut seulement cinq enfants pour rester dans la moyenne, se gaussant de celles qui en avaient jusqu'à douze, signant une explosion démographique, alors que la mortalité se soumettait à la médecine, accompagnant l'exode rural. Il a vu le Maroc se construire, changer ....
Suite au prochain épisode ...

Mais qui est Hadj Kaddour, qui est Hadja Rkiya, qui est Hatimi, qui est Emma peel ?....



Modifié 5 fois. Dernière modification le 21/01/12 18:29 par kchachbi.
E
20 janvier 2012 19:14
Salam Kchachbi,

Qui est qui n'a pas d'importance c'est juste comment les anciens peuvent percevoir les choses à un moment donné.
Juste une petite histoire ....un point de vue rigolo...triste parfois...
certaines choses changent d'autre pas...
k
20 janvier 2012 20:16
Salam Emma peel,
Effectivement triste, car les acteurs sont parties-prenantes de leur sort.
Ce jour je me suis baladé dans un quartier de haut standing, ce qui frappe c'est le contraste en les pauvres ouvriers humbles et les villas d'une opulence indécente et arrogante qu'ils construisent, dont quelques unes malgré l'étalage d'un luxe insolent portent parfois un mauvais goût en signature d'un arrivisme affairiste, Des meurtrières en guise de fenêtres au pays du soleil.
Reste la même interrogation : d'où provient cette richesse en abondance ?
La réponse est simple, l'inégalité dans la redistribution des richesses : quand l'ouvrier se contente de son maigre salaire, l'architecte encaisse jusqu'à 6% du coût de la construction en cas de suivi.
Les classes sociales selon Karl-Marx-Hadja-Rkia se réduisent à deux, l'une instruite et combinarde, l'autre inculte et résignée.
En fait il y a émergence d'une classe moyenne, importante, très diversifiée allant du petit fonctionnaire à l'avocat sans causes, chômeur à temps partiel, C'est l'écart des revenus qu'il faut réduire, sans casser l'enthousiasme des promoteurs et entrepreneurs qui tirent la charrue, depuis l'indépendance, car on ne pouvait, alors, répartir la charge fiscale sur les autres démunis, l'informel évasif, l'artisanat au forfait ou l'agriculture exemptée.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 20/01/12 20:19 par kchachbi.
 
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