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Mon mari souffre et consomme de l'alcool
17 novembre 2014 02:12
Wa 3alaykum as-salâm Niwssa,


Avant toute chose... Allah yirda 3lik... Pour l'amour, la patience et la compréhension dont tu fais preuve à l'égard de ton époux.
Puisse-t-Il te donner encore plus de force et d’endurance que tu n'en as déjà pour continuer à l'aider, le soutenir... Lui Seul sait combien ton époux souffre intérieurement.
Puisse-t-Il apaiser l'esprit de ton mari, et lui faire retrouver une paix intérieure inshâ'llah.


Ton mari est en grande souffrance psychique. Alors, le meilleur conseil qu'on puisse te donner, et la meilleure chose que tu puisses faire pour l'aider, c'est de diriger ton mari vers un spécialiste de la psyché : un psychologue.

Parce qu'au vu de ce que tu racontes, je doute qu'il ne s'agisse "que" d'une affaire de deuil. C'est bien plus profond, bien plus grave encore, malheureusement.

On dit souvent lors d'un deuil qu'il faut laisser au temps le temps de faire son travail afin d'apaiser la douleur et la souffrance de la perte. Elles s'atténuent, lentement, petit à petit, à mesure que le temps passe... Le temps est un allié...

Or, tu vois bien que pour ton mari, le temps rend les choses encore plus difficiles. L'accident est survenu il y a 10 mois. Et depuis deux mois, ton mari se noie littéralement dans l'alcool.
A mesure que le temps passe, la douleur et la souffrance ne s'atténuent pas. Bien au contraire. Elles se font encore plus persistantes, encore plus présentes. Tellement présentes, qu'il lui faut les oublier pour tenir, continuer à survivre.

Alors, oui, ton mari souffre. Ton titre est juste. A ceci près qu'il ne "consomme pas de l'alcool". Non. C'est plus pernicieux encore. Ton mari oublie, s'oublie et survit en noyant, chaque jour un peu plus, sa souffrance dans l'alcool. Voilà qui est bien différent.

Niwssa, ce que ton mari a vécu il y a 10 mois, est certes un terrible drame à nos yeux. Mais c'est d'abord et surtout un trauma à ses yeux.

Alors, dirige-le vers un psychologue. Le plus tôt sera le mieux. Le temps ne joue pas en sa faveur. Il joue contre lui. Parce que plus le temps passera, et plus il s'enfoncera. Plus le temps passera, plus il s'enlisera dans sa souffrance, dans ses cauchemars, dans son mutisme, et dans l'alcool.

Sans doute te sera-t-il difficile de le convaincre d'aller consulter, sûrement qu'il lui faudra un peu de temps pour franchir la porte d'un psychologue. Pourtant, c'est nécessaire. C'est ce dont il a grandement besoin.

En attendant, ce qu'on peut peut-être faire pour toi ici, c'est de t'aider à le comprendre. A mieux le comprendre. Et t'aider à le soutenir. Et t'écouter, toi, si tu en ressens le besoin.

W Allah yjib li fiha kheir inshâ'llah.
17 novembre 2014 02:15
Citation
niwssa a écrit:
Son grand frère avec qui il était très très proche est mort brutalement il y a maintenant 10mois Allah y rahmo, et je crois qu'il accuse le contre coup, c'est une grande épreuve et je le soutient au maximum, il a assisté à la scène d'accident et donc tout vu, il en fais des cauchemar la nuit.


Niwssa, tu ne nous donnes que très peu de détails sur l'accident, sinon que ton mari y a assisté et qu'il a "tout vu".
Peut-être pourrais-tu nous parler de l'accident...
Comment est-ce arrivé ? Combien de morts ? A qui la responsabilité ?
Tu dis que ton mari a "tout vu". A-t-il seulement "vu" ou a-t-il aussi "vécu" l'accident ? Était-il avec son frère dans la voiture ? Qui conduisait ? Auquel cas, a-t-il eu des séquelles physiques ou en est-il sorti indemne ? Son frère est-il mort sur le coup ou a-t-il succombé à ses blessures ?

Ce n'est pas par curiosité malsaine de détails glauques que je te demande cela. C'est seulement pour pouvoir mieux comprendre l'impact de l'accident sur lui. Le contexte est toujours déterminant.

Mais, tu n'es pas obligée de répondre. Tes quelques mots suffisent à expliquer le trauma.
s
17 novembre 2014 02:23
Salam aleikoum ouhkty

Ne demande conseille à personne crois moi, la meilleure des réponses sera donner par Allah Azzawajel.
Il n'y a pas de secret Allah est le plus grand, donne lui et il te donnera.

Ton mari est dans une impasse ne le braque pas cela servirait à rien mais petit à petit fais lui des rappel et surtout empêche le de sortir non pas en lui dissant NE SORT PAS ! mais en lui disant que tu voudrais passer plus de temps trouvé plein de chose à faire avec lui jusqu'à qu' il arrive à oublier la mort de son frère Allah y rahmo.

Dis lui qu' on APPARTIENT TOUS A ALLAH ET NOYS RETOURNERONT TOUS VERS ALLAH.
NE lui trouve pas des excuses sa serait l'enfoncer aide le avec la religion ces le meilleur remède.x
17 novembre 2014 03:25
Je vais d'abord humblement tâcher de te faire pénétrer la psyché à la logique déstructurée de ton mari, afin que tu puisses savoir où il s'est arrêté de vivre, et comment il tente de survivre à l'heure actuelle.

Je vais essayer d'être la plus claire et la plus compréhensible possible. Navrée, si cela te semble "théorique".

Mais, c'est pour que tu comprennes mieux ce qu'il se passe dans la tête de ton mari, sans qu'il ne dise rien, et sans qu'il ne montre rien. Parce qu'un traumatisme, ça ne se voit pas. Ca ne s'entend pas. Ce ne s'exprime pas. Ça ne se raconte pas. Ça ne se partage pas. Tout simplement parce que celui qui le vit et qui est en plein dedans, n'en a pas lui-même conscience. N'a pas le recul nécessaire pour se comprendre lui-même. N'a pas de vision claire sur lui-même pour tisser les liens entre les événements et les conséquences. Entre le trauma et le traumatisme. Ce sont ses comportements, gestes et attitudes qui parlent pour lui. On pourrait appeler ça le "langage traumatique". Langage qu'il nous faut traduire...

Niwssa, un trauma, c'est un événement qui change et bouscule violemment le cours d'une vie. C'est un événement qui fait basculer le sujet d'un côté à un autre extrême, en un seul instant. Le trauma c'est le point sur une droite qui fait que TOUT change à ce moment précis.

Tiens, je vais essayer de schématiser ça. Visualise la ligne suivante, c'est disons, la ligne de la vie de quelqu'un qui a vécu un trauma :


__________________________ / . . . . . . . . . . _ _ ~ _ _ ~ - - - - . . . _ .. _ -- -- _..__..___-___ →


(La droite bleue continue ___ représente le cours d'une existence "normale".
Le slash rose / représente le trauma, l'événement.
La ligne destructurée noire . . . . - - _ représente le traumatisme (conséquences nombreuses et variables)).




Le trauma, c'est l'événement déclencheur : un accident, un attentat, une guerre, un séisme, un meurtre, une agression, un abus sexuel, la découverte d'un cadavre, des violences physiques et/ou psychologiques, des tortures, assister à quelque chose d'inhumain, d'insoutenable etc.
Le traumatisme, ce sont toutes les conséquences physiques et psychologiques (à court ou long terme) de ce trauma sur l'individu (susceptibles de laisser de lourdes séquelles) : peur, culpabilité, dépression, idées suicidaires, tentatives de suicide, alcoolisme, consommation de drogues ou de psychotropes à haute dose, insomnies, troubles du sommeil, cauchemars répétitifs, maladies, somatisations, troubles alimentaires, prises de risques, conduites déviantes, automutilations, phobies, troubles obsessionnels compulsifs, crises d'angoisse, crise identitaire, troubles de la personnalité, rejet de la foi, rejet de la vie, repli sur soi, manque de confiance en soi et en les autres, irritabilité etc, etc, etc.


Bref, retiens qu'un trauma, c'est une "cassure" dans la ligne à peu près droite d'une existence "normale". Elle la dévie, d'une manière totalement imprévisible, choquante. Ce n'est certes qu'un seul instant, mais un seul instant qui va influencer et modifier profondément le cours de TOUTE une vie, et venir bouleverser TOUTE la vie intérieure d'une personne, TOUTE sa psychée (conscient et inconscient) et TOUS ses repères.

Pour que tu comprennes le lien de cause à effet :

En gros, PENDANT le trauma, cet événement, cette situation terrorisante tant elle est anormale, est vécu sur le coup avec une telle violence que le sujet voit son intégrité physique et/ou psychique menacée, et se retrouve débordé émotionnellement (peur, douleur, panique, paralysie, sentiment d'horreur, incompréhension, sidération, sentiment d'injustice...).

Parce que, confronté à sa propre mort, ou à celle d'autrui, et devant un tel débordement émotionnel, le cerveau se met exceptionnellement, automatiquement et naturellement en mode "survie", et disjoncte, se déconnecte de son sujet et ce afin d'éviter tout risque vital, cardiovasculaire ou neurologique (ce qui explique que devant l'horreur, on reste littéralement paralysé d'effroi, on ne peut agir, se défendre, prendre une décision. Le cerveau ne commande plus les membres. Il y a déconnexion entre la pensée, les mouvements etc). C'est un mécanisme de défense du corps humain, naturel, intrinsèque (sans même que le sujet en ait conscience).

Dès lors, tout est figé. Et tout reste en l'état, comme si la mort était toujours imminente, devant soi.

Si ensuite, APRES le trauma, extérieurement, la personne semble reprendre le cours des choses, avancer, continuer à vivre malgré tout, même si triste, même si en souffrance, sache qu'à l'intérieur il n'en n'est RIEN. RIEN. La psyché de la personne s'est arrêtée, figée à l'instant T : Trauma.
Et sa vie psychique (déjà fortement bouleversée) va lentement, trèèèèss lentement reprendre, mais reprendre SUR le trauma et se re-développer SUR le trauma, ce qui, à mesure que le temps passe, aura des conséquences (qui donnent un traumatisme) CATASTROPHIQUES qui laisseront de graves séquelles, si le sujet n'est pas pris en charge psychologiquement.

Pourquoi ?

Parce que le cerveau (qui pendant le trauma s'est déconnecté, a disjoncté) n'a pas pu digérer normalement l'événement, n'a pas pu l'intégrer convenablement pour le transformer en souvenir et le classer. L'événement traumatique est resté bloqué dans la mémoire "tel quel". C'est d'ailleurs ce qu'on appelle la mémoire traumatique. Et cette mémoire traumatique lorsqu'elle s'allumera, se remettra en marche, va repasser le film du trauma inlassablement.

Des jours, des mois, voire des années après, le trauma est toujours là, dans la mémoire de celui qui l'a vécu avec la MÊME intensité, toujours aussi figé, toujours aussi réel. C'est comme avoir dans la tête systématiquement le film du trauma qui défile devant les yeux avec toutes les émotions, les sensations, les douleurs, les bruits, les odeurs, les lumières, la même impuissance physique, la même paralysie, le même état de choc etc.

Tu comprends donc, Niwssa, quel véritable enfer c'est de se "souvenir" du trauma. Parce que justement, le trauma bloqué dans la mémoire, n'est pas un souvenir. Un souvenir est nécessairement quelque chose de passé, quelque chose qu'on a vécu, qu'on a laissé partir, qu'on a digéré et qu'on a stocké dans le disque dur de la mémoire. Quelque chose duquel on est émotionnellement et consciemment détaché.
Or, dans la mémoire traumatique, on n'a rien laissé partir, rien n'est stocké, tout est figé, prêt à reprendre "tel quel", comme si on y était encore. Un véritable enfer. Parce que se "souvenir" du trauma, c'est forcément REVIVRE le trauma.

Pour que tu comprennes mieux, je te donne une image : imagine un film d'horreur à la télé et une scène que tu n'arrives pas à supporter, insoutenable. Réflexe : tu fermes les yeux, pour te couper du film et de la scène. Tu ne vois plus rien. Tu appréhendes de les rouvrir, de peur. Tu sais ce qu'il t'attend. Tu les gardes fermés. Et tu laisses le film défiler, avancer, sans que tu ne regardes. Quand tu te sens en confiance, tu les rouvres, pour voir si c'est fini. Tu le fais doucement, tu les entre-ouvres d'abord.
Imagine-toi alors qu'à peine les yeux entre-ouverts, la scène reprend pile là où tu les avais fermés, sur la scène d'horreur. Le film n'a pas avancé, rien n'est passé, tout est figé. Et tu refermes tes yeux, de peur. Et chaque fois que tu vas les rouvrir, tu verras cette scène que tu cherches tant à fuir. Et tu refermes. Inlassablement. Chaque fois que tu ouvres tes yeux, tu as cette image qui ne s'en va pas, et que tu ne sais pas comment faire partir, et que tu ne veux pas affronter. Et tu gardes à chaque fois cette peur, cette appréhension. Alors tu gardes les yeux fermés. Et dans ta tête, tu essaies de faire diversion. Pour ne pas y penser, pour ne pas te rappeler.
L'énorme et importante différence c'est que dans dans ton cas, c'est un film duquel tu es détachée, tu regardes à l'extérieur, et pour ne pas voir la scène, tu fermes tes yeux, tu zappes la chaîne ou tu éteins carrément ta télé. La scène t'était déjà insoutenable alors que ce n'était pas toi qui la vivais réellement. Le trauma, lui, c'est réel, ça a eu lieu, c'est arrivé à la personne même. Et la reviviscence du trauma, c'est à l'intérieur de sa propre tête : aucun moyen de fermer les yeux, aucun moyen d'éteindre son cerveau.

Du coup, ce film d'horreur, cette mémoire traumatique va s'allumer d'elle-même chaque fois que quelque chose (même d'anodin) aura un rapport avec l'événement et viendra rappeler consciemment ou inconsciemment à la personne les circonstances du trauma. Pour te donner quelques exemples : une ambulance avec la sirène allumée pour qui a vécu un accident ; un film policier à la télé pour qui a vécu une agression ; une simple caresse pour qui a subi un abus sexuel ; l'eau pour celui qui a réchappé à un tsunami ; un pétard en plein 14 juillet pour qui a connu la guerre etc, etc, etc.
Parfois, il suffit d'un rien.

Toutes ces choses qui ont un rapport de près ou de loin avec le trauma, toutes les personnes qui lui rappelleront cet événement, le sujet va inconsciemment les fuir, les éviter. Parce que trop douloureuses, mais surtout parce qu'elles risquent de lui faire revivre le trauma qu'il cherche à fuir et de relancer le film "tel quel".

Plus destructeur et épuisant encore que la reviviscence du trauma (qui elle est involontaire), c'est penser "volontairement", "de soi-même" au trauma, consciemment, cérébralement seulement : analyser, questionner, vouloir comprendre pourquoi, comment, ce que les choses auraient été sans ce trauma, ce qu'il aurait fallu faire pour éviter ce trauma, ce que le sujet a fait ou n'a pas fait.
Mais c'est également vouloir trouver un sens à ce qui n'en a pas, c'est vouloir en trouver le dessein, c'est tout remettre en question : la vie, les croyances, la foi, Dieu.
Cette remise en cause est obsessionnelle, éprouvante et souvent destructrice, parce qu'elle empêche tout processus de deuil du trauma, tout processus de "digestion", mais aussi parce qu'elle alimente la culpabilité du sujet (je t'en parlerai plus tard).

La mémoire traumatique et tout ce qu'elle comporte s'impose au sujet non seulement en état de veille (lorsqu'il est évéillé) mais aussi et SURTOUT pendant le sommeil : cauchemars.

Voilà, en gros, ce que j'avais à te dire sur le trauma et son impact. Du moins dans les grandes lignes, car, rien n'est ici exhaustif, tout dépend de plein de choses.

En fonction de la nature et de la durée du trauma, en fonction de l'âge de l'individu au moment du trauma, en fonction de son rôle (actif / passif) lors du trauma, en fonction de la personnalité de l'individu, en fonction du temps de prise en charge, en fonction de l'entourage, en fonction des croyances, en fonction de X choses, l'individu développera des conséquences psychologiques plus ou moins graves, temporaires, chroniques, irréversibles...



Pour résumer :

En fait, la mémoire traumatique c'est une bombe à retardement qui s'est logée dans l'inconscient. Et elle ne cherche qu'à exploser dans le champ de la conscience. Elle va tenter par tous les moyens et dès que "l'occasion" se présente de se rappeler à la conscience du sujet qui de son côté essaie par tous les moyens lui-aussi de la contenir, de la repousser.

C'est comme si l'inconscient cherchait à ouvrir la porte de toutes ses forces. Et que le sujet conscient la retenait fermée à tous prix. Chacun lutte contre l'autre.
Dès qu'une faiblesse, une inattention se présente, l'inconscient ouvre la porte. Pour éviter d'ouvrir une brèche, le sujet cherchera à avoir le contrôle sur tout, sera aux aguets.

Enfin, là où l'inconscient a plus de chance de réussir à ouvrir sa porte, c'est lorsque le sujet conscient est endormi... D'où les cauchemars. Et là... Encore... Le sujet revit le tout.

Voilà, en somme, Niwssa, ce qu'il peut se passer dans la tête de quelqu'un qui a vécu un trauma, quelqu'un qui a "vu" et a été confronté à la mort, et dont la vie psychique s'est arrêtée à cet instant T : Trauma.

Comprends-tu mieux à présent comment une telle personne en arrive à changer profondément, ne plus être la même, qu'elle ait des comportements inhabituels, répétitifs et qui s'aggravent, qu'elle apparaisse éteinte, morte, brisée, déséquilibrée, fatiguée ?





Modifié 2 fois. Dernière modification le 17/11/14 04:24 par Sarazinement Vôtre.
17 novembre 2014 04:35
Un dernier mot sur le sujet :

Tu sais à présent que ton mari a vécu un trauma il y a 10 mois : la mort brutale de son frère à laquelle il a assisté. Tu sais que ce trauma a eu des conséquences sur lui, mais aussi sur ton foyer, tu les vois et les mesures chaque jour un peu plus.

Niwssa, ton mari, 10 mois après, développe aujourd'hui un état de stress post-traumatique (ESPT), qui n'est rien d'autre que ce que tu appelles toi "accuser le coup".

Un accident n'est pas quelque chose d'anodin, même s'il n'y a que de la tôle froissée. Dans son cas, c'est pire, il a vu la mort, son frère a perdu la vie. C'est lourd. Très lourd.
Son cerveau a eu besoin de temps pour rassembler la somme d'images, dont tu n'as même pas conscience, et que son oeil, tel un appareil photo ou une caméra, a enregistré. La charge d'adrénaline reçue a été si forte que son corps n'a pas pu tout filtré d'un coup. Il lui a fallu du temps pour que tout se rassemble et que tout se reconnecte. Et maintenant que le tout se reconnecte, maintenant que le film que son oeil a enregistré reprend, lui n'a de cesse que de vouloir l'éteindre tant c'est insupportable, insoutenable. C'est exactement ça qu'il est en train de vivre. Voilà pourquoi c'est seulement bien des mois après l'accident que le choc se déclenche, un choc a posteriori, un état de stress POST-traumatique.

Lors de l'accident, sur le moment, tout s'est passé très vite. Très très vite. Il a été pris de court. Il n'a sans doute même pas eu le temps d'avoir peur. A présent, il revit les choses, mais très lentement. Très très lentement. Et la peur vient maintenant. Au souvenir des images et des sensations.

Ton mari est une espèce de bombe à retardement. Et seul un psychologue qui possède les codes, saura désamorcer la psyché bouleversée de ton mari.

Parce que la mémoire traumatique tant qu'elle n'est pas digérée, tant qu'elle n'est pas affrontée, tant qu'elle n'est pas verbalisée, tant qu'elle n'est pas extériorisée, tant qu'elle n'est pas passée dans le champ conscient, tant qu'un travail thérapeutique n'a pas été fait pour intégrer l'événement traumatique, tant que l'inconscient n'a pas été "nettoyé", le trauma s'imposera à ton mari, lui fera revivre le tout et engendrera une confusion entre le passé et la réalité de l'instant.

Ton mari a besoin de parler, d’extérioriser ce qui le ronge de l'intérieur, de mettre des mots sur ce qu'il couve et fuit. Il a besoin de comprendre, de se comprendre et qu'on le comprenne.
Il a à se recentrer sur lui-même, se reconnecter à lui-même. Il a à s'asseoir avec lui-même, se regarder en face, à explorer son intérieur pour mieux affronter sa souffrance, sa perte, sa culpabilité en terrain neutre où personne ne pourra le juger, le condamner, lui faire la morale.

Pouvoir en parler est pour lui essentiel. Parfois, on est prisonnier de son silence. Comme si ne pas prendre parole rendait moins réel ce qui c'est passé. Mais... Son esprit via les cauchemars notamment, se rappelle à lui.


Faut lui donner le temps... Le temps de s'en remettre...

Tu sais... Ce n'est pas irréversible. Au contraire.

Plein de gens vivent des traumatismes. Plein de personnes voient leur vie changée brutalement, et basculent d'un côté à un autre... Ce point sur la ligne d'une existence qui fait que TOUT change à ce moment précis... Pendant le trauma, chacun réagit comme il peut, selon ses capacités... Mais tous réagissent comme quelqu'un qui se retrouve face à la mort et qui cherche à survivre... Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de faire... Il y a juste un instinct, une pulsion de vie qu'on ne contrôle même pas et qui prend le relais.

Quand le moment du trauma est fini, malheureusement, tout n'est pas terminé dans la tête. Loin de là... On y réfléchit encore, et encore... Et encore... On revit le trauma. Puis on le fuit. Puis on le revit. Puis on le refuit... A force, on se développe des symptômes post-trauma... On continue à survivre, quoi !
Sauf que survivre, c'est difficile et on s'épuise à un moment...
Jusqu'au jour où on voit cette lueur VIE et qu'on a envie alors d'aller voir par-là comment c'est... Il y a des tas d'embûches sur cette route mais... On peut les dépasser un à un pour enfin accéder à cette lueur... Pour enfin revenir à la vie...

Et puis, avec le temps, on surmonte... La vie psychique se reconstruit petit à petit... Enfin... Quand on a la chance d'avoir les ressources intérieures (force, foi, aspirations, rêves à accomplir, buts, objectifs) et extérieures (famille aimante et présente, amis, soutien, psychologue) nécessaires pour surmonter ce drame. C'est à toutes ces ressources qu'il faut se raccrocher pour se remettre, s'en sortir, avancer et se reconstruire... Et vivre.





Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/11/14 04:59 par Sarazinement Vôtre.
17 novembre 2014 04:47
Niwssa, je relisais ton texte. En entier.

En fait, la forme même de ton texte, et la manière dont tu relates votre histoire, explique et expose, ce que j'ai tenter de schématiser.

Relis-toi à la suite (je n'ai rien modifié, sinon effacé quelques lignes), et capte le code des couleurs.



Citation
Sarazinement Vôtre a écrit:

Un trauma, c'est une "cassure" dans la ligne à peu près droite d'une existence "normale". Elle la dévie, d'une manière totalement imprévisible, choquante. Ce n'est certes qu'un seul instant, mais un seul instant qui va influencer et modifier profondément le cours de TOUTE une vie, et venir bouleverser TOUTE la vie intérieure d'une personne, TOUTE sa psychée (conscient et inconscient) et TOUS ses repères.

__________________________ / . . . . . . . . . . _ _ ~ _ _ ~ - - - - . . . _ .. _ -- -- _..__..___-___ →


(La droite bleue continue ___ représente le cours d'une existence "normale".
Le slash rose / représente le trauma, l'événement.
La ligne destructurée noire . . . . - - _ représente le traumatisme (conséquences nombreuses et variables)).


Citation
niwssa a écrit:
J'ai 28ans mon mari a le même âge que moi, nous sommes marié depuis 4ans, nous avons un garçon de 6mois ensemble c'est un grand bonheur pour nous deux alhamdulillah, tout ce passe pour le mieux j'ai rien à dire de lui, il travail, nous vivons dans un appartement tranquille, on fais des sorties restaurants, il me fais des surprises week end en Italie le dernier en date par exemple, il est pratiquant salat mosquée très souvent, c'est un homme bien alhamdulillah.

Certains soir il sort, j'ai aucun problème avec sa, surtout que quand il me dis à quel heure il rentre par exemple 23h minuit il arrive pas en retard il tient toujours ces promesses et moi de même quand je fais une sortie resto avec mes copines, ça nous permet de ne pas être 24/24 ensemble et de voir nos amis respectif.


Son grand frère avec qui il était très très proche est mort brutalement il y a maintenant 10mois Allah y rahmo, et je crois qu'il accuse le contre coup, c'est une grande épreuve et je le soutient au maximum, il a assisté à la scène d'accident et donc tout vu,

il en fais des cauchemar la nuit..

Et donc depuis 2mois environs, il rentre plutard que d'habitude, mais il m'envoie toujours un sms pour me le dire, donc je laisse faire et me dis qu'il a besoin de voir ces potes de quartier plus souvent et plus longtemps. Potes de quartier que je n'apprécie pas au passage car j'ai l'impression qu'il l'influence.

Le problème est que, un soir il est rentré, j'ai remarqué une odeur forte, odeur d'alcool, et les yeux rouge et pupille dilaté, je n'ai rien dis parce que j'y croyais pas, lui qui n'a jamais bu une goutte, et puis c'est arrivé encore 3-4 fois, toujours cette même odeur d'alcool et yeux rouge, ah oui et chewing gum dans la bouche comme par hasard, mais comme il était plutôt normal je n'ai rien dis en vrai je voulais pas y croire j'avoue..

Seulement la semaine dernière, il rentre, j'étais déjà couché, j'entend du bruit inhabituel dans le salon, je me lève et je le retrouve dans le salon à lutter pour enlever les chaussures, complètement déchiré, j'étais choquée sur le moment, je lui ai dis viens te couché sans l'engueuler ou faire mention qu'il a bu, parce que avec l'alcool on ne sais jamais la réaction que la personne peux avoir, j'ai du l'aidé à marcher jusque la chambre, le déshabillé et le mettre dans le lit, la il me dis tu le dis à personne, j'ai dis t'inquiète pas sa reste entre nous, repose toi maintenant.

Forcément le lendemain je lui demande des explications, il ce braque, et refuse de parler et d'admettre qu'il a consommé de l'alcool, esquive le sujet et ne veux plus en parler, je sais qu'il a honte que j'ai découvert qu'il a bu de l'alcool mais je suis sa femme et veux juste l'aidé, j'ai peux être trop insisté il m'a dis ta gueule tu me soule, il m'a jamais insulté mais je passe l'éponge je sais qu'il souffre de la perte de sont frère mais je ne comprend pas pourquoi il consomme de l'alcool. Ce n'est pas sa qui va faire revenir sont frère, et il sais très bien que c'est haram.

j'ai peur qu'il continue de boire, surtout que ces potes de quartier ne sont pas tous dans le din, y'a de bon gros alcoolo fumeur qui ne font rien de leur vie passé 30ans et j'en passe,

je veux réglé ce problème entre nous deux et personne n'a besoin de savoir qu'il bois de l'alcool, mais comment faire il ce braque des que j'aborde le sujet sad smiley

Arrives-tu mieux à le comprendre maintenant ?

Niwssa, si je peux revenir inshâ'llah, j'essaierai de te parler plus concrètement de ton mari. D'expliquer et traduire si possible SES comportements.

Bonne nuit.

17 novembre 2014 16:14
A ta place je lui rappellerai qu'à cause de l'alcool, il peut perdre sa femme et son fils en plus....

en plus dit lui également que son frère, étant décédé, a besoin de DOUAAS pour lui faciliter l'au delà... et non d'un frère alcoolo... DES DOUAAS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
c
12 décembre 2014 17:24
L'alcool est la pire des drogues car il est si simple de s'en procurer !

Je pense que tu dois en parler à un tiers de confiance avant que ça ne devienne une addiction ... parce que sinon, c'est foutu ! :-(
n
12 décembre 2014 17:51
Tu as un très bon comportement avec lui mashallah tu es patiente change pas tu es une perle . Puisse dieu vous faciliter dans cette épreuves .
12 décembre 2014 22:14
J'ai bcp bcp de peine pour ton mari meskine il doit souffrir perdre quelquun de proche dure dure de plus il était là ac son frère encore plus dure , rapel le que la mort est un rapel de allah azawazel et que son frère n'aimerais pas le voir ainsi !
il doit se sentir seul sans son frère du cou il se rapproche de ses amis du quartier ac qui il a grandis kom c'était le cas ac son frère .
j'ai bcp de peine surtout quand il ta dis ne le dis à personne et respect cela c'est ton mari ton allier ne le laisse pas s'enfoncer dans cette souffrance parle ac lui de komen il vie et gère le décès de son frère avec douceur et fermeté aussi arrête de faire la fille qui ne voi pas qu'il a bu
tu es une bonne épouse vue ton histoire machallah moi je lui aurais fais bordel attention ne suis pas mon exemple.hein chaque homme à la femme qui lui correspond à priori moi le mien la douceur sa marche pas bref alors Reste toi mais ne fais pas la l'aveugle non plus miss.
parle ac lui le dialogue est la clef de la réussite comme je dis svt ...nos mari son nos allier et ns le leur !

Inchallah kheir
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