L'émir d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) Abdelhamid Abou Zeid a été tué au Mali par une frappe aérienne française, a indiqué Ennahar TV jeudi 28 février.
Le commandant de la brigade Tariq Ibn Ziyad d'AQMI aurait été abattu en compagnie de quarante autres terroristes lorsque des appareils français ont bombardé un convoi dans la région de Tigharghar, dans le nord du Mali, non loin de la frontière algérienne.
L'annonce faite par Ennahar n'a pas été confirmée par les gouvernements français, algérien ou malien, mais le quotidien El Khabar a indiqué dans sa livraison de ce vendredi que l'Algérie effectuait des tests ADN sur des restes humains remis par les troupes françaises pour pouvoir les comparer à ceux de deux proches d'Abou Zeid.
Abou Zeid (de son vrai nom Mohamed Ghadir) était l'un des leaders les plus dangereux du groupe terroriste, où il occupait les fonctions de commandant sur le terrain de l'émirat du Sahara. Ce ressortissant algérien avait également été le cerveau de nombreux enlèvements visant des étrangers. Sa dernière apparition sur les médias remonte à la fin de l'année dernière.
Ce baron du terrorisme était responsable de la décapitation de l'otage britannique Edwin Dyer en 2009 et du meurtre de l'otage français âgé de 78 ans Michel Germaneau en 2010. L'année dernière, un tribunal d'Alger avait condamné Abou Zeid par contumace à la prison à perpétuité.
Il était apparu pour la première fois en 2003, au sein du Groupe salafiste pour le prêche et le combat (GSPC), le précurseur d'AQMI. Abou Zeid était l'un des principaux lieutenants de l'ancien leader du GSPC Amari Saifi (alias Abderrazak El Para).
"Si la mort d'Abou Zeid est confirmée, ellle constituera un coup sévère porté aux groupes djihadistes qui contrôlaient le nord du Mali avant le début de l'opération franco-malienne appuyée par les forces africaines", selon Taher Ben Thamer, un ancien officier de l'armée.
Il ajoute que "Abou Zeid serait le premier leader du groupe à avoir été tué depuis le début des opérations militaires, ce qui est une indication du succès enregistré par les forces françaises et africaines qui assiègent les groupes djihadistes qui ont pu trouver refuge dans les monts des Ifogas, près de la frontière algérienne."
Le rival du chef Abou Zeid pour la direction d'al-Qaida au Sahara a longtemps été Mokhtar Belmokhtar, militant vétéran qui a laissé derrière lui une longue trace de sang depuis l'Afghanistan jusqu'à son Algérie natale.
Belmokhtar, connu également sous le nom de Khaled Abou El Abbas, ou "Laaouar", s'est séparé à l'automne dernier d'AQMI dans un contexte de conflits incessants portant sur la direction du groupe et de querelles concernant les paiements de rançons et l'argent issu des trafics.
Dans le sillage des clivages au sein d'al-Qaida, Belmokhtar a organisé le siège meurtrier du complexe gazier d'In Amenas en Algérie. Mais Laaouar a échoué et toutes ses cohortes ont été tuées ou capturées, a dit l'analyste Abdul Hamid Ansari à Magharebia.
Une question reste ouverte, celle de savoir si la prise d'indépendance de Belmokhtar face au groupe terroriste a contribué à la fin d'Abou Zeid.
Bien que de multiples agences de médias aient cité le Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA) confirmant la mort d'Abou Zeid, le groupe a expliqué à Magharebia que ce n'était pas le cas. Atai Ag Mohamed, membre du bureau de presse du MNLA, a expliqué que son groupe ne pouvait "ni confirmer ni infirmer l'information concernant la mort du terroriste Abdelhamid Abou Zeid".
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2012-04-06 "Néanmoins, les informations que nous avons obtenues ont été fournies par vingt éléments d'al-Qaida que notre mouvement et les forces spéciales françaises ont arrêtés alors que nous portions secours à une colonne tchadienne tombée dans une embuscade tendue par les djihadistes durant les dernières 48 heures. Actuellement, ces personnes sont détenues par nos soins à Kidal, et ce sont elles qui ont confirmé qu'Abou Zeid avait été tué lors des affrontements avec l'armée tchadienne", a déclaré Ag Mohamed.
Il a ajouté que le MNLA s'était rendu sur le lieu où Abou Zeid est censé avoir été tué et avait retrouvé une tombe, ce qui pourrait indiquer qu'il a peut-être été tué sur les lieux mêmes. Il a également expliqué que le groupe de prisonniers qui avait identifié la tombe d'Abou Zeid était composée d'Algériens, de Mauritaniens et de Sahraouis.
Ce responsable du MNLA a précisé que ces informations devaient être prises avec la plus grande prudence, dans la mesure où elles avaient été fournies par un groupe de terroristes arrêtés dont le but pourrait être de duper les forces françaises et leurs alliés dans la lutte contre le terrorisme, et que cet aveu pourrait répondre à d'autres motifs.
Toutefois, Abou Bakr al-Ansari, anayste touareg et spécialiste de la sécurité, estime que la large diffusion de cette information sur la mort d'Abou Zeid, combinée au témoignage de djihadistes arrêtés et à la découverte de plus de trente tombes, incitent à penser que d'importants leaders d'al-Qaida ont effectivement été abattus. Si l'information se confirme ca sera une victoire pour la France mais aussi pour tout le Sahel qui va se renforcer dans un bloc des etats du sahel et de l'Afrique de l'ouest ou il n'y'aura aucun role .......pour l'Algerie........
Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/03/13 22:49 par derbsultan.
Excellente nouvelle: Ça démontrerait que les preneurs d'otages ne demeurent pas impunis et qu'il n'y a aucun endroit où ils peuvent se terrer comme des rats.
Vus du ciel, ils ne peuvent pas circuler et leur impunité étaient seulement due au fait qu'aucun avion ni drone ne détruisait leurs colonnes de véhicules.
On aurait pu penser qu'il leur était possible de se planquer, mais il semblerait qu'ils sont parfaitement visibles et expulsables.
Si leur fragile réseau de communication et leurs planques sont attaquables, c'est toute la toile d'araignée djihadiste qui disparait.
Sans voies de communication, pas de logistique. Sans logistique, pas d'approvisionnement. Sans approvisionnement, pas d'armes de remplacement. Ces groupes trouvent dans l'armement les moyens de leurs exactions, même ceux qui sont dans les villes.
C'est donc le moment idéal pour éradiquer aussi les groupes qui se trouvent hors du Sahara et du Sahel. On a extrait le cancer, il est temps de s'attaquer aux métastases, y compris hors d'Afrique.
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt.
Les chiens aboient, la caravane passe.
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