ce dessous extrait d'un article de Bernard Monteau ( psychanaliste )
Mais bien sûr qu'il existe des maladies de la foi ! Et je vais vous en citer deux, que vous connaissez bien.
• La première - qui fait assez de bruit, mais qui n'est pas toujours diagnostiquée avec un vrai discernement - ce sont les sectes. Or, que sont les sectes, sinon généralement une intolérance envers l'homme moderne et la modernité ? Il faut une foi bien malade pour, en son nom, décrocher les gens de leur famille et du monde dans lequel nous vivons. Choisir Dieu contre sa femme, contre ses enfants ou contre la société, c'est déjà de l'immaturité spirituelle. Et je le dis haut et fort : une spiritualité qui consiste à rejeter le couple, ou la famille, ou la société dans laquelle nous sommes est un contre-sens absolu. Nous vivons une époque juste et belle, et la spiritualité - quand elle est saine - nous conduit à aimer le monde et notre famille, et non à nous révolter contre. La spiritualité - quand elle est saine - n'est pas intolérante, elle est tolérante, et les voies spirituelles sont des voies de réconciliation. pas des voies de jugement et de séparation.
• La deuxième maladie est celle des intégrismes religieux... Mais n'est-ce pas une maladie qui nous habite tous plus ou moins ? Car elle s'appelle aussi intolérance, non-acceptation de la différence. Là aussi il faut que la foi soit bien malade pour, en son nom, s'opposer avec force contre tout ce qui pense ou vit différemment. Mais vous savez, les divers intégrismes ne font que témoigner d'une méconnaissance générale de l'évolution de la foi. Car l'Histoire nous montre que, depuis quelque temps, l'homme est en train d'achever une certaine maturité de la foi, celle qui allait de pair avec les religions. Regardez comme la foi a évolué au cours des temps. Il y eut d'abord l'animisme, auquel a succédé le polythéisme qui a permis le monothéisme. Aujourd'hui - et c'est peut-être un des remèdes à cette foi en désarroi - il est l'heure de glisser vers une foi non plus religieuse, non plus collective, non plus intransigeante dans la ressemblance, mais vers une foi spirituelle, plus personnelle, permettant à chacun de croire à sa façon et d'avoir droit à son Dieu à soi.
Mais il en existe une troisième : C'est celle des marchands de bonheur facile, vous savez, ceux qui vendent toutes sortes de gadgets ou d'énergies diverses en laissant croire qu'il est possible de se rééquilibrer, d'aller mieux, sans qu'on n'ait aucun travail à faire sur soi. Et il y en a beaucoup, surtout dans l'ésotérisme. Mais c'est une arnaque totale ! Comment peut-on croire qu'un morceau de cristal, un appareil quelconque peuvent donner les résultats d'un chemin spirituel sans travail sur soi, sans route à faire ! Il y a là-dedans un immense leurre de la vie intérieure, et c'est une maladie de la foi au même titre que les deux autres. Une foi saine n'a pas besoin de gris-gris, une foi saine ne se vit pas dans la facilité d'une croyance de pacotille dans tel ou tel gadget des médecines soitdisant énergétiques ou des sorciers de l'ésotérisme. Et aujourd'hui encore plus qu'hier, il est capital de savoir ce qu'est un courant spirituel sain, ne serait-ce que pour savoir le discerner d'entre toutes ces déviances.
chargement...
+ 
