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A 21 ans, ils ont été maîtres des dernières minutes de Kadhafi
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11 novembre 2011 15:06
A 21 ans, ils ont été maîtres des dernières minutes de Kadhafi

Les quatre hommes qui, les premiers, ont débusqué l'ex-dictateur déchu de la Libye, se sont confiés à "El País". Extraits des dernières minutes historiques du despote qui aurait pu être le grand-père de ceux qui ont lui ont porté le coup de grâce.



Citation
Marion Moussadek | 31.10.2011 | 13:05 a écrit:
Ils n’ont pas 30 ans et leur métier est tout ce qu’il y a de plus courant : garagiste, employé dans l’hôtellerie, commerçant ou même étudiant, ils étaient 4 en première ligne à débusquer Kadhafi de la bouche d’égout –une canalisation en fait- dans laquelle le dictateur s’était temporairement réfugié pour éviter d’être pulvérisé par les tirs de l’OTAN qui pleuvaient sur son convoi. Quatre jeunes, dont deux de 21 ans.

«Il est là ! Kadhafi est là !»

«Moi, je l’ai vu en premier, dans la canalisation. A deux mètres de moi», raconte à El País le plus âgé des quatre jeunes, Salem Bakir, 28 ans. «J’étais choqué et paralysé», poursuit celui qui, d’habitude, est vendeur. Il trouve toutefois la force de donner l’alerte : « J’ai saisi le Coran qui était dans mon sac et ça m’a donné la force de crier : «Il est là ! Kadhafi est là !» Le jeune lui aurait alors intimé l’ordre de poser ses armes à trois reprises. Sans succès. «Kadhafi me demandait «Quoi, quoi? Qu’est-ce qu’il se passe?».

En entendant Salem, Omran, 21 ans, saute de la camionnette arrêtée juste au-dessus des canalisations où le despote a été repéré -– El País le qualifie de «satrape», du nom des gouverneurs perses dans l’Antiquité - et se précipite sur le corps ensanglanté du leader qui n’en a plus que le nom. «Je ne sais pas d’où m’est venue la force», raconte le jeune qui, d’habitude, use ses fonds de culotte sur les bancs de l’université. «A l’autre bout de la canalisation, un des 15 soldats levait un bout de tissu blanc (en signe de reddition, ndlr) mais de l’autre côté de la route, à seulement 20 mètres, d’autres soldats kadhafistes continuaient à tirer. Alors je me suis jeté sur Kadhafi et me suis saisi d’un de ses pistolets».

«Cette image me hantera toutes les nuits»

Pendant ce laps de temps, les camionnettes des insurgés arrivent à toute vitesse. Parmi les occupants, Ahmed Ghazal, 21 ans aussi, employé dans l’hôtellerie, n’en croit pas ses yeux. «Quand je l’ai vu ramper ainsi, j’ai pensé : «comment le roi des rois peut-il être ici fait comme un rat ? Cette image me hantera toute les nuits de ma vie à l’heure d’aller me coucher. Je me suis emparé de ses bottes et sa casquette».

On connaît la suite : le lynchage ou l'assassinat de sang froid (qui serait alors un crime de guerre) de celui qui a régné 42 ans sur la Libye. A moins qu’il n’ait «naturellement» succombé à ses blessures. L’enquête, dépêchée par la Cour pénale internationale et à laquelle se plie de bonne grâce le pouvoir de transition, devra le déterminer. Une enquête qui sera sans doute difficile à mener dans cette ville de Syrte tellement détruite qu'elle "ressemble à Grozny" (la capitale tchétchène, ndlr) notent les reporters d'El País. Sur la centrale électrique de la ville natale de Kadhafi, apparaît, en lettres rouges: "17 février-20 octobre 2011". Le début de la révolution et la mort de Kadhafi.
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
 
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