Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Et maintenant, le Liban...
2
18 février 2005 20:29
À peine venait-on, lundi, d’avoir confirmation officielle du résultat des élections irakiennes, qu’une épaisse fumée noire augurait au-dessus de Beyrouth l’ouverture d’un nouveau front. L’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri, venait nous rappeler que c’est bien toute la région qui est déstabilisée par la guerre américaine. Sentant son tour venir, le régime de Damas a-t-il voulu éliminer un ami de Washington et de Paris, promis à une prochaine reconquête du pouvoir ? A-t-il voulu prendre de court les Américains encore empêtrés dans l’imbroglio irakien ? Ou bien a-t-on voulu placer la Syrie en position d’agresseur pour hâter les échéances ? Qu’importe au fond, car le résultat est le même. La question syrienne est brutalement remise à l’ordre du jour. Depuis septembre dernier, Américains et Français avaient déjà préparé le terrain en faisant adopter la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui exigeait implicitement le retrait des troupes syriennes du Liban, qu’elles occupent depuis 1976. L’explosion de Beyrouth risque de précipiter les échéances. Mais les États-Unis ont-ils les moyens d’ouvrir rapidement un nouveau front ? Ou préféreront-ils accentuer leur pression sur l’Iran ? Toutes ces questions se résument peut-être à une autre, encore plus opaque : que veut George W. Bush ? Jusqu’où est-il prêt à aller ? Le sait-il vraiment lui-même ? Le double langage de la secrétaire d’État Condoleezza Rice au cours de sa tournée européenne de la semaine dernière, conciliante lors de son étape parisienne, et belliciste le lendemain à Bruxelles, témoigne des hésitations, sinon des tiraillements au sein de l’administration américaine.

Certes, l’hyperpuissance rêve toujours d’uniformiser le monde selon le modèle ultralibéral qui enrichira ses élites économiques et financières. Mais on n’est peut-être plus très sûr, à Washington, des voies et des moyens pour y parvenir. Car la guerre d’Irak pose tous les jours plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions. Presque deux ans après les premiers bombardements de Bagdad, et probablement cent mille à cent cinquante mille morts plus tard, les mauvaises langues ne manqueront pas de persifler : tout cela n’aurait eu pour résultat que de transférer vers les chiites un pouvoir naguère monopolisé par les sunnites. La guerre américaine n’aurait permis que de passer d’une dictature militaro-policière, improprement qualifiée de « laïque », à une théocratie à l’Iranienne. Au lendemain de la publication des résultats des élections du 30 janvier, quelques apparences plaident en faveur de cette interprétation. Les Américains, qui redoutaient un boycott massif, ont certes été rassurés. Près de 60 % des électeurs irakiens se sont rendus aux urnes. Mais le problème est ailleurs, dans le caractère profondément communautariste d’un vote qu’il est bien imprudent d’analyser comme un triomphe de la démocratie. Les chiites ont voté pour les chiites et les Kurdes pour les Kurdes, tandis que l’appel au boycott lancé par les responsables de leur communauté était massivement suivi par les sunnites. Mais, pour les Américains, le camouflet vient du rapport de forces au sein de la communauté chiite : la liste du grand ayatollah Ali Sistani, soutenue par Téhéran, a recueilli 140 des 275 sièges, tandis que leur homme lige, Iyad Allaoui, ne récoltait que 13,8 % des suffrages. Paradoxe des paradoxes ! Au moment même où Mme Rice pointait un doigt menaçant en direction de l’Iran, c’est la liste la plus proche des mollahs iraniens qui l’emportait à Bagdad, et cela comme conséquence directe de l’intervention militaire américaine... Mais au-delà de ces apparences, Washington pourrait aussi, à terme, s’accommoder d’un pouvoir religieux pas trop intransigeant, pourvu que les intérêts américains soient préservés. Une telle alliance ne serait pas la première dans l’histoire récente. Souvenons-nous de l’Afghanistan du début des années 1980.

Dans la nouvelle cacophonie régionale, l’assassinat de l’ex (et futur) Premier ministre libanais, Rafic Hariri, grand affairiste de l’immobilier, homme de la mondialisation libérale, et comme tel apprécié à Washington et à Paris, a soudain attiré les regards vers la Syrie, qui redoutait par-dessus tout son retour annoncé au pouvoir. Dans le « grand jeu » de George Bush, l’explosion de Beyrouth peut rapidement faire argument pour accentuer la pression contre le régime de Damas, déjà accusé de sanctuariser les activistes irakiens, et ennemi traditionnel d’Israël. Immédiatement, le porte-parole de la Maison Blanche a d’ailleurs réclamé que le peuple libanais puisse vivre dans un pays « libre de l’occupation syrienne ». Juste revendication en effet, mais qui ne peut sans doute aboutir que dans le cadre d’un règlement global des conflits au Proche-Orient, et certainement pas par une nouvelle guerre. L’attentat de Beyrouth va-t-il accélérer l’agenda américain vers une deuxième aventure, avec cette fois de bonnes chances de rallier les Européens à leur offensive légitimée par une résolution de l’ONU ? La boîte de Pandore moyen-orientale ouverte par George W. Bush n’en finit pas de laisser échapper ses maux et de les diffuser. Et, contrairement aux apparences, l’espérance démocratique gît toujours au fond de la boîte.

Denis Sieffert

s
18 février 2005 21:04

La bataille pour le Liban
LE SCÉNARIO UKRAINIEN EN VUE D’ÊTRE APPLIQUÉ AU LIBAN

17 février 2005

par Addoula



Ces élections seront « surveillées de près », averti l’ambassade des États-Unis dans un communiqué il y a quelques jours.




Des élections parlementaires se tiendront au printemps prochain au Liban.

Dans le plan américo-israëlien du "nouveau" Moyen-Orient, "démocratique" et "libre", le Liban en est la clé. Pays de 3,5 millions d’habitants, le Liban a subi 15 ans de guerre civile (1975-1990), où les américains n’ont pas résisté à la tentation d’y participer... et d’y perdre. Un an après l’arrivée des marines américains à Beyrouth en 1982, un camion suicide frappe leur quartier général et tuent 241 américains, un attentat visant leur ambassade laisse 63 morts. Les USA se retireront du Liban en 1984. Israël, envahi le Liban en 1978 ; il subira les attaques de la Résistance avant de se retirer en mai 2000.

Des échecs militaires, les américains (et les français) espèrent y remédier par des victoires politiques. Mais ce n’est pas gagné pour eux ! L’opposition chrétienne, minoritaire (on parle de la moitié des maronites qui eux représentent 16% de la population), perd les élections de 1992, 1996 et 2000 et, plus récemment, un échec total lors des élections municipales de 2004.

Situation politique actuelle.

Fin 2004, le parlement a voté la prolongation du mandat présidentiel de 3 nouvelles années supplémentaires (mandat de 6 ans initialement) à la faveur d’Emile Lahoud, ex-commandant en chef de l’armée libanaise et actuel président. Il n’appartient à aucun parti politique. Son premier ministre, Omar Karami est pro-syrien et a créé en 2003 le Front National (qui n’est pas un parti de droite). Le principal parti politique Druze a basculé dans l’opposition (les Druzes représentent près de 6% de la population). Les groupes de l’opposition sunnite restent fidèles à la Syrie ( 22% de la population). Les 2 grands partis chiites (le Hezbollah et le Amal) comptent 40% de la population. Dans l’opposition, le Hezbollah (pro-syrien) dénonce la corruption ambiante au Liban. Bref, une carte confessionnelle et politique dont les américains et leurs alliés sont dans l’impossibilité de la gagner démocratiquement.

D’ailleurs, le Premier Ministre libanais, Omar Karami, a déclaré à l’ambassadeur américain à Beyrouth, que : "malgré que la loi des élections n’est pas encore votée qu’il y a déjà des forces de l’opposition qui parlent de fraudes", et que "c’est plutôt nous qui devons craindre les fraudes", et dénonçant que "l’opposition a des moyens financiers et médiatiques énormes.. ils peuvent acheter des voix".

Lors de cette même rencontre, l’ambassadeur américain, s’est étonné de la rencontre du Premier Ministre avec le Secrétaire Général du Hezbollah. Propos étranges d’un ambassadeur qui n’a pas à s’immiscer dans la politique intérieur du pays où il réside ! Dans la foulée, il s’étonne de l’animosité des libanais à son égard !

Dans l’incapacité d’agir « légalement », il est fort à parier que l’administration US jouera le jeu "hors la loi", comme elle l’a fait en attaquant l’Irak en 2003. Fin 2004 déjà, avec la fameuse résolution 1559, qui demande le retrait des forces "étrangères", donc l’armée syrienne, le désarmement des milices (donc le Hezbollah) et l’envoi de l’armée libanaise aux frontières. Ces demandes ne tentent qu’à détruire les défenses libanaises avant que la coalition américo-franco-israëlienne attaque le pays politiquement ou/et militairement.

L’armée syrienne est entrée au Liban en 1976 et ce, suite à une demande du gouvernement libanais et des milices maronites. En effet, la défaite de ces milices face à la coalition gauche-musulmans-palestiniens était très probable. Un an après, les forces syriennes font partie de la force de paix arabe au Liban. L’accord de Taef en 1989, donne le droit à l’armée syrienne de rester au Békaa libanais légitimant ainsi sa présence. L’armée syrienne est donc présente suite à une demande libanaise. Son retrait du Liban ne peut donc s’effectuer que suite à une demande du gouvernement libanais ou syrien De ce fait, cette résolution 1559, viole les relations internes entre deux pays indépendants. Existe-t-il une loi contre la présence de l’armée américaine en Allemagne, au Japon ou même en Arabie Saoudite ?

Le deuxième point de cette résolution parle des milices. Et donc de la Résistance Islamique, le bras armé du Hezbollah. Le Hezbollah, seul parti politique qui n’a pas participé à la guerre civile, est crée en 1982 pour combattre les israéliens au Liban. Une lutte et une résistance qui a donné ses fruits en 2000 avec la libération du sud Liban. Des petites régions frontalières demeurent occupées par les israéliens (terres occupées en 1948 et 1967, comme les fermes de Chebaa). Israël a assassiné un membre du Hezbollah pendant l’été 2004 et aussi Elias Hobeika en 2002, ancien membre des Phalangistes qui a commis le massacre de Sabra et Chatila en 1982 avec l’aide israélienne. D’ailleurs, Hobeika, avant son assassinat a affirmé être prêt à témoigner devant la Cour belge sur l’affaire contre Ariel Sharon sur sa responsabilité du massacre. Un danger quotidien, puisque l’aviation israélienne viole l’espace aérien libanais quasiment chaque jour. Le désarmement de la Résistance détruit la seule arme que le Liban possède contre Israël.

Enfin, la question de l’envoi de l’armée libanaise à la frontière relève plutôt de la sécurisation d’Israël. Si la "grande" armée de l’Egypte de Nasser, a perdu devant Israël en 1967, que peut faire l’armée libanaise qui est mal organisée, mal équipée et dont des tensions confessionnelles sont présentes parmi ses membre ? Cette même armée présente aux frontières, entre 1945 et 1978, n’a pu empêcher les incursions israéliennes quasiment quotidiennes dans les années 50, 60 et 70.

L’interdiction de la chaîne libanaise Al-Manar est la continuation logique de cette offensive. Une interdiction qui vise à cacher la vérité sur les intentions américaines au printemps et été 2005. Et cela ne risque pas de s’arrêter. Les pressions contre le Liban et la Syrie ne feront qu’augmenter au fur et à mesure de l’approche des élections. Des élections, dont les américains annoncent déjà leur invalidité à cause des fraudes ! !

En conclusion, les 6 prochains mois seront cruciaux pour le Liban. Il n’a guère de choix : s’allier à la Syrie ou à Israël (et aux américains). Une grande partie des libanais a déjà choisi ; seul le parti communiste envisage un troisième choix. Mais lequel ?

Addoula


siryne
b
be
18 février 2005 21:15
Salam
Tout le monde désigne la Syrie comme auteur de cet assassinat sauf....Sharon et pour une fois je pense qu'il a raison.
Quel est votre avis?
m
18 février 2005 21:27
Salam tout le monde,

Nous sommes dans le droit chemin du Grand Moyen Orient, c'est un Puzzle qu'on va nous faire vivre durant les années a suivre, et tout ca ne sont que des détails, pour ne pas a voir la conscience eveillé.

Bien a vous
b
be
18 février 2005 21:31
Salam Mustang
Pas que le moyen orient...il faut ajouter les pays arabes du maghreb, l'Iran et le tour de la Turquie viendra paut être un jour.
s
18 février 2005 21:33
Salam Be ,

Tout à fait , le parjure est impardonnable ! à mon avis .
siryne
b
be
18 février 2005 21:35
Salam Siryne
Nous bsommes au fond. Arrivons nous à sortir la tête de l'eau? Les ricains font ce qu'ils veulent
s
18 février 2005 21:44
Peut-etre avions-nous besoin de toucher bien le fond , pour que ça passe ou ça casse !

Si avec tout ça , les monde musulmans ne s'unissent pas et s'organisent pour contrer l'ennemi , c'est qu'il reste plus que se faire "hara kiri" ! hihi
siryne
b
be
18 février 2005 21:51
Salam
Il faut un second Vietnam. Ils n'ont pas interet à s'aventurer en Iran.
m
18 février 2005 22:05
Salam

...be
Le grand moyen orient englobe aussi le Maghreb dans le projet Americain.
Bien a vous,
s
18 février 2005 22:09
Mustang ,

Le maghreb !!! il vaut qu'il se fasse oublier pour le moment !

Il va se defendre avec el karmous ou l'handia , hein ?




Je plaisante .
siryne
b
be
18 février 2005 22:18
Salam Mustang
Dans l'esprit des americains. Mais nous maggrebins nous sommes un peu loin du Moyen orient.
Travaillez vous sur le métro d'alger? l'appel d'offre est en cours
m
18 février 2005 22:31
sALM

d'abords SIRYNE,

c'est une grosse erreur de dire que le Maghreb se fasse oublié, yu ne peut pas imaginé le role que peut joué le joué le Maghreb dans la nouvelle carte Géopolitique, nous sommes un espace tres convoitis par l'occident, c'est a nous de nous montré gagnant au lieu de pleurnicher tout le temps.
Le Karmous et l'handi est notre patrimoine, c'est comme tu parlais a des gens de Vancouver qui sont tres fier de leur Saumaon, et dire que le Karmous et l'handi a fait des heros dans le maghreb.

be...
Je sais que nous sommes tres differents du moyen orient mais le projet s"appel ainsi, c pas moi qu'il a choisis, mais les Maghrebins partent en solo pour les negociations, pour le moment chacun defends ces ineterets, et quel interets?
pour le métro, je ne sais pas si tu plaisante toi aussi, je ne suis pas au courant, cela presque trois ans que je suis pas rentré a Alger.

Bien a vous.
b
be
18 février 2005 22:38
Je ne plaisante pas.
C'est un protocole français 2/3 de financement français et 1/3 peut être les espagnols. C'est une ligne de 12 stations. Il y auras de offres alstom et Siemens Matra et ils répondent pour mi mai
s
18 février 2005 22:40
Mustangd ,


C'etait de l'humour , enfin mon ami l'algerien !!! hihi

Katret el ham dahak , comme on dit .
siryne
h
18 février 2005 22:46
Le silence pesant de Damas depuis la mort de Rafic Hariri
LEMONDE.FR | 18.02.05 | 09h41 • MIS A JOUR LE 18.02.05 | 10h52
C'était au tour du leader de l'opposition libanaise, Walid Joumblatt, de demander avec insistance, jeudi, au président syrien, Bachar Al-Assad, un réexamen des relations entre le Liban et la Syrie "dans l'intérêt des deux pays".
Que se passe-t-il à Damas depuis l'assassinat de Rafic Hariri ? La Syrie garde le silence alors que les pressions sur un changement de sa politique au Liban se succèdent avec toujours plus d'insistance. Après la communauté internationale, notamment la France et les Etats-Unis, c'était au tour du leader de l'opposition libanaise, Walid Joumblatt, d'exprimer son souhait d'un réexamen des relations entre la Syrie et le Liban. "En cet instant, je prie le président syrien, Bachar Al-Assad, de réexaminer les relations libano-syriennes, non par peur mais dans l'intérêt même de nos deux pays", a-t-il dit, jeudi soir, lors d'une émission à la télévision Al-Mostaqbal qui appartient à l'ex-premier ministre Rafic Hariri, assassiné lundi 14 février.

"Nous sommes prêts au dialogue, en passant outre nos blessures et le sang de Rafic Hariri", a-t-il ajouté. "Il est temps de changer la façon de concevoir nos relations (...) cela est plus sain pour nos deux pays." S'adressant aux dirigeants syriens, il a lancé : "Pourquoi avez-vous laisser les Libanais vous haïr ? Partez, et laissez-nous ouvrir une nouvelle page avec le peuple syrien."

M. Joumblatt a invité la Syrie à retirer ses troupes du Liban en application des accords de Taëf de 1989, qui précisent les étapes de ce retrait, "mais avec un gouvernement libanais libre et pas à la solde de la Syrie". Le député et leader druze a d'autre part estimé que la Syrie prenait "en otage le Liban pour améliorer les conditions d'un règlement de paix entre elle et Israël".

Les négociations de paix syro-israéliennes sont interrompues depuis janvier 2000. La Syrie maintient au Liban 14 000 soldats. M. Joumblatt a indiqué qu'après la mort de Rafic Hariri plus personne au sein de l'opposition ne pouvait se considérer à l'abri d'un attentat de la part des services de renseignement syriens ou libanais.

"Personne n'est plus à l'abri. Tout le monde est en danger. Nous sommes des condamnés en sursis. Le moment de l'exécution sera décidé par Rostom Ghazalé [chef des services de renseignements militaires au Liban] ou un autre."

"UN SOUTIEN IMPORTANT À L'INSURRECTION EN IRAK"

Selon le Pentagone, la Syrie irait mieux "si elle changeait sa politique" et ne constituait pas "une sorte de menace pour la paix et la stabilité" du Proche-Orient, a estimé jeudi le numéro trois démissionnaire du Pentagone, Douglas Feith. "Les Syriens iraient mieux dans de nombreux domaines s'ils changeaient leur politique et ne constituaient pas la menace pour la paix et la stabilité qu'ils représentent actuellement", a déclaré le sous-secrétaire à la défense américain chargé des affaires politiques, lors d'une conférence au Council on Foreign Relations, à Washington.

Considéré comme l'un des faucons de l'administration Bush, M. Feith, qui a annoncé sa démission pour "raisons familiales" fin janvier, devrait prochainement quitter le gouvernement. "Il y a un soutien important à l'insurrection en Irak qui est basé en Syrie et les Syriens continuent de nier les droits souverains et indépendants des Libanais. Les Syriens sont un des plus importants soutiens du terrorisme dans le monde", a-t-il assuré.

Douglas Feith a déclaré "espérer" que "l'attention qui se porte sur eux" pourra "persuader les Syriens de changer leur politique". Le président George W. Bush a appelé, jeudi, la Syrie à prendre des "décisions rationnelles" en la menaçant d'isolement dans le cas contraire, estimant que Damas était "en décalage" par rapport au mouvement démocratique qui se dessine au Proche-Orient.

Depuis la mort, lundi, dans un attentat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, Washington ne cesse de faire monter la pression sur les Syriens afin d'obtenir la fin de leur tutelle sur le Liban.

Avec AFP et Reuters


--------------------------------------------------------------------------------

Enquête sur l'attentat contre Rafic Hariri : la justice recherche six suspects ayant quitté Beyrouth pour l'Australie

La justice est à la recherche de six suspects ayant quitté le Liban pour l'Australie quelques heures après l'attentat à l'explosif qui a coûté la vie, lundi, à l'ancien premier ministre Rafic Hariri, a indiqué vendredi à la presse le ministre de la justice Adnane Addoum.
"Six personnes ont embarqué pour l'Australie quelques heures après l'attentat à partir de l'aéroport de Beyrouth, et des traces de poudre de TNT (explosifs) ont été repérés sur les sièges de certains d'entre eux", a-t-il ajouté, sans préciser qui lui a communiqué ces informations.
M. Addoum n'a pas précisé l'identité de ces suspects mais a indiqué que "ces personnes avaient des liens avec des cercles intégristes. Je ne peux pas en dire plus pour les besoins de l'enquête", a-t-il ajouté.
Un groupe jusque-là inconnu, An-Nosra wal Jihad fi Bilad el-Cham (la victoire et le djihad en Grande Syrie), avait revendiqué, lundi 14 février, l'attentat dans une vidéo diffusée par Al-Jazira, sans pour autant donner de preuve tangible attestant de sa véracité.
"Pour venger nos frères moujahidins dans le pays des deux Haramaïn (les deux saintes mosquées à La Mecque et à Médine, en Arabie saoudite), qui ont été tués par les forces de sécurité du régime saoudien, nous avons décidé d'infliger le châtiment équitable à l'agent et au vil instrument de ce régime en Grande Syrie", disait un jeune homme, lisant un communiqué devant une bannière noire. Mais le groupe d'Abou Moussa Al-Zarkaoui a démenti l'implication d'Al-Qaida.
Le Liban a décidé de recourir aux services d'experts suisses spécialisés dans le domaine des matières explosives et dans les analyses d'ADN. - (AFP)
h
18 février 2005 22:48
Les Libanais ont enterré M. Hariri sur fond de slogans antisyriens
LE MONDE | 17.02.05 | 13h55
A Beyrouth, Jacques Chirac dénonce l'"acte abominable" qui a coûté la vie à l'ex-premier ministre.
Beyrouth de notre envoyé spécial

Devant l'imposante mosquée Mohammed Al-Amin, la foule tangue. Le cortège d'ambulances qui conduit Rafic Hariri à sa dernière demeure, mercredi matin 16 février, ne cesse de buter contre une véritable marée humaine. Il se fraye un chemin à grand-peine en direction de la sépulture ouverte la veille, devant l'esplanade de la mosquée que l'ancien premier ministre avait décidé de bâtir, à côté de la place des Martyrs, au cœur de Beyrouth. Des cortèges hérissés de drapeaux libanais arrivent encore. A la hâte, une barrière métallique est démontée en face de l'accès à la tombe, pour évacuer des personnes prises de malaise.

"Dieu est le plus grand !", "Il n'est de dieu que Dieu !", "Hariri est chéri de Dieu !" : la foule n'a cessé, jusque-là, de reprendre à pleins poumons les formules rituelles scandées par des haut-parleurs. Recouvert du drapeau libanais, le cercueil contenant la dépouille de l'ancien premier ministre est extrait avec mille difficultés de l'ambulance qui le transporte. La ferveur est telle qu'il échappe à ses fils. Dans la plus grande confusion, le cercueil parvient au pied de la mosquée, pour finalement reposer sur de la terre apportée de Saïda, la ville natale de Rafic Hariri.

Il est un peu plus de midi et les Libanais sont au rendez-vous des funérailles populaires souhaitées par la famille du disparu, qu'ils soient sunnites comme lui, chiites, chrétiens ou druzes. Dans la ville figée par le deuil, les chants des muezzins accompagnent la foule et les cloches des églises sonnent le glas. Place des Martyrs, ils sont des dizaines de milliers autour des tentes dressées pour les fidèles.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain, Williams Burns, est présent dans le carré réservé aux dignitaires étrangers venus saluer une dernière fois l'ancien premier ministre. La grue monumentale accolée à l'un des quatre minarets en cours d'achèvement a été prise d'assaut. Portées à bout de bras, les bannières frappées du cèdre cohabitent partout avec les portraits de Rafic Hariri. La foule est grave. Elle ne dissimule ni sa douleur ni ses larmes.

JOURNÉE DE DÉFIANCE

Mais si la religion et le recueillement ont finalement repris leurs droits aux abords de la mosquée Mohammed Al-Amin, les funérailles n'ont cessé, auparavant, d'être politiques. Tout au long du cortège, la colère s'est manifestée. Les dénégations de la Syrie, accusée par l'opposition libanaise d'être l'instigatrice de l'attentat à la bombe qui a emporté, lundi, l'ancien premier ministre, n'ont manifestement pas convaincu ses sympathisants. "Syrie dehors !", "Liban, Liban, tu sais la vérité, Liban, Liban, tu sais qui l'a tué !", "Assad, Assad, ton régime va tomber !" : les slogans n'épargnent pas le gouvernement libanais, banni de ces obsèques par la famille de Rafic Hariri et d'autant plus humilié que de nombreux dignitaires arabes sont venus à Beyrouth.

Pour les gouvernements libanais et syrien, c'est la journée de la défiance et du désaveu. Au sortir d'un entretien avec le ministre libanais des affaires étrangères, l'émissaire américain, William Burns, demande le retrait "complet et immédiat" des troupes syriennes encore stationnées au Liban. Quelques instants plus tard, le président de la République française, Jacques Chirac, ignore les autorités libanaises pour se présenter directement au domicile de l'ancien premier ministre, dont il était très proche. Auparavant, dès son arrivée à l'aéroport de Beyrouth, M. Chirac avait eu les mots les plus durs pour l'attentat de 14 février, exigeant "à juste titre que toute la lumière soit faite sur cet acte abominable et inqualifiable", et ajoutant que Rafic Hariri était porteur d'un "idéal de souveraineté, d'indépendance et de liberté" que revendique aujourd'hui l'opposition libanaise.

Hostile de longue date à la Syrie, le conseil des évêques maronites, réuni en urgence, mercredi après-midi, a par ailleurs estimé que l'attentat, comme ceux qui l'avaient précédé, témoignait d'un "plan adopté par les régimes dictatoriaux, habitués à trancher les têtes pour pouvoir réprimer tout un peuple et le réduire en esclavage".

Seul chef d'Etat à avoir fait le déplacement à Beyrouth, accompagné par son épouse, Bernadette Chirac, le président français s'est longuement entretenu avec la famille de l'ancien premier ministre à son domicile. La nuit tombée, avant de repartir pour la France, M. Chirac est allé s'incliner devant la sépulture de Rafic Hariri, veillée par des dizaines de sympathisants, pour un ultime adieu.

Gilles Paris

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 18.02.05
m
18 février 2005 22:55
Peut etre be, le projet metro c'est tellement vieux comme idée que moi meme je l'ai completement oublié, enfin jespere qu'ils vont tenir promesse cette fois ci.

tas raison, Oualah ghir had dinya rih(du vent), mieux vaut rire et plaisanté que de s'adonner lhmoume comme tu dis tout le temps.

Bien a vous.
b
be
18 février 2005 23:00
C'est sûr que le projet se fera. Ils ont le financement. Les entreprises travaillent pour monter leurs offres. J'ai vu le projet.
Ce n'est la sujet, comme je sais que tu es algérien. Pour revenir au sujet principal. J'ai honte de voir mes frères se faire taper dessus tous les jours. Et en même temps. Il n'y a pas un seul pays qui sort du lot.
Parfois je dis est ce que dieu nous punit parceque nous sommes musulmans?
h
18 février 2005 23:01
Salam,
je pense que quelque soit le vrai commanditaire de l'attentat contre Hariri, la Syrie est en mauvaise posture et elle devra chercher une solution honorable pour elle et sortir de ce qu'est devenu pour elle le guêpier libanais. Dans nos discussions (comme d'habitude) on oublie la volonté des peuples. Les libanais pour une écrasante majorité voudraient le départ de la Syrie. Même un ancien allié de la Syrie, le Druze Joumboulat depuis qqes temps il le dit publiquement et ça avait failli couter la vie à un de ses proches qui était ministre dans le gouvernement libanais. Pour les syriens le Liban reste une carte à jouer dans des futurs pourparlers de paix avec Israël. La syrie soutient le Hezbollah et les groupe palestiniens présents au Liban. Les libanais n'ont plus envie à jouer à ce petit jeu, on peut les comprendre! ils ont vécu une guerre civile atroce qui avait fait plus de 150 000 morts.
Le proche orient est en train de radicalement changer et nous sommes toujours en train de le regarder et de le lire avec des grilles un peu désuetes!
les irakiens ont voté majoritairement pour le changement, ils ont fait un bras d'honneur à leur manière aux américains; les sunnites, à mon avis, sont les grands perdants de cette partie.
Les iraniens, tout en affichant leur solidarité aux Syriens, ils aiment rappeler aux américains qu'ils les ont aidés pour les élections en Irak et qu'ils sont prêts à les aider pour le proche-orient!!!
lire cet article (il est en arabe, désolé pour les non arabophones):
[www.daralhayat.com]
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook