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Une maghrébine élue à l'Académie française!
y
17 juin 2005 13:36

AP | 16.06.05 | 19:23

PARIS (AP) -- L'écrivain algérienne Assia Djebar a été élue jeudi à l'Académie française, a-t-on appris auprès de l'institution du Quai Conti. C'est la première fois qu'une personnalité d'origine maghrébine fait son entrée chez les «immortels» depuis sa création en 1635.
Née en 1936 à Cherchell, près d'Alger, Assia Djebar a été la première Algérienne à être admise à l'Ecole normale supérieure de Sèvres, en 1955, avant de publier un an plus tard son premier roman, «La soif», qui lui avait alors valu d'être comparée à Françoise Sagan. Docteur ès-lettres de l'université de Montpellier, elle a enseigné l'histoire à la faculté d'Alger de 1962 à 1965, puis la littérature française et le cinéma de 1974 à 1980.
Figure emblématique de l'émancipation des femmes en Algérie, elle a notamment écrit «Loin de Médine» (1991), «Le blanc de l'Algérie» (1996), «Ces voix qui m'assiègent» (1999) ou encore «La femme sans sépulture» (2002). Le cinéma lui a également inspiré plusieurs longs métrages, comme «La nouba des femmes du Mont Chenoua», qui a obtenu le prix de la critique à la Biennale de Venise en 1979.
Elle a également écrit plusieurs nouvelles publiées dans l'ouvrage «Femmes d'Alger dans leur appartement» (1980). Celui-ci a été actualisé en 2002 avec une histoire inédite, «La nuit du récit de Fatima», où elle raconte la condition des femmes. Ce livre est devenu un classique dans de nombreux pays francophones.
Dans son dernier roman, «La Disparition de la langue française», publié en 2003 chez Albin Michel, elle évoque le retour en Algérie d'un homme, écartelé entre son éducation française et les souvenirs qu'il garde de son pays natal.
Assia Djebar s'est dit «contente» d'intégrer l'Académie française «pour la reconnaissance que cela implique pour la littérature francophone de tous les autres pays, y compris évidemment du Maghreb, (...) mais aussi de tous les pays africains». «La langue française est depuis longtemps ma maison», a-t-elle expliqué sur France-Info, en référence à ses 40 années d'écriture francophone.
«Le symbole, j'y ai peut-être réfléchi mais au moment où j'ai accepté de répondre favorablement quand on m'a proposé de poser ma candidature. J'ai réfléchi effectivement par rapport à l'Algérie et par rapport aux années noires, à la décennie noire de 1990, où tant d'amis à moi francophones l'ont payé de leur vie», a-t-elle poursuivi.
Assia Djebar va occuper le fauteuil numéro cinq, occupé par le constitutionnaliste Georges Vedel jusqu'à son décès en 2002. L'Académie française est composée de 40 membres élus par leurs pairs. Depuis sa fondation, elle a reçu en son sein plus de 700 membres.
AP

r
17 juin 2005 16:30
salut

tu la eu dans kel site larticle????
A
17 juin 2005 21:32
Bravo pour notre représentante à L'Académie et merci pour la diffusion de cette information aux yabiladiens.

Abdellatif d'Occident.
y
17 juin 2005 22:30
L'Académie française ouvre ses portes à Assia Djebar
LE MONDE | 17.06.05 |

[medias.lemonde.fr]
OPALE/ANNABELLE GUERRERO
Assia Djebar : "Le Maghreb a refusé l'écriture. Les femmes n'écrivent pas. Ecrire, c'est s'exposer".


L'écrivaine algérienne Assia Djebar a été élue, jeudi 16 juin, à l'Académie française, au fauteuil du professeur Georges Vedel, par 16 voix contre 11 pour le romancier Dominique Fernandez. Il y a eu deux bulletins blancs et trois autres marqués d'une croix (refus catégorique des candidats).

Assia Djebar devient ainsi le premier auteur du Maghreb à siéger sous la Coupole. Familière des récompenses et des distinctions littéraires, elle a reçu notamment le prix américain Neustadt, en 1996, ainsi que le Prix de la paix, à Francfort, en 2000, et avait été élue en 1999 à l'Académie royale de littérature de Belgique, au siège de Julien Green.

De son vrai nom Fatima-Zohra Imalayene, Assia Djebar a écrit en français de nombreux livres ­ romans, nouvelles, théâtre, essais ­ traduits dans une vingtaine de langues. Ses ouvrages traitent de l'histoire algérienne, de la situation des femmes et des conflits autour des langues. Son nom a été évoqué plusieurs fois pour le prix Nobel.


SA PATRIE : L'ÉCRITURE

Née en 1936 à Cherchell, à l'ouest d'Alger, Assia Djebar a toujours été une pionnière. Son père, qu'elle décrit comme "fils de prolétaire, instituteur et socialiste", l'inscrit à l'école publique. A 11 ans, elle est interne au lycée de Blida, seule élève "musulmane".

En 1955, elle est la première Algérienne reçue en France à l'Ecole normale supérieure (ENS), où elle étudie l'histoire. Elle fait grève dès les premiers jours de la guerre d'indépendance et quitte l'ENS. Le général de Gaulle demande sa réintégration en 1959, en raison de son "talent littéraire". Elle a déjà publié à Paris ses deux premiers livres, La Soif et Les Impatients, qui lui ont valu d'être saluée comme la "Françoise Sagan musulmane".

Elle repart enseigner au Maroc, à Rabat, puis à l'université d'Alger après l'indépendance. Commence alors une vie qui tangue entre Alger, Paris et, plus tard, New York.

En 1965, quand le gouvernement algérien décide que l'enseignement de l'histoire doit se faire en arabe, Assia Djebar proteste et repart en France. Elle retourne en Algérie en 1974, puis revient en France au début des années 1980, "parce qu'il n'y avait plus que des hommes dans les rues d'Alger". Dans celles de Paris, elle marche souvent, trouvant dans cet arpentage libre l'élan nécessaire à son imagination.

Sa vraie patrie est l'écriture, envers et contre tout. "Le Maghreb a refusé l'écriture. Les femmes n'écrivent pas. Elles brodent, se tatouent, tissent des tapis et se marquent. Ecrire, c'est s'exposer. Si la femme, malgré tout, écrit, elle a le statut des danseuses, c'est-à-dire des femmes légères."

Historienne, elle inscrit ses romans dans des faits précis. Dans les nouvelles du recueil Oran, langue morte, Assia Djebar raconte la souffrance des femmes à l'heure de l'intégrisme des années 1990.

Le titre du recueil témoigne de la préoccupation constante de l'écrivain, qui a grandi entre trois langues, le berbère, l'arabe dialectal et le français. Alors que l'Algérie mène une campagne efficace d'alphabétisation, l'arabisation commencée en 1975 a des conséquences catastrophiques, selon elle. Le gouvernement fait venir des coopérants d'autres pays arabes, parmi lesquels se glissent de nombreux intégristes. Dans son livre Le Blanc de l'Algérie, elle explique les maux de son pays par ses problèmes linguistiques.

L'arabe officiel est la langue des hommes, et la romancière cherche ailleurs sa propre parole. "J'ai le désir d'ensoleiller cette langue de l'ombre qu'est l'arabe des femmes."

Dans ses romans, elle transporte l'"ombre" en français, la traduisant par une polyphonie de voix intérieures et extérieures, de résonances arabes et de scansions berbères, un choc entre les mots de la passion amoureuse et le silence imposé.

Au Parlement international des écrivains (PIE), qu'elle rejoint dès sa fondation en 1994, avec Salman Rushdie, Jacques Derrida et Pierre Bourdieu, "elle a toujours porté la question de la diversité linguistique et culturelle, en Algérie ou ailleurs" , explique Christian Salmon, délégué général du PIE.

Jusqu'à cette élection à l'Académie française, Assia Djebar a parfois été mieux reconnue à l'étranger qu'en France. Aux Etats-Unis, "son oeuvre est enseignée dans la plupart des départements universitaires de français", assure le professeur Thomas C. Spear, auteur de La Culture française vue d'ici et d'ailleurs (L'Harmattan).

La romancière a eu son premier poste américain à la Louisiana State University de Baton Rouge, aux côtés du romancier antillais Edouard Glissant, dans les années 1990. Depuis 2001, elle enseigne au département d'études françaises de New York University. "Comment se fait-il que tous ces auteurs francophones enseignent aux Etats-Unis et non en France ?", interroge Thomas C. Spear.

La nouvelle académicienne a déclaré, jeudi soir, qu'elle espérait que cette élection faciliterait "en Algérie, au Maroc et en Tunisie, la traduction en arabe de tous les auteurs francophones".

Catherine Bédarida
Article paru dans l'édition du 18.06.05

Bibliographie et filmographie
Parmi les oeuvres d'Assia Djebar, citons :
Loin de Médine, Albin Michel et Le Livre de poche.
L'Amour, la fantasia ou Ombre sultane, Albin Michel et Le Livre de poche.
Vaste est la prison, Albin Michel.
Les Nuits de Strasbourg, Babel (Actes Sud).
Femmes d'Alger dans leur appartement, Le Livre de poche.
La Femme sans sépulture, Le Livre de poche.

CINÉMA
La Nouba des femmes du mont Chenoua, Prix de la critique internationale à Venise (1979).

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Les sources pour notre ami"redouane60":
[www.lemonde.fr]
[fr.search.yahoo.com]



Modifié 2 fois. Dernière modification le 17/06/05 23:11 par webmaster.
T
17 juin 2005 23:17
A-t-elle écrit des livres en arabe ?
[color=green]_-/\[/color][b]Trojan Horse[/b][color=green]/\-_[/color]
m
18 juin 2005 01:26
Non, il n'y a pas d'académie en algérie.
Je rigole bien sur
a
18 juin 2005 04:17
Apres la star academie enfin la French Academysmiling smiley smiling smiley smiling smiley
Je plaisante bien sur!

Je n'aime pas l'Academie francaise car je la trouve psychorigide! Cependant TOUTES MES FELICITATIONS a notre soeur algerienne car ca permet de faire avancer les mentalites en France!

Je suis doublement content car c'est une femmesmiling smiley



18 juin 2005 08:39
personnellement je m,en fou
:o
s
18 juin 2005 09:01
Pour les marocains, on dit "un maroc brille aux ,....."
Pour une algérienne, on dit une maghrébine!




PS : je suis marocain mais il faut rendre à .. ce qui à ...
 
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