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le TGV maghrébin
l
1 avril 2007 09:55
Editorial du matin.
Le TGV du Maghreb Clap(autrement dit).

La dernière session des ministres des Transports du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et Libye) vient de s'achever à Skhirat sur un constat qui, ne dépasse pas, encore une fois, le stade des vœux : notre salut c’est l'unité maghrébine. Il ne s’agit pas ici de douter de cet espoir qui prend plus l’épaisseur d’un mirage que la rectitude d’une donnée stratégique. Non, c’est pour renouer plutôt avec ce vœu qui se plait indéfiniment au stade de vœu, le vœu d’une union maghrébine qui n’arrive pas, qui ne pointe pas, à l’horizon, puisqu’il n’y en a pas. Un vœu pieux. Un vœu qui consiste à parler bien mais à ne faire rien. On peut d'ores et déjà se consoler qu'à défaut d'unité politique, la coordination économique et infrastructurelle, nous pouvons nous réconforter des échanges fructueux de complaisants dialogues.
Aujourd'hui, c'est au tour du secteur des transports de réunir pendant deux jours au Maroc les ministres de tutelle des cinq pays du Maghreb. Ils donnent l'exemple de ce que devrait être en principe la coordination permanente, laborieuse bien sûr mais surtout prometteuse. La rigueur avec laquelle, ils ont engagé la réflexion commune sur les infrastructures et les politiques des transports ne laisse aucun doute sur leurs intentions. Ils s’engagent, avec la ferveur de l’union, à prendre les devants, à anticiper les événements et à tracer en pointillé la possible carte maghrébine des routes, des chemins de fer et de l'Open Sky.
Effectivement, rien ne semble plus concret que ce rêve de routes ouvertes, transrégionales, d'un ciel commun maîtrisé et mis au profit du bien être des peuples. Les chemins de fer sont, dans ce domaine, la toile fédératrice. Rien ne peut réanimer un coeur inerte que de rétablir à nouveau la circulation ; peu de routes à travers le monde aboutissent à des murs. L'ouverture des frontières aux hommes n’est-elle pas à ce titre une marque de respect pour les peuples ?
Si des questions épineuses, comme l'affaire du Sahara, brouillent la vision des dirigeants algériens, si la politique nargue nos rêves, la seule issue sera de contourner ces questions qui fâchent, et d’aller au cœur des véritables enjeux. Le véritable intérêt des peuples, à savoir le développement et la modernité.
Les ministres des Transports maghrébins ont bel et bien raison d’anticiper et de lancer le projet d'un TGV maghrébin qui partirait d'Agadir à Tobrouk, passant par Oran, Tunis et Gabès, d'une ligne ferroviaire et routière qui irait jusqu'à Nouadhibou et Nouakchott.
Le Maghreb à lui seul, compte près de 100 millions d'habitants et, pour peu que la volonté y soit, ses richesses économiques, pétrolières et gazières en l'occurrence, ses potentialités en termes d'ingénierie et d'expertise financière, technique, ses hommes et femmes et son ancrage de plus en plus marqué en Europe sont autant d'atouts majeurs ! Peut-être ne faudrait-il pas aller vite en besogne et tempérer les ardeurs. Cela dit, il ne faut pas perdre de vue que le rêve d'un Maghreb uni est un idéal incontournable. Il nous pend au nez, comme l'ombre de nous-mêmes.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/04/07 09:59 par lunik.
 
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